07/08/2008
Opération Père Nouvelle Version
Enfer et damnation! Les parents de Claire et Joe se séparent ! D'après l'expérience du meilleur ami de Joe, le divorce n'est pas forcément en vue sauf...si un(e) peti(e) ami(e) potentiel(le) pointe le nez. Et il faudrait aussi que leur père , grand fan de Starwars devant l'éternel, se montre un peu moins rêveur et qu'il s'attelle aux tâches ménagères pour reconquérir sa femme.
Pas de problème, les enfants vont prendre les choses en main et retaper leur père à coup de jogging , de ménage et de cours de cuisine "pour les nuls" . Il faut sauver papa ! ça urge car un certain Roger Saumon rôde dangereusement autour de leur charmante maman. Mais"les adultes ne sont effectivement pas faits pour réagir si vite."...
Comme toujours chez Pete Johnson, les relations familiales sont peintes avec beaucoup d'humour et de subtilité. Les enfants par exemple se rendent vite compte qu'ils pourraient facilement exploiter la culpabilité paternelle à leur profit mais se montrent vite raisonnables car ils ne veulent pas devenir comme le dit Claire "cupide et manipulatrice". Ils essaient aussi de maintenir un équilibre des forces entre les deux parents pour préserver un semblant d'harmonie, ce qui est très touchant. L'opération "anniversaire" par contre m'a paru un peu artificielle mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir. Pas de happy end à l'américaine-Johnson est britannique en diable- mais une fin ouverte qu'on espère optimiste.
Les livres de Johnson sont comme les bonbons Lutti: quand on en a lu un, on ressent le besoin impérieux de s'en procurer d'autres. je vous aurais prévenus !
219 PAGES. A PARTIR DE 10 ANS.
Un autre ici.
un autre là.
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10)
06/08/2008
"Nous devons faire face à ces choses-là avec force d'âme et un doigt de sherry."
Si comme moi vous n'avez pas aimé , malgré le battage médiatique qui avait accompagné sa sortie,Sourires de loup de Zadie Smith, sans doute aimerez vous 26A de Diana Evans.
Ce pourrait être l'histoire d'une famille anglo-nigériane en Angleterre dans les années 80 et de leurs difficultés à s'intégrer mais c'est mieux que ça. Ce pourrait être l'histoire de jumelles et de leurs relations dominante/dominée mais c'est beaucoup plus subtil que ça. C'est l'histoire d'une famille où la mère,exilée volontairement ,converse par l'esprit avec sa propre mère restée au pays. C'est l'histoire d'une communauté de soeurs, d'une communauté de femmes à la fois hypersensibles et courageuses.
Bessi et Georgia se réfugient dans le grenier de la maison familiale, ce fameux 26 A qui n'a pas d'existence légale mais une intensité extrême et où elles acceptent parfois leur soeur aînée, la ravissante Bel ou la cadette Kemy. Nous suivons leur passage de l'enfance au début de l'âge adulte et partageons leurs craintes et leurs émois amoureux. Sans oublier un passage au pays maternel, l'occasion de découvrir qu'au Nigeria il n'y a pas si longtemps "Les jumeaux étaient une malédiction"....
Diana Evans dont c'est ici le premier livre évite avec un art consommé tous les clichés inhérents à ces thèmes et nous peint avec tendresse les hauts et les bas de cette famille haute en couleurs.
Il faut accepter de se laisser perdre au début du texte par les prénoms et les liens de famille pas toujours faciles à établir et par le parti-pris des bribes de poésie qui émaillent le texte et suivre ainsi sur la pointe des pieds le chemin de ces jumelles qui au collège suscitaient "la curiosité générale éveillée par leur cosmopolitisme apparent, leur être-deux et leur bizarrerie." Se laisser saisir par l'émotion et terminer le coeur serré ... Un vrai et grand coup de coeur.
