03/11/2009
Jours tranquilles
"Zaytshik disait que dans son salon, on ne pleurait jamais au sujet de ce qui faisait souffrir."
Quand le patron du salon de coiffure de ce quartier de Tel-Aviv meurt, la manucure Leyele voit son univers bouleversé pour la troisième fois. Lui reviennent alors en mémoire tous les souvenirs liés aux habitués du salon de coiffure, tous rescapés de la Shoah. Il lui faudra aussi affronter son propre passé et ce ne sera pas sans souffrances.
Comment tous ses rescapés font-ils pour continuer à vivre? A chacun sa stratégie , mais chacun reste fragile et parfois le simple fait de balayer des cheveux coupés peut provoquer une émotion intense. Seul point commun entre eux: personne ne parle directement du passé, il faut passer par un tiers, fût-il un chien.
Une grande émotions se dégage de la première partie de ce roman, toute en délicatesse. Hélas le personnage de Leyele vieillit mal et devient par trop caricatural dans son attitude abusive de mère juive et geignarde et c'est dommage. A découvrir cependant .
Jours tranquilles, Lizzie Doron.Editions Heloïse d'Ormesson.199 pages.avril 2009
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de Clarabel.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : lizzie doron, israël, après la shoah
27/10/2009
Les soldats de l'aube
Pourquoi l'ex-policier "Zet" van Herdeen sabote-t-il avec autant de persévérance sa vie ? Est-ce lié , comme chacun le croit à la mort de son coéquipier et mentor? Ou cela est-il plus complexe? Pour lui désormais toute relation ne peut s'envisager que dans un rapport de forces...
La recherche, en temps limité, d'un testament va pourtant le remettre en selle et prouver que l'ancien policier n'a rien perdu de ses talents car, très rapidement, il va se rendre compte que le défunt assassiné et torturé à la lampe à souder cachait soigneusement un très lourd passé...
Deuxième roman de Deon Meyer traduit en français, Les soldats de l'aube nous montre la société sud-africaine avant et après la fin de l'apartheid. Une société où les femmes jouent un rôle important, femmes fortes qui savent tout à la fois se montrer tendres mais aussi dégommer à coups de bêche ou d'armes à feu tous ceux qui voudraient attenter à leur vie...Des femmes comme on les aime, quoi !
L'intrigue est tendue par le délai à respecter pour la validité du testament (une semaine) et entrecoupée par des retours en arrière rédigés à la première personne qui éclairent peu à peu le comportement auto-destructeur de "Zet". Efficace et prenant. De quoi passer un excellent moment.
Deon Meyer les Soldats de l'aube, points seuil. (Je poursuis avec ce roman ma découverte de cet
auteur commencée ici.)
Emprunté à la médiathèque.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : deon meyer, afrique du sud
25/10/2009
L'affaire de Road Hill House
Ah que je me réjouissais de la sortie en poche de L'affaire Road Hill House, une affaire qui avait bouleversé toute l'Angleterre victorienne et qui avait aussi, je cite la quatrième de couv'"déclench[é]une hystérie médiatique sans précédent."
C'est avec délice que j'avais commencé cette lecture, cornant allègrement des pages, notant au passage le caractère jusque là inviolable du Home sweet home grand-breton, apprenant aussi-et vous connaissez mon amour des mots- que "Le mot "détecter" vient du latin detegere (découvrir le toit d'une maison) et [que]l'archétype du détective est le boîteux Asmodée, "prince des démons", qui enlevait le toit des maisons pour épier les vies qu'elles abritaient."Tout le pays s'était enflammé pour cette affaire y compris le grand Charles Dickens lui-même et chacun y allait de son hypothèse pour trouver l'assassin du petit Saville , trois ans, dernier né d'une famille bourgeoise de la tranquille campagne anglaise.
La famille toute entière et la domesticité étaient soupçonnées car très vite la vie intime de ces gens apparemment si respectables se révéla nettement moins lisse qu'il y paraissait . Et la presse de se déchaîner.Avec le recul évidemment, on fronce aussi les sourcils quand on voit que la pudibonderie amène la police à faire disparaître ce qui allait s'avérer être une preuve irréfutable de culpabilité. Tout cet aspect est vraiment passionnant.
Kate Summerscale a visiblement mené une enquête des plus approfondies, n'écartant aucun aspect de cette affaire sans précédent qui donna naissance au roman policier anglais mais, à trop vouloir épuiser son sujet ,l'auteur épuise aussi son lecteur qui n'en peut mais de tant de digressions et de précisions qui m'ont fait baîller à partir de la page 314 (sur 523) et définitivement abandonné la lecture de ce reportage historique. Non sans avoir auparavant feuilleté les dernières pages pour trouver le coupable !:)
Kate Summerscale, L'affaire de Road Hill House, 10/18
Les avis , positifs, d'Amanda , Annie et Antigone.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : kate summerscale, schtroumpf grognon le retour
19/10/2009
Madame la présidente
La présidente des Etats-unis, en visite officielle en Norvège vient de se faire enlever. Evidemment, la planète toute entière est en émoi et les conséquences politiques et économiques ne pourront être que gravissimes...
