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28/04/2009

"Elle était pour ne pas secouer les crânes."

51yzP5BWoEL._SL500_AA240_.jpgQui est Alice ? La douce et patiente mère de famille? La maladroite congénitale  qui  crée  des  catastrophes en série ? La jalouse hystérique qui ligote dans une baignoire celle qu'elle soupçonne être  la maîtresse de  son mari ? Est-elle folle à lier ou harcelée par un homme mystérieux comme elle le prétend ?
Le  brave inspecteur Picasso, bientôt plus impliqué qu'il ne le voudrait,  va mener l'enquête et se retrouver sur les bords de la Loire   pour démêler avec la  jeune femme les noeuds de secrets familiaux.
A la recherche d'Alice
est un roman qui  chahute le lecteur, autant que l'inspecteur Picasso. Tour à tour exaspérante,  touchante,  surprenante par ses réactions,  Alice se révèle insaisissable , ou presque.
Le récit est fertile en rebondissements et la  personnalité de  l'héroïne, qui échappe à  tous les  cadres ,déroute autant qu'elle charme.
La fin perd un peu en intensité mais ne gâche cependant pas notre plaisir de lecture. Un petit bonheur à s'offrir sans attendre.

A la  recherche d'Alice, Sophie Bassagnac, Denoël,  196 pages chatoyantes.

27/04/2009

"Tout ça pour en arriver là ..."

Une femme , que rien apparemment ne destinait à cela, participe à l'attaque d'un fourgon pour libérer un activiste allemand.  Puis c'est la cavale , la clandestinité.  D'abord dans la baie de Somme , puis à Paris avant que la  tragédie ne se dénoue au Luxembourg. Au cours de  cette errance, nous découvrirons  peu à peu quelles ont été les motivations de  Kyra, sans pour autant que le récit tombe dans la psychologie à outrance. Bien au contraire.4166hhrCWVL._SL500_AA240_.jpg
Beaucoup d'attente dans ce roman d'Anne Secret, Les  villas rouges,  jamais d'ennui car l'auteure va à l'essentiel, sans apitoiement  ni détails inutiles. les sentiments ne sont pas gommés mais juste bridés.
Les  villas rouges est une tragédie en mouvement.Un récit qui avance apparemment  en louvoyant , les  trajets en train ou  en voiture  y ont une place  prépondérante, mais ce n'est qu'un leurre : le récit est tendu comme une flèche qui ne peut qu'atteindre sa cible. Une vraie découverte.

Anne Secret, Les villas  rouges,  Seuil,  190 pages denses et aiguës.

17/04/2009

"Un jour ou l'autre, la vérité trouvait toujours sa voie. Question de temps."

Ancien psychanalyste devenu flic, François Marchand, aidé par le lieutenant Julia Drouot,, se lance à la poursuite d'un meurtrier en série qui sévit un peu partout en France et dont la cible sont des adolescents. On s'attend donc à un thriller classique,love-story chaotique entre les principaux protagonistes qui traînent chacun un lourd passé affectif en prime, mais ce serait sans compter sans le  talent  d'Olivier Descosse .51H0MCdc5oL._SL500_AA240_.jpg
Ses héros sont terriblement humains et faillibles, on est loin de la figure d'autorité implacable qui résoud une enquête en deux hypothèses et trois courses poursuites.Les certitudes du profileur sont souvent battues en brèche , vu sa difficulté à  intégrer les références de la culture et du mode de vie des adolescents auxquels il est confronté. L'histoire d'amour apporte quelques bouffées d'air pur dans cette atmosphère saturée de violence et de tension , même si j'ai  trouvé que l'auteur n'était pas à son meilleur dans la description de la scène" hot".
Plus séduite par la maîtrise  du récit, que par le style, un peu trop convenu à mon avis,  je  n'ai  néanmoins pas lâché ce  thriller une minute !

Olivier Descosse, les  enfants du néant, Michel Laffon, 436 pages intenses.

A paraître le 23 avril, date à laquelle je  serai loin  de tout ordi, ceci explique donc cela !:)

16/04/2009

"La réalité sera toujours plus forte que la fiction."