Ps: il vient de sortir chez "Pocket" avec la même couverture.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15)
05/08/2008
Belles-mères au bord de la crise de nerfs
"Elle avait cherché le mot dans le dictionnaire et avait découvert qu'il datait de 1400, date à laquelle les bonnes vieilles mères clamsaient à tout bout de champ sous l'effet de la consomption ou de l'épuisement et devaient être remplacées par d'autres femmes.Belle ou pas, on était dans une situation où les enfants vous avaient à l'oeil, où vous les aviez à l'oeil, où tout le monde voyait beaucoup trop de choses."
Et ils ne font pas cadeaux les enfants et ados américains dans Je ne suis pas Julia Roberts* ! Laura Ruby nous entraîne dans une folle ronde de familles recomposées, alternant les points de vue, celui de l'ancienne femme, celui de la nouvelle, tout ce petit monde étant détaillé dans un "arbre généalogique" du plus bel effet au début du roman, chaque personnage évoluant en fait dans un tout petit cercle où tout le monde est lié de manière plus ou moins confortable...
Avec le recul, je suis plus à même d'apprécier l'humour de ce livre mais je dois dire que de prime abord je suis restée interloquée par le comportement des ados présents dans ce roman, ados dont le job est, paraît-il d'embêter leurs parents. Certes mais on peut aussi leur rétorquer la même chose...
Un petit clin d'oeil en passant aux fans de Jane Austen, référence indispensable s'il en est : "Je suis toujours à la recherche de M.Darcy et je ne trouve qu'une bande de M. Collins, ajoute-telle Avec Orgueil et préjugés, Jane Austen a ruiné le mariage pour toute femme née après 1800. On aurait dû l'emprisonner pour avoir osé suggérer que les hommes pouvaient avoir une vie intérieure,quelque chose au centre de leur être. Il n'y a guère que du nougat. Ni caramel mou ni caramel dur. (Elle rit de son analogie)Et tu peux oublier les noix."
Quant au titre il fait référence au film Ma meilleure ennemie où comme le souligne une des héroïnes,au grand dam des internautes de son forum de belles-mères, la première femme, incarnée par la sublime Susan Sarandon, a la bonne idée de mourir avant de céder la place à Julia Roberts, la deuxième épouse et belle-mère inexpérimentée.
C'est gentiment subversif, mais à mon avis ça ne fait qu'effleurer les problèmes et la souffrance que peut parfois engendrer ce type de situation. Personne n'a jamais rêvé de devenir la belle-mère des enfants d'une autre, non ?
*Réflexion de l'Homme : "On le sait. T'as pas besoin de l'écrire." Grrr:)
06:04 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16)
15/07/2008
"Les balances à crabes orange devant la maison. La rangée de goélands argentés."
Moïra,"Dure comme un galet", "dure, obstinée" tente de tisser un lien avec sa soeur cadette dans le coma suite à une chute inexpliquée.
"Amy,c'est moi qui te parle,je veux que tu le saches. Ce ne sont pas des mots pris dans des livres,, ou des magazines. C'est moi qui les dis, moi qui me suis toujours si rarement exprimée par des mots, les mêmes que tout le monde mais par des nombres, par des symboles, des marques sur la peau. [...] Mais ces mots , ils sont aussi dans ma tête. c'est la voix de mon esprit, qui ne se tait jamais, et ce sont mes pensées: vives, miroitantes comme des écailles de maquereau. Elles surgissent par éclairs dans mon cerveau pendant que je marche, ou que je lis. Que je plante des jacinthes,agenouillée dans l'herbe de la pelouse. Que je ferme els fenêtres de cette chambre quand je sens venir la pluie."
Moïra remonte le cours du temps, petit à petit les pièces du puzzle s'emboîtent et l'on comprend pourquoi la narratrice ,toute sa vie s'est "tenue à la frontière" de l'amour, de l'amitié, de la vie.
Une voix mesurée, calme et dense qui se fraie un chemin en nous. Un style imagé, dont on pourrait quasiment extraire des haïkus, charnel et placé sous le signe de l'eau. Une vraie et belle découverte. Un livre magique.
Avis de tempête Susan Fletcher 444 pages.
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03/07/2008
Trois générations de femmes
Comment,Joy , jeune fille impulsive qui rencontre l'amour le jour du couronnement d'Elisabeth II est-elle devenue cette femme raide qui semble accorder plus d'importance et d'affection à ses chevaux et à ses chiens qu'à son vieux mari ?
