14/05/2007
En attendant la nouvelle série de "desperate housewives" ?
Prenez une Femme Au Foyer , juste ordinaire, qui s'ennuie
(pléonasme? ). Prenez le "Roi du bal", le beau gosse sportif qui a
épousé son alter ego en beauté mais qui traîne les pieds pour devenir
avocat et élève son fils pendant que sa femme trime. Evidemment ces
deux personnages vont se rencontrer et plus car affinités.
Ajoutez,
pour donner un peu de piment, le retour dans cette banlieue proprette
d'un pervers pépère , secouez bien et vous obtiendrez le roman de Tom
Perrotta: Les enfants de choeur.
Même si ça sent un peu le
formatage, les personnages, qu'on a l'impression d'avoir déjà rencontrés, sont bien croqués et on croise même un
groupe de lectures qui propose des analyses originales de Madame Bovary, (comme un écho littéraire à la situation de l'héroïne ? ).
Tom Perrotta connaît son métier et son roman nous permet donc de passer un bon moment.
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25)
08/05/2007
Les mots qui mentent, les mots qui tuent.
Sans la critique de Papillon, qui m'avait alléchée, et sans la
lecture de la préface, je crois que j'aurais laissé tombé en cours de
route Je vous écris du Japonais Inoue Hisachi.
Cet objet
littéraire combine un ensemble de lettres, articles de presse,
avis de naissance, écrits divers censés proposer au lecteur des
fragments de la vied'une dizaine de personnages qui se trouveront
réunis à la fin du texte en un huis-clos mortel et à double
rebondissement.
Cette originalité dans la forme perd cependant
de sa force du fait du trop grand nombre de
personnages (auxquels on n'a pas le temps de s'attacher)et
,arrivée à la fin, je ne savais plus qui était qui et faisait quoi...
Le
style est également surprenant, parfois volontairement plat (nous
apprenons en fait que les lettres sont recopiées sur des modèles
provenant d'un guide pratique), et l'auteur manipule le lecteur avec
une jubilation manifeste ...
Les traductrices nous avertissent dès
la préface de la difficulté de la traduction mais j'ai trouvé pour le
moins bizarre que certains mots japonais soient laissé tels quel ou
soient expliqué 30 pages plus loin.
Je sens que ce livre a perdu une grande part de sa force verbale et je suis donc restée un peu sur ma faim.
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9)
07/05/2007
"Il suffit d'un seul champ pour y passer sa vie "Th. Hardy
"Le poète russe Mandelstam a écrit sur les petits avions . Il
a écrit sur un avion en plein vol, accouchant d'un autre avion
qui décolle aussitôt pour donner naissance à son propre
petit...[...] C'est une métaphore de la façon dont il travaillait. Dont
les choses naissaient dans sa tête."
Une métaphore également de la structure du roman de Helen Dunmore, auxquels ces Petits avions de Mandelstam donnnt leur nom.
Si
ce roman est centré autour de "la poche froide et rigide où je
m'étais réfugiée depuis que j'avais quittée la maison",
(l'héroine , Rebecca vient de perdre sa fille de cinq ans Ruby), il est
aussi, et surtout, consacré à "toutes les histoires qui embrassent nos
vies". Que ce soit celle de Rebbecca, bébé
abandonné dans une boîté à chaussures, celle de son ami Joe,(ainsi que
les histoires qu'il écrit), ou bien encore celle de M.Damiano,
ancien saltimbanque reconverti dans le rêve à l'échelle hôtellière...
Une
très belle et pudique histoire de reconstruction mais aussi une
réflexion sur l'art romanesque et la manière dont il interfère
avec la réalité.
Un style tout en retenue, mais très sensuel, dont Helen Dunmore avat déjà montré toute la maîtrise dans Un été vénéneux.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5)
04/05/2007
Une femme très moderne
Orgueil et Préjugés est un roman magique et lumineux où tout se joue dans la subtilité.
Les
mots y ont une importance prodigieuse qu'ils soient utilisés pour
ridiculiser ceux qui s'écoutent pérorer (Lady Catherine, Mr Collins:
"Le rude joug de l'autorité paternelle lui avait donné dans
les manières une grande humilité que combattait
maintenant la fatuité naturelle à un esprit médiocre et enivré
par une prospérité rapide et inattendue", ou pour remettre à leur
place avec une rare délicatesse les situations tendues.
Si la société de l'époque paraît être aux mains des hommes
force est de constater que, chez Jane Austen, ce sont les femmes
(à l'exception de la mère de l'héroïne ) qui mènent le bal
et qui jouissent d'une grande liberté.
