Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/07/2009

Un crime dans le quartier

Vingt ans après les faits qui ont bouleversé l'été de ses dix ans , la narratrice, Marsha, se souvient  de ce Crime dans le quartier,quartier bien propret de  Washington  DC.
1972,  tandis que  les  Etats-Unis commencent  à  vivre au rythme  de  ce qui va devenir l'affaire du Watergate ,  un enfant est assassiné. Le tueur ne sera  jamais retrouvé, nous le savons d'emblée ou presque. Il ne s'agit donc pas d'un roman policier mais de la volonté pugnace de la narratrice de revenir sur cet été où le monde autour d'elle a volé en éclats, où elle a appris  par elle même ce que lui avaient déjà transmis de manière implicite les  femmes  hautes en couleurs de sa  famille :  les hommes  ne sont pas fiables, il n'y a pas  de lieu sûr en ce monde.51UkLsMLYFL._SL500_AA240_.jpg
Observatrice  inlassable ,"fanatique" comme le lui dira plus tard sa  mère, Marsha note sur un cahier tous les menus événements qui jalonnent cet été , autant de repères auxquels  se raccrocher mais aussi  autant d'indices  fallacieux pour  accuser le nouveau voisin , célibataire et réservé,  qui peine à s'intégrer dans le quartier...
Cruauté de l'enfance, accusations  injustes, des  thèmes  qui ont déjà  souvent  été explorés dans la littérature mais que la  peinture précise à l'extrême de Suzanne Berne renouvelle avec bonheur.  Nous suivons avec un intérêt extrême la vie de cette famille,  analysée de manière très fine et le roman vaut aussi par l'ambiance , mélange de calme apparent et d'hystérie feutrée.

 

Suzanne Berne,  Un crime dans le quartier, livre  de poche, 317 pages à savourer une citronnade  à la  main.

L'avis de  Cuné

10/07/2009

Les jardins de la mort

En 1985, à Washington DC sévit un tueur en série, "le Tueur au palindrome" car ses victimes sont des enfants dont le prénom peut se lire de droite à,gauche et inversement.
Vingt ans plus tard, Asa, un jeune Noir est retrouvé mort ,lui aussi dans un jardin. Gus Ramone va mener l'enquête tandis qu'en parallèlle Dan Holiday et TC. Cook , d'anciens policiers se remettent en selle pour résoudre cette affaire qu'ils ont vécu comme un échec cuisant .41RKFwatyFL._SL500_AA240_.jpg
Ma première incursion dans l'univers de George Pelecanos est globalement une réussite. En effet, l'auteur réussit à mêler avec brio plusieurs intrigues et à renouveler le thème des affaires en souffrance qui reviennent à l'ordre du jour.
Son personnage principal,  Gus Ramone, n'est pas qu'un flic. c'est aussi un mari qui  tente de  préserver son couple  et un père qui  essaie  de protéger son fils  aîné  du racisme  qui sévit à bas bruit dans un quartier qui prône officiellement la diversité ethnique...
J'ai parfois haussé les  sourcils devant certaines paroles machistes( mais  bon, ne nous voilons pas la face) et franchement rigolé devant certaines maladresses  de traduction  concernant l'argot lié aux pratiques  sexuelles. "Ce soir pas de tagada",  ou "Et si je te tirais sur le jonc ? " ne sont plus franchement  d'actualité... Mais bon, ce ne sont que  des péchés véniels et je poursuivrai volontiers ma  lecture de cet auteur déniché à la médiathèque.

 

Les  jardins de la mort, George Pelecanos,  points seuil.

