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02/11/2009

Kadogos

"Ces gens n'utilisaient pas la violence.
Ils étaient la violence."

Profession de Marnie ?Envoyer ceux qu'elles appellent des bienheureux, à savoir des gens en fin de vie, ad patres. Cette euthanasie d'un genre particulier n'est cependant pas toujours dénuée d'intérêts de la part des commanditaires... Marnie étant une pro, tout se déroule à merveille .Jusqu'au jour où le corps d'un euthanasié disparaît, tandis que la cliente de Marnie est retrouvée sauvagement assassinée et éviscérée...
Entre alors en scène le capitaine de Police  Eustache qui a fort à faire entre son boulot et le gamin , ex-"enfant du placard" ,à qui il tient lieu de famille d'accueil à lui tout seul.51RwxQ5i4XL._SL500_AA240_.jpg
Les crimes se multiplient, de plus en plus atroces, tandis qu'une bande de gamins, rescapés des guerres africaines, tente de survivre sur le territoire français.
Trois trajectoires donc, qui évidemment vont se rencontrer, des enfances fracassées de différentes manières et une même volonté de s'en sortir, quel que soit le prix à payer. Trois lectures possibles également , comme le précise l'auteur au début du roman (je me suis contentée de la plus "clasique" mais si vous voulez le mode d'emploi des 2 autres c'est ici).
C'est donc une mécanique de précision que nous offre ce superbe roman, empli d'humanité, au style efficace et percutant. A la fin, on se sent juste orphelin et on attend avec impatience de savoir ce que deviendront Eustache et son fils adoptif, Tony.

Kadogos, Christian Roux, Rivages noirs poche.317 pages .

 

NB: Eustache et Tony apparaissaient déjà dans un roman qui est donné comme indisponible : Placards et dont on peut juste espérer qu'il sortira en poche .Renseignements pris auprès de l'auteur,que je remercie au passage, cela ne semble pas être envisagé par l'éditeur...:(

26/10/2009

La vie commence

"Que le silence que nous avons partagé contenait, en fait, plein de choses."

Voici un livre étrange, où le temps semble se  dérouler paresseusement en trois saisons (seul manque l'été) mais où on ne s'ennuie pas une minute car on est pris par cette atmosphère bucolique, par les travaux des champs, les soins aux bêtes (des ovins) et l'attention prêtée en général aux animaux et en particulier aux oiseaux.41ZnHDK-cAL._SL500_AA240_.jpg

Au sein de ce paysage une maison, une ferme perdue dans la campagne suédoise où vivent des personnages dont l'identité va se préciser au fur et à mesure:  Brigitte,une ex-cantatrice,  Gustavo ,un italien qui fait mijoter- des jours durant parfois- des soupes et Victor, le narrateur, Victor qui vient d'avoir le bac et qui sent qu'il lui faudrait quitter cette atmosphère chaleureuse pour devenir lui même. arrive alors la fille à l'identité fluctuante, (Alice, Louise, Caroline)et dont elle sent qu'elle traîne un lourd passif. Comment tous ces personnages vont-ils réagir les uns par rapport aux autres? Comment leurs destins vont-ils interférer ? quelle sera la place de la philosophie dans la vie de Victor? Mais qui est lui aussi ce Victor?  à toutes ces questions seront fournies des réponses parfois surprenantes mais toujours pleines d'optimisme car La vie commence.
Un livre enchanteur,au style très épuré.

La vie commence, Stefan Casta, traduit du suédois par Agneta Segol. Editions Thierry Magnier.2009

Les viles tentatrices? Clarabel et Pagesàpages !

10/10/2009

Les vies privées de Pippa Lee

"Tu n'es pas facile à coincer , Pippa."

Pippa Lee, cinquante ans, et son mari Herb, trente de plus ,viennent de s'installer, à la surprise de leurs amis, dans un lotissement chic pour retraités. Se sentant d'abord libérée, Pippa, "considérée par ceux qui la connaissaient comme une des dames les plus charmantes, les plus gentilles, les plus adorables, les plus simples et les plus rassurantes qu'il aient jamais vues", va peu à peu laisser remonter à la surface bien des émotions enfouies, liées à un passé tumultueux.31D51SbMinL._SL500_AA240_.jpg
Ainsi se construit, étapes par étapes, l'images à facettes d'une Pippa beaucoup moins lisse qu'il y paraissait de prime abord.  C'est aussi l'histoire d'une lignée de femmes à l'histoire perturbée et d'une mère, Pippa, qui ne veut pas léguer à sa propre fille, un héritage empoisonné.
Fille, amante, épouse, Pippa se définit par rapport aux autres mais a-t-elle jamais existé pour elle-même, dans sa quête de sécurité affective ?
Un roman plein de rebondissements, de remarques vachardes qui nous promène aussi dans le monde de l'édition et des écrivains. Une jolie réussite à laquelle manque juste un peu moins de retenue, une étincelle de folie plus assumée. Une lecture très agréable.

