18/05/2009
L'année du bac
Année du bac pour Linnea. Année où elle va tomber amoureuse du frère de sa meilleure amie qui s'est suicidée. Mais cet amour n'est-il pas pour chacun d'eux, l'occasion de retrouver l'image de Pia, la jeune fille disparue ?Par ailleurs, plus âgé et autoritaire le beau Per entend bien régenter la vie de Linnea. Celle-ci se laissera-telle dominer ?
"Pourquoi es-tu toujours obligée de me contredire Linnea ? " a-t-il demandé. Sa réplique habituelle. Toujours le contredire ? Est-ce qu'on parle comme ça à un partenaire émancipé ? Non. Plutôt à un gosse énervé ou un subordonné. A quelqu'un qui"n'obéit pas".
Mazetti aborde également le problème de la violence physique faite aux femmes mais la solution me paraît traitée de manière caricaturale .
De manière globale j'ai trouvé que la narration était trop abrupte, manquait de "liant" et ne donnait pas suffisamment de détails sur la vie des personnages. Une déception en demi-teintes.
Katarina Mazetti, La fin n'est que le début, Gaïa.
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16/05/2009
sorti en poche
Un livre sympathique et optimiste ! Billet ici !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : mange, prie, aime, elisabeth gilbert
12/05/2009
Hymne aux vertus du tricot.
Récit polyphonique aux narratrices très différentes (histoire de toucher beaucoup de catégories de lectrices ? ) Un printemps à Blossom Street a comme point central l'ouverture d'une boutique de tricot dans une petite rue de Seattle. Vont s'y croiser et y tisser des liens :Lydia qui se bat contre un cancer mais aussi contre l'amour, Carole qui s'efforce de tomber enceinte, Jacqueline , bourgeoise dont le couple est en crise et Alix, jeune rebelle esseulée. Comme de bien entendu, les ennemies d'hier deviendront les meilleures amies, mais bon , c'est la loi du genre. Il ya pas mal de péripéties, c'est sans prétention mais idéal pour se "décrasser la tête" et passer un bon moment.
Mon snobisme m'interdisait d'acheter ce livre (éditions Harlequin!!!) mais l'avis d'une blogueuse m'a décidée !:). je en garantis pourtant pas que j'achèterai la suite en juin !: )
Un printemps à Blossom Street, Debbie Maccomber, Harlequin, 370 pages sucrées. (et de temps en temps ça fait du bien !)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : un printemps à blossom street, debbie maccomber, tricot
11/05/2009
"Les arbres, ça vous réconforte toujours, après les gens."
"Treize ans, c'est un âge misérable." Surtout quand on bégaie, que vos condisciples vous harcèle et que vos parents se disputent, de manière feutrée certes, mais bon, Jason n'est pas dupe : " Les questions ne sont pas juste des questions. ce sont des munitions." Heureusement il y la poésie où l'enfant peut exprimer exactement ce qu'il veut et la forêt. Cette dernière prend parfois des aspects à la limite du fantastique et Jason y fait des rencontres tour à tour effrayantes, chaleureuse ou drôles car il a le chic pour se fourrer dans des situations délicates !
Tout cela pourrait être empesé de pathos mais David Mitchell, sait à la fois jouer sur le rythme haché du récit, utilisant l'ellipse ou arrêtant l'action juste au moment où elle pourrait devenir trop poignante, et sur le style allègre. Les situations sont souvent fort drôles, même si la violence est présente, Jason entendant des conversations intimes bien involontairement mais n'étant pas toujours capable de les décrypter.Le tout sur fond de tubes des eigties , kate Bush en tête, mais aussi de politique Thatchérienne, dont les échos rythment le récit.
L'auteur, parce que son alter ego est poète glisse aussi quasi subrepticement des notations poétiques qui sont autant de petites pépite qui illuminent le roman: "Le feu c'est le soleil qui se dévide d'une bûche." Bref, David Mitchell confirme ici tout le bien que je pensais de lui après avoir lu Ecrits fantômes. (pas de billet).
David Mitchell, Le fond des forêts, Editions de l'Olivier. 474 pages délicieusement britanniques.
Merci Cuné !
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : le fond des forêts, david mitchell, roman d'apprentissage, poésie, humour british
10/05/2009
"On a nulle part. On a rien."
Dans un mois, Todd aura treize ans. Dans un mois, il sera un homme. Il vit à Prentissville, unique ville du Nouveau Monde, un monde tout bruissant des pensées des êtres vivants, un monde sans femmes.Mais une découverte dans les marais va précipiter Todd dans une course effrénée pour sauver sa vie ...
Roman initiatique, SF mâtinée de western, La voix du couteau n'avait a priori rien pour me plaire. Et pourtant, cet anti-héros, parfois agaçant, cet adolescent qui aimerait juste "que ce monde ait un sens , de temps en temps, si ce n'est pas trop demander..." a su m'embarquer dans ses aventures, dans cet univers où les femmes ont un statut si particulier, où la violence est érigée en mode de vie, où la manipulation règne en maître, où la religion a été pervertie, mais un monde aussi où subsistent malgré tout des ilôts d'amitié et de solidarité.
