30/09/2010
Spéracurel
A travers une série de textes courts, nous entrons dans l'intimité d'une jeune femme, donnée on le devine , comme étant le double de l'auteure.
Ses petits boulots, ses rapports avec sa famille, sa fille, une petite coquine, ses amis, ses amours sont racontés avec une fraîcheur réjouissante. Il n'en restera peut être pas grand chose au fil du temps mais c'est un joli moment de lecture.
Recueil découvert à la caisse d'une librairie-tartinerie, véritable petit paradis , ici.
Spéracurel, Anna Dubosc, Rue des promenades, 2010, 123 pages.
Antigone en avait parlé ici.
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13/08/2010
Les croissants du dimanche...
...viennent de sortir en poche. Un régal à ne pas manquer !
Les croissants du dimanche qui donnent son titre au recueil d'Annie Saumont, il faut bien les chercher pour les trouver. Ils ne sont qu'un détail d'une nouvelle, un rituel auquel se raccroche de toutes ses forces une femme pour redonner un peu de stabilité au chaos qui a bouleversé sa vie. Un îlot de stabilité dans un monde qui s'écroule.
C'est ainsi que procède l'auteure, au plus près de l'émotion, par détails, par ellipses et l'on se retrouve cueilli par une phrase comme celle-ci , prononcée par un enfant: "Après, des fois, elle regrette. Alors j'ai un câlin."
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10/08/2010
Mémé passe à la télé
"Nous sommes tous des magiciens de la vie et il suffit de quelques mots parfois pour changer le cours du destin. Saurons-nous les dire à temps ? "
Il n'y a pas que Mémé qui soit en pleine forme (et il vaut mieux qu'elle le soit pour empocher après moult épreuves sa retraite à 70 ans au lieu de 80...), Martine çuhaciender aussi ! Qu'elle évoque un futur pas si lointain que cela avec de futures mères high tech qui ont choisi le meilleur destin génétique pour leur rejeton dans Génétiquement votre, c'est toujours avec une belle énergie et une causticité réjouissante.
L'humour vire carrément au noir dans ma nouvelle préférée, La vie n'est pas un long "roman-fleuve" tranquille où une mère de famille se débarrasse sans états d'âme de tout ce (ux) qui entrav(ent) la lecture effrénée de son roman d'amour préféré...Une lectrice empêchée peut être fichtrement dangereuse !
L'émotion est aussi au rendez-vous dans de très beaux textes sans pathos, celui d'une mère à sa fille non aimée ou d'une future suicidée qui fait le bilan de sa vie, sans acrimonie .
Certaines nouvelles n'évitent pas le piège de la facilité avec des chutes un peu trop prévisibles, Les bonnes copines, par exemple, mais on sort de ce recueil le sourire aux lèvres et c'est suffisamment rare pour qu'on le souligne.
Mémé passe à la télé, Martine çuhaciender, Editions Siloé, 127 pages pleines d'énergie !
Merci à Clara qui en a fait un livre-voyageur !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : martine çuhaciender, humour caustique
17/06/2010
Il ne fait jamais noir en ville
"On a tous quelques angles morts.
Etre fort, c'est savoir accepter ses faiblesses."
Dix nouvelles aux tonalités et aux styles très différents constituent le recueil Il ne fait jamais noir en ville.
Marie-Sabine Roger se glisse avec aisance dans la peau des ses héroïnes qu'elle soit employée modèle que l'adoption d'un chat va menerla rébellion, celle d'une femme sur qui on peut toujours compter qui glisse entre deux phrases sa propre détresse avant d'aller panser clele d'un vieil oncle abandonné: "Il a vécu sa vie. J'occupe le terrain.
Je meuble de mirages une immensité vide. je fais une oasis de trois pauvres pépins.
Si un arbre pousse, je l'arrache."
Plus prévisibles"la parenthèse" ,"Tout va bien" " Ce bon Monsieur Mesnard" et "Les mariés" qui sacrifient à la forme de la nouvelle à chute. mais Marie-Sophie Roger n'est jamais aussi à son aise que quand elle se penche sur ceux que Pierre Sansot appelait joliment "les gens de peu". Ainsi le conte de Noël ,"Ce soir c'est fête" une oasis d'humanité dans une banlieue dévorée par l'urbanisme ou bien encore la nouvelel qui donne son titre au recueil avec ces vielles dames de la campagne comme "Deux vieilles éléphantes foulant leur chagrin en silence, sous leurs larges plantes de pied."
Une écriture sensible et poétique mais des textes sonnent parfois faux à trop vouloir surprendre leurs lecteurs.
Marie-Sabine Roger, Il ne fait jamais noir en ville, Editions Thierry Magnier, 2010 , 106 pages.
L'avis plus enthousiaste de Clarabel.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : marie sabine roger
27/05/2010
cueillettes
"Toutes ces cueillettes composent un alphabet vivant, le vivant me parle et je lui réponds."
Peut être attendais-je trop de ces Cueillettes d'Alina Reyes, peut être que la dimensions mystique qui s'y révèle souvent m'a gênée dans ma lecture comme un caillou dans une chaussure...
En tout cas je n'y ai trouvé que de trop brefs éclairs de sensualité car ces textes censés dire la facination des miracles de la nature m'ont paru tomber à plat.
Il ne me reste plus qu'à relire Le boucher...
