08/01/2007
Allumer le feu ...
Au cours d'une promande en famille le 1er janvier, le narrateur,
rédacteur scientifique, décide d'abord de se lever de bonne heure,
d'allumer le feu dans la cheminée et de noter aujour le jour les
résultats de cette "expérience".
33 allumettes dans la
pochette, 33 textes courts et précis, au cours desquels le narrateur se
dévoile à travers de menus détails et apprend à savourer de petits
instants de vie.
Cela pourrait être fastidieux mais cette contrainte ,qui tient à la fois du zen et de l'Oulipo, se révèle passionnante.
Rien à voir avec Delerm et sa Première gorgée de bière , qui pouvait paraître bien séduisante mais se révélait à l'analyse bien creuse...
Nicholson Baker et sa Boîte d'allumettes valent vraiment le détour; en plus,ce livre coûte à peine plus cher qu'un paquet de cigarettes !
07:24 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13)
03/01/2007
L'Australie n'existe pas.(navet 2006 !)
Tous les livres me tombant des mains , je résolus de me lancer dans
une périlleuse entreprise : voir si la collection "Harlequin" dans
laquelle je n'avais pas mis les yeux depuis trois décennies au
moins avait évolué. Je jetais mon dévolu sur un roman se déroulant en
Australie, me disant qu'au moins je glanerai quelques informations sur
la vie quotidienne des Bridget Jones locales.
La
collection "Red dressink " est destinée , je cite aux "citadines
branchées" mais aucune alarme ne s'étant déclenchée pour signaler mon
inadéquation au coeur de cible, j'ai acheté ceci :
Bilan: L'Australie est un pays où l'on peut se faire masser le cou
et la tête avant d'aller à la plage(bonne nouvelle mais ça fait un peu
loin pour en profiter). On peut s'arrêter sur l'autoroute et mettre pied
à terre sur la chaussée sans être pour autant suicidaire.
Les
australiennes se nourrissent essentiellement de pistaches et de
biscuits au chocolat. Elles boivent des litres de thé et
des crèmes de menthe qui les grisent et leur dégagent les sinus
(truc à retenir? ne me remerciez pas).Les mots
"régimes et "calories" ne font pas partie de leur vocabulaire ( ce qui
est une bonne nouvelle, vous en conviendrez).
Elles 'ennuient en ressassant leurs problèmes de couples et/ou de boulot et nous aussi par la même occasion.
La
seule scène un peu osée a lieu au milieu du roman (200 pages à se fader
avant d'y arriver).J'ai connu des pubs pour yaourts plus
sensuelles. Il est vrai que le futur ex-mari de l'héroïne , le dénommé
Jean-Luc (!) n'est pas Français comme le répètent à l'envie les copines
de l'héroïne, il est Suisse. Ce qui change tout, vous l'avouerez.
Le
sul personnage intéressant est le chien que l'héroïne essaie lâchement
d'assassiner en le gavant de biscuits au chocolat, ce qui est
évidemment néfaste pour la bestiole mais elle résiste, contrairement à
la lectrice qui va se décrocher la mâchoire...
Bref, dans ce livre,
lres personnages n'ont aucune épaisseur psychologique, ils ne
s'inscrivent pas dans le réel , on se moque comme d'une guigne de leurs
soucis, l'Australie n'existe pas, ce qui est un comble, quant au
style...quel style ? A fuir !
08:10 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
21/12/2006
Alma, la tant aimée ...
Malgré la critique de Cuné, je n'ai pas réussi à entrer dans La maison Tudaure de Caroline Sers, pas le bon état d'esprit sans doute...
Me restait alors Histoire de l'amour
de Nicole Krauss. J'y allais un peu à reculons, le titre ne
m'engageant guère même si je me souvenais avoir lu la critique de
Clarabel. L'Amour thème rebattu certes mais revisité ici avec brio.
Je
me suis surprise à m'attacher sans exception à tous les personnages,
que ce soit ce vieillard qui possède les clés d'une bonne partie
de la ville mais pas celle de sa propre existence .. Cette Alma de 15
ans bientôt, orpheline de père, dont la mère pour oublier sa tristesse
, se lance dans la traduction d'un livre qui est au coeur de l'histoire
de chacun des personnages...Il est aussi beaucoup questions d'écrivains
et de filiation, d'amours perdues et sublimées, de pertes et
d'abandons...
Ne comptez pas sur moi pour vous éclairer davantage,je vous laisse découvrir les tours et détours de ce roman.
Nicole Krauss écrit limpidement et maîtrise totalement une intrigue
subtile mais pas artificielle car souvent la vie est plus romanesque
que les romans , fussent-ils d'amour.
