03/08/2006
Tanguy, reviens, j'ai les mêmes à la maison !
A quoi reconnaît-on un bon livre ?
Si un livre prêté n'est
jamais rendu, on peut supposer que c'est un bon livre. Donc tous les
livres de Joanna Trollope sont des bons livres car ma voisine d'en face
les conserve précieusement et m'en a dit le plus grand bien.
Elle devra pourtant se débrouiller par ses propres moyens pour lire le dernier en date, La deuxième lune de miel (je
sais , le titre est sirupeux au possible, mais au moins il est
explicite). Je compte en effet le relire quand je me sentirai
triplement et directement concernée , c'est à dire dans quelques années.
De
quoi ça cause ? D'un agent de théâtre et de sa femme ,dont les enfants
ont quitté le nid familial ,et qui s'embarque dans un malentendu:
Monsieur espère donner à son couple, un nouveau souffle (d'où le
titre); Madame, même si elle a l'occasion de redémarrer sa carrière de
comédienne , mise entre parenthèses pour élever ses trois enfants, ne
demanderait pas mieux que les trois lascars reviennent se nicher dans
ses bras...Et bien sûr, pour des raisons économiques ou sentimentales,
le retour au foyer des grands enfants va être envisagé...
Bon, nous
ne sommes pas chez les Groseille et même si les problèmes économiques
des jeunes qui travaillent mais ne gagnent pas assez pour subvenir à
leurs besoins sont envisagés, tout cela baigne quand même dans une
ambiance très "bobo"(cf Ch'ti 31 pour l'explication...), il ne faut pas plomber l'ambiance.
Il
n'en reste pas moins que Joanna Trollope a le chic pour "croquer" ses
personnages et un grand sens de la psychologie.Même si je ne le "prête"
pas à Marilou, c'est quand même un bon livre.
Il n'est pas encore
sorti en édition de poche (mais le fera sans aucun doute), ce n'est
donc pas le 3ème ouvrage acheté lundi , qui compte 900 pages et
que je déguste. Un vrai bonheur par ce temps pluvieux!
PS: Allez voir chez Mariaba, c'est très chouette et elle a eu la gentillesse de répondre à mon questionnaire...
07:51 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4)
02/08/2006
Exercice périlleux...
Lundi après-midi, j'ai acheté trois livres (de poche, mon banquier
sera content de l'apprendre). Je vous ai déjà parlé du premier hier, au
risque de passer pour une malpolie.
Le second est d'un genre très
différent et d'aucuns pourraient croire qu'après avoir déversé ma bile
hier, je tente de me racheter. Que nenni. Quand j'ai aimé, je le dis
mais quand j'ai éprouvé une déception, je tâche toujours de vous
glisser en douce les références d'un autre titre...Ainsi votre cabas ne
reste pas vide.
Un seul titre donc aujourd'hui pour un roman que
j'ai dévoré d'une traite. Sauf le dernier chapitre que j'ai
volontairement lu après avoir fait une coupure et le repas du soir
accessoirement (hé oui, je ne fais pas que lire...).
Tout dans ce
livre aurait pourtant dû me déplaire : un thème qui broie le coeur de
tout parent, des personnages pas reluisants (la mère se décrit ainsi : "Cindy pensait qu'elle était une plouc, une ivrogne, une cul-terreux" ) , malmenés par la vie , une région hostile, définie comme l'antithèse de Los Angeles...
Le
Bourdon assuré au mois d'août, sortez les violons et la boîte de
mouchoirs en papier pour affronter la litanie de clichés. Hé bien, pas
du tout.
La disparition d'un enfant agit comme un catalyseur sur
chacun des personnages et va leur donner l'occasion de revenir sur
leurs propres pertes, les choix qu'ils ont faits et qui ont fait
basculer leur vie sans qu'il s'en rendent immédiatement compte.
