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24/08/2007

L'eau à la bouche ...

Maintenant que l'automne est arrivé ou presque, que nous avons remisé nos maillots de bain, nous allons pouvoir déguster les Nouvelles gourmandes ,  préfacées par Jean-Luc Petitrenaud et Yann Queffélec.
Ce recueil présente les nouvelles des lauréats du Prix de la nouvelle gourmande organisé par la ville  de  Périgeux dans le cadre  du Salon international du livre gourmand. Lecture et gourmandise,  voilà une réunion bien alléchante !nouvelle
Et ce recueil tiens toutes ses promesses. Diversité tant dans le ton que dans le style,les auteurs (que je ne connaissais pas mais qui ont un réel talent et une vraie gourmandise) ne se sont pas forcés pour nous mettre en appétit. Nouvelles historiques ou contemporaines,  très souvent astucieuses et pleines d'humour, évitant les clichés,  chacun trouvera son compte  dans ses  récits qui fleurent bon l'aïoli, la truffe ou lesfines herbes.
Mes préférées sont celles mettant en scène deux jeunes femmes qui vont découvrir qu'amour et gourmandise vont souvent de pair,  même si ce n'est pas forcément avec celui que l'on attendait ...
Une réussite ! Merci, N-talo !

29/06/2007

Serial lover ?

51SK75MSVPLHeureusement que Tamara a rappelé qu'il y avait six  nouvelles dans le recueil de Marie-Ange Guillaume La dernière nuit car j'ai dévoré ce livre à toute allure.
Beaucoup de tendresse dans cet opus, que ce soit pour une vieille dame obstinée, un chien, un couple  d'amoureux ...mais aussi le désamour, et la valse-hésitation exaspérante d'un homme entre deux femmes.
Beaucoup de sensualité aussi dans les descriptions et le style coup de griffe -éclat de rire de cette auteure trop rare.

26/06/2007

Nouvelles déceptions

31lzsy02w5LEn ce moment, je n'arrive à lire que des formes courtes et pourtant j'ai abandonné en cours de route  Scalpels de Charles Gancel, dont j'avais pourtant bien aimé  les oeufs; peut être parce que ces textes, même si l'auteur prend la précaution de préciser que, basés sur des anecdotes réelles, il a pris soin de les retravailler pour que personne ne s'y reconnaisse, le lecteur se sent néanmoins voyeur de ces différents moments de honte et finit par se sentir mal à l'aise et également ..honteux.51GMKKRi4SL
Deuxième  échec :  Mauvaises  rencontres de  Elisabeth Horem.Quelques jours après avoir lu ces textes, il  ne m'en restait rien sinon l'impression d'être restée à la porte d'un univers particulier, absurde (comme chez Kafka) et inquiétant. Dommage .

Pour Scalpels , les  critiques  de  Cuné, Tamara,  Clarabel

25/05/2007

Comment ranimer la libido des footeux

Ah, comme je regrette que l'ordinateur n'ait pas précisé à ma vendeuse "préférée" (alias Jerisquandjemebrûle"), que Onze nouvelles à lire seule les soirs de match de  foot... n'était pas rangé (comme je le croyais aussi) dans la "littérature de poulette" mais au rayon érotique.J'aurais bien aimé voir sa tête...Me l'aurait-elle tendu comme avec des pincettes ou simplement désigné du doigt ? Le mystère reste entier.
Le titre du recueil d'Emmanuelle  Poinger joue donc sur l'ambiguïté suggérée par les points de suspension.
De l'humour il y en a pourtant que ce soit dans les dédicaces (suggérant au passage de nombreuses aventures...), dans l'avant-propos qui est à lui seul une nouvelle mettant en scène des copines se lamentant sur l'effet désatreux des matchs de foot sur la libido de leurs Hommes.Solution préconisée: acheter le recueil que la lectrice a actuellement entre les mains.
En plus d'être facétieuse,l'auteure a donc le sens du marketing !9782266158756
L'avertissement nous rappelant que nous sommes dans le  monde du fantasme , monde où il n'y a pas de place pour "le poil sur la  langue, le mal de dos, les cheveux qui restent coincés sous le partenaire",j'en passe et des pires m'a bien fait sourire  et c'est donc avec un a priori positif que j'ai attaqué la première de ces onze nouvelles  (une par joueur): "AIMEE ou le livreur de suhis".
Aimée a beaucoup de chance car le livreur étudie en fait la kiné et va donc masser Aimée et lui montrer ce qu'on peut faire avec des baguettes et surtout il va lui apprendre à "LANGUIR".
Alors, là, je dis STOP ! 
D'abord,je sais pas vous mais moi quand un pro me masse, j'ai inévitablement envie de DORMIR .
Ensuite, le premier qui essaie de me faire languir en me retirant mon dîner de la bouche alors que je frôle la crise d'hypoglycémie ne sait pas ce qu'il risque : pire qu'un bouledogue, je suis !
Enfin, la paire de baguettes qui s'approche de ce qui me tient lieu de poitrine ,risque le retour à l'envoyeur et  une paire de baffes en prime.
Alors, désolée mais je ne suis pas entrée dans le monde des fantasmes d'Aimée, j'ai empoché mon carton rouge pour violence physique et verbale et je suis restée  (provisoirement ? ) sur le banc de touche.

