15/10/2008
Une sorte de boîte à souvenirs en mots et en phrases
Stuart Terence Oliver, dit Stol ou Stolly ,collectionne les accidents à une cadence impressionnante.Mais là il a dépassé la mesure et se retrouve à l'hôpital avec pas mal d'abbattis cassés. Sonné mais vivant. Son meilleur ami, Ian, décide de rédiger la biographie de Stol pour lui prouver que "c'est important que tu existes."
Stol est un personnage follement attachant, plein d'invention ,"spécialiste des histoires abracadabrantes",que les profs estiment "juste un peu fantasque"et dont tous disaient"qu"il avait de l'avenir, à condition de rester en vie et qu'il apprenne un jour à lacer ses chaussures." Vous l'aurez compris le ton est plein d'humour , le mot "suicide" ne sera jamais prononcé , pour ne pas dramatiser et aussi pour échapper à tout cette menace de prise en charge socio-psychologique dont Ian se méfie au plus haut point. Les parents de Stol, trop pris par leur travail ne sont jamais stigmatisés. D'ailleurs Stol s'est quasiment fait adopter par les parents de son "ange-gardien" autoproclamé. Au passage, remarquons aussi que Ian est un enfant trouvé dans une boîte à chaussures et que "pour l'instant, j'avoue que ça m'est complètement égal. Parfois, je me sens coupable : je me dis que c'est dommage que quelqu'un comme moi ait bénéficié d'une adoption. Il auarit mieux valu que ça tombe sur un enfant comme Stolly, quelqu'un qui a assez d'imagination pour en profiter pleinement."
Même s'il évoque des thèmes graves,La tête à l'envers in'est jamais "plombant". Tout est traité de manière intelligent et optimiste, sans jamais verser dans la mièvrerie. Anne Fine fait confiance à ses personnages-aux ados parfois pluq qu'aux adultes !- pour faire face avec efficacité et humour aux problèmes qui les touchent parfois de plein fouet. Un roman revigorant !
A partir de 13 ans
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : adolescence, suicide, humour, adoption, anne fine, la tête à l'envers
14/10/2008
manipulafiction
Clara, atteinte d'un cancer, tient un journal intime où son mari, Clemente, n'apparaît pas sous son jour le plus favorable. Quand ce dernier découvre ce cahier, le malaise s'installe car il y lit que Clara est au courant de l'existencee de sa liaison de 7ans avec Eliana. De plus, Clara avoue dans cet écrit qu' elle a aussi été infidèle...
Les faits sont-ils réels ou juste sortis de l'imagination fertile de Clara , fervente adepte du mensonge ? Qui manipule qui? Clara? L'auteure, Elisbeth Subercaseaux , qui dans ce roman Une semaine en octobre ne permet pas au lecteur de s'installer confortablement dans le mensonge de la fiction et instille ainsi un sentiment permanent de malaise ?
Il m'a fallu du temps pour terminer ce texte et encore plus pour démêler l'écheveau de pensées qu'il m'inspirait.
Merci à Cuné pour cet envoi dérangeant ! :)
L'avis de Laure.
06:01 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : journal intime, couple, trahisons, une semaine en octobre, elisabeth subercaseaux
13/10/2008
"Rien ne change jamais ici, n'est-ce pas ? "
Rien ne change ? Que nenni ! Et Willie Upton, rentrée rechercher du réconfort auprès de sa mère, l'ancienen hippie, Vivienne, va vite l'apprendre à ses dépens.
Tout commence par l'apparition soudaine du cadavre d'un monstre, sorte de Nessie local, apparition qui va subtilement déséquilibrer le bel ordonnancement de cette ville américaine tranquille, placée sous l'égide de ses fondateurs, les Templeton. Les Templeton auxquels Willie est apparentée par sa mère mais aussi par son père comme elle l'apprend soudainement.
Pour découvrir l'identité de songéniteur, la narratrice se lance alors dans une recherche historique qui montrera que les Monstres de Templeton ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
Le monstre ici n'est qu'un symbole et ceux qui s'attendraient à un récit fantastique en seraient pour leurs frais. Non, il est davantage question de cette quête d'identité dans laquelle s'engage la narratrice, personnage haut en couleurs, dotée d'une amie tout aussi attachante. Remarquons au passage que les personnages frôlent à chaque fois le cliché et l'évitent subtilement. Lauren Groff éprouve visiblement de la sympathie pour chacun d'entre eux, sans pour autant tomber dans la mièvrerie (un échange de correspondance féminine se révèle particulièrement vénéneux et savoureux tout à la fois). Elle entremêle avec dextérité les liens passé/présent , même si ,comme Cuné,* je me suis parfois perdue dans cette généalogie complexe (mais le plaisir de lecture était toujours là, que ce soit pour les périodes contemporaines ou plus anciennes). Fertile en rebondissements, agrémenté de photos vieillottes, ce premier roman vous embarque et on le lâche plus , regrettant à la fin de devoir quitter ce monde si féroce et charmant à la fois. Une réussite !
