25/11/2006
Une imagination débordante !
Dans une vie antérieure Jasper Fforde a travaillé dans l'industrie
cinématographique et cela se sent car sa connaissance des rouages de
l'écriture de fictions est bien rôdée.
Dans Le puits des histoires perdues,
on pourra juste regretter que son sens de l'intrigue, qui peine un peu
à démarrer, ait été sumergé par son imagination. J'avais constamment le
sourire aux lèvres en lisant même si je trouvais quand même que le fil
narratif était un peu détendu...
Beaucoup d'humour donc, sans cesse
de nouvelles inventions dans ce monde de la Fiction où son héroïne
Thursday Next s'est réfugiée pour mener à bien sa grossesse,
accompagnée par sa fidèle Dodo qui ,de son côté, couve un oeuf.
Au passage, nous croiserons, entre autres les personnages des Hauts de Hurlevent, en pleine séance de gestion de la colère , et peut être même pourrons -nous mettre un visage sur Godot...
Le
Mal est toujours présent et cette fois il prend la forme d'une
invention devant laquelle chaque lecteur ne peut que frémir et qui peut
être envisagée comme l'écho de certaines inventions qui, jusqu'à
présent n'ont pas abouti.
Les inconditionnels de Fforde ne seront
pas vraiment déçus, quant aux autres peut être devraient-ils attendre
la sortie en poche...
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)
21/11/2006
Du passé faisons table rase...
Quand un roman est hérissé de bouts de papier signalant un passage à citer ou recopier, c'est bon signe. Eh bien, Nos plus beaux souvenirs
de Stewart O' Nan, certes un pavé de 667 pages en édition de poche, en
est tout alourdi de ces rogatons de papier. Cuné en avait écrit le plus
grand bien ici et je la remercie car j'ai savouré chacune de ces pages.
Mais
quel est le secret de Stewart O' Nan ? Comment fait-il pour entrer dans
les pensées et l'âme de chacun des membres de cette famille qui vient
après le décès du patriarche passer une dernière semaine dans le
cottage qui sera ensuite vendu ?
Que l'on soit ado ou pré-ado,
adulte nanti de frères et soeurs ou enfant unique, femme veuve ou
célibataire âgée, chacun se retrouvera dans les différents personnages
et les relations à la fois tendres et cruelles qui les unissent.
Les enfants ne se décident pas vraiment à grandir même s'ils sont
devenus à leur tour parents, mais ils apprendront à faire l'économie du
passé pour mieux aller vers l'avenir. Chacun s'efforce de préserver son
espace de liberté, le chien Rufus (je l'adore !), n'ayant certainement
jamais eu autant de succès, le promener devant une occasion de fuir
quand la tension est trop grande. En une semaine, sans grands
sentiments à l'américaine comme certains films ou téléfilms nous y
avaient habitués (berk !), sans véritables éclats de voix, tout est
feutré mais encore plus cruel, la famille va devoir se réajuster
et avancer.
Je sens que je vais lire d'autres livres de cet auteur d'autant que Cuné m'a de nouveau alléchée !
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
20/11/2006
Comme chien et chat au Japon
A peine venais-je de terminer Le chat qui venait du ciel ( qui avait valu à mon ordi de planter mais là je croise les doigts...)qu'à la médiathèque, je suis tombée sur 11ans + 108 jours avec mon chien.
Deux auteurs japonais mais deux approches totalement différentes.
Hiraide
Takashi, l'auteur du premier est romancier mais aussi poète et
èvidemment cela influe sur son écriture. Les "mérotes à chats" seront
peut être déçues si elles s'attendent à un roman centré sur leur animal
favori comme le donne à entendre le titre français (n'ayant pas
fait japonais en 2 ème langue mais ch'ti, je serai bien incapable de
vous traduire le titre original mais faisons confiance aux éditions
Picquier (poche)). Certes, le chat Chibi va transformer la vie de l
'auteur et de sa femme (le récit est clairement présenté comme
autobiographique) , mais il n'est pas vraiment la figure centrale du
roman.Celle-ci serait plutôt la demeure que loue le poète et le jardin
dont il profite. Ceci nous vaut de très belles descriptions entre
autres du narrateur jouant avec une libellule ...