Beaucoup de
gaieté dans ce roman qui donne envie de danser avec les
personnages tellement ceux-ci sont vivants et restent présents à notre
esprit une fois le livre refermé.
Elizabeth,
l'héroïne, est très moderne et très équilibrée, ne reniant pas ses
opinions et les exprimant clairement, s'efforçant de ne garder du
passé que les bons souvenirs et ne s'attardant pas à pleurnicher
sur les situations présentes qu'elle ne peut modifier.
L'intrigue
est pleine de rebondissements parfaitement "huilés" et tout s'enchaîne
harmonieusement pour le plus grand plaisir du lecteur.
Merci aux romans de Jasper Fforde, au roman Le club Jane Austen,
et surtout à Cuné qui a su me mettre le pied à l'étrier pour
entrer dans le monde austenien, aidée par les critiques de toutes
celles qui oeuvrent dans la blogosphère (et qui voudront
bien se signaler pour que je mette un lien ! :))
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (26)
01/05/2007
Dynastie féminine
Pour la mère, Karen , "Cette maison est un champ de mines".
Pour
la fille, Charlotte, elle est "notre maison où les sentiments
coulaient à flots tantôt bouillonnants tantôt glacials en
permanence".
Pour la grand-mère, Nan, c'est un ensemble de
possibilités de cachettes improbables où dissimuler le courrier,
les dissertations, les saucisses...
Trois générations de
femmes sous un même toit, trois générations unies mais qui
vont se déchirer quand Charlotte va répéter le schéma
maternel en se retrouvant enceinte à 17 ans...
Même
si elle est considérée comme une femme forte qui fait face aux
difficultés avec courage, Karen a souvent l'impression qu'elle
pourrait écrire Le manuel de la mauvaise mère.
Kate Long l'a
fait pour elle et cette comédie enlevée a également le mérite de
se dérouler loin du glamour de la chick list et de nous proposer
un portrait attachant de la classe moyenne britannique. Seul
bémol peut être, l'absence totale de référence à la
contraception, même si l'auteure évoque de manière très concrète les
aléas de l'usage du préservatif , mais bon, c'est un vieux
réflexe de féministe ...La fin est un peu trop optimiste et artificielle mais comédie oblige ...De quoi passer un bon moment .
06:12 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22)
30/04/2007
Un monde qui s'effrite...
Peter Straker tente d"engourdir sa peine à l'aide de nombres"
et vit dans un phare situé sur une falaise qui s'effondre peu à peu. Il
est rongé par la culpabilité d'avoir causé la mort de 78
personnes en écrasant son bimoteur sur un train de voyageurs.
D'ailleurs certaines de ces victimes viennent le hanter voire
même l'aider.
Quant
à Imogen Doody , on pourrait la prendre pour le stéréotype de
la vieille fille amère et peu amène mais peu à peu le lecteur va
découvrir pourquoi elle a "dû apprendre à se réfugier dans
la colère, à s'assumer à survivre".
Evidemment ces deux destins vont se croiser.
Alternant les allers-retours passé-présent, Folles envolées est un roman qui traite de la culpabilité et du remords sans pathos mais un humour bien acide.
Clare Morrall m'avait totalement enthousiasmée avec son précédent roman Couleurs (sorti en poche), dont Folles envolées
n'atteint pas l'intensité mais tient bien ses promesses. l'auteure
évite soigneusement les chausse-trappes des clichés même si
son écriture est desservie par une traduction parfois bancale qui nuit
à la compréhension de certains passages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20)
13/04/2007
Pas de bol (moi non plus...)
Après Recherchée, Trahie voici Honteuse.Les
héroïnes de Karin Alvtegen n'ont vraiment pas de bol. Cette
petite nièce d'Astrid Lindgren (créatrice de Fifi Brindacier ,à égalité
dans mon coeur avec Fantômette) est , paraît-il, la "reine
incontestée du polar suédois". Tremble ,Mary Higgins Clark !
Avec des phrases du style :
"Et elle comprit qu'elle était vierge , en fait.*
Elle avait souvent couché avec des hommes**. mais fait l'amour , jamais"***
soit on pouffe, soit on ferme le livre.
J'ai
tenu bon,admirez ma ténacité, jusqu'à la fin du troisième chapitre dont
la dernière phrase m'a achevée (attention, roulement de
tambour, dès fois que le lecteur n'aurait pas compris
l'importance de ce qui va suivre):
"A ce moment-là,ni l'un ni l'autre
n'auraient pu imaginer même dans leurs rêves les plus fous, que la
Monika qui s'apprêtait à partir ne reviendrait jamais". Moi non plus.