* Merci pour l'envoi !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : monstre, retour au pays, lauren groff, les monstres de templeton
10/10/2008
"Le dallage en pierre était froid et couleur de l'inconfort."
Invité pour les 18 ans de la soeur de son camarade de fac, le narrateur va découvrir à Egypt Farm une famille qui lui semble hors-normes et tout à fait fascinante
A l'occasion d'une crise conjugale, Michael a l'occasion de retourner avec son jeune fils chez ses gens si exceptionnels. Hélas, la réalité va se révéler sous un tout autre angle que dans ses souvenirs...
Pendant les deux cents premières pages de ce roman de Rachel Cusk (dont j'avais beaucoup aimé Arlington Park), j'ai été fascinée par les phrases, sembalbles à des vrilles qui s'élancent et s'enroulent plusieurs fois pour bien assurer leur prise. les métaphores, nombreuses, sont riches et originales mais le récit me paraissait bien anémique. C'est seulement aux deux tiers du livre que l'action est enfin lancée, que la tension accumulée se libère et explose.
Les perversions emberlificotées des uns et des autres, le comportement à la limite de l'hystérie de certains personnages font que le lecteur se tient prudemment à distance, fronce les sourcils et se demande constamment où l'auteure veut en venir.
Quand le calme revient enfin, on ne peut que constater : tout ça pour ça ? !
l'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : roman anglais, rachel cusk, egypt farm
08/10/2008
Attention chat férocement drôle !
Tuffy le chat féroce n’a pas du tout la même conception de l’art que la mère d’Ellie et entend bien exprimer son point de vue, par tous les moyens possibles…
Pas question cependant d’obéir à qui voudrait le manipuler, même s’ils partagent les mêmes objectifs…
Tuffy , après avoir été accusé d’assassinat, après avoir fait son grand retour, nous revient une nouvelle fois, pour notre plus grand plaisir, pour se venger et laver son honneur !

Roi de la mauvaise foi, on l’adore ce Tuffy !
Les illustrations de Véronique Deiss, sont pleines d'imagination et d'humour, jamais redondantes et contribuent au plaisIr de la lecture du texte d'Anne Fine.
à partir de 6 ans.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : humour anglais, chat, la vengeance du chat assassin, anne fine
03/10/2008
Quelque chose en eux d'Elisabeth
"Peut être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu'au lecteur idéal. Comme il serait délicieux que ce soit le cas." Ainsi s'exprime Juliet , romancière en mal d'inspiration , que le destin va mener sur les traces du Cercle littéraire des amateurs de patates et par la même occasion sur cellles de son inspiratrice, Elisabeth.
Nous sommes en Grande-Bretagne, dans l'immédiat après guerre . Le pays panse ses paies et Juliet, qui a su remonter le moral de ses concitoyens grâce à ses chroniques pleines d'humour va découvrir quelle était la vie de la petite ïle de Guernesey durant l'occupation allemande.
Les lettres qu'elle échange, tant avec son éditeur qu'avec les difffrents membres, fort pittoresques, de ce cercle littéraire sont tantôt graves, tantôt émouvantes mais surtout pleines de vivacité. Ce roman épistolaire arrive très rapidement à nous faire oublier l'aspect répétitif qu'ont trop souvent les romans empruntant cette forme.
Les personnages sont croqués avec saveur , l'histoire est fertile en rebondissemnt, on y trouve cette excentricité si délicieusement anglaise qui fait valser les théières dans les airs ou fabriquer des brouets de sorcière, le tout avec avec un flegme imperturbable. Concentrer l'action dans ce microcosme insulaire confère densité et profondeur à ce qui n'aurait pu être qu'une bluette.
Seul regret: que Mary Anna Shaffer (qui a reçu l'aided'Annie Barrows) n'ait pas vu le succès que son livre ne saurait manquer d'obtenir. On espère cependnat que son éditeur ait pu lui écrire ce ci : "Très chère, je ne peux te promettre ni l'opulence , ni la prospérité, ni même du beurre, mais tu sais que tu es l'auteur le plus cher au coeur de Stephens & Stark."
Un livre pétillant à découvrir de toute urgence !
Clarabel a allumé la mèche , Joëlle a repris le flambeau,fashion entretient la flamme.
30/09/2008
Au bord de l'océan arctique
Imaginez que vous soyez en train de tenter désespérément de faire un enfant, probablement la dernière chance pour votre couple... Imaginez que vous receviez une lettre vous informant que vous êtes l'heureux papa de jumeaux adolescents, souvenirs, dont vous n'avez pas de traces, d'un séjour dans le Grand Nord Canadien.