Leslie
Schwartz ne juge pas à l'emporte-pièce, elle éprouve et nous fait
éprouver de la compassion pour ses personnages . Ils pourraient tous
être des stéréotypes (le prêtre, la propriétaire du bar-restaurant, les
lesbiennes apicultrices...), mais chacun d'eux nous devient proche car
il nous est montré avec ses contradictions , ses échecs, ses bonheurs
tout simples. Aucun d'entre eux n'est parfait ni dans le mal , ni dans
le bien. Ils essaient tous de se débrouiller le moins mal possible,
comme nous tous.
Perdu dans les bois est donc un beau moment de lecture .
08:18 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3)
31/07/2006
Conservons nos listes de courses !
Qui n' a jamais trouvé dans son chariot de supermarché, une liste de
courses plus ou moins constellée de fautes d'orthographe, parfois
banale, parfois inquiétante:
-Anniversaire de B.
-oeufs
-farine
-chocolat
-mort-aux-rats
- chrysanthèmes
Pour peu qu'un collectionneur de listes de courses (si, si ça existe), tombe dessus, vous êtes mal.
Pour
peu qu'un écrivain en mal d'inspiration passe par là, vous êtes mal
aussi car la liste est très à la mode en ce moment en littérature et il
se fera un plaisir de glisser votre billet de commissions(un fragment
du réel) dans son prochain ouvrage.
Il n'est que de voir Meg Cabot qui, dans Embrouilles à Manhattan,
nous gratifie de telles listes (très chics, bien sûr), de recettes de
cuisine, voire carrément d'addition de restaurant en fac similé. C'est
rigolo, ça fait son petit effet mais ça sent surtout le cabotinage (je
sais, c'est facile vu le nom de l'auteur), tous ces gens qui ne vivent
que par les étiquettes (de marques bien sûr) qu'ils portent ou
achètent, ça devient lassant.
Presque aussi décevant, le texte
d'Anna Gavalda, que Laure m'a si gentiment envoyé.Dans cette nouvelle
inédite "Ma douce France", elle commence par énumérer toute une liste
de clichés fleurant bon la France stéréotypée, rurale et
franchouillarde. Pour mieux la pulvériser ensuite. Mouais. Au moins
j'aurai appris qu'il existe un magazine "Sabots", "le magazine des
ânes, chevaux de traits et autres animaux du terroir".
Plus
intéressant (mais je vous préviens, plus difficile à se procurer), le
fascicule de Sarah d'Hayer et Domique Gilliot (Editions RitaGada): Inventaires à bascule, pour mémoire.
A
travers 46 listes très diverses et pleines d'humour ( qui existaient avant le projet) se
dessinent deux personnalités attachantes et originales, ne serait ce
que pour cette notation appartenant à la liste 6 intitulée Prix(pour comparatif ultérieur) : un pantalon Emmaüs Dunkerque: 1 euro 50. Toutes les fashion victims peuvent aller se rhabiller.
C'est un livre qui donne envie de dresser des listes, je vous aurai prévenues !
07:53 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5)
28/07/2006
Couleurs douces amères
Il fait (un peu) plus frais, le niveau culturel de ce blog peut donc remonter un peu.
Hier, je me promenais sur Fneu.com et j'ai vu que Couleurs
de Clare Morrall allait sortir en édition de poche (avec la même
couverture, je précise) en septembre. Double bonne nouvelle: pour les
porte-monnaie, et pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore lu.
Kitty
a perdu un bébé (mort-né) et, petit à petit, elle sombre, sous le
poids non seulement de cette tragédie mais surtout des lourds
secrets familiaux. Comment pourrait-elle s'en sortir alors qu'autour
d'elle tout le monde lui ment, pour son bien , prétendent-ils.
C'est une histoire poignante mais sans trémolos ni violons pour vous
signaler là où vous devez laisser tomber une t'ite larme. L'auteur nous
fait découvrir peu à peu le monde si particulier de son héroïne, elle
manipule doucement le lecteur (le genre de manipulation pas perverse du
tout) pour nous amener à comprendre les émotions que Kitty traduit en
couleurs et vit avec une intensité extrême.
Une histoire lumineuse.