Si
elle veut,la reine du nanar suédois, comme je suis sympa
comme tout (si, si) je peux lui suggérer un prochain titre
: Menteuse.
* Oups ! On s'inquiète pour la santé mentale et physique de l'héroïne et pour tous les déglingués qui vont atterrir ici.
**On respire .
***Trop beau !!!
06:08 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22)
06/04/2007
Pouce, je passe !
C'est avec surprise que jai découvert que l'auteure d'Out était également celle de Disparition
que j'avais lu il y a quelques années et qui m'avait laissé une
impression d'univers étrange, ancré dans la réalité certes, mais
flirtant avec les frontières de l'étrange.
Plus question de
disparition d'enfant non élucidée et de ses conséquences sur les
différents protagonistes de l'histoire, dans Out , nous sommes
en plein dans la réalité des travailleurs pauvres japonais , encore
plus misérables évidemment qiand il s'agit de femmes. Rien ne leur est
épargné: un travail de nuits fatigant et mal rémunéré, des maris
brutaux qui gaspillent les économies du ménage, des enfants
indifférents, une belle-mère impotente à charge. Il y a même
un violeur qui rôde près de leur lieu de travail.
Un
groupe de copines de boulot qui n'ont en commun que
leur lot de misères va se retouver lié quand l'une d'entr'elles
va tuer son mari.
J'ai réussi à tenir jusqu'au découpage du mari
dont la description manquait nettement de précision (on ne va pas me la
faire,je n'ai pas ingurgité des Patricia Cornwell et autre Kathy Reichs
pour rien ! : )).
Le lien avec le monde des jeux et de la
prostitution se profilant,j'ai abandonné ce roman décevant
,manquant totalement de subtilité, tant dans la construction que dans
la peinture des personnages.
06:06 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14)
05/04/2007
44,, 52 ...Qui dit mieux ?
"Un an de vie d écrivain à la maison", tel est le sous titre de l'ouvrage de Kisty Gunn 44.
Une très jolie couverture et une très bonne critique d'Olivia de
Lamberterie m'avaient incité à acheter cet ouvrage dont le projet se
pprochait quelque peu de celui de Geneviève Brisac avec 52 .
Pourtant,
j'étais restée "à la porte" des romans de cette auteure australienne,
tant l'écriture et les thèmes traités me paraissaient étranges
voire étrangers.
Effectivement,il m'a fallu un certain temps
et une lecture en deux parties avant de parvenir à apprivoiser
l'univers de Kirsty Gunn, même si d'emblée j'adhérais totalement à son
anlyse du roman Bonté de carol Shields.
Ce qui donne son unité à ce
projet multiforme ,qui alterne poèmes (une traduction en vis à vis
aurait été bien utile à mon anglais rouillé...), nouvelles,courts
essais littéraires, sont les thèmes récurrents : la voracité de l'amour
maternel ,qui contraste violemment avec toutes ces histoires de soeurs
devant faire front face à l'abandon maternel , l'analyse fine de
ce qui fait la richesse de la vie des femmes( si bien rendue par
les écrivaines anglo-saxonnes) et surtout l'idée d'arriver à se
créer un lieu à soi par les mots.
Une écriture précise à la fois profonde et légère.
L'avis de Clarabel.
06:16 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19)
23/03/2007
La famille Lament
Dans La famille Lament , je demande...
Le père, fourmillant d'idées, toujours prêt à repartir pour accomplir ce qu'il estime être la destinée familiale: le voyage;
La mère qui défend ses convictions non racistes (et à la fin des années 50 , c'est courageux)au risque de s'aliéner le voisinage;
Will, le fils aîné,un peu tiraillé entre le couple de se sparents et celui desjumeaux, Julius et Marcus, et qui peine un peu à trouver sa place dans la constellation familiale...
Mine de rien, sous couvert d'un roman très agréable et distrayant (j'ai hoqueté de rire en lisant le récit de la mauvaise farce faite à Ajax, le molosse aussi obtus que son maître...), George Hagen traite dethèmes plus graves: l'intolérance, la résilience, l'intégration (et ce que l'on est prêt à perdre pour l'obtenir...
Il désamorce tout pathos et construit le roman d'une manière légère: le lecteur partage d'emblée un secret qui ne sera révélé que tardivement à l'un des personnages. Les rebondissements s'enchaînent, alternant moments graves et joyeux et c'est avec regrets que l'on quitte cette famille si sympathique.
05:02 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : george hagen