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alina reyes exquis d'écrivains
20/05/2010
L'amour vache
"L'espoir, c'est une maladie bubonique qui laisse des cloques un peu partout."
ça tire à hue, à dia, ça grince, ça râle, ça ronchonne mais ça rigole aussi l'adolescence. Alors les parents morflent et s'efforcent de tenir bon la barre. C'est L'amour vache, et Rachel Corenblit dans ces huit histoires tour à tour drôles et émouvantes nous en offre des instantanés pleins d'empathie.
Une très belle écriture aussi qui ne tombe pas dans la joliesse ou dans l'effet à tout prix. Un régal !
L'amour vache, rachel Corenblit, Editions du Rouergue 2008 , 123 pages à lire par les parents (quand ça tangue un peu trop fort) et les enfants.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : rachel corenblit, adolescence
22/04/2010
Si on rentrait
"Les bonnes maisons sont celles qui absorbent les joies, les peines, les disputes, les réonciliations, les souvenirs et les objets qu'on n'a pas choisis."
Un homme, jaloux de son voisin, qui ne supporte pas la nouvelle affectation des pièces de sa maison; une femme qui, mine de rien, se fait évincer de chez elle, une autre qui aime les maisons plus que leurs propriétaires et les investit un peu comme un bernard-l'ermite, phagocytant leurs souvenirs, tels sont quelques uns des héros qui peuplent le recueil de nouvelles, Si on rentrait
Tous ces textes ont en commun de mettre en scène, à des degrés divers, une maison, révélatrice des tensions ou des rêveries qui s'y donnent libre-cours.
Maisons de famille enjeu de luttes sournoises ou franches, maison témoin de la générosité mal payée de retour, maison vitrine, toutes ont su parler à mon coeur, même si , léger bémol, je regrette l'aspect un peu mécanique de certaines nouvelles à chute.
Véronique M.Le Normand passe avec bonheur d'un univers à un autre, peignant toujours avec délicatesse et subtilité les errements des âmes et des coeurs. On part avec Karine au marché, on frémit à l'idée de rencontrer "l'amie des maisons", on sourit, on se réjouit ou on se reconnaît au passage et à peine a-t-on terminé ce recueil qu'on n'a qu'une envie: prolonger le plaisir en le relisant aussitôt. Ce que j'ai fait !
Si on rentrait, Véronique M. Le Normand, Editions Thierry Magnier 2010 , 107 pages pour les amoureux des maisons, et les autres ! Et hop, sur l'étagère des coups de coeur!
Noté chez Clarabel.
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : véronique m. le normand, maison
20/04/2010
Les pieds dans l'eau
"Vous n'avez jamais vu l'aube . La vraie. Pas celle du premier train de banlieue. Seul le pêcheur sait le goût exact du matin, le goût du pain et celui du café de l'aurore. il a , seul, ces privilèges exorbitants. Né subtil, il n'en parle pas. Il garde tout cela pour lui. C'est un secret entre le poisson et lui, l'herbe et lui, l'eau et lui."
Délicieusement teintés de mélancolie, chauffés au soleil de l'amitié, les textes composant Les pieds dans l'eau réjouissent le coeur des lecteurs qu'ils soient ou non pêcheurs. Mêlant poésie, gouaille et coups de gueule, René Fallet nous livre ici un condensé de bonheur de lecture et de bonheur tout court.
René Fallet, Le cherche midi 2010 , 92 pages à lire Les pieds dans l'eau, ou pas.
L'avis enthousiaste de Cuné
Celui d'Amanda, tout aussi charmée.
06:04 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : rené fallet, pêche
12/04/2010
Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie
"Pour quelle raison n'est-elle pas une cliente comme les autres ? "
Des lecteurs, connus ou inconnus, l'amour des livres qui embaume le tout, une ambiance qui donne envie de pousser la porte de cette librairie réelle ou imaginaire...En quelques mots, le ton est donné, l'histoire file , fluide et sereine, et se l'on se retrouve charmé mais juste un peu sur sa faim au bout de ces 44 pages.
Vite, Jean-François Delapré donnez-nous en d'autres !
Catalène Rocca suivi de L'homme au manteau de pluie, la table ronde 2010, 44 pages , un très bel objet à glisser dans sa poche comme un grigri. 5 euros.
Merci à Dominique d'avoir signalé ce livre délicieux ainsi qu'à Cécile.
06:05 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean-françois delapré, nouvelles à chute, librairie, lecteur
17/03/2010
La diagonale du traître
"Un auteur c'est une calamité indispensable."
Douze histoires de traîtrises que Hrevé Hamon décortique avec une précision jubilatoire dans La diagonale du traître.
Trahisons à bas-bruit, presque involontaires, flamboyantes , tour à tour surprenantes ou quasi obligées, elles se déroulent aussi bien dans la file d'attente des apprentis vedettes que dans les bureaux d'une chaîne de télévision, au sein d'un couple ou d'un parti politique.
Plus inattendues sont celles mettant en scène un malade et "son " professeur de médecine ou bien encore celle de ce jeune homme de milieu modeste qui se rend compte que de toutes façons "l'accès à la culture, aux études, à l'ascenseur social" est toujours une forme de trahison. Du bel ouvrage.
La diagonale du traître, Hervé Hamon, Editions dialogues.fr
Merci ,Cuné !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : hervé hamon