 

07/07/2009

La troisième Miss Symons

Pauvre Henrietta! Elle n'est que La troisième Miss Symons et peine à trouver sa place dans cette famille victorienne de sept enfants , évidemment pas tous désirés.
Ne parvenant ni à nouer d'amitiés ni d'amours durables , Etta va donner libre cours à son mauvais caractère et, ayant épuisé les différentes solutions que lui offraient la société de l'époque  (tentative de reprise d'études, mère de substitution pour une de ses soeurs puis pour les enfants de celle-ci,- enfants hélas morts en bas âge-, dame patronnesse fort maladroite), elle va donner libre cours à son mauvais caractère et devenir une de ces vieilles filles typiquement british qui arpentent le monde pour mieux se fuir.
On sent que l'auteure s'est régalée à peindre avec une ironie mordante ses personnages, soulignant ainsi le repli stratégique de la mère de famille nombreuse dans la maladie une fois ses filles "casées", ou faisant prononcer avec étonnement ces paroles par une compagne de classe d'Henrietta alors que cette dernière vient de révéler son caractère déplorable: "Qu'arrive-t-il à ma jeune amie ? Serait-elle atteinte d'hydrophobie? Je vais être gentille avec elle et tâcher de l'en guérir avec du chocolat.".Flora M. mayor fouille à loisir l'âme d'Henrietta qui, trop brusque et maladroite, n'arrive pas à montrer ni sa générosité ni son trop plein d'amour inemployé.
Comment Henrietta est-elle passée de cette appréciation d'un de ses professeurs : "Etta est une fille intéressante, elle a des 616pMZ+rRBL._SL500_AA240_.jpgdispositions. Je me demande ce qu'elle deviendra ."à ,quelques années plus tard à l'occasion d'une rencontre entre les deux femmes : "Quelle gourde cette Miss Symons; elle me donne envie de la secouer." ? Un beau gâchis social donc mais une petite merveille de concision et d'humour acidulé qui enchantera tous les amateurs de littérature britannique.

Ps: on ne peut s'empêcher malgré tout d'éprouver de la sympathie pour cette femme qui "à près de quarante ans n'allait pas se laisser amadouer comme une gamine " et qui, si elle terrorise les serveurs et les femmes de chambre"sous des dehors dominateurs [...] était faible , indécise et soumise"...

La troisième Miss Symons, Flora M. mayor, Editions Joëlle Losfeld, 128 pages qui sont déjà sur l'étagère des indispensables!

 

L'avis de Lou

06/07/2009

Chanson sans paroles

Liz, mariée, deux enfants, a su préserver , par-dessus les années son amitié avec Sarabeth,  bine partie  pour  rester célibataire.
Quand Lauren la fille de Liz tente de se suicider  toute cette belle harmonie va lentement mais sûrement se fissurer, cet acte renvoyant trop Sarabeth a son passé douloureux.
"Et qu'était une amie alors? ", c'est à  cette question que tentent de répondre  chacune de leur côté ces deux personnages féminins qu'Ann Packer peint avec beaucoup  d'empathie. On pourrait également y ajouter cette question sous-jacente: "Et qu'était une mère alors ? ", Sarabeth ayant  eu une mère qui n'a  pu ou su assumer ce rôle tandis que Liz se torture à l'idée de ne pas être une mère suffisamment bonne.41n0ysRHXfL._SL500_AA240_.jpg
En parallèlle,  un très joli portrait d'adolescente qui  s'autodéprécie et n'arrive pas à nouer des liens d'amitié et/ou d'amour.
Que l'on s'identifie à l'une ou l'autre de ces femmes, on trouvera un texte jamais mièvre , parfois acide mais avec une lucidité sans pareille ainsi Liz:"Elle  refit la  queue pour acheter son paquet de  café, alors que la vendeuse  essayait, tant bien que mal, de se faire  à l'idée qu'elle était payée pour travailler. Elle devait avoir  dix-huit ou dix-neuf ans et était si lente que ce  ne pouvait qu'être voulu.  Liz  comprit  qu'elle  n'aurait pas été aussi énervée si elle  n'avait craint que Lauren ne finisse comme elle."
Un très bon moment de lecture.

