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11/01/2017

L'homme est un dieu en ruine

"Les gens ne s’adoucissaient pas avec l'âge, ils se décomposaient, c'était tout, constatait Viola."

Deuxième volet du diptyque de Kate Atkinson consacré à la Seconde Guerre mondiale, L'homme est un dieu en ruine aborde cette fois le destin de Teddy, frère d'Ursula, l'héroïne au centre de Une vie après l'autre.
Pas de variations cette fois autour des possibles d'une existence mais néanmoins un travail d’orfèvre sur la temporalité puisque l'autrice alterne passé et présent , sans jamais perdre son lecteur en route.
Teddy donc qui a vingt ans, en 1940, s’enrôle dans pilote de bombardier et participera à des raids sur l'Allemagne. Teddy qui vivra très longtemps, connaîtra une belle et tragique histoire d'amour, aura une seule fille et deux petits-enfants, aux destins très variés.kate atkinson for ever !
J'avoue ne guère être attirée par les récits de guerre mais Kate Atkinson, à son habitude, parvient à nous rendre sensible la bravoure de ces très jeunes gens embarquant dans des avions à la sécurité toute relative, sans pour autant minorer la souffrance des populations civiles victimes de ces bombardements.
L'aspect familial n'est pour autant pas négligé et , par l'intermédiaire de Viola, fille unique de Teddy, baba cool et mère en apparence indigne, elle dépeint avec subtilité les relations compliquées entre parents et enfants au fil du temps. Que Viola devienne une écrivaine à succès n'est certainement pas un hasard, car comme nous l'indique Kate Atkinson, dans sa postface très éclairante, ce roman traite aussi de la fiction.
On retrouve,avec énormément de plaisir, l'humour souvent vachard de l'autrice, sa subtilité et son art de la narration. Un très grand bonheur de lecture !

L'homme est un dieu en ruine, Kate Atkinson, traduit de l'anglais par Sophie Aslanides, Éditions Jean-Claude Lattès 2017.

Oui, les deux tomes peuvent se lire indépendamment et même dans le désordre, pourquoi pas !

kate atkinson for ever !

10/01/2017

Une vie après l'autre...en poche

"Elle n'avait encore jamais préféré la mort à la vie et au moment de partir comprit que quelque chose s’était fêlé, cassé et que l'ordre des choses avait changé. Puis les ténèbres abolirent toute pensée."

Même si Une vie après l'autre commence par l'assassinat d'Hitler par Ursula, l’héroïne qui est abattue juste après, nous n'avons pas affaire ici à une uchronie.
D'ailleurs Ursula ("petite oursonne", comme l'appelle tendrement son père) naîtra plusieurs fois en février 1910 et mourra tout autant, explorant ainsi le champ des possibles de la narration et du romanesque. On pourrait craindre le côté mécanique du procédé mais le lecteur est vite rassuré: l'écriture, tour à tour enjouée et émouvante de Kate Atkinson et son art du récit ont vite fait de nous ferrer et on ne peut plus lâcher ce roman so british, dans son humour vachard "-Elle lui est reconnaissante, je pense. Il lui a donné le Surrey. Un court de tennis, des amis ministres et du rosbif à gogo. Ils reçoivent énormément-tout le gratin. Certaines femmes seraient prêtes à souffrir pour ça. Même à supporter Maurice." et l'attitude bien trempée de ses personnages !kate atkinson for ever !
Et si  tel personnage avait survécu, et si tel autre avait eu un enfant que serait-il arrivé ?, se demande -t-on parfois à la lecture d'un roman. Kate Atkinson  répond à ses questions pour nous et se penche avec une précision extrêmement vivante sur la vie quotidienne des civils en Allemagne (un sommet d'émotion) et en Grande Bretagne (à Londres ,en particulier ,pendant les bombardements) , pendant la Seconde Guerre mondiale.
On suit avec passion les péripéties de la famille Todd (un ancien mot pour désigner le renard), de l'enfance à l’âge adulte. Des personnages aux caractères bien marqués qui nous deviennent familiers en un rien de temps. Sympathiques ou non, sages ou excentriques, il y en a pour tous les goûts !
Un roman tour à tour champêtre ou urbain,paisible ou menaçant,  traversé par des renards ,des chiens, des bébés qui "sentaient bon le lait, le talc et le grand air où leurs vêtements avaient séché tandis qu'Emil avait un léger goût de fumet.", des enfants élevés pour affronter la dureté du monde par des adultes aimants mais frôlant parfois la négligence, selon nos critères actuels !
Impressions de déjà-vu, rêves éveillés, réincarnations, toutes les explications sont envisagées pour expliquer cette propension d'Ursula à vivre des événements de différentes façons. Elles sont surtout l'occasion , pour Kate Atkinson, de revenir sur le thème de la temporalité, déjà exploré dans ses précédents romans, Dans les replis du temps et Dans  les coulisses du musée et de nous proposer sa propre explication.
 Un roman enthousiasmant autant par son style , sa construction  que par les thèmes explorés.Une forêt de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables !

