30/08/2007
N'est pas Sylvia Plath qui veut
Ce long "poème" d'une centaine de pages portant l'étiquette de roman a été le premier que j'ai lu de la sélection Fnac.
Il
a réussi l'exploit de m'énerver au plus haut point cumulant à mon avis
tous les défauts du premier roman : règlement de compte
égocentrique,l'auteure grattant ses plaies avec une sorte de jubilation
impudique.
Et pourtant, pourtant il y a dans ce texte une
vraie écriture, très travaillée-trop parfois-, avec des
inventions qui seraient intéressantes si elles ne venaient pas
perturber la lecture et établir entre l'oeuvre et le lecteur le rideau de verre dont il est question ici.
Ce roman, placé sous le signe de la poésie et de Sylvia Plath en particulier, me laisse donc perplexe.
Claire Fercak possède un vrai style mais je n'y ai pas adhéré.
07:23 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (14)
26/08/2007
J'ai onze ans, je sais que c'est pas vrai mais...
D'Isabelle Jarry, j'avais bien aimé J'ai nom silence. C'est donc en toute confiance que j'empruntai donc à la médiathèque son Millefeuille de onze ans.
Onze
ans est en effet pour elle un âge charnière,celui où elle a quitté
le monde de l'enfance pour entrer au collège et mine de rien
préparer son entrée en littérature.
46 chapitres, comme autant de
vignettes pour évoquer des souvenirs donc,souvenirs que je partage avec
l'auteur car nous sommes nées dans les années 60 (ainsi éprouvons-nous le même amour pour la mythologie et le volume de la série "Contes et légendes" (à tranche blanche et rayures dorées) qui lui est consacré) mais auxquels je
suis restée totalement extérieure,me contentant de picorer deci,delà
sans jamais adhérer véritblement aux propos
Même si
l'auteure, au passage, nous donne parfois des pistes concernant
des thèmes qui reviennent dans ces romans , j'ai trouvé
l'exercice de mémoire bien artificiel, sans la langue riche de l'auteure que j'avais aimée. Dommage.
L'avis de Clarabel.
08:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (20)
22/08/2007
Croque-mort et Cie
Difficile de passer après un bon roman, a fortiori après deux...
Alors même si j'aime les Pissenlits et petit oignons, je suis restée insensible au roman de Thomas Paris.
Hermétique.Je
n'ai trouvé aucun intérêt à cette histoire de cadavre que se disputent
sans se disputer tout en se disputant deux femmes, le tout arbitré par
un croque-mort dépassé par les événements. Je n'y ai vu aucun
humour.Rien.
Dans le genre humour noir et enquête policière,j'ai nettement préféré le croque-mort a la vie dure , premier roman d'une série mettant en scène un croque-mort déjanté.
Le deuxième volume ayant malgré tout un goût de réchauffé,j'ai cessé après lui de lire cette série de Tim Cockey.
Difficile, Cathulu ? !
L'avis de Flo, nettement plus enthousiaste !
07:30 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (28)
17/08/2007
Reconstruction
Le livre de Jean-Paul Kauffmann ,la maison du retour,
s'inscrit dans la série de livres consacrés aux maisons à
laquelle ont déjà participé Catherine Clément, Philippe Delerm,
Didier Decoin.
Il s'agit pas ici d'une maison familiale mais d'une
maison "sas de décompression" entre une captivité de plusieurs années
et un retour à une vie "normale " ou du moins pacifiée.
Perdue
au milieu des pins,cette maison est abîmée tant par son abandon de
plusieurs années que par son lourd passé: elle a abrité durant la
seconde guerre mondiale un bordel destiné aux officiers allemands.
C'est pourtant elle qui sera choisie et sa rénovation par deux
artisans quasi muets mais surprenants accompagnera la
reconstruction de Kauffmann.
L'auteur évoque très peu sa détention
sauf pour souligner l'importance qu'avait prise là-bas la lecture mais
paradoxalement,de retour en France cette boulimie a disparu et
dorénavant il semble leur préférer les arbres, à la fois enracinés et
tendus vers le ciel...Des arbres aux livres et réciproquement...
De
très belles pages,un récit émouvant mais non dénué d'humour (voir le
portrait de ses voisins), un deslivres que j'ai préféré cet été.
L'avis d'Anne
Celui de Caroline
d'inColdblog
et de Cathe
08:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (32)
14/08/2007
"Carrément méchante, jamais contente"
Heureusement, Marie Desplechin n'a retenu que la deuxième partie de
la citation de Souchon pour le caractère de son héroïne,
Aurore, dont je viens de dévorer le journal (premier tome).
Aurore sacrifie donc au rite adolescent du journal et,même si elle n'est Jamais contente
,part à la découverte d'elle même, se posant des questions
existentielles: Suis-je monstrueuse, lesbienne, frigide, ai-je été
abusée dans mon enfance même si je ne me souviens de rien ?
OK,
c'est pas facile d'être la deuxième fille dans une fratrie de
trois poulettes, l'aînée jouant les frondeuses et arborant un piercing
dans la langue et la petite dernière l'enfant parfaite. Reste le rôle
du cancre dans lequel Aurore se complaît jusqu'au jour où elle
découvre que ses notes peuvent remonter...si elle apprend ses leçons
et elle écrit : "Franchement, je suis un peu déçue. je ne pensais
pas que c'était si bête".
Les amies, les amours,les
ennuis,la famille, dont une grand-mère particulièrement pas piquée des
vers, tout l'univers d'Aurore est bien croqué et c'est avec le sourire
que l'on referme ce premier tome du journal d'une ado rigolotte.
J'espère vite trouver le 2ème tome à la médiathèque !