 

Merci à  Cuné qui  l'a  trouvé mélo et triste mais précieux. Perso, je l'ai trouvé d'une tristesse tout à fait supportable( mais il est de notoriété publique maintenant que j'ai un coeur de  pierre !:))

01/07/2009

La terre des mensonges

Quand  sa mère  tombe malade, Tor  réussit tant bien que mal à  sauvegarder un semblant de  routine  à la ferme  familiale,  rudoyant son père trop effacé et chouchoutant ses truies.Mais quand il faut hospitaliser la  vieille femme,  tout s'accélère  et, à quelques  jours de Noël,  il faut prévenir  le reste de la famille avec qui  il n'a  maintenu que  d'épisodiques contacts:  son frère Margido, qui dirige une entreprise de pompes funèbres, et le cadet, Erlend, décorateur de  vitrines  à Copenhague. trois personnalités très dissemblables , ne communiquant guère et qui vont devoir affronter un secret familial.
Rien que du classique donc, mais l'action se déroulant en Norvège avait tout pour me séduire-bien plus que le chiffre devente faramineux s'étalant sur le bandeau rouge-.51feG+0cfiL._SL500_AA240_.jpg
L'atmosphère de la ferme est particulièrement bien rendue, cette économie quotidienne qui fait qu'on prend le  pâté par petits éclats pour le mettre sur une tartine, qu'un personnage se dit qu'"Il pourrait bien s'offrir  un bain un jour. Même si cela prenait beaucoup  d'eau chaude.  Et avec le prix de l'électricité." Toute une vie de privations et tandis que le "beau "linge  dort tranquillement dans les  armoires, on utilise des  torchons hors d'âge...Anne B. Ragde peint également avec subtilié  les liens qui  unissent l'éleveur et ses animaux et nous décrit avec autant de  détails qui sonnent juste les métiers des autres personnages.
Même si  j'avais d'emblée deviné une partie du secret, les personnages sont bien campés et leurs liens décrits avec subtilité.
D'où vient alors cette légère gêne, comme un caillou dans ma chaussure ,qui ne m'a  pas quittée ? De la traduction qui se  moque parfois de l'orthographe- la voiture est ainsi munie  d'un haillon-, oublie( ou rajoute ) une préposition au passage voire rend complètement calamiteux certains passages...500  000 exemplaireS  vendus certes mais en VO . A tenter néanmoins (pour se rafraîchir, :))

30/06/2009

Lila et les neuf plantes du désir

Comment une célibattante d'une trentaine d'années, crapahutant dans le crapoteux milieu de la pub  new-yorkaise  va-telle se retrouver à écrabouiller avec férocité des scorpions et autres bestioles  du même acabit dans la forêt mexicaine? Tout ça pour dénicher neuf plantes magiques qui permettent  d'assouvir les aspirations profondes de  chaque être humain : amour, immortalité, richesse,  fertilité, liberté,  plaisir, magie , pouvoir et aventure (et à l'occasion ,aussi, tomber dans les bras de beaux jeunes gens moins farouches que les cerfs mexicains )?51HqcA--OuL._SL500_AA240_.jpg
Oui,  Lila et les neuf  plantes du désir est un délicieux roman de divertissement,  frais et coloré ,aux allures de conte parfois un peu naïf, mais ne boudons pas notre plaisir, car comment résister à un livre qui nous dépayse,  nous entraîne dans un torrent d'aventures et dresse ainsi l'éloge du meilleur ami des femmes: " Le  Theobroma cacao, qui , en grec, signifie "la nourriture des dieux" est une plante qui ne vous abandonnera jamais."?
Un excellent moment de détente pour les amoureux  des plantes, mais pas  seulement ! D'ailleurs Julia Roberts  ne s'y est pas trompée:  elle vient  d'acheter les droits de ce roman !

Lila et les neuf plantes du désir, Margot Berwin, Editions Michel  Lafon,  305 pages pour se décrasser les  neurones, le sourire aux lèvres!

Clarabel et Lily ont aussi beaucoup aimé  !

Chez Estelle des  photos en prime !