"Ce livre relate le destin d'une famille: Les Mendelson, dont l'histoire, cinq générations durant,  s'est confondue avec celle du vingtième siècle." Le tome 1  de cette saga est intitulé "les exilés" car la première génération, l'horloger Isaac, sa femme Basheva et leurs enfants , David et Leah devront successivement  fuir Odessa puis Vienne avant de se réfugier aux Etats-Unis où certains d'entre eux participeront aux premiers pas du cinéma, art encore balbutiant.1608453237.JPG
Ils sont exceptionnels les Mendelson, tant par leur propension à affronter avec énergie les tourments de l'Histoire que par leur capacité à rebondir, aussi bien dans leur vie privée que dans leur vie professionnelle. La variété des documents  (photos, fac-similés de lettres) ajoute encore au plaisir de lecture  en renforçant l'impression de réel . Les entrevues que le narrateur a eues avec certains des  Mendelson  permet également d' "aérer" le récit  qui, fait rare dans un roman historique, parvient à  établir un juste équilibre entre les informations nécessaires à la compréhension du contexte, et la narration proprement dite. Trop souvent en effet, le lecteur, dans ce type de roman se trouve saturé de détails qui entravent son plaisir.Ce n'est pas le cas ici, la fiction étant dotée d'une structure souple , sans être lâche, qui laisse la part belle à l'imagination .Le lecteur est  ainsi happé par un récit qui ne ménage pas les rebondissements , tout en brossant le portrait d'individus aux personnalités fortes et variées. On croise également au passage un certain peintre raté dont le prénom est Adolf ou ,plus plaisant, Louis B. Mayer , grand producteur de  cinéma.
J'ai pris un plaisir fou à dévorer ce roman et pourtant la partie n'était pas gagnée d'avance: seul le nom de Fabrice Colin* m'avait décidée car je n'éprouve pas de goût particulier, loin s'en faut , ni pour les sagas, ni pour les romans historiques d'ailleurs. Je me suis d'ailleurs surprise  à différer  la lecture de la fin de premier volume , pour mieux la savourer et attend déjà avec impatience la sortie  du 2 ème volume en novembre 2009 !

Un grand merci à Lily et ses livres !

L'avis de Cuné qui a été conquise aussi !

Celui d'ICB

Celui de Clarabel

*dont j'avais beaucoup aimé Le syndrome Godzilla.

15/04/2009

"Son image s'est pyrogravée en moi."

Un roman sur l'enfance, quoi de plus banal? Et pourtant Dominique Resch, avec Les poules, réussit le tour de force de nous embarquer dans le récit de ses vertes années avec une fraîcheur et une drôlerie revigorantes.413UFIXSWdL._SL500_AA240_.jpg
On commence le roman et  immédiatement  on est embarqué dans cette description drôle et poétique  du monde  familial SANS les lunettes de l'enfant et nous voilà accrochés à l'hameçon de Dominique Resch!  On se laisse balader  avec bonheur dans ces années soixante où la télé commence juste à faire  irruption dans les  foyers : Alors, le soir, ma mère hésitait à se déshabiller devant l'écran et quand ma grand-mère venait chez nous, elle s'habillait en dimanche pour se présenter devant Catherine Langeais et l'armée  française. C'était comme ça. Il fallait le  temps de s'habituer à ces  choses  nouvelles :  les  vedettes de  la  chanson, les speakerines et les chars d'assaut dans le salon." Vous l'aurez compris, il y a un ton Dominique Resch et parfois en le lisant ce premier roman, j'ai pensé aux premiers textes de Jaenada (les parenthèses en moins !), la tendresse en plus car c'est bien aussi de cela qu'il s'agit, la tendresse envers ses deux grands-mères si différentes et la tendresse  pour le petit garçon qu'il était ... Un vrai bon moment et une bonne nouvelle: ce roman n'était plus donné comme disponible mais l'est de nouveau et c'est ici !

Les poules,  Dominqiue Resch, éditions Anota.

Et plein de surpises en rapport avec le livre  : ICI

13/04/2009

"L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant." René Char

Trois romanciers français sont victimes de manoeuvres d'intimidation (ou de tentatives de meurtres ?). Leur point commun ? Faire partie du comité secret de sélection qui préside aux belles  heures de la librairie "Au bon roman". Qui a pu fomenter toutes les basses manoeuvres dont a été successivement victime cette librairie hors du commun qui fait fi des nouveautés commerciales et privilégie la qualité à la quantité ? Dans un monde où le livre  est devenu une marchandise comme les autres, ce que certains feignent de  déouvrir, une telle exigence de qualité ne peut que susciter le rejet voire la haine...41UCbm5ku6L._SL500_AA240_.jpg