Voilà la bombe qui explose dans la vie de Dafydd, chirurgien bien sous tous rapports, et qui va tout remettre en cause. Pour éclaircir ce qui va s'avérer être un plan d'un machavélisme achevé, il va devoir retourner sur les traces de son passé :"Bienvenue à Moose Creek ! Une fois d e plus, il était relégué chez les losers après les nouvelles erreurs commises dans le monde civilisé."
Kitty Sewell avec Fleur de Glace nous entraîne dans un suspense haletant et nous peint également, sans clichés, le monde des ces loosers du bout du monde, plongés dans un monde où s'endormir dans le froid peut paraître plus doux que de supporter une vie aussi rude.
Si vous aimez les grands espaces, les personnages plus vrais que nature et que vous avez envie de visiter le Grand Nord canadien sans avoir trop froid, ce livre est pour vous! Un bon moment de lecture.
l'avis de Clarabel
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : intrigue machiavélique, canada, fleur de glace, kitty sewell
29/09/2008
"Le succès, c'est comme la vie, cruel et merveilleux."
Merrete Pryds Helle transpose l'histoire de Roméo et Juliette de nos jours au Danemark, sous fond de racisme. Roméo est ici un jeune chauffeur de taxi iranien, et Juliette termine sa thèse de médecine légale mais se révèle surtout être la fille d'un extrémiste de droite à l'orée d'une carrière politique.
Juliette partage beaucoup de points communs avec les héroïnes de la chick litt mais éprouve néanmoins un certain désenchantement qui la rend plus mélancolique que beaucoup de ses consoeurs en célibat. Le personnage de Roméo est lui aussi fort attachant et ce que l'on devine de son passé lui donne de la densité.
Oh Roméo aurait pu être une excellente idée si l'auteure n'avait montré autant de raideur dans son traitement du drame. En effet, d'emblée, la présentation systématique des personnages à la façon d'une pièce de théâtre m'a paru à la fois lourde et inutile. Il faut savoir de temps en temps faire confiance aux cellules grises du lecteur . En outre, nous montrer les deux pères de famille agir exactement de la mêm manière au même moment , dans le but de souligner les rares points communs qu'ils peuvent avoir m'a paru fort artificiel. Le style, du fait de la traduction ? , m'a semblé souvent empesé. Bref, j'ai pesté contre cette déception !
Merci à Clarabel pour le prêt .
06:36 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : roméo, juliette, racisme, danemark, oh roméo, merete pryds helle
25/09/2008
"Aller chez François et voir les gens mourir."
Après La nuit interdite et Peur ,avec Agônia, Thierry Serfaty explore une autre facette des émotions humaines. On retrouve dans cet opus le couple de policiers rencontrés dans les précédents volumes ainsi que le centre destiné à lutter contre les phobies .Mais c'est surtout le personnage de Léa qui est ici approfondi car la fillette va se trouver au coeur de l'action.
J'ai retrouvé sans déplaisir l'atmosphère inquiétante des précédents romans de Serfaty mais cette fois je suis un peu restée sur ma faim, ayant trouvé l'action trop répétitive. En outre, j'ai eu la même réaction qu'à la vision de certains films d'horreur quand un personnge agit exactement comme il ne le faudrait pas, de manière tout à fait illogique, suscitant ainsi envie de lui crier dessus... Baisse de régime donc. La série s'essoufflerait-elle ?
Merci à Lily pour l'envoi.
L'avis de Laure
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : phobies, suspense, thierry serfaty, agônia
17/09/2008
"Un diabolique complot du passé pour sauver un membre de la famille qui n'est pas encore né."
Surtout ne pas lire la quatrième de couverture du roman de Leena Lander, Vienne la tempête: il s'en dégage une atmopshère de noirceur et de pédanterie du plus mauvais aloi, qui en peut qu'inciter qu'à reposer l'ouvrage.
Ce serait vraiment dommage car l'histoire d'Iris, journaliste qui remonte le passé pour découvrir à travers l'histoire de ce coin de Finlande, non loin de la frontière russe, celle de sa famille est proprement palpitante.
"connaissant mon imagination et mon penchant pour les histoires cruelles et tumultueuses, ils [ses ascendants] m'ont nourrie de noirs appâts, de fils d'amorce peut être reliés à des explosifs, ont jeté sur moi des hommes noirs avec des voitures noires et des coffres noirs à tiroirs...", Ainsi parle la jeune femme, qui , en plein désarroi conjugal, se sent aidée par les survivants d'une très belle histoire d'amour mais aussi , d'une certaine façon par ses ancêtres disparus.
Il faut accepter de voir s'éclaircir progressivement tous les mystères laissés en jachère, de se frotter à des personnages aussi âpres en apparence que les paysages finlandais , mais qui , comme les pierres, recèlent " Des accumulations de contraintes qui finissent par se libérer d'une façon ou d'une autre. En effondrements soudains. En explosions, même." A découvrir absolument.
Du même auteur, j'avais beaucoup aimé il y a quelques années La maison des papillons noirs (pas de billet)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : leena lander, vienne la tempête, finlande