Un texte un peu
triste mais très beau et ,entre deux larmes, il faut quand même
tenir jusqu'au bout et lire la fin éclairante et poétique...
Tout
aussi touchant (non, je ne veux pas plomber vortre semaine !) le livre
de Goto Yasuyuki, déniché dans le rayon enfants de la médiathèque ,
raconte comme son tittre l'indique la vie de la chienne Goû dans sa
famille japonaise et en particuler avec son petit maître. Là aussi
c'est clairement autobiographique. Les illustrations contribuent à la
présentation rigolote (il m'a fallu regarder les photos pour
identifier la race du chien , un beauceron , mais bon).On sourit des
bêtises du chiot et on compatit en la voyant vieillir et lutter contre
la maladie...On apprendra au passage que les chiens japonais reçoivent
du courrier pour leur fête !Chacun retrouvera au passage des souvenirs
des différents chiens avec lesquels nous avons pu faire un bout
de chemin et là aussi l'émotion perlera...
Entre chien et chat, on ne chosit pas, on prend les deux !, dixit Tobie-chien et Bambou .
05:30 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)
17/11/2006
Essai non transformé
Non, je ne marcherai pas sur les brisées de Choupynette qui a su si
bien évoquer le match, que dis-je le ballet, des joueurs néo-zélandais
(qui ont fichu la pâtée aux frenchies bien ternes). Ah, les corps qui
fumaient tels des percherons après l'effort, ah les joueurs
massifs qui s'envolaient dans les airs tels de fraîches sylphides...
Stop.
Non, j'aurais voulu évoquer le livre de Kazuo Ishiguro, Auprès de moi toujours
mais mon marque-pages est resté obstinément coincé à la page 106. Pas
moyen d'accrocher à cette histoire mollassonne en dépit de tous les
hameçons laissés par l'auteur...Ah, il y a un mystère et je vais
vous en révéler un petit bout par ci par là pour mieux vous tenir en
haleine, désolée mais ça n'a pas fonctionné. Je dois être
allergique aux histoires de pensionnat anglais. Pourtant le style est
agréable et les relations entre les personnages sont décrites avec
subtilité mais décidément, non. Je m'en vais de ce pas le rapporter à
la médiathèque.
Ps: j'avais lu un billet récemment sur ce livre mais ma mémoire est défaillante alors si l'auteur de ce post passe ici, qu'il laisse un petit mot et j'établirai le lien !
06:48 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
16/11/2006
Jess ou Georgia ?
Dans la foulée du Journal de Bridget Jones , on a vu apparaître toute une littérature d'identification destinée aux trentenaires.
Les ados ne pouvaient évidemment pas être oubliées et en 2002 nous avons vu apparaître ceci :
Mon nez, mon chat, l'amour et moi
, titre explicite s'il en est,où Louise Rennisson brossait le portrait
d'une ado empêtrée par son physique, ses parents, lourdauds bien sûr,
son chat , Angus, qui se prend pour un rottweiller et sa petite soeur.
Noémie et moi avons partagé avec bonheur les différents tomes de cette
série qui , sur la fin, commence quand même à s'essouffler....
Il
faut croire qu'en 4 ans j'ai beaucoup vieilli car, suivant les conseils
de Clarabel (qui est une jeunette, elle), j'ai emprunté Quinze ans , charmante mais cinglée qui surfe sur la vague de cette littérature-miroir humoristique destinée aux ados.