07:22 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4)
13/07/2006
Chaussure à son pied / quatre soeurs
Hermione (il va falloir que j'apprenne vite à intégrer les adresses des blogeuses dont je parle, (comment qu'on fait ?) ) aime les livres avec une romance sans qu'on ait à se triturer les neurones. Pas de problème, j'ai ça en magasin. J'ai même trouvé un thème commun à ces bouquins: les soeurs (quand on n'en a pas , forcément, on s'y intéresse...).Commençons par un roman de Jennifer Weiner,Chaussure à son pied qui vient de sortir en format poche avec une couverture à laquelle je décerne sans hésiter le prix de la couverture la plus moche, la plus sexiste et la plus trompeuse du mois. Faute de photo (toujours le même problème) je vous décris l'horreur: une trentenaire vêtue d'un jean brodé, d'un petit haut à impression panthère (chaussures assorties) est nochalamment assise sur...une boîte géante (taille rottweiller) destinée au transport des animaux;dans la cage , un homme, dubitatif. on le serait à moins. A voir cette couverture, on a l'impression que les trentenaires sont vraiment prêtes à tout pour capturer un homme ! Certes, il ya des histoires d'amour dans ce livre, mais la principale unit ces deux soeurs que tout oppose. Un grand classique mais qui fonctionne toujours, voir le roman de Katherine Pancol, Les yeux jaunes des crocodiles, dont les héroïnes sont un peu plus âgées mais qui est tout aussi agréable à lire, en plus comme il est gros, on peut le déguster un peu à la fois, un vrai bonheur de lecture !
Une dernière série: celle des 4 soeurs de Malika Ferdjoukh, (chaque titre porte le prénom d'une des soeurs). En principe, c'est destiné aux ados mais l'alarme ne s'est pas déclenchée à la médiathèque quand je les ai empruntés et la frontière est de plus en plus floue entre les auteurs pour adultes et ados, alors. Là aussi, je me suis régalée car il ya une véritable atmosphère et les portraits des héroînes sont très réussis et attachants.
N'hésitez pas à me suggérer des livres pour l'été !
14:41 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jennifer weiner, malika ferdjoukh
10/07/2006
Sucré, salé, poivré...
Ainsi s'appelle l'un des trois romans de Mary Wesley que je relis chaque été. Les deux autres sont Une expérience enrichissante et Souffler n'est pas jouer. Peut être aurez-vous un peu de mal à les trouver (vive internet! (et les bibliothèques)) mais ils en valent vraiment la peine. Dans la série des anglaises impertinentes et totalement politiquement incorrectes, Mary Wesmey est la reine. Oser écrire sur le suicide, la mort d'un compagnon et d'un enfant, ou d'une femme qui fait commerce de ses charmes et de ses talents de cuisinière, le tout avec humour et malice n'est pas à la portée de tout le monde. D'autant que l'auteur a le don de croquer ses personnages et de nous les rendre attachants. Un vrai bonheur de lecture !
15:14 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mary wesley
08/07/2006
Le tyran domestique
Je hais la Famille
Elle me donne des crampes d'écriture !
Dorothy Parker
S'il y a une écrivaine à qui la famille ne donne pas de crampes d'écriture, c'est bien Anne Fine. Que ce soit dans ses livres destinés à la jeunesse (Madame Doubtfire c'est elle) ou aux adultes, elle en brosse un portrait féroce et réjouissant. Dans un jardin anglais , on voyait une mère de famille qui détruisait allègrement les massifs de fleurs et les illusions de ses enfants, dans Le tyran domestique c'est le personnage de la marâtre qui est revisité. Ici, tous les stéréotypes semblent inversés, le compagnon est un être falot qui courbe le dos, ne voulant fâcher ni son ex-femme ni la nouvelle, qui s'aveugle sur le comportement de ses enfants...Quant à la marâtre qui se coltine les ennuis de tout le monde, elle a bien du mérite mais peu de récompenses à son goût.
Chacun en prend pour son grade et l'auteur mène son récit tambour battant. Savourez bien l'analyse des photos du mariage auquel les parents n'ont pas été invités...
Faudra-t-il que les auteurs français se fassent naturaliser anglosaxons pour aboutir à une tel sommet dans la méchanceté pleine d'humour ?
07:47 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anne fine