05/01/2017

Les Furies

"Je ne sais pas si je dois vous gifler ou vous embrasser.
-C'est l'histoire de ma vie, rétorqua Mathilde."

Enfant choyé, adolescent turbulent, Lotto est exfiltré par sa très riche mère, placé en pensionnat. Il part ensuite à l'université (Vassar) où il enchaîne les conquêtes d'un soir et découvre sa vocation de comédien. La rencontre avec Mathilde est éblouissante. La pureté de la jeune femme fascine Lotto. Ils s’aiment, se marient deux semaines plus tard, au grand dam de manman (sic) qui coupe les vivres.
Bohème enjouée. Mathilde fait vivre le ménage jusqu'à ce que Lotto découvre ses talents de dramaturge et accède à la notoriété. Couple en apparence parfait, Mathilde se fond sans rechigner dans l'ombre du grand homme.Mais "Le mariage est un tissu de mensonges. Gentils pour la plupart. D'omissions." et tout va bientôt se fissurer.lauren groff
Commencé de manière plutôt classique le roman de Lauren Groff ne ménage pas les surprises et ce jusqu'à la toute fin des Furies. Pourtant si la première omission est théâtralisée par celui qui la révèle, tout se fait de manière subtile et nous ne découvrons que progressivement les failles des personnages, leurs faiblesses soigneusement cachées, ce qui nous les rend d'autant plus proches. Nous ne tranchons jamais ,et si les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, l'impression d'ensemble reste une formidable maîtrise de la forme et un style tout en retenue mais où les vacheries ne sont jamais absentes. Un roman fascinant .

Et zou, sur l'étagère des indispensables !

Les Furies, Lauren Groff, traduit de l'anglais (Etats-Uis) par l’excellente Carine Chichereau, Éditions de l'Olivier 2016, 427 pages qui se tournent toutes seules.

Le billet de Cuné, aussi fascinée !

04/01/2017

Femme nue jouant Chopin...en poche

"Il y a un style de femmes qui, bien qu'ayant été ravissantes toute leur vie, connaissent une éruption de folle splendeur à l'approche de la cinquantaine."