A noter que ce livre de Rebecca Miller a été adapté au cinéma par elle-même (sortie en France en novembre).

Les vies privées de Pippa Lee, rebecca Miller, seuil, 291 pages qui se tournent toutes seules!:)

07/10/2009

Ce que je sais de Vera Candida

"Ne  te prends pas pour un tremblement de terre."

Est-il  besoin encore de résumer l'histoire  de ces trois générations de femmes, chacune d'elles enfantant sans pouvoir révéler le  nom du père ? Si ces personnages sont hauts en couleurs,  le lieu dans lequel se déroule l'action est tout autant remarquable: une île, Vatapuna, où se dresse un rêve inachevé de marbre,  au sommet d'un immense escalier,  comme une  pyramide maya  menant à un autel sacrificiel...51tR27Kpz-L._SL500_AA240_.jpg
Seule  Vera Candida brisera la fatalité et osera rejoindre le continent,quelque part en Amérique du Sud, devinons-nous. Là, elle rencontrera une sorte de chevalier blanc qui tentera  d'apprivoiser celle qui se donne  des allures d'amazone.On craint le pire en commençant ce  roman:  l'exotisme de pacotille, les grosses  coutures du conte annoncé,  mais  Véronique Ovaldé s'empare  avec jubilation de son décor  tropical et de sa faune pour mieux explorer "les  territoires du secret et de la dissimulation dont elle  [connaît] bien les contours et les lois.", à l'instar de son héroïne.Ses personnages ne sont jamais caricaturaux et on s'immerge avec bonheur dans ce récit qui  brasse à la fois le réalisme (la condition faite aux femmes) et le  fantastique qui se vit  ici d'une manière tout à fait anodine. On s'attache à ces heroïnes tour à tour victimes et rebelles  et on ne peut plus les lâcher. un enchantement au sens fort du terme.

Livre lu dans le cadre du Goncourt des lycéens.

L'avis de  Cuné, en état de  grâce.

Celui d'Amanda

et de Marie

et de Fashion,

05/10/2009

Les autres c'est rien que des sales types

Le Sale Type est protéiforme: Con, Touriste, Imbécile  Heureux, Provincial, Jeune, Pauvre, Végétarien... Il rôde autour de  nous, nous le  côtoyons chaque jour et devons nous en accommoder quand  il se présente sous la  forme de Conjoint ou Commerçant.Bref, le  Sale Type c'est l'Autre. Et il n'échappe  pas à l'oeil acéré et à la plume alerte et élégante de Jacques Alain Bertrand qui le  croque avec une  jubilation de chat gourmand...Emaillant ses portraits de citations et de références culturelles  jamais pesantes l'auteur  nous entraîne avec bonheur dans un monde où sous une forme légère des vérités parfois acides nous sont livrées avec grâce.41K84-Sz65L._SL500_AA240_.jpg
En outre,un auteur qui  se fait un copain poisson ,  brait  de  concert avec un âne et caracole avec les chèvres ne peut évidemment que nous être sympathique , surtout quand il termine  son ouvrage par une pirouette qui lui évite de se poser en Homme Parfait ou presque...

Les autres, c 'est rien que  des sales  types, Jacques A.  Bertrand, Julliard, 134 pages à lire et relire  .

Du même  auteur, je  recommande  chaudement  Tristesse de la balance et autres signes.

L'avis de  Cathe

02/10/2009

Irène sur le plancher des vaches

"On découvrait l'arrière des maisons (...) c'était un terreau d'informations sur les gens."

De 1960 à 2005, tous les 5  ans, le narrateur nous propose une balade à Abbéfontaine, petit village du Jura dont la population agricole  décline au fil du temps.6ee4017b42a0b13e389c3210.L._SL500_AA240_.jpg
De l'épierrage fastidieux d'un champ par trois fillettes, dont l'Irène du titre, à la phrase finale:"Elle pouvait enfin se décharger de sa pierre et la jeta dans la vallée.", la boucle est bouclée. Entre temps, nous aurons eu droit à de savoureuses vignettes où l'auteur, tour à tour ethnologue tendre et plein d'humour,traque les dialogues à fleurets mouchetés entre une mère et sa fille, nous dévoile les secrets de l'utilisation du conditionnel et d'"une affection particulière pour les formes impersonnelles" car "personne ne  voudrait donner l'impression de s'occuper des affaires de ses voisins". Il nous montre  aussi les subtilités du choix d'une place lors du spectacle de Noël, tout en révélant par petites touches, les blessures et les fragilités de ses personnages. C'est tout un monde qui s'efface sous nos yeux, un monde où "le grand-père de Romain , le Vieux dictait de son lit la manière de penser de tous les membres de  sa généalogie", Vieux à qui "une opération chirurgicale somme toute bénigne pouvait [...] sauver la vie, mais il se refusait à laisser voir son bas-ventre. l'idée d'être complètement endormi, vraisemblablement nu et à la merci d'infirmières lubriques  lui était insupportable.Dans le Dictionnaire Parmentier, sa définition des parties intimes  allait du nombril aux genoux."
Toutes ces règles implicites qu'il vaut mieux connaître pour se fondre dans la masse, tous ces petits plaisirs cachés ("bavasser discrètement sur les autres invités"),  sont peu à peu balayés par le vent  de la modernité et les villages n'abritent plus que des lotissements tout confort mais sans charme. Un très joli moment.