Partant de ce postulat, Anne Holt qui a été ministre de la justice, procureur, avocate, et journaliste nous embarque avec délectation dans un monde qu'elle connaît bien, celui des intrigues , des trahisons et des secrets, tempérant l'aspect politique qui aurait pu être rébarbatif par un traitement plein d'humanité de ses personnages.
L'intrigue est parfaitement menée, bien structurée pour nous tenir en haleine, Anne Holt manie l'ellipse avec brio et l'on espère une seule chose, retrouver dans un prochain opus toute la petite famille de l'enquêteur Yngvar Stubo et de son épouse et coéquipière, Inger Johanne.
De la même auteure, j'avais déjà lu et bien aimé (pas de billets) La déesse aveugle* et bienheureux ceux qui ont soif...*
Merci qui? Merci Cuné, bien sûr !
Madame la présidente, Anne Holt, Plon.
Les deux premières enquêtes de Vik et Stubo sont : Une erreur judiciaire *et Cela n'arrive jamais *chroniquées aussi chez Cuné !:)
* sortis en poche.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : anne holt, polar norvégien, c'est tout bon
13/10/2009
Le livre des choses perdues
"-Donc tu as quitté une guerre pour en retrouver une autre, commenta-t-elle."
En Grande-Bretagne, durant la seconde guerre mondiale, David vient de perdre sa mère. Ne pouvant accepter la nouvelle femme de son père et son demi-frère, il se réfugie dans le lecture dans une drôle de chambre où les livres lui parlent et où parfois il aperçoit rôder un bonhomme bizarre, vaguement effrayant...
Un soir, entendant des appels de sa mère, il se rend dans le jardin et découvre un passage vers un monde parallèle , peuplé de créatures cauchemardesques qu'il devra affronter avant de pouvoir trouver Le livre des choses perdues, unique clé pour regagner le monde réel.
Roman initiatique, ,Le livre des choses perdues revisite -avec irrévérence parfois (voir le portrait-charge de Blanche-Neige !) - l'univers des contes et légendes. Le héros, aidé d'auxiliaires qui ne veulent parfois le sauver que pour mieux le duper, va devoir affronter des créatures répugnantes et d'une férocité extrême (certaines descriptions sont d'une cruauté rare), résoudre des énigmes(ses souvenirs de lecture lui seront llors bien utiles!) et surtout se rendre compte que la limite entre le Bien et le Mal est parfois floue. Il devra accepter aussi la perte et le renoncement , quittant ainsi le monde de l'enfance.
Tout cela apparaît à première vue bien classique mais d'emblée, John Connolly excelle à créer une ambiance très particulière , où la menace rôde, où la végétation elle même apparaît menaçante, très cinématographique en fait. Quant au récit, il est impossible de le lâcher car même si on a l'impression d'avancer en terrain connu, l'auteur se joue de nous, multipliant les référencs pour mieux les détourner. Quant aux personnages, à l'image de ces créatures hybrides qui hantent le récit, ils ne sont pas monolithiques et savent à la fois nous émouvoir et nous faire sourire. Car de l'humour il y en a aussi, histoire de relâcher un peu la tension ! Bref, j'ai été captivée par ce récit que je n'ai pas pu lâcher alors que je ne suis jamais venue à bout du deuxième tome d'Harry Potter...
Le livre des choses perdues,John Connolly, traduit de l 'anglais (Irlande) par Pierre Brévignon, Editions de l'Archipel (éditions que je remercie au passage pour cette découverte).346 pages envoûtantes.
Deux couvertures pour ce roman qui sort le 14 octobre, une pour l'édition adulte, une autre pour l'édition jeunesse.
Dans le billet de Fashion (qui l'avait lu en V.O), j'apprends que dans l'édition anglaise il y a une annexe très intéressante qui n'existe pas en Vf dans l'édition jeunesse du moins...
L'avis de Karine, la vile tentatrice initiale ! qui vous conduira aussi sur le site du livre (en VO)
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : john connolly, quête initiatique, roman d'apprentissage, conte fantastique
09/10/2009
Fleur de glace, sorti en poche
Billet ici !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : kitty sewell, pour passer un bon moment
03/10/2009
La bonne nouvelle? C'est maintenant, en poche !
Billet ici !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : coup de coeur, vite vite vite, vous n'avez plus d'excuses!
30/09/2009
Le pigeon voyageur
"Les femmes adorent les lettres, et qu'espérer de mieux que de recevoir une lettre par pigeon !"