Sa fille Kate enchaîne les échecs amoureux et sa petite fille, Sabine, ado lucide et distante n'est guère enchantée à l'idée de passer des vacances chez ses grands-parents, en Irlande car elle les connaît à peine. C'est pourtant Sabine qui va remonter le cours du temps et élcairer d'un jour nouveau les relations inter-générationnelles.
Schéma classique donc ,mais dans Sous la pluie, Jojo Moyes possède , à défaut d'un style original, l'art de rendre ses personnage présents et attachants.Elle se régale à peindre les moeurs de la petite colonie anglaise à Hong-Kong dans les années 50 et semble aussi à l'aise dans une écurie que dans un salon chic.
Un bon gros roman confortable à lire par temps de canicule pour se rafraîchir.
Roman acheté parce que la couverture et le prénom de l'auteur me plaisaient ...
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01/07/2008
"Quand elle buvait, même le silence autour d'elle disait: "Sauvez-moi".
La mère des chagrins est un roman composé de dix textes qui parfois se "chevauchent", revenant sur des faits qui ont déjà été évoqués (la mort du père, par exemple), comme si le narrateur, qu'on devine très proche de l'auteur, Richard Mc Cann, ne pouvait revenir sur l'histoire de cette famille à l'aube des année cinquante qu'en reprenant son souffle.
Il tisse patiemment l'évocation de cette vie de famille nucléaire où les rôles semblent fixés de toute éternité : "Je savais déjà , je suppose, que j'étais le fils de ma mère, tout comme Davis était le fils de notre père." mais où , par petites touches, la réalité va déborder du cadre. Figure centrale, la mère, à qui le narrateur tient lieu de miroir mais qui s'aveugle elle même refusant d'admettre ce que le lecteur découvre très tôt...
Roman sur l'identité, La mère des chagrins est aussi chatoyant et insaisissable qu'une bulle de savon. Un beau moment de lecture et d'émotion.
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28/06/2008
Je suis tombée sur un os.
Adopter un chien, c'est le meilleur moyen de :draguer, se faire beaucoup d'amis et quelques ennemis. Tel pourrait être le messages de rencontres à Manhattan de Cathleen Schine.
Un livre avec des chiens, rien ne pouvait plus me tenter, moi qui pleure comme un veau dès qu'on fait du mal à un chien dans un film ou téléfilm, même si je l'ai déjà vu plusieurs fois...
Las! les interventions de l'auteur (un peu comme une voix of au cinéma, média pour lequel l'auteur a déjà travaillé plusieurs fois) sont lourdingues, le rythme est mollasson, le chien malade n'en finit pas de mourir et on a envie de rappeler à sa maîtresse que l'euthanasie peut être un acte de charité tant pour l'animal que pour le lecteur.
Les péripéties sont prévisibles ,voire peu crédibles, les personnages peu intéressants (l'un d'eux , une femme âgée de 40 ans semble en avoir dix de plus tant on nous rabâche que c'est une vieille fille).
L'auteure elle même semble en avoir assez de son roman puisqu'elle se débarrasse rapidement de l'épilogue. Bref, un ratage complet. seuls les chiens tirent leur épingle du jeu puisqu'on les laisse dormir dans les lits de leurs maîtres !
Pour ceux qui aiment les histoires d'amour et de chiens , je recommanderais plutôt un très beau livre (adapté au cinéma avec le très beau William Hurt ) et qui vient d'être réédité :
L'avis d'Amanda que je remercie pour le prêt .
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27/06/2008
"Elles sont assises côte à côte au bord d'un gouffre."
Vanessa Herman, écrivaine un peu sur la touche, professeur de littérature créative à l'université, divorcée continuant à régenter la vie de son ex- époux, n'arrive pas à faire face à la dépression de son fils unique de 20 ans, Justin.
Elle fait donc appel à son ancienne femme de ménage et nounou, Mary Trendo qui, pendant huit ans , a travaillé pour elle.