La critique de Clarabel
06:25 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
19/12/2006
Nous n'y échapperons pas (3)
Un grand classique: la lettre au père Noêl. La mienne sera courte:
Cher Père Noël,
Mon
aspirateur venant , après moult fumerolles et borborygmes divers, de
rendre l'âme, si l'Homme décide de m'offrir un remplaçant de
compétition comme cadeau de Noël, il se retrouvera aux urgences et moi
dans la rubrique faits-divers d'hiver.
Voilà qui est dit.Pour le reste, je n'ai pas d'idées, alors je prendrai ce que vous voudrez bien m'apporter. Merci d'avance
Cathulu
PS: je vais me replonger dans Le cadeau qui est sorti en poche et dans lequel il y a une véritable compétition
entre deux hommes: à celui qui fera le cadeau le plus cher, le
plus impressionnant à l'autre. Ici le cadeau n'est pas une manière de
montrer son affection mais bien un moyen d'écraser l'autre dans un
potlatch* sans merci. La satire sociale est féroce , les yuppies en
prennent pour leur grade mais autant j'ai été réjouie par la première
partie du roman, autant la seconde m'a déçue, je l'ai trouvée par trop
invraisemblable . A vous de voir donc.
*don ou destruction à caractère sacré, constituant un défi de faire un don équivalent pour le donataire.
C'était la minute culturelle de 2006. Il était temps !
06:15 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
16/12/2006
La mère toujours recommencée...
A l'occasion de son quarantième anniversaire, Will se voit offrir
des séances de psychanalyse par sa meilleure amie et un séjour en
Cornouailles par sa soeur.
Mine de rien, ces deux femmes viennent
d'offrir à celui qui se considère comme un gay épanoui l'occasion de
remonter le temps et de souvenir de vacances passées dans le même
endroit , quand il était enfant.
Le passé et le présent vont
s'entrecroiser de manière subtile et symbolique car, tandis que Will
remonte le temps, exhumant des souvenirs soigneusement refoulés, sa
mère, atteinte par la maladie d'Alzheimer sombre peu à peu...
Patrick
Gale, avec beacoup de sensibilité et de maestria dans la construction
de son roman, évoque les fêlures d'une famille qui se veut ordinaire,
même si, à son insu, le héros a facilité l'évasion d'un prisonnier...
Chronique d'un été , un bon gros roman à lire au coin du feu pour se souvenir que l'été existe ...
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)
11/12/2006
Bienvenue à San Francisco !
Après toute une série de "beaux mais poignants" , un peu de légèreté était bienvenu ...C'est pas le pied
de Milena Moser, qui vient de sortir en poche, avec une couverture
attrayante me faisait de l'oeil. Allez hop, à la caisse !
Le
début est percutant: Stella, une femme morte depuis sept ans
prend la parole et nous informe qu'elle a tout préparé avant son
départ dans l'au-delà, à savoir une remplaçante auprès de son
mari et de son fils : la baby-sitter Lily. Cette sernière qui a épousé
son patron un an après le décès de Stella ne se sent pas à sa place en
Suisse, pays où la morte elle même traînait un mal être qui a eu raison
d'elle. Une occasion unique se présente et toute la petite famille ,
fantôme compris s'embarque pour Los Angeles en espérant trouver une
nouvelle vie. Là , ils vont rencontrer des gens plus farfelus les uns
que les autre et le choc culturel est décrit de manière savoureuse par
les deux héroïnes et par l'enfant de Stella, Léo. Petit à petit, le
lecteur se rend compte que chaque personnage a sa propre vie secrète
qu'il cache soigneusement aux autres, ce qui nous vaudra toute
une série de rebondissement dans le dernier tiers du livre. Une
intrigue vaguement policière vient pimenter le tout , mais sa
résolution est quelque peu bâclée.C'est un livre plaisant qui m'a fait
passer un bon moment, même si parfois le rythme est parfois irrégulier.
Ps: ce livre a une suite dont j'ai déjà parlé: Yoga meurtres et Cie.
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12)
07/12/2006
Canicule suédoise
Le vent, la pluie, je m'en moque, je lis un polar suédois qui se
déroule pendant un été caniculaire, ce qui engourdit un peu les
enquêteurs mais pas le lecteur, heureusement !
Je voudrais que cela ne finisse jamais
est le 4ème roman policer du suédois Ake Edwardson mais le premier qui
tombe dans ma boîte à lettres et sous mes yeux. C'est un coup monté
pour que je me précipite sur les précédents ! Bien joué 10/18 !