Si le récit, rempli de péripéties, a su me tenir en haleine, j'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont l'auteur rend compte de la manière si particulière de communiquer des habitants de cette planète qui perçoivent de manière continue le flot de pensées des êtres vivants qui les entourent, ce Bruit, comment ils y font face, comment ils s'en servent ...
L'orthographe, la syntaxe fautives du héros accentuent l'aspect mal dégrossi de l'adolescent qui, certes pêche du point de vue scolaire, mais a plus d'un tour dans son sac pour se tirer d'affaire, ce qui ne peut que plaire aux adolescents à qui est destiné ce livre.
Un vraie découverte donc mais une légère frustration:devoir attendre la parution des deux prochains tomes!:)
La voix du couteau, Patrick Ness, gallimard jeunesse, 441 pages palpitantes. (à partir de 13 ans)
L'avis de Fashion.
Celui de Lael
Ps: Ferdi l'a commencé avec beaucoup d'intérêt. Affaire à suivre:)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : la voix du couteau, patrick ness, sf, western, homme femmemode d'emploi, roman pour adolescents
09/05/2009
"En son fort intérieur , l'esprit ne demande qu'à être trompé."
Alternant le récit de captivité d'un otage américain au Liban, et celui de la construction d'une caverne virtuelle qui veut créer l'illusion par l'immersion dans des images et des sons, L'ombre en fuite interroge notre rapport à la réalité, confronte les illusions qui nous entourent.
Livre, ordinateur, chacun à leur façon sont utilisés par l'homme pour créer de l'illusion et pour Richard Powers un livre est "un monde fabriqué, astucieux" auquel l'otage se raccroche pour ne pas sombrer définitivement dans la folie ; d'un autre côté, "Grâce au logiciel, la chose et sa description ne font plus qu'une . Si tu peux apprendre à dire un objet, tu peux en quelque sorte le fabriquer à même la syntaxe."
La manière dont s'effectue la "rencontre" des deux univers évoqués, celui des fondus d'informatique, au jargon souvent impénétrable pour la profane que je suis et celui de l'otage, beaucoup plus parlant et émouvant, m'a complètement dépassée. J'aime souvent être déroutée mais pour ma première lecture de Richard Powers j'avoue qu'il m'a fallu du temps pour me laisser embarquer dans cet univers virtuel de la caverne. Le personnage d'Adie, cette artiste qui a renié son talent artistique, a cependant su me toucher, elle apporte en effet un soupçon de fraîcheur en jouant le rôle du Candide qui se prend finalement au jeu...
Beaucoup de virtuosité mais une virtuosité qui trop souvent étourdit le lecteur et le laisse un peu désemparé.
L'ombre en fuite, Richard Powers, le cherche-midi éditeur.
L'avis de Cuné.
Celui de d'Amanda .Keisha , Leiloona ,
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : richard powers, l'ombre en fuite
05/05/2009
"L'essentiel était l'authenticité."
La mort de Peter Hansome va causer bien de la peine : à sa femme, à sa maîtresse et au bel iranien venu se réfugier chez la veuve officielle, Bridget.
Traité à la française ce point de départ donnerait au mieux un vaudeville sautillant, au pire une gaudriole grasse. A l'anglaise , cela nous donne un roman explorant toutes les combinaisons du chiffre trois, roman plein d'humour et de surprises où l'on rencontrera un ramoneur amateur de poésie, un spectre revenu discuter avec sa veuve, un artiste bourru, un pasteur lubrique et une voisine pleine de ressources.
Et si vous revez d'un bon crêpage de chignon entre l'a veuve et la maîtresse, passez votre chemin car "la simplicité constituait l'un des traits saillants de sa personnalité [il s'agit de Bridget], au point que certains la jugeaient brutale."
Au fil du roman, les couples se font et se défont, en combinaisons pas si improbables que cela, comme les pièces d'un kaléidoscope. Mon seul regret ? Que mon personnage préféré ne trouve pas la sérénité dans les bras de celui qu'elle aime...
Trois et caetera, Salley Vickers, Jean-Claude Lattès 2003, 348 pages pétillantes
Du même auteur : c'est ici !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : trois et caetera, salley vickers, humour anglais, apparences, trois et plus si affintés
04/05/2009
"Nous recommençons, nous n'abandonnons jamais." Lars Gustaffson, La mort d'un apiculteur.
Une petite fille disparaît sur une plage, dans le brouillard, alors qu'elle était sous la responsabilité de sa future belle-mère,Abby, une jeune photographe.
La narratrice , Abby, va passer L'année brouillard à chercher avec obstination cette petite Emma, faisant fi de la police et du père de l'enfant qui ont baissé les bras. Elle sortira meurtrie mais grandie par cette quête.
