12/03/2007
Femme très belle rech. homme falot
Dans le jeu test inédit qu'elle propose en fin de Un couple ordinaire
, Isabelle Minière recommande ,quel que soit le résultat obtenu
(négatif, forcément négatif !), d'offrir à tout le monde son
propre ouvrage. Certes. Mais il faut néanmoins s'assurer que les
récipiendaires aient suffisamment d'humour ou manquent de lucidité au
cas où ils seraient susceptibles de s'identifier au couple mis en scène
dans ce roman !
Pas de quartier ! On suit en riant ( parfois jaune )
l'analyse sans concession des rapports de pouvoir entre cet homme trop
gentil qui rêve de douceur et de tendresse et cette très belle femme
qui régente tout et tout le monde sous de faux airs conventionnels.
Finalement ce héros malgré lui trouvera le salut grâce à l'ouvrage de Plutarque Le vice et la vertu ...
Un
roman au style acéré où pour une fois la femme n'a pas le beau rôle et
qui en plus incite à découvrir un autre livre, tout ce que j'aime !
La critique de Clarabel
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (21)
11/03/2007
Un souffle de Colette ?
Fosca a aimé les hommes. Beaucoup. Fosca aime la vie. Enormément Et
même âgée, Fosca est pleine d'une gourmandise de la vie qu'elle va
faire partager à la jeune Constance, l'entraînant dans une folle
épiquée tant géographique que sensuelle.
Constance va découvrir
aussi l'histoire de Fosca , histoire aussi d'une lignée de femmes où
les hommes ne font que passer, sans avoir le temps ou l'opportunité de
s'attarder...histoire d'une souffrance librement acceptée mais toujours
sans haine puique Fosca apprécie La douceur des hommes.
Une seule restriction : le rebondissement final qui ne m'a pas paru nécessaire à l'économie de la narration.
Un
livre lumineux où l'on perçoit parfois des échos de la
grande Colette...Une réussite que ce premier roman de Simonetta
Greggio.
La critique de Florinette
06:06 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
09/03/2007
Peur de tout...sauf du ridicule !
"Il n'y a que lorsque je tourne que n'ai pas peur.
Le reste du temps, je suis une pelote embrouillée. Une pelote de nerfs. Une pelote de trouille."
On ne sait pas si on doit rire ou s'énerver en lisant Le ciel t'aidera
de Sylvie Testud. Au bout d'un moment, j'ai trouvé qu'elle en
faisait trop( quand elle se retrouve coincée sur le toit) et je suis
passée de la compassion à l'agacement.
Quelques scènes bien
croquées, quelques jolis passages (avec le chien évidemment, mais je
suis partiale , je le reconnais volontiers) et puis... je reste
perplexe car j'ai eu l'impression de rester à la surface des événements.
La critique de Cuné
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (17)
05/03/2007
le lutin rose
Dans chaque famille, il y a un mouton noir. Chez les Tuvache ,tenanciers du Magasin de suicides,il y a un lutin rose ,Allan, qui aime la vie, au grand désespoir de ses parents...
Vous
l'aurez compris ,dans le monde créé par Jean Teulé, tout est inversé et
l'anorexie, la dépression sont portées au pinacle. On s'amuse
beaucoup une fois ce parti pris adopté même si aux trois quarts
du livre, j'ai trouvé que l'histoire s'essoufflait un peu et
versait parfois dans la facilité. Les arguments donnés par
Allan pour empêcher une jeune fille au physique quelconque de se
suicider sont assez plats et ne valent pas ceux donnés par le regretté
Pierre Desproges qui constatait qu'entre Paul Newman et lui il n'y
avait que qualques centimètres de différence...
Il n'empêche que
l'on trouve de très jolis passages poétiques (où Baudelaire et Hugo se
glissent en toute discrétion...), ce qui n'étonnera pas les
lecteurs de Rainbow pour Rimbaud du même auteur.
J'avais décidé,suite à la critique de Cuné, d'attendre stoïquement la sortie en poche mais...