Les pigeons voyageurs ne rentrent au pigeonnier que s'ils s'y sentent bien. Cette nécessité Yair Mendelsson la ressent aussi, lui que la maison de sa riche femme rejette et rudoie. Il lui faudra donc trouver sa propre demeure, aidée en cela par Tirza son amie d'enfance et un peu plus...Parallèllement nous remontons le temps cinquante ans en avant, en 1948, durant la guerre d'indépendance d'Israël et découvrons une histoire d'amour entre deux colombophiles: un jeune garçon, que son aspect poupin fait surnommer le Bébé et une toute jeune fille. Comment ces deux histoires vont se rejoindre par-delà les années, c'est tout le secret du roman de Meir Shalev, un roman plein de candeur et d'innocence, un roman lumineux et serein malgré les temps troublés qu'il décrit.
Cotoyant parfois le conte avec son personnage d'entrepreneur qui surgit pour aplanir toutes les difficultés Le pigeon voyageur est un texte subtil et chaleureux, et comment résister à une telle description? : "Une maison où tu te sentiras comme dans un cocon, une maison qui apaise et désaltère. Une maison qui te construira comme tu la construiras, qui te guérira comme tu la guériras, avec qui tu t'entendras pour changer le toit et le sol, installer des cloisons, ouvrir des fenêtres et des portes, pleins de reconnaissance l'un pour l'autre."
Un grand merci à Clarabel pour le prêt !
Le pigeon voyageur, Meir Shalev, Editions des deux terres, 549 pages lumineuses.
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : meir shalev, amour, trouver sa demeure
09/09/2009
meurtres entre soeurs
"Elle ne sait pas qu'il s'agit d'une prophétie."
Une famille recomposée des années 50: Mo et Pa, Olivia et Emily, deux demi -soeurs qui après quelques ajustements parviennent à bien s'entendre . Tout ce bel équilibre va être remis en question à la naissance de Rosie, petite princesse, chouchou de Ma et Po. Sans se concerter, les fillettes vont tenter d'assassiner celle qui empoisonne l'existence de toute la famille. Est-ce pour cela que , même adulte, Rosie n'aura de cesse de ruiner leur existence ?
Manipulations à gogo, vengeances, machinations tortueuses sont au rendez-vous dans ce qui commence comme un comédie , scandée par les répliques pince-sans rire de Pa :
"-Je me fais beaucoup de soucis pour les filles, confie Mo à Pa dans la soirée
-Peut être que tu aurais dû épouser un médecin." ou les leitmotives:
"Elles sont à un âge délicat
Tous les âges sont délicats, soupire Pa."
et va peu à peu prendre une tonalité plus sombre mais non dénué d' un humour , acide et réjouissant. On ne s'ennuie pas une minute et on ne lâche pas ce roman aux allures d'arsenic et vieilles dentelles contemporain.
Une réussite !
Meurtres entre soeurs (Sisters under the skin) , Willa Marsh (alias Marcia Willett), traduit de l'anglais parDaniel Wargny, editions Autrement, 206 pages réjouissantes.
Merci à Clarabel pour le prêt.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : willa marsh, marcia willett, humour noir
08/09/2009
Le monde de Lenny
Lenny est un élève brillant mais qui pose problème à tous les membres de l'équipe éducative car il ne "rentre pas dans le moule". Impossible de le faire passer de niveau car "le retard de son développement affectif rendrait tout changement catstrophique."
Elevé par une mère qui porte des gants en continu (elle est main-modèle pour la publicité), Lenny pose sur le monde un regard aigu et décalé sur le monde qui l'entoure. Les entretiens avec Muriel (une psy? ) et sa relation avec Van-son premier ami !-vont lui permettre de mieux trouver sa place et de laisser libre cours à ses émotions.
Ecrit par l'américaine Kate Banks -à qui l'on doit de nombreux albums destinés aux jeunes enfants-, Le monde de Lenny est un roman attachant même s'il possède les défauts de ses qualités. En effet, la répétition quasi systématique des prénoms des personnages dans les dialogues donnent à ceux-ci un côté trop rigide et trop enfantin pour un roman destiné aux ados à partir de 12 ans. L'attitude de Muriel * qui est là pour aider l'enfant et dont le statut ne sera pas précisé est peut être aussi un chouïa idéalisée mais bon...Kate Banks se glisse néanmoins avec habileté dans l'esprit de Lenny ,un petit garçon de neuf ans diablement sympathique.
Le monde de Lenny, Kate Banks, Editions thierry Magnier, traduit de l'américain par Valérie Dayre.
* le roman est dédié à "Muriel", alors si cette demoiselle est telle que dans le roman, je ne peux que lui tirer mon chapeau !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : kate banks, enfant intellectuellement précoce, amitié