Quand un texte commence de manière aussi parfaite (pour moi), c'est le gage qu'une excellente lecture s'annonce . Promesse tenue -et haut la main- par ce recueil de 16 nouvelles aux ambiances très diverses mais caractérisées par la tension parfois juste insoutenable qui les anime et la capacité de Louise Erdrich à se glisser aussi bien dans la tanière d'une Goth Lolita gothique que dans l'intimité d'un couple de scientifiques vieillissants .louise erdrich
La nature est forcément toujours aussi présente et l'on croise dans ces textes aussi bien des antilopes, des loups, des bisons, des chats, des chiens que des corbeaux. Et comment ne pas aimer une auteure qui fait dire à l'une de ses narratrices : "Les corbeaux sont les oiseaux qui me manqueront le plus quand je mourrai. Si seulement les ténèbres dans lesquelles nous devons plonger notre regard étaient composées de la lumière noire de leur souple intelligence.(...] J'ai observé ces oiseaux avec tant d'attention que je sens leurs plumes noires pointer sous ma peau."
Mais, bien évidemment, ce sens de l'observation, Erdrich l'exerce aussi l'égard des humains. Et leur comportement interpénètre souvent celui de la Nature, dont il emprunte parfois les ruses et parfois aussi la cruauté.Cruauté souvent adoucie par la compassion qui prend alors les chemins les plus étranges, les plus tortueux. Ainsi dans la nouvelle "Le lait paternel" dont je vous laisse découvrir toute la tendresse et la violence mêlée.
Qui manipule, qui est manipulé ? Erdrich semble sourire du comportement de ses personnages mais ne jamais s'en moquer, n'hésitant pas à ajouter quelques touches de fantastique ou d'humour dans les situations les plus tendues . Ainsi ce dialogue improbable dans un magasin d'armes :
"Exercices de tir ?
-Non. je dois tuer un mec qui fait du yoga.
-Défense du domicile alors."
à noter que L'auteure choisit , en faisant un pas de côté au moment opportun ,d éviter le pathos et/ou les situations prévisibles.
On trouve aussi dans ce recueil la course poursuite la plus lente et néanmoins la plus intense que j'ai jamais lue, le récit d'une amitié féminine , sereine, par-delà la douleur (un texte magnifique), des femmes, des hommes d'âges différents, Indiens ou non, contemporains ou pas ,mais qui tous nous émeuvent, font battre nos cœurs et nous donnent tout à la fois envie de savoir vite, vite ,ce qui va leur arriver et simultanément envie de retarder le plus possible le moment de les quitter. Quant au style de Louise Erdrich, il est sensuel, analyse au plus intime les sentiments, très imagé et sonne juste.Un vrai et grand coup de cœur pour commencer ce mois de novembre.

Et zou, sur l’étagère des indispensables !

06/12/2016

Bureau des spéculations...en poche

"Mais mon agent a une théorie. Elle dit que chaque mariage est bricolé. Même ceux qui ont l'air raisonnables du dehors sont maintenus au-dedans par du chewing-gum, du fil  de fer et des bouts de ficelle."

Imaginez une histoire d'amour des plus banales en apparence: rencontre, mariage, bébé, difficultés du quotidien, usure du couple, sentiment d'insatisfaction, infidélité, couple qui vacille.jenny offill
Du vu et revu ? Certes. Mais la narratrice qui prend ici en charge le récit le fait de façon parcellaire, mêlant informations scientifiques collectées pour un travail d'appoint, maximes littéraires, souvenirs, bribes de chanson et de conversations. L'ellipse règne en maître, omettant tous les passages obligés d'un roman d'amour (la rencontre, par exemple), faisant confiance au lecteur pour combler les trous et deviner ce qui advient.
Que la narratrice ait écrit un roman et enseigne à l'université n'est évidemment pas un hasard, mais chacune d'entre nous se reconnaîtra dans les émotions qu'elle partage, en particulier avec sa fille nouvelle-née.

Un portrait de femme impressionniste qui ne manque pas d'humour.

D'abord un peu déroutée, j'ai dévoré avec enthousiasme ces 156 pages sensibles. Un roman qui m'a sortie, au moins provisoirement, d'une panne de lecture qui dure ! :)

Bureau des spéculations, Jenny Offill, traduit de l'américain par Edith Ochs, Livre de poche 2016.

 De la même autrice : clic.