Vendredi
dernier, Jean Teulé, le géant souriant, répondait sans se départir de
son sourire ni de son amabilité aux critiques dans "café Piccouly"...
Samedi,
sur France Info, nouvelle interview de Jean Teulé , érudit et souriant
et à chaque fois Noémie (16 ans cet été) qui ne lit plus que des
"gossip girls" et autres mangas, remarquait "ça a l'air bien" .
Lundi,
je trouvais le dit bouquin qui a été dévoré par ma fille en deux jours.
Elle a beaucoup aimé, sauf la fin qui est trop triste...
06:09 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (29)
26/02/2007
L'Austenite gagne; le Pelletierisme aussi...
Au tout début de Tirez sur le caviste,le narrateur tue
sa femme qui a raté une fois de trop le céléri
rémoulade. Ce devrait être horrible mais tout l'art de
Chantal Pelletier est de nous entraïner à un rythme effréné et
avec le plus grand naturel dans les situations les plus
scabreuses , le tout assaisonné d'un humour féroce.
Nous suivons
donc sourire aux lèvres la suite des aventures de notre assassin qui ,
signe du destin? , rencontre un jour une paumée qui
mange...du céléri rémoulade. Notre héros engage la conversation
et sa future cuisinière mais pas plus car pas d'affinités. Qui pourrait
d'ailleurs en avoir pour cet handicapé des sentiments qui n'envisage
les autres que par ce qu'ils peuvent ou non lui apporter ?
La
situation se dégrade vite et ...suspense,fondu au noir et changement de
narrateur , de rythme et d'ambiance. L'apprentie cuisinière prend la
parole, revient sur son passé (glauque) et nous donne
sa version des faits. Tout s'éclaire donc par petites
touches et là est tout l'art de l'auteure, qui en 93 pages arrive
à nous faire comprendre toute l'intensité et la profondeur de
personnages qui au début auraient pu passer pour de simples
fantôches. Une petite merveille !
Tirez sur le caviste
est en outre, c'est si rare qu'il faut le souligner, un magnifique
objet que l'on a plaisir à tenir en main: format agréable,
reliure soignée et couverture rigide agréable à caresser du plat de la
main.
Les éditions La branche ont fait un travail remarquable.
Cet ouvrage fait partie d'une collection (suite noire) dirigée par Jen-Bernard Pouy, un gage de qualité s'il en est.
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
23/02/2007
A la recherche du père perdu...
Marie Nimier est fille de...Roger Nimier, écrivain un peu oublié
aujourd'hui mais qui eut son heure de gloire quand sa fille était tout
petite.
Marie
a mis du temps à s'avouer qu'elle voulait devenir écrivain et l'on
retrouve ces détours dans ce récit qui louvoie entre passé et présent.
Ni
portrait-charge (et pourtant cela aurait pu être facile !)ni
hagiographie, ce texte hésite un peu ne tranchant ni d'un côté ni de
l'autre au gré des hésitations de l'auteure.
Parce qu'il n'avance pas droit devant lui ce texte est émouvant mais m'a laissée un peu sur ma faim (sa fin ? !).
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
19/02/2007
PATCHWORK
52 ou la secondes vie , ce sont 52 textes, un par
semaine, pour composer le roman qui veut dire l'imbrication du
politique et du personnel.
52 aussi, dixit l'auteure, Geneviève Brisac, pour évoquer le passage à la seconde moitié de la vie....
Je
suis restée perplexe face à ces textes car, bizarrement, alors que je
n'ai jamais ressenti le sentiment de "rester sur ma faim" dans un
recueil de nouvelles, tel a été le cas ici. la srtucture m'a paru
trop lâche, les personnages récurrents, aux noms très évocateurs
(Ivraie, Polder...) ne suffisant pas à créer ces liens. Le conte
de fées m'a agacée ainsi que l'expression "Alos cinco de
las tarde" qui revient comme un tic de langage.