J'ai
apprécié comme d'habitude l'humour anglais (en particulier les
"horreurscopes" envoyés par mails par le père barré) mais je suis
restée de glace face à ce "copier/coller" de Georgia. Quelques détails
ont changé, la mère élève seule sa fille , la grand-mère vient habiter
à la maison mais bon...En plus, cette pauvre Jess n'a même pas d'animal
favori et elle se permet de répondre aux profs, non mais je rêve
! :) (je suis bien contente de n'avoir que des garçons en face de
moi au boulot quand je lis ça...). Clarabel, tu étais trop optimiste !
Résigne -toi, Cathulu, tu as dépassé l'âge limite de lecture de ce livre !
Pas grave, il m'en reste plein d'autres à découvrir . Par exemple :Trois fois quinze ans, charmante mais fripée!
06:55 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
15/11/2006
Enfer et damnation !
Si vous aimez les livres qui parlent des livres, les héroïnes pas nunuches,
évouluant qui plus est en tant que détective littéraire dans un monde
qui pourrait être le notre mais pourrait aussi se trouver dans le
futur, si vous n'avez pas peur des voyages dans le temps, si vous aimez
les personnages déjantés et loufoques, si vous rêvez d'adopter un Dodo
(cet oiseau disparu qu'on rencontre chez Lewis Carroll), alors ces
livres sont faits pour vous ! (en plus, ils sont au format poche !)
Jasper Fforde (non, je ne bégaie pas ) a su dans L'affaire Jane Eyre et Délivrez-moi créer son propre univers , où nous le suivons ravis de découvrir les aventures de Thursday Next.
Je
ne vous cacherai pas que les surprises du premier volume ayant été
éventées dans le deuxième tome, j'y avais trouvé un peu moins de
plaisir, contrebalancé cependant par une trouvaille jubilatoire que je
me garderai bien de révéler ...
Recherchant
de quoi illustrer ce billet, je découvre que depuis le mois
dernier est sorti le 3 ème volume ! Et personne ne m'avait prévenue !
Vive la toile grâce à qui je vais commander de ce pas ...J'espère que
quand vous lirez ce billet, je l'aurai reçu...
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
14/11/2006
Quand le chat n'est pas là ...
Pour se remonter le moral, rien de tel que Broderies , la BD de Marjane Satrapi. J'en riais tout haut en le lisant, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps !
Les
broderies qui donnent leur titre à la BD sont d'une nature très
particulière que je vous laisse le soin de découvrir. En tout cas, il
ne s'agit pas ici de concurrencer Catsotte et ses consoeurs.
Les
héroïnes sont la grand-mère (très pittoresque), ma mère, leurs copines
et l'auteure qui se met aussi en scène.Pendant que les hommes font la
sieste, les femmes débarassent et en profitent pour "casser du sucre "
sur le dos des hommes tout en prenant le café! Rien que de très normal
direz-vous peut être, vilaines que vous êtes ! :) Mais la scène se
déroule en Iran , pays où les femmes peuvent être mariées extrêmement
jeunes, se doivent d'être vierges au mariage et ne bénéficient pas de
beaucoup de liberté (doux euphémisme ) et prend donc une toute autre
dimension.
Voir la manière dont elles se débrouillent pour surmonter
leurs difficultés , avec une malice digne des contes orientaux , est un
pur régal ! La grand-mère qui appelle un chat un chat et son mari par
son nom pour mieux le respecter mais se débrouille pour n'en faire qu'à
sa tête est tout à fait réjouissante!
De la verdeur, de l'humour (au détrimment des hommes qui s'en remettront), voilà de quoi passer un bon moment !
PS: Pour en savoir plus sur l'auteur allez cueillir un peu de génépi...
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8)
10/11/2006
J'en suis encore toute étourdie...
Ne comptez pas sur moi pour vous résumer Fergus
d'Adrienne Miller, un roman foisonnant, rempli de personnages
excentriques, égocentriques, avides d'attirer l'attention, le tout
gravitant dans le milieu de l'art aux Etats-Unis( Je préfère vous
laisser découvrir cette histoire éclatée pour que vous vous laissiez
surprendre...).