 

28/11/2016

Bridget Jones baby Le journal

"C'est névropathique, paraphrénique, adamantin, platitudineux, inepte, insane, macaronique...
-Vous pouvez traduire, Will ? demande le présentateur.- Une bouillasse totalement illisible, répond Will Sharp."

helen fielding

Bridget a renoué -et plus car affinités et cocktails alcoolisés -successivement avec ses deux ex. Problème: elle est enceinte mais ignore qui est le père de son enfant.
Sur une intrigue plus que légère,au dénouement prévisible, le roman ronronne gentiment, utilisant les bonnes vieilles recettes qui avaient fait le succès du premier opus, sans les renouveler.
J'ai même été un peu agacée par le cadeau somptueux que font les copines de Bridget à la future mère: une poussette de compétition qui doit coûter un bras mais bon, ce doit être mon côté schtroumph grognon qui ressort.
Néanmoins, je n'ai pas abandonné ce roman de détente qui fait le job.

Albin Michel 2016, 259 pages distrayantes.

27/11/2016

Les jeunes mariés...en poche

"Elle s'efforçait de trouver un lien entre la jeune fille qu'elle imaginait si souvent dans l'appartement de ses parents et l'épouse américaine se servant d'un lave-vaisselle et d'une machine à laver ou consultant ses mails sur l'ordinateur du salon.La tâche était d’autant plus difficile qu'à Rochester  personne ne connaissait la Munni d'avant, et dans son pays ,personne ne connaissait celle d’aujourd’hui.Parfois, elle se demandait si les deux filles  s'éloigneraient de plus en plus jusqu'au jour où elles ne se reconnaitraient plus."

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Amina,jolie jeune femme bangladaise, et Richard, ingénieur américain de trente-cinq ans , ont fait connaissance par le truchement d'un site de rencontre sur internet. Tous deux, forts pragmatiques, ont chacun le projet de fonder une famille. Mais ce qu'Amina ne révèle pas immédiatement c'est que pour elle cela implique que ses parents la rejoignent aux États-Unis.
Par rapport à Amina , jolie, déterminée et intelligente, Richard paraît bien falot. Mais peut être n'est-il pas aussi lisse qu’il le paraît...
La première partie du roman est malicieusement intitulée " Un mariage arrangé". En effet, Amina met tout en œuvre pour réaliser son rêve: aller vivre aux États-Unis, mais sans jamais paraître froide ou manipulatrice. Les deux chapitre suivants, forts intéressants, sont consacrés à son intégration et à sa conquête de la citoyenneté américaine. En contrepoint des héros, la cousine de Richard, qui a échoué dans son mariage avec un Indien ,vient donner un nouvel éclairage sur les couples dits mixtes. J'ai été moins convaincue par la dernière partie, "Une demande en mariage" qui décrit avec beaucoup trop de détails les embrouilles  familiales dans lesquelles sont enferrés les parents d'Amina. Un roman qui, malgré quelques longueurs, confirme le talent de Nell Freudenberger.Un joli parcours de couples qui s'effectue d'une certaine façon à l 'envers mais qui est fort convaincant dans son souci des détails et sa vérité psychologique.

Les jeunes mariés, Nell Freudenberger, traduit de l'anglais (E-U) par  Sabine Porte,  Quai Voltaire 2014,  427 pages.

10/18 2016

22/11/2016

La vie idéale

"à Rain Dragon, assurait-elle, , le secret était de ne jamais admettre son manque d'expertise. Ici, à la différence du Massachusetts, tout le monde se fichait de vos références. On était ce lui que l'on disait être.On pouvait même se montrer incroyablement médiocre dans un domaine donné, personne ne semblait le remarquer ou s'en soucier."