Irène sur le plancher des vaches, Frédéric Michaud, Editions Delphine Montalant, 107 pages fluides.

Merci à Laure pour le prêt  !

28/09/2009

La patience de Mauricette

"Je recycle la souffrance."

Un cahier jaune où elle écrit pour sa thérapeute.Un panier vert dans lequel elle trimballe de drôles de trésors. La tentation serait grande de résumer Mauricette à ces deux objets. Mais quand elle disparaît de l'hôpital où on soigne sa santé mentale, son ami  Christophe Moreel va  prendre conscience de  la richesse de la personnalité de cette femme de soixante quinze ans, beaucoup moins ordinaire qu'il  n'y paraît à première vue...41o5MA+iisL._SL500_AA240_.jpg
Entrecroisant passé et présent, Lucien Suel brosse le portrait d'une personne, marquée par la  souffrance dès l'enfance  mais qui trouve refuge dans les mots et dans la poésie en particulier. Débusquant les alexandrins dans les phrases de la vie quotidienne, jouant avec les mots, les triturant, les faisant rouler dans sa  bouche, tout comme son "noyau de souffrance. Je le suce et le roule entre les  gencives depuis des  années.  Quelquefois je le prends  dans ma main et je la referme.  Il  est caché dans ma paume je regarde les  taches de vieillesse sur le  dos de ma main et je remets le  noyau dans ma bouche." ,Mauricette recèle bien des trésors et des originalités littéraires...Ses  mots partent  parfois en roue libre,  comme  ses pensées, mais l'humour n'en n'est jamais absent : "Le mou des  veaux, les mots de vous" et ce n'est certainement pas un hasard si Mauricette avait entrepris une anthologie regroupant les  phrases où  apparaît le mot "veau" comme un écho au livre de  Lucien Suel et Patrick Roy Têtes de porcs moues de  veaux (merci, Cath!). L'émotion est aussi au rendez-vous avec cette personnalité aux multiples  facettes, qui "se conduisait dans l'univers moderne comme une femme  des cavernes. Une femme d'avant l'invention des  horloges et des tranquillisants ."Je marche avec les yeux au plafond.""et qui s'estime elle même être son pire tribunal...Ce pourrait être lourd et étouffant,  c'est poignant, lumineux et plein de joyeuses surprises  car l'écriture de Mauricette est d'une richesse poétique inouïe  Un livre aux très nombreuses pages cornées, bien sûr. Un livre qui résonne longtemps  en nous et  qu'à peine fini on a envie de rouvrir pour mieux le savourer, plus lentement  cette fois. Un gros gros coup de coeur !

La patience de  Mauricette,  Lucien Suel, La table ronde, 233 pages lumineuses.

L'avis des viles tentatrices  Pagesàpages et Bellesahi

Le site de l'auteur.

Un coup de coeur  passion pour Ptitlapin !

L'avis de Dasola, qui  en dit un tout petit peu trop sur  le livre !:)

24/09/2009

Loving Frank

"Quelle perte cela aurait été de ne pas  l'avoir rencontré ou de ne pas  avoir connu son amour ! pensa Mamah."