 

25/06/2009

Pieds nus

Selon la  tante Liv , il ya  trois sortes de femmes : les soeurs aînées,  les cadettes et celles  qui n'ont pas  de soeur. Un exemplaire  de chaque va cohabiter et panser ses plaies, physiques ou morales  dans un délicieux petit cottage de Nantucket que  Liv a eu la bonne idée de léguer à ses  nièces, on peut trouver pire comme endroit !51Q5t4jBThL._SL500_AA240_.jpg
Trois femmes descendent  donc d'un avion et chacune d'elles  va attirer l'attention de  Josh,  aspirant écrivain  qui va bien vite entrer dans leur vie comme baby-sitter des deux jeunes fils de  Vick, la soeur aînée  et saura bientôt se rendre indispensable  aux yeux de chacune.
Qu'elle ait des problèmes de santé(Vick lutte contre un cancer), de boulot (Brenda, la cadette,  vient  de saboter  ce qui s'annonçait comme étant une brillante carrière de  prof de fac),  ou de couple,(Mélanie, l'amie de Vick  a  découvert simultanément qu'elle était enfin enceinte et que son mari la  trompait), chacune de ses femmes va devoir , le temps d'un été se  frotter aux  autres et faire le point sur sa situation.

Pieds nus est le roman idéal pour  l'été : confortable, il nous plonge immédiatement dans une atmosphère estivale des plus agréables, il comporte son lot  de péripéties, une analyse  psychologique fouillée  sans être lourdingue ni caricaturale,  on s'identifie sans problème à au moins une des héroïnes...
Bref tous les ingrédients  pour passer un excellent moment  et nous faire  patienter jusqu'aux vacances sont réunis !

Pieds nus, Elin, Hilderbrand, Editions Jean-Claude  Lattès, 432 pages ensoleillées.

24/06/2009

Moi et Finn

Dans ce roman, il est régulièrement question de loutres ,qui pointent le bout du museau au moment où on s'y attend le moins...
Dans ce roman  il est surtout question d'un jeune garçon qui n'arrive pas extérioriser la peine qui le submerge et qui va partir sur une île, loin de sa famille...41cz2umAJKL._SL500_AA240_.jpg
Moi et Finn est un superbe texte rempli d'émotions contenues, un voyage initiatique qui va permettre au héros de reconquérir son identité au fil des rencontres,  cocasses ou plus graves qui jalonneront son parcours.Cela pourrait être  sinistre ou  convenu, c'est rempli d'humour (en particulier grâce  aux  notes de  bas de page du narrateur) et de  tendresse. Tout cet humour  dédramatise une situation que l'on  devine par petites touches et qui ne sera explicitée clairement que dans la dernière partie du livre, quand le jeune  garçon pourra l'affronter et la mettre en mots.
D'emblée, Danny nous prend la main et nous ne la lâchons pas.Un héros qui  fait ses  premiers pas  dans la littérature mais qui se place déjà aux côtés de ceux qui  resteront dans nos mémoires. Un livre  comme un galet, épuré et lisse, qui  se niche instantanément au creux de  nos mains et de nos  coeurs.

Moi et Finn, Tom Kelly,  Ediitions Alice jeunesse, traduit de l'anglais par Fenn Troller et Emmanuèle Sandron. 362 pages qui  touchent en plein coeur.

Prix de littérature jeunesse en Irlande.

A partir de 10 ans.

23/06/2009

Le cerveau de Kennedy

"Mais sortie des champs des  champs de fouille et des musées, j'en sais infiniment moins qu'Henrik sur le  monde qui m'entoure. Je suis profondément ignare, et je le découvre à cinquante ans passés."
Pas de Wallander au sein de ce roman du romancier suédois Henning Mankell, mais une mère obstinée et pugnace, Louise Cantor , qui va utiliser sa méthode d'archéologue confirmée pour élucider la mort de son fils, Henrik.
Suicide dit la police mais Louise  ne peut se résoudre à l'admettre et va, au prix de multiples périples entre Barcelone, la Suède, la  Grèce et le Mozambique tenter d'éclairer les mutiples zones d'ombre d'un fils que finalement , elle ne connaissait pas si bien que cela et essayer de rassembler  les  différents morceaux de cette  vie disloquée qu'est devenue la  sienne...
Si l'enquête menée  par Louise paraît un peu manquer de densité, le lecteur est neanmoins tenu en haleine à la fois par les  péripéties et par l'intensité de cette recherche de vérité.9782020865647.gif
On ressent aussi profondément l'amour de l'auteur pour les Africains et la  colère qui l'anime en évoquant des thèmes déjà abordés par  John Le  Carré dans La  constance  du jardinier.  Pourtant il n'idéalise pas ce continent gangrené par la corruption au plus haut niveau et , comme le souligne un personnage:  "Pendant toutes les  années du colonialisme,  nous avons appris à  ne faire que  ce  qu'on nous demandait.  Maintenant , nous apprenons lentement à penser par nous-mêmes. mais il  y a tant de choses que nous ne nous décidons pas à faire."
Un très beau portrait de femme et un livre efficace qu'on lit d'une traite.  Quant au cerveau de Kennedy, il fonctionne ici comme un symbole dont je vous laisse le soin de découvrir la signification...