Damon et Amy, couple de trentenaires, ont rejoint "Rain Dragon", une grande ferme bio du Nord-Ouest des États-Unis. Si la jeune femme trouve aisément sa place dans la structure de ce projet alternatif, Damon , davantage motivé par l'idée de suivre le nouvel engouement de sa compagne, dans l'espoir de sauver leur couple, nettement moins.jon raymond
Il sera pourtant à l'origine d'une formation destinée aux grandes entreprises , initiative qui n'aura pas forcément les résultats escomptés.
J'ai retrouvé avec plaisir le style et la finesse psychologique que j'avais appréciés dans le recueil de nouvelles Wendy et Lucy. (clic)
J'ai aussi aiméécié la description du fonctionnement de cette communauté qui se veut hors normes, mais n'en reste pas moins une entreprise qui se doit de faire des bénéfices . Pas d'esprit à la Pierre Rabhi ici mais un solide sens des affaires sous un vernis de communauté dirigée par un leader aux allures de gourou.
Si les dés semblent joués d'avance, il n'en reste pas moins qu'on passe un bon moment de lecture.

La vie idéale, Jon Raymond,  traduit  de l'américian par Nathalie Bru, Albin Michel 20116 , 317 pages douces-amères.

 

21/11/2016

Nous sommes restées à fixer l'horizon

"Nous nous sommes tartinées la figure d'argile bleu-clair, nous avions l'air de deux fantômes touchés par le bonheur."

Quel personnage cette Olivia ! Manipulée dans sa jeunesse par sa mère, plutôt que de devenir architecte, elle a décidé de bosser dans une fonderie. Mise à la porte par son petit ami, elle apprend que sa tante Agot décédée brusquement lui lègue sa maison en Islande.mona hovring
Lors des obsèques, elle tombe amoureuse de Bé,elle-même mariée à une femme. Nos deux héroïnes se rendront donc ensemble en Islande.
Plus que cette histoire d'amour, toute en délicatesse et ellipses, c'est le personnage d’Olivia, en chemin vers sa liberté et le style de l'auteure qui ont su emporter mon enthousiasme. Alternant différents registres de langue, utilisant des mots tantôt anciens, tantôt peu usités (bravo au traducteur !), "J'étais sémillante, badine et rigolarde, un rien déclenchait mon hilarité, et mon rire était imprudent comme celui d'un enfant après une crise de larmes "Mona Hovring  a aussi le goût des métaphores, ce qui ne gâte rien !

Une découverte réjouissante !

Nous sommes restées à fixer l'horizon, Mona Hovring, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Notabilia 2016 , 157 pages piquetées de marque-pages.

 

15/11/2016

Comment apprendre à s'aimer

"Linde rit."Moins j'ai confiance en moi, plus je m'en donne l'air." C’était la seule qualité qu'elle pouvait se vanter d'avoir acquise."

Avec beaucoup de délicatesse, un soupçon de poésie et une rudesse feutrée, Yukiko Motoya nous propose des instantanés d'une même femme, Linde,à différent âges de sa vie.yukiko motoya
Si les premiers textes suivent l'ordre chronologique,  (16 , 28, 34 et 47 ans), il faut attendre l'avant dernier pour avoir un épisode révélateur se déroulant à l'école maternelle (alors qu'elle a trois ans )pour que notre vision du personnage se  réorganise et que nous ayons l'explication de son prénom si original.
L'avoir placé juste avant celui de ses soixante- trois ans me paraît fort judicieux car les deux  textes permettent de voir l'évolution du personnage.
Linde peut apparaître insatisfaite, mais il me semble surtout qu'elle peine à trouver sa place et se soucie beaucoup du regard des autres, n"hésitant pas par exemple à mettre en scène sa maison pour le regard d'un personnage qui pourrait paraître anodin mais joue un rôle important dans sa vie : le livreur de colis.
Nous ne connaissons pas tout de Linde,mais cette vacuité nous la rend encore plus proche peut être car chacun peut y projeter ce qu'il veut, remplir les pointillés à sa guise.
J'avoue que dans un premier temps ce roman m'a paru seulement intéressant du point de vue de la description de la vie quotidienne, mais dans un second temps, avec la lecture du chapitre consacré à la petite enfance, tout a gagné en profondeur.
Une vie ordinaire mais dont la description distille un réconfort subtil.

Comment apprendre à s'aimer, MOTOYA Yukiko, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Picquier 2016, 152 pages au charme exquis