Celle-ci , repartie vivre dans son pays d'origine, l'Ouganda, possède aussi un projet tournant autour de son fils unique, Jamie et c'est en partie pour cela qu'elle accepte cette proposition .Mais les choses ne vont pas se dérouler comme le croyait Vanessa car son ancienne employée de maison a bien changé...
Maggie Gee scrute avec jubilation les nouveaux rapports de forces qui se mettent en place. En alternance,le lecteur entend la voix de Mary, (qui ne veut plus qu'on l'appelle Ma bonne), voix de l'Afrique, voix d'un continent où "Nous sommes morts depuis longtemps, alors soyons heureux!". Mary, une femme qui avait étudié à l'université et qui était devenue femme de ménage par nécessité, une femme solide et qui sait faire face aux coups du destin. De l'autre, l'intello bobo, moins consciente de ses privilèges, parfois hystérique et qui prétend tout contrôler, mais peut-on contrôler les sentiments, peut-on contrôler la vie ?
Avec un humour caustique, l'auteure brosse deux magnifiques portraits de femmes, chacune avec ses qualités et ses défauts, et le lecteur se régale des mal-entendus et des manières différentes d'envisager les mêmes événements, de la lutte pour le pouvoir, subtile et passionnante, pleine de rebondissements.Un vrai coup de coeur pour une écriture à la fois grave et pleine de peps !
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25/06/2008
"J'ai l'habitude de penser que ma journée commence vraiment quand les cours se terminent."
Si vous voulez savoir à quoi servent les parents pour un gamin de 12 ans, précipitez-vous sur la page 60 de Comment éduquer ses parents, Louis, le héros vous le révèlera, mais asseyez-vous auparavant pour tenir le choc ! En tout cas "La dernière chose que l'on souhaite, c'est d'avoir des parents qui s'occupent de vous 24H/24 comme les miens."En effet ,il n'a pas de chance, Louis, ses parents, sous la mauvaise influence de leurs nouveaux voisins se montrent de plus en plus exigeants sur ses résultats scolaires et s'efforcent de lui concocter un emploi du temps de ministre alors que tout ce que la gamin voulait c'était d'exploiter ses talents de comique.
Heureusement, sa copine Maddy va le tirer d'affaire en lui montrant comment entraîner ses parents à le laisser tranquille mais les résultats risquent de dépasser ses espérances...
Rédigé sous forme d'un journal intime, ce roman destiné aux enfants à partir de 10 ans sera vivement conseillé aux parents qui mettent trop la pression sur leurs rejetons que ce soit à l'école ou au sport...La description du match de foot où "En fait, de mon point de vue, les tacles ressemblaient plus à des homicides volontaires." et où les parents s'en prennent violemment à l'arbitre sent le vécu...
Petit bémol cependant : Pete Johnson dans ce roman paru avant celui-ci utilise les mêmes "ficelles" (journal intime, copine salvatrice) et c'est un peu dommage. Un message qui passe pourtant avec humour. Comme le dit Catherine Dolto, il ne faut pas réduire les enfants à leur bulletin de notes...
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19/06/2008
Bienvenue à Cedar Hole !
Soit deux garçons que tout semble opposer et qui vivent aux Etats-Unis, dans une petite ville dont le grand événement annuel est le concours de tondeuses à gazon. C'est dire si leur existence est palpitante.
D'un côté, Francis, seul garçon d'une tribu de neuf amazones féroces qui sont paraît-il ses soeurs mais que l'affection ne semble pas étouffer. De l'autre, Robert, l'élève modèle dont la principale activité est d'adorer la ville de Cedar Hole. Le destin va s'amuser à mélanger les cartes , pour le plus grand plaisir du lecteur.
J'ai d'abord été agacée par l'attitude de Robert, assez typique de ce que l'on peut voir dans certains films américains. Heureusement des personnages nettement plus pittoresques viennent rapidement lui voler la vedette !
Stephanie Doyon dans Les tondeuses à gazon s'amuse avec les clichés américains (le self made man, entre autres) pour mieux les battre en brèche et a le chic pour brosser des portraits à la fois chaleureux et drôles.
Si vous voulez savoir comment on peut torturer une bibliothécaire par bureau interposé, lisez ce livre !
L'avis de Cuné.
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