Quand Mamah Borthwick Cheney quitte son mari  et ses enfants pour vivre son amour avec l'architecte Frank Lloyd Wright,  lui même marié et père de six enfants, c'est le scandale. La presse s'en donne à coeur joie et l'Amérique puritaine se repait de ces articles outranciers. La vérité est toute autre: les amants sont certes emportés par la  passion mais aussi taraudés par la culpabilité. Le tout se terminera  d'une manière tragique et brutale,  presque invraisemblable.9782283023952.gif
Rien n'a beaucoup changé entre  le début du XXème siècle et notre époque. la presse  est toujours à l'affût des histoires d'amour lucratives et semble toujours prête à tout pour  vendre  ses feuilles de choux. Mais c'est surtout le portrait , tout en nuances, que brosse ici Nancy Horan dans cette fiction historique de  Martha  (dite Mamah) Borthwick Cheney qui a retenu toute mon attention. Trilingue dès la maternelle, ayant fait de solides études,  ayant enseigné,  dirigé une bibliothèque, cette femme disposait d'un potentiel et d'une personnalité que son mariage semble avoir complètement mis sous cloche. Pourtant comme le lui dira sa soeur  "Tu avais tout. Un mari fantastique qui t'adorait, deux beaux enfants en bonne  santé. La liberté. Aucun souci financier. Une gouvernante et une bonne. Tu n'avais pas  besoin de travailler et Edwin n'exigeait jamais rien de  toi. As-tu conscience  de tout ce  que tu as abandonné pour Fank Wright ? Le genre d'existence dont rêvent la plupart des  femmes, y compris les féministes !".
Mais à vouloir vivre  selon ses convictions , Mamah, en tant que femme et en tant que mère, devra payer le prix fort, car être la  compagne d'un génie de l'architecture ne va pas sans contreparties négatives...
Un livre puissant , plein de vie, mais aussi très pessimiste...

les  avis enthousiates d 'AmandaCuné, Fashion.

un coup de coeur pour Esmeraldae !

17/09/2009

Petit éloge de la rupture

"Coupé, pas dérapé"

Ayant commencé à rédiger pour ce  Petit éloge de la  rupture un récit de séparation, Brina Svit est victime de la rupture  de son disque dur. S'en est dit :la forme du texte sera marquée par les interruptions. Ce qui ne va pas sans mettre parfois le lecteur en peine de s'y retrouver dans ces différents textes qui se brisent sans cesse.51OWdp+BzvL._SL500_AA240_.jpg
L'existence  de Brina Svit semble elle aussi aussi placée  sous le  signe de la rupture : l'auteure est slovéne , écrit dans cette langue mais aussi en français ; écrivaine, elle est aussi danseuse de tango et semble très liée à l'Argentine. Toutes ces fractures nous valent de très beaux textes juxtaposés sur la langue, l'écriture, sa relation -difficile-  avec sa  mère mais aussi l'amitié/rivalité entre elle et Elisabeth Barillé, sans compter les textes "bijoux sombres [...] de  Gil Courtemanche".Un texte parfois déroutant mais où l'on trouve une réflexion intéressante et pertinente.
Je note particulièrement ce passage :  "J'ai pensé (...)à cette journée où j'avais curieusement plein  de temps à ma disposition.  Je me suis dit que je devrais réapprendre à en perdre intelligemment, m'organiser seule, par-ci par-là ,  une rupture volontaire avec cette partie de moi qui veut à tout pris être efficace et productive."

Petit éloge de la rupture, Brina Svit, folio 2 euros.111 pages qui donnent envie d'aller plus loin avec cette auteure.

15/09/2009

Assez parlé d'amour.

"Je comprends que ce que je t'offre c'est d'avoir peur."

Assez parlé d'amour est un roman d'amour où des quadragénaires vont  être confrontés  au coup de foudre. Je vous entends  déjà soupirer. Assez parlé d'amour est un roman  écrit par un membre de l'Oulipo* , roman qui aurait pu s'appeler Les Dominos  Abkhazes car sa structure respecte les règles particulières  de ce jeu . Là vous vous arrachez les cheveux . Et vous avez tort . Car Hervé Le  Tellier  a  réussi  ici  un roman délicieux où  l'on trouve tour à tour  une "liste non exhaustive des achats d'Anna", un livre dans le livre: "Quarante souvenirs d'Anna Stein"pour  "accomplir l'impossible : ne plus te perdre  jamais" et ces souvenirs sont tout simplement magnifiques et plein d'émotion. On rêverait de  recevoir un tel livre...Sans  compter des informations drôles et saugrenues qui émaillent  le texte sans pour autant l'alourdir, des personnages qui sonnent justes et qui ont  tous un rapport très fort avec les mots, de par leur métier, mais pas  seulement. Beaucoup de délicatesse et d'humour, l'un des personnages, psychanalyste et psychiatre déclare  ainsi  à la femme qu'il aime  et qui se proclame folle: "- Je veux bien d'une folle.  J'ai toujours  rêvé de ramener du travail à la maison"**.68797425.jpg
Alors, tout le mal qu'on souhaite à Hervé Le  Tellier c'est, comme l'espère l'éditeur de l'écrivain (son double? dans  le roman ) ,qu'il trouve son public.

* Ouvroir  de Littérature potentielle, dont les membres utilisent souvent des contraintes d'écriture, qui  ne gênent en rien la lecture !

** Sans le  faire  exprès, j'avais noté la même citation que toi, Cuné !:)

Assez parlé  d'amour, Hervé Le  Tellier, J-C Lattès, 280 pages, fines et tendres.

Du même auteur, je vous conseille : Joconde jusqu'à  100 et Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable,  tous deux au castor  astral.

Merci Cuné !!!