Même s'il envisage avec minutie les conséquences psychologiques de cette disparition traumatisante entre toutes, le roman de Michelle Richmond est surtout l'occasion d'une réflexion sur le temps et la mémoire. Ce n'est pas un hasard si la narratrice est photographe et si elle va mettre sa mémoire visuelle "à la torture " pour retrouver le moindre indice, même si "On ne peut se fier à sa mémoire. Elle est trop influencée par nos désirs et nos émotions."
L'aspect policier de ce roman est très vite gommé - d'ailleurs j'avais très vite deviné qui était impliqué dans cette affaire- et j'ai davantage été intéressée par la quête faite de "clairvoyance et de persévérance" d'Abby, aidée par une bibliothécaire" qui croit que nous pouvons être sauvés par les livres ."
Un roman riche et foisonnant très loin du sirupeux Aussi profond que l'océan (roman et film), qui abordait quasiment le même thème.
Michelle Richmond, l'année brouillard, Bucher-Chastel.506 pages denses et passionnantes.
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : michelel richmond, l'année brouillard, disparition d'une enfant, temps, souvenir, obstination, mémoire
02/05/2009
"Heureuse ,aussi, que la vie ait ses côtés moches, sales, qui rendent la perfection plus supportable."
Trente ans que Nell, oenologue accomplie, n'a pas mis les pieds en Irlande où vivent sa fille, Ali et sa petite fille, Grace. En femme indépendante et qui a réussi sa vie, Nell ,qui chérit pourtant les femmes de sa famille , les protège et les fait régulièrement venir en France où elle s'est installée , entend bien néanmoins maintenir une distance entre elle et le reste du monde. Son vieil amoureux, Henri risque aussi d'en faire les frais, alors qu'il lui annonce qu'il va quitter son épouse, ce que Nell ne lui a jamais demandé de faire.
Un coup de fil nocturne va tout faire basculer et obliger notre héroïne à affronter un passé dont témoignent Les Pierres de mémoire., ces pierres que sa propre mère ramassait à chaque moment important de sa vie.
Avec ce roman, je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Kate O'Riordan, commencée ici avec un énorme coup de coeur et je ne suis pas déçue. J'y ai retrouvé la finesse de l'analyse psychologique, ici des relations qui unissent cette famille matrilinéaire, et une construction habile qui distille révélations et rebondissements. La tension dramatique est soutenue et les personnages sont plein de facettes. Le style est à la fois charnel et poétique, avec de superbes descriptions de la pluie irlandaise , ou plutôt des pluies, comme l'auteure s'attache à le préciser. Aussi attachant et chaleureux que le pub où se déroule une grande partie de l'action.
Kate O ' Riordan, Pierres de mémoire, Editions Joëlle Losfeld.347 pages apaisantes.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : pierres de méméoire, kate o'riordan, irlande, femmes, relations mère fille
29/04/2009
"à la maison, l'atmosphère était vénéneuse."
"Quand Sylvia ouvrait son sac à main, on ne savait jamais ce qui allait en sortir. Ce pouvait être un tract, aussi bien qu'un revolver." On pourrait en dire autant de chacun des personnages du roman d'Hilary Mantel, La locataire, car chacun d'eux agit selon une logique faussée.Et quand Muriel Axon, après un séjour de dix ans dans un hôpital psychiatrique, rentre dans dans sa petite ville des environs de Londres, bien décidée à récupérer sa maison et à se venger de ceux qui sont intervenus dans sa vie des années auparavant, cela ne pourra que virer à l'aigre...
Dans le premier tiers du livre, le malaise règne car nous subissons la vision d'une personne, Muriel, qui , complètement coupée de la réalité dans sa jeunesse a appris, au fil du temps, à se grimer et à simuler des sentiments. Heureusement, ce point de vue est contrebalancé par la vie à la fois banale et pleine d'humour de la famille dans laquelle Muriel va s'introduire et où elle va semer, à petits pas, la désolation...On hésite un peu, balançant entre l'inconfort et la gêne, puis on se laisse aller et on apprécie pleinement l'humour très noir et l'atmosphère vénéneuse à souhait de ce roman. Quiproquos, rebondissements, surprenants, le lecteur est à la fête car lui seul peut , avec Muriel, relier et donner du sens à tout ce qui perturbe la vie d'une poignée de personnes tout à fait ordinaires au premier abord.
On parle souvent dans le livres de psychologie de ces personnalités nocives, hé bien , à elle seule, Muriel les bat tous à plates coutures ! Un livre réjouissant pour tous les amateurs d'humour très noir !
La locataire, Hilary Mantel, Editions Joëlle Losfeld, taduit de l'anglais par Catherine Richard.295 pages vénéneuses et réjouissantes à la fois.
Merci à Clarabel pour le prêt !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : la locataire, hilary mantel, humour très très noir, vénéneux à souhait