Le cerveau de Kennedy, Henning Mankell, éditions du Seuil, Janvier 2009, 390 pages qu'on ne lâche pas.

 

22/06/2009

Les mots des autres

Les personnages de Clare Morrall sont souvent un brin décalés par rapport à la  réalité  (voir ici et ici). C'est aussi le cas de Jessica  dans Les mots des autres. Jessica qui mettra longtemps  avant de  mettre des mots sur son attitude par rapport aux autres .Jessica que la musique,  sa rigueur,  son aspect mathématique va d'une certaine manière sauver mais aussi perdre car c'est principalement à cause  d'elle que la jeune femme épousera Andrew  et  ira ainsi droit à la catastrophe que chacun pressentait...41l00lYC4BL._SL500_AA240_.jpg
Alternant passé et présent, Clare Morrall nous peint ici le portrait tout en finesse d'une femme qui  ressent un besoin vital  d'espace physique et émotionnel  mais parvient néanmoins , tant bien que mal, à s'insérer  dans la société: "Il y a  des années , le doute n'aurait pas été possible, je tenais toujours ma  parole,  quelles  que fussent les difficultés,  car il ne me venait même  pas  à l'idée de faire autrement. mais j'ai peu à peu compris  que le monde  ne fonctionne pas  comme je l'avais cru. les  gens font les choses  à moitié,  dérivent,  refusent  d'entrer dans le moule des  autres. cela m'intéresse.  Je me  suis efforcée  de  cultiver l'art d'être imprévisible."
Qu'elle  soit en butte aux agissements d'un mari  dépressif et harceleur ou  à l'attitude bizarre de son fils, Jessica s'est longtemps efforcée d'absorber leurs émotions , "je pouvais les leur  restituer, raffinée et agrandies, cirées et astiquées. S'ils étaient heureux, je l'étais aussi." mais  vingt-cinq  ans après son divorce quand Andrew réapparaît dans  sa  vie, Jessica  n'entend plus agir ainsi..."Faire semblant: cela  permet de  contourner les  obstacles  sans les  toucher et donne le  recul  nécessaire pour voir que  les gens ont d'autres facettes, pas  seulement l'attitude abrasive et provocatrice qu'on a du mal à supporter.  Il faut voir les  gens sous un nouveau jour, remarquer où tombe la lumière,  découvrir  quels angles ont été usés,  et adoucis par le temps. Sinon,  on se laisse  à  ce point obnubiler par les aspects négatifs qu'on ne voit plus rien d'autre."
Clare Morrall ne juge jamais ses personnages mais éprouve au contraire beaucoup d'empathie pour eux, son style  lumineux et si personnel éclaire  d'une manière originale  leur  évolution (j'ai beaucoup aimé par exemple le point de vue de  la famille de  Jessica  sur l'enfance  de celle-ci, point de vue dont  elle ne prendra  connaissance  que bien plus tard), évolution qui suivra une courbe inverse à celle de la maison de  famille, véritable personnage à elle toute seule.
Si vous aimez les  vieilles  demeures anglaises pleine de charme, l'excentricité si typiquement british,  l'humour teinté de  désenchantement, ce livre est pour vous !

Les mots des autres, Clare Morrall,  traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier,  Fayard, 405 pages envoûtantes.

L'avis de Clarabel.