Pourtant
l'enquête n'est pas vraiment originale (des viols et un meurtre non
élucidé par le passé et que le commissaire Eric Winter va rattacher à
une série de meurtres contemporains) mais le style est très
particulier. Pas de descriptions complaisantes, beaucoup d'ellipses
dans la progression de l'enquête, ce qui ne nuit pourtant pas à la
compréhension et des dialogues allant à l'essentiel sans précisions
inutiles. Enfin surtout des personnages (le
commissaire et son second) qui évoluent de manière intéressante au fil
du temps.Le contraste entre cette Suède bien policée et les âmes
boueuses de certains habitants de Göteborg est très efficace.
Suspense supplémentaire : le commissaire prendra-t-il effectivement son
congé parental d'un an pour élever sa fille ?
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
03/12/2006
Surprise
Dans ma boîte à lettres, une grosse enveloppe rebondie . Je l'ouvre
avec fébrilité: 4 romans policiers tout juste sortis , aucune
explication, seule mention sur l'enveloppe: un concours de livres
auquel je ne me souviens pas d'avoir participé ...
Pas grave, je ne regrette pas de m'être inscrite à la news letter de 10/18 !
Voici les 4 ouvrages en question : Meurtre à la villa Torrini de Magdalen Nabb, Le club des philosophes amateurs de'Alexander Mc Call Smith, Le temple des muses de John Maddox Roberts et enfin de Ake Edwardson, Je voudrais que cela ne finisse jamais .Moi non plus !
C'est bien la première fois que je gagne des livres en n'ayant pas le souvenir d'avoir participé à quoi que ce soit !
PS: je viens de voir ceci sur le blodg de Jo... elle
06:08 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
30/11/2006
Plus efficace que les petites annonces...le cimetière
Envie de vous remonter le moral en ces temps de dépression saisonnière ? Alors précipitez-vous sur Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti , roman traduit du suédois qui vous redonnera la pèche !
Ce
roman ,à première vue ,pourrait être considéré comme l'équivalent
nordique de cette littérature anglosaxonne destinée aux trentenaires
célibataires.
En
effet, Désirée, jeune bibliothécaire vient de
perdre son mari et au cimetière , elle croise un jeune agriculteur
célibataire lui aussi , Benny.Sortez vos mouchoirs, mais ce sera pour
essuyer des larmes de rire tant ce choc des cultures entre l'intello et
le paysan pas si bête que ça va faire des étincelles. Un thème
pas si fréquent en ces temps de politiquement correct. L'auteure
égratigne au passage les idées toutes faites sur les agriculteurs et
s'en prend aussi gentiment aux intellos imbus d'eux-mêmes.
Les deux héros ont beaucoup d'humour et d'esprit et les remarques drôles fusent. Le
ciel s'assombrit néanmoins quand ils se forcent à admettre le fossé qui
les sépare, aucun des deux ne semblant vouloir renoncer à ce qui fait
sa vie...
J'ai
beaucoup aimé l'alternance des points de vue (un même événement raconté
par l'un puis l'autre protagoniste), qui ,sans être systématique ,est
très drôle ainsi que la tendresse qui se dégagent de certaines
pages.
Au passage, nous apprenons la composition du repas
de Noêl traditionnel suédois, ce qui peut toujours être utile en ce
moment.
Beaucoup de bloggueuses ont aimé ce livre et m'ont donné
envie de le lire, j'en cite quelques-unes , que les autres n'hésitent
pas à se signaler : cuné,
Clarabel
06:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11)
26/11/2006
Deuxième chance
Ce n'est pas souvent que l'adaptation d'un roman au cinéma ou à la
télévision me donne envie de lire ou de relire l'oeuvre de départ.
Jusqu'à présent seul le film de beneix "37 °2 le matin " m'avait donné
envie de découvrir le roman de Djian car je ne comprenais pas le flegme
du personnage masculin face à la folie de Betty.
Ici, c'est la télévision et son très beau téléfilm Des fleurs pour Algernon qui m'a donné envie de me recoltiner avec le livre de Daniel Keyes.
On
me l'avait conseillé , j'avais eu du mal à le trouver et une fois en
main, j'avais abandonné car l'orthographe et le style narratif qui
s'adaptent au niveau d'intelligence du personnage m'avaient découragé.
Lire pour le plaisir des textes qui ressemblent par trop à ce que je
suis payée pour lire no, thanks ! :)
Merci donc au réalisateur David
Delrieux et à l'acteur Julien Boisselier d'avoir montré avec sensiblité
et humanisme cette histoire d'un simple d'esprit qu'une expérimentation
scientifique va rendre intelligent. Tellement intelligent qu'il se
rendra compte le premier des risques inhérents à cette transformation
...
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)