24/12/2006
J'ai été gâtée (2 )
Jeudi, dans ma Boîte à Lettres, se cachait une surprise de
Tamara (qui est partie en Ethiopie, la veinarde !): Exercices de
Style de Raymond Queneau ou comment raconter de 99 manières différentes
le même micro-événement: une altercation entre deux individus dans un
autobus.
Queneau fut un des membres fondateurs de l'OUvroir de LIttérature POtentielle (abrégé en OULIPO).Tout est expliqué ici mais en gros disons que ces auteurs s'imposent volontairement des contraintes comme Perec qui dans La disparition
n'utilisa aucun "e" (lettre la plus utilisée en français), réalisant
ainsi un très grand lipogramme (texte où l'on s'interdit
d'utiliser une lettre).
Finalement
pour les avoir expérimentées lors d'un atelier d'écriture
mémorable (n'est-ce pas Cath !), j'en viens à penser que les
contraintes en écriture sont plutôt une libération car elles fixent un
cadre, une structure qui permet de donner une ossature au texte.
Merci à toi Tamara !
(Prof un jour, prof toujours (même en vacances !))
Bon réveillon de Noël à tous !
07:50 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (17)
18/12/2006
Nous n'y échapperons pas (2)
Qu'ils soient traditionnels, chinois, hindous voire gaulois, ils sont partout les horoscopes .
L'un
me prédit pour 2007 , dans l'ordre : un mari, un enfant, une maison,
plus traditionnel tu meurs,( ça m'apprendra à lire un magazine
destinées aux Bridget Jones françaises);
l'autre à grand renfort de
circonlocutions pseudo scientifiques me fait comprendre à demi mots que
je ferais mieux d'hiberner jusqu'en août tant mon ciel est couvert.En
août, je pourrai repointer le bout de mon nez puisque ce sera une
période faste pour mon boulot. Normal, je suis en vacances.
Pas
grave, je vais me replonger dans le livre plein d'humour british
de J.A. Bertrand, pas astrologue pour un sou mais très drôle et
avec un style impeccable: Tristesse de la balance et autre signes. En plus, il est en format poche, le Père Noël sera content !
06:20 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (22)
14/12/2006
Attachez vos ceintures !
Céline Robinet aime les mots. Elle les triture, elle les malaxe,
elle les passe à la centrifugeuse, comme le pauvre cerveau de la
couverture qui donne bien le ton de ces nouvelles (presque toutes)
épatantes .
Chez elle, les corps sont "torturés" allègrement. Elle
ne nous épargne aucune de ses productions. Nous pataugeons dans le vomi,
la merde, la morve...
On lit d'un oeil, pour éviter un haut-le-coeur
et quand on s'y attend le moins paf, on plonge dans l'innommable qui
est ici ,nommé.On rigole aussi et aux éclats ma foi!
Lire ces
nouvelles c'est s'embarquer sur les montagnes russes: on en
ressort groggy, vaguement nauséeux mais grisé aussi et prêts à
recommencer!
A la fin, l'auteur s'excuse d'avoir fait disparaître
les 800 dernières pages de son récit, les meilleures, selon elle.
On les attend avec impatience car malgré quelques maladresses et
facilités, une vraie plume est née .En plus, le titre est très bon: Vous avez le droit d'être de mauvaise humeur mais prévenez les autres. Voilà qui est dit.
la critique de Clarabel
06:07 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (30)
07/11/2006
"Presse papier empli de mémoire" Régine Detambel
En cinquante "gravures" , qui sont autant de petits textes,travaillés "au tour", Régine Detambel évoque les Graveurs d'enfance qui composent ce qu'on pourrait appeler familièrement le matériel scolaire.
Avec elle, ils prennent évidemment une toute autre dimension et dépassent la nostalgie qu'ils pourraient évoquer.
Ses
métaphores sont justes et efficaces, son style précis et nerveux, ses
textes ont l'air simples à écrire mais c'est justement cela qui fait
leur beauté, quand le travail d'écriture n'est pas apparent.
L'écriture fluide de Régine Detambel est si contagieuse que vous pourrez même vous risquer à lui emboîter le pas...
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (3)
30/09/2006
Va y avoir du sport !