J'ai par contre
beaucoup apprécié un texte déja paru dans "Elle" et que l'on peut lire
ici ,ainsi que celui mettant en scène ces enfants adultes responsables
qui veulent prendre en charge et "cadrer" leurs trop fantasques parents.
Invoquer
les grandes Aînées (V. Woolf, M. Duras), posséder un style
à la fois élégant et charnel ne suffit pas toujours à charmer
les lecteurs. Mais peut être avais-je trop attendu ce roman de G.
Brisac...
La critique , plus enthousiaste, de Clarabel.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11)
15/02/2007
"Le vert paradis des amours enfantines..."
Eté 1964, Mohamed, 12 ans bientôt, va pour la première fois
dans la famille du frère de son père, dans le Nord de la France. Chez
l'oncle, marié à une française "de souche", tous les enfants portent un
prénom français et Mohamed deviendra donc provisoirement "Alphonse".
Il
ne fait évidemment pas bon porter un prénom arabe en France quelques
années après ce qui n'est pas encore appelé officiellement la
guerre d'Algérie. Il ne fait pas bon non plus être juif ou étranger en
général et le petit garçon joue le rôle d'électron
libre qui va chambouler la petite communauté...
Son anniversaire (hilarant !) sera le sommet de cette tragi-comédie.
40 ans plus tard, "Alphonse" jouera un peu au chat et à la souris avec cette cousine , pas si gentille que ça autrefois...
Ce
va-et-vient entre l'enfance et l'âge adulte est à la fois drôle et
émouvant , on se souvient longtemps de ces personnages
tendres et cruels.
06:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (25)
14/02/2007
Démontage d'un mariage
Le roman polyphonique de Blandine Le Callet, Une pièce montée
, décortique "le plus beau jour de la vie " de Florence, jeune avocate
éprise de perfection et qui, de prime abord, apparaît peu sympathique.
Différents narrateursvont, chacun leur tour, nous raconter un épisode de ce mariage et nous en proposer leur vision.
Le
premier témoignage, la petite fille d'honneur et ses parents qui se
disputent, m'a fait baîller, tant ce récit était convenu. Le prêtre
qui âcle la messe parce qu'en proie au doute est un peu plus
intéressant déjà. mais c'est à partir de Marie, le "mouton noir" de
cette famille bourgeoise que le jeu de massacre commence vraiment et que le récit prend son rythme.
Les apparences se fendillent et l'émotion apparaît enfin.
Ce
thème du mariage révélateur paroxystique des relations entre les
couples présents et des relations familales en général a déjà souvent
été utilisé en littérature ou au cinéma mais l'auteure a su le traiter
d'une manière agréable.
Ps: ce roman est paru chez France Loisirs et sera en poche en avril...
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (24)
12/02/2007
Ah, les vaches !
Meilleur vacher d'un petit coin d'Auvergen, le Bricou a laissé périr
deux vaches . Sa réputation, croit-il va en souffrir et lui aussi par
la même occasion car, dès lors il se met martel en tête
.Persuadé que tout le monde le dénigre, par son comportement même, il
va susciter l'étonnement puis l'incompréhension et l'histoire
risque de tourner au tragique...
A travers cette galerie de
paysans auvergnats, j'ai retrouvé un peu l'univers de Maupassant mais
avec une langue beaucoup plus savoureuse et un humour bon enfant (ah,
ce vieil homme à qui on vole ses trous !). André Vers ne toise pas ses personnages, il les accompagne dans leur parcours.
Comme
le souligne le préfacier, Philippe Claudel, Bricout, cela pourrait être
chacun d'entre nous quand nous interprétons "de travers" un geste
ou une parole et que nous croyons que le monde entier nous en veut...
Ce
roman est aussi un bel objet "Achevé de réimprimer par Plein Chant à
Bassac (Charente) un matin de juin 2006, pour tous ceux qui sauront
être touchés par le Bricou". Dont acte.
La critique de Cuné.
06:01 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (8)