Plusieurs narrateurs, qui changent tout le temps, ce
qui est au début un peu déroutant, une histoire de manipulation et de
guerre des sexes, une histoire surtout montrant la vanité des
apparences dans le monde artistique.
J'ai d'abord beaucoup aimé le
style de l'auteure, ses formules qui font mouche, mais au deux tiers du
livre, j'ai commencé à m'essouffler et à être agacée par les
personnages,plus maladroits les uns que les autres dans leur relations
avec autrui.
J'aurais aimé aussi avoir quelques explications
concernant les allusions aux personnages de l'actualité états-unienne,
quelques notes en bas de page n'auraient pas été superflues.
Bilan
mitigé donc pour ce roman dont je ne connaissais rien et que seuls
quelques "sondages" dans les 660 pages qui le composent m'avaient donné
envie de le lire...
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5)
09/11/2006
Pour vous broyer le coeur...
Aujourd'hui sort en édition de poche le premier roman de Kate Moses, Froidure ! Bonheur pour ceux et celles qui n'ont pas encore eu la chance
de découvrir ce texte superbe pas follement gai, il faut bien le
reconnaître mais d'une beauté sans pareille.
Même si vous n'avez
jamais lu de poèmes ou de romans de Sylvia Plath, peu importe, vous
n'avez pas besoin de connaître sa vie pour aimer cette femme exigente
dans son art et dans sa vie.
Dans une note en postface l'auteur nous
explique sa méthode de travail, basée sur les derniers poèmes de Sylvia
Plath et sur de nombreuses sources, ce qui prouve la rigueur de son
travail et le respect qu'elle voue à l'oeuvre de Plath, mais
franchement, tout ce travail de recherche ne se sent pas du tout, tant
le texte est fluide.
Froidure peut se lire comme le roman
d'une femme solitaire qui se débat pour survivre après une rupture dans
un pays qui n'est pas le sien, à l'approche de Noël, fête qu'elle
prépare pour ses deux petits , tout en écrivant ses derniers poèmes.
En
contrepoint, des retours en arrière dans la campagne anglaise , le
temps du bonheur (de superbes descriptions ) avec Ted, poète lui aussi,qui trahira Sylvia...
Sylvia coud, Sylvia nettoie, Sylvia se débat et, épuisée, Sylvia écrit ...
Pas de mélo, tout est en retenue, et l'américaine Kate Moses mériterait d'être inclue dans le club des romancières anglaises.
05:14 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13)
06/11/2006
JF.partagerait appartement.
Le problème du logement ne semble toujours pas résolu à New-York puique l'héroïne de Symptomatique
se retrouve dans la même situation que celle de John Lutz quelques
années auparavant: après une rupture, elle doit se chercher un
appartement.
Le roman de Lutz était un polar (adapté au cinéma par
Barbet Schroeder) qui jouait sur les troubles de la personnalité de la
colocataire de l'héroïne.
Danzy Senna, elle, plus que sur l'amitié
"forcée" qui va être imposée à la narratrice, insiste davantage sur la
difficulté pour les métisses à trouver leur place dans la société.
"Moitié-moitié",
"mules", tels sont les qualificatifs qui leur sont accolés. Les Blancs
ne demandent jamais à l'héroïne si elle est noire, mais ils n'hésitent
pas à faire des blagues racistes devant elle, et comme par hasard, nous
découvrirons que le premier vrai reportage qui lui sera confié concerne
un Noir.
Les Noirs, eux, posent franchement la question et il
faut noter que c'est en fonction de son comportement qu'une personne
métisse sera estimée blanche ou noire...
Le
style de ce roman est très fluide, la lecture en est aisée mais un peu
plus de "mordant " aurait été nécessaire pour relever "la
sauce"...
06:11 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6)