Si arpenter des kilomètres à pied au boulot, à la maison,pour faire
les courses, escalader une échelle pour aller à l'étage, porter
des packs de lait, d'eau et les sacs de courses, si donc tout ça c'est
du sport, alors je suis une grande sportive (Y a aussi le yoga mais ça
c'est hors-catégorie et en plus c'est ma drogue alors ça compte pas
!). Vous aurez donc compris que comme le dit Anne Roumanoff" Le
sport, je suis croyante mais pas pratiquante".
Néanmoins , j'ai acheté Va y avoir du sport!
, le troisième livre solidaire orchestré par L'Ecrit du Coeur et
Gallimard. J'avoue que j'avais été plutôt décue par les deux précédents
mais je persévère dans ma quête d'une nouvelle pas trop longue , qui
serait susceptible d'intéresser mes élèves et qui me plairait à moi
aussi. Trois critères pas faciles à remplir, surtout pour les deux
premiers...
J'ai donc trouvé de beaux textes d'Eliette Abécassis, de
Kébir M. Ammi , de Timothée de Fombelle et bien sûr de Susie
Morgenstern (ma chouchou !).Un regret : qu'on ne nous donne aucune info
sur les auteurs (romans ou nouvelles déjà publiés).
Mercredi, on
attaque avec un texte intitulé "La fille qui courait sur la
plafond"...J'espère que ce texte va les inspirer et ne pas leur courir
sur le haricot !
11:04 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (1)
01/08/2006
un peu de légéreté
Connard! Oui, je sais, ça surprend, mais si vous êtes
attentif (je suis obligée d'écrire au masculin, même s'il n'y
apparemment qu'un courageux( n'est-ce pas Ch'ti 31?!) à venir se perdre
sur mon blog...et bien sûr, cette injure ne lui est pas destinée), si
vous êtes attentif, donc, vous avez remarqué qu'il s'agit d'un titre de
livre.
Nous sommes loin des titres poétiques de Françoise Sagan,
qui sont ,si je ne m'abuse ,des citations empruntées à de grands
auteurs classiques.
Avec Baise-moi , c'est le genre de bouquin qu'on
espère ne pas avoir à réclamer à sa libraire préférée.
Quoique...Je me vois bien réclamer Morue (la suite de Connard)
à une certaine libraire qui a cru que je me moquais d'elle quand je lui
demandais un bouquin édité au "Sourire qui mord". Elle, ya pas de
danger qu'elle entrouvre ses lèvres rouge sang pour sourire, elle a été
livrée sans zygomatiques, mais avec un esprit tordu qui fait qu'elle
range les livres de son rayon n'importe comment pour être sûre que
quand elle n'est pas là, personne ne s'y retrouve. Voilà comment
assurer son petit pouvoir de façon mesquine. Je m'égare.
La 4ème de
couverture nous assure qu'Arièle Buteaux( dont on nous précise,
pour nous rassurer en nous donnant une caution culturelle, qu'elle
bosse à France Musique) a inventé je cite"le roman-nouvelles". Alors
là, je pouffe, je me gausse, je m'exaspère toute seule !
Faut sortir un peu , rédacteur de 4 ème de couverture! N'as-tu pas lu les Ecrits fantômes de David Mitchell? Un peu ardu à ton goût ? Bon alors, précipite-toi sur les livres de Vonne Van Der Meer: La maison dans les dunes et Le bâteau du soir. Si tu ne pars pas en vacances parce que tu es puni pour tes mensonges écrits,
voilà
de quoi te consoler.Une maison de location sur une île (ainsi que
différents objets que l'on va retrouver d'un texte à l'autre) , tel est
apparemment le seul point commun entre les différents locataires de
cette demeure. L'auteure, avec beaucoup de sensibilité, nous peint les
portraits de ses personnages et de leurs fêlures.La maison d'édition
annonce une suite; je me régale d'avance.
Et Connard!
dans tout ça ? C'est souvent agaçant, les héroïnes , quand elles ont un
homme, en voudraient un autre mais elles sont tiraillées par la
culpabilité, alors elle savent pas sur quel pied danser...L'auteure
analyse bien les sentiments de ses personnages et leurs petits recoins
cracras , il ya quelques petits moments d'émotion (la visite chez les
ex beaux-parents) mais les nouvelles se cassent la figure quand elles
se lancent dans l'exercice risqué de la nouvelle à chute.
Et moi aussi car je n'ai plus d'inspiration pour terminer cette chronique; Un partout, la balle au centre !
PS: allez chez Clarabel pour avoir des critiques plus "fouillées" de Vonne Van der Meer !
08:11 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (5)