07:55 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
04/08/2007
Le peintre et l'enfant
Si vous aimez, l'Irlande, ses habitants, ses paysages battus par les
flots , les histoires pleines de sentiments et de
personnages torturés, alors n'hésitez pas, lisez Ellyn de Robert Mallet.
Il
faisait partie du colis du Swap, car Bellesahi tenait à me faire
partager l'émotion que lui avait procurée ce roman. Mission accomplie !
J'ai dévoré ce livre , plus pour le personnage du peintre
qui vient d'installer en Irlande que pour la fillette dont il va
s'occuper quelques mois , en vue de détendre un peu les relations
cahotiques qu'elle entretient avec sa mère. En effet, j'ai trouvé que
les paroles de l'enfant sonnaient parfois faux mais cela n'enlève rien
aux qualités romanesques et au style poétique de ce roman.
Merci encore, Bellesahi ,pour cette découverte !
07:47 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
03/08/2007
Câlins volés
Sans Moustafette
Je n'aurais pas fait la connaissance de Magnus, d'abord
prénom d'ours en peluche puis prénom adopté par un enfant dont le passé
effacé est devenu page blanche sur laquelle une bien étrange
histoire a été écrite par des personnes à l'âme trouble...
C'est
donc d'une quête d'identité qu'il va s'agir, quête commençant juste à
la fin de la seconde guerre mondiale en Allemagne, qui se
poursuivra en Grande-Bretagne mais aussi sur le continent
américai et enfin ,en France.
De nombreux rebondissements
dramatiques et riches en émotion viendront émailler ce parcours à la structure classique que la
splendide langue de Sylvie Germain réussit à transcender.
De
splendides scènes aussi qui resteront dans ma mémoire comme ce
dîner à deux dans une maison totalement vide, des personnages
attachants et à multiples facettes et un brusque saut final dans le spirituel , saut pour le moins surprenant mais qui donne une
toute autre dimension au récit.
Une splendeur !
08:07 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (22)
25/06/2007
Je prends le monde à bras le corps
Des paragraphes souvent très courts, comme autant de vignettes
où se révèle la vie d'une petite fille née en 1960 et pour
qui l'an 2000 est inenviseageable car avoir quarante ans lui paraît
tout à fait impossible...
Il faut attendre la page 79 pour connaître
son prénom et la toute fin du roman pour que se dise l'essentiel
: "Nous sommes tous des enfants de la guerre d'Algérie" mais dans
les années 70 cequ'on appelle encore "les événements d'Algérie" ne sont
bien évidemment pas au programme .
En attendant, cette petite fille trop brune du roman de Brigitte Giraud , J'apprends
,nous parle de sa drôle de famille ,de sa soeur qui ne va
pas bien et de" celle qui n'est pas ma mère", de sa vie d'enfant des
années Sheila et Ringo, mais l'essentiel se lit dans les
interstices du roman. Ce roman ponctué par les connaissances que Nadia
engrange afin de mieux maîtriser le monde ,un monde où elle ne trouve
pas tout à fait sa place car "C'est si lourd d'aller bien".
Un style tout en délicatesse même si la rugosité du monde des enfants n'est pas occultée.
L'avis de Clarabel.
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (15)
21/06/2007
Chaises musicales
Cécile mène une vie des plus rangée et ne veut surtout pas qu'une
stagiaire vienne prendre sa place...Pourtant tout va basculer
quand Sandrine , alias Chloé, va de nouveau faire irruption dans son
existence.
Le passé revient en force et Cécile se souvient de Chloé
la délurée mais aussi la vénéneuse qui était devenue sa soeur de
sang. Chloé a besoin d'elle et Cécile ne demande qu'à l'épauler mais
trouvera-t-elle la bonne limite? Ne va-t-elle pas trop en faire
en s'immiscant dans la vie de son amie? Ira-t-elle jusqu'à usurper sa
place ?
Avec A ta Place je découvre l'univers si particulier
de Karine Reysset, son style épuré mais vigoureux et je n'ai qu'une
envie, poursuivre mon incursion.
Merci encore une fois à Clarabel !
06:05 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9)
15/06/2007
Maison mère
Grâce à la grande gentillesse d'Anne ,ce livre de Catherine Clément
a franchi une frontière et s'est niché dans ma boîte à lettres...
Il fait partie de la collection dans laquelle se sont illustrés Didier Decoin et Philippe Delerm (A Garonne fait partie de mon panier d 'été et m'attend sagement...).
S'il était question d'une quête chez Decoin, la Maison mère de
Catherine Clément est un membre à part entière de la famille. C'est là
que l'auteure vint trouver refuge ,petite fille ,pendant la
seconde guerre mondiale; là que "mes yeux se sont ouverts sur le monde
et savez-vous? Grâce à elle ,il était beau quand même".
Catherine Clément part aussi à le recherche de l'histoire de cette maison et découvre un passé pas toujours glorieux...
Mais
, plus que tout, la maison exerce un véritable
pouvoir sur la famille :
"lLe jour du retour, la maison vous
endort . On est si bien ! La maison autorise, disons, quarante-huit
heures.Au bout de ce délai, l'esprit de Louis revient. On
travaille; idéalement, on découvre et, pour le plaisir, on peint."
Cette
maison, idéalement située en bord de Loire, devient néanmoins
cosmopolite au fil du temps, par le melting pot de ses habitant et de sa
décoration, car la maison est "vivante" et assimile tout ce qu'on lui
offre...
Une écriture qui rappelle parfois Colette par sa sensualité
et une grande générosité de l'auteure qui nous fait entrer dans cette
attachante demeure.
Merci encore ,Anne !
06:10 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)