497 pages . Malgré les avis enthousiastes de Cuné, Amanda et Clarabel, mes poignets criaient grâce d'avance. Pourtant, un jour je me suis lancée  dans la lecture d'Au bon roman et...je ne l'ai pas regretté !J j'ai cormé fièvreusement les pages où se trouvaient références littéraires , citations de tous ordres ou passages complets suscitant mon enthousiasme de lectrice boulimique. Une telle librairie évidemment nous en rêvons tous et Laurence  Cossé joue sur du velours en nous la proposant virtuellement. Pourtant son roman, même s'il aligne arguments et contre-arguments, se  révèle une mine d'informations concernant le fonctionnement d'une librairie ,fait aussi la part belle aux personnages, que  ce soit Ivan , le libraire passionné,ou Francesca, la femme blessée qui joue en toute discrétion les mécènes. Nous les regardons avec tendresse se frôler, esquisser des gestes l'un envers l'autre, sans que rien ne soit dit jusqu'au jour où... Les portraits d'écrivains, chacun dans un genre  très différent, sont aux aussi très réussis. Du début à la  fin, nous sentons le grand amour de Laurence  Cossé pour la littérature, un amour dont elle sait témoigner avec ferveur et enthousiasme.

Ps: cela n'est sans doute pas un hasard si la librairie ouvre ses portes un 31 août, titre d'un précédent roman de l'auteure...

10/04/2009

"On refait toujours son enfance, on revisite les mêmes lieux, on recopie."

"Ma vie d'apprenti rebelle ou celle de dealer de shit, père de famille  ou musicien bagarreur, citoyen antisocial ou canaille acceptable...Mes différentes existences se superposent comme des plaques tectoniques, et les souvenirs remontent à la surface, radoubés par ton omniprésence à jamais pétrifiée." Ainsi parle le narrateur des Clous du fakir,star de la scène rock alternatif dont la  fille vient de mourir. Dès lors il ne rêve plus que de vengeance...41VTwScWdNL._SL500_AA240_.jpg
Le roman de Pierre Hanot est tout sauf confortable  , et c'est tant mieux. Il faut accepter de se laisser secouer par la houle de ses mots, par la houle des sentiments extrêmes qui n'ont rien de consensuels. J'ai failli arrêter ma lecture car comme le narrateur l'avoue lui même , à trop se "bronsoniser", à se muer en vengeur implacable et non politiquement correct, la saturation pointait le bout du nez. C'eût été dommage car j'aurais raté le dernier saut périlleux du récit ...Une oeuvre sombre et puissante. Dérangeante.

Les clous du fakir, Pierre Hanot, Fayard noir.

06/04/2009

"De toutes façons,ça n'est jamais ça avec maman. je ne lui conviens pas."

Une  mère, trois soeurs qui font bloc pour échapper à l'emprise  maternelle, destructrice, mortifère. La folie qui rôde et qui est repoussée ou apprivoisée. Des hommes enfin qui vont essayer de se frayer un chemin, de se trouver une place  au sein de cette lignée de femmes. Et tout autour, la forêt. Celle dont la narratrice principale, Rose tire sa force. Car chaque soeur a sa propre méthode pour tenter de se libérer et cela ne va pas sans risques...images.jpeg
Alternant les points de vue, Laurence Albert tisse un texte empreint de sensualité charnelle ,qui mêle les éléments naturels , brasse ces vies de femmes, cette lignée maternelle où l'amour a  pris des formes perverties. Il  faut se laisser envoûter par cette écriture prenante et entrer "Dans cette maison de folles où aucun homme n' a jamais vécu.".

Un grand merci à Laure pour cette découverte et pour le prêt !

L'hypothèse des forêts, Laurence Albert, éditions Delphine Montalant

19/03/2009

Refaire nos attaches

Avec Permis provisoire, Christine Stroobandt évoque sa propre enfance dans le Nord-Pas-de  -Calais, dans l'immédiat après-guerre.  Ce pourrait être misérabiliste la vie dans une cité "provisoire" avec un père français et une mère, tour à tour traitée de  "boche" ou de "peau laque", comme l'entend la  petite fille. Ce pourrait être larmoyant et c'est juste sensible et émouvant. Par  séquences courtes, comme autant d'instantanés précis et fouillés (quelle mémoire !) renaissent sous nos yeux le samedi, jour du bain avec "  des lessiveuses remplies  d'eau mise à chauffer sur la  cuisinière", car la baignoire, faute d'eau courante chaude"sert uniquement à  faire  tremper le linge".
Avec son regard d'enfant, la narratrice observe aussi des enfants qui "sont sûrement  très riches :leur mère leur interdit de sortir  du jardin."Une époque où les pauvres ont un souci  d'éducation très stricte de leurs enfants  avec "des tuteurs dans la tête pour maintenir  leurs pensées sur la ligne  de cequi doit être l'éducation."
Une évocation chaleureuse et touchante où se révèle une plume en apparence  légère mais qui sonne juste et résonne longtemps en nous.

Prix littéraire 2008 La Voix du Nord, le Furet du Nord.92 pages .

14/03/2009

Vient de sortir en poche...


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