18/05/2007

Le roi est nu, vive le roi !

9782283019917Les nouvelles composant le recueil les oeufs de Charles Gancel sont autant de variations autout du thème  du pouvoir.
Les jeunes loups  des  années  80 ont dû limer leurs canines et affrontent les restructurations qui n'épargent pas les meilleurs d'entre eux...
Qu'ils détiennent un peu ou beaucoup de pouvoir, l'auteur n'épargne pas ses personnages et prend un malin plaisir (et nous avec lui !) à nous montrer leurs failles ou leurs désillusions.
Certaines nouvelles ont le charme de l'ambiguîté ("les oeufs", "Arachnée", la  cinquième lettre"), d'autres sont carrément hilarantes ("Ouahadi" qui retrace en quelques lettres le parcours (calvaire) d'une Anne-Charlotte dont le mari a été muté en Afrique ).
Toutes les  nouvelles sont cruelles car le pouvoir, même s'il n'est qu'éphémère, cause beaucoup de dégâts,  collatéraux ou pas.
Charles Gancel possède une plume vive et acérée ,et les gens qu'il côtoie doivent avoir peur de se retrouver dans ses livres...

04/04/2007

Toi même !

Depuis un petit moment, les titres et les couvertures d'Anna Rozen me  faisaient  de l'oeil aussi quand Vieilles peaux m'est tombé sous la main, je n'ai pas hésité !
Trois nouvelles donc où en quelques pages, l'auteure se glisse d'abord dans la peau d'une vieille écrivaine en mal de postérité (et de mâle aussi tant qu'à faire);puis dans celle d'un couple où l'homme ne survivra guère à son épouse tyrannique et enfin dans une multitude de peaux en une valse éblouissante d'identités endossées ...
Fil conducteur donc cette avidité de l'auteure à passer d'une histoire à une autre car "Au bout de cinquante pages de folle envolée, les histoires que j'écris m'embêtent. J'explose et j'impatiente (...)pour moi tout est nourriture".9782842631352
La première nouvelle ,avec la monstrueusement égoïste Cressida Bloom, m'a permis une mise en bouche agréable mais sans plus.Sur un thème un peu identique et traité d'une manière totalement différente,j'avais nettement préféré Le  treizième conte.
J'ai nettement plus apprécié la virtuosité de l'auteure dans "Marthe et Fernand" où  les identités des personnages ne sont que des leurres, leurres qui se  poursuivront à travers d'autres personnages car nos vies sont interchangeables .
Je me suis délectée à suivre le rythme trépidant de la  dernière nouvelle qui explore avec jubilation toutes les possibilités que donne la fiction pour l'écrivain , y compris devenir une "chaussure d'été neuve, jamais portée".
On sent que l'auteure prend du plaisir à écrire et elle  nous le fait partager, qu'elle en soit donc remerciée !

(Il  ne reste plus qu'à dénicher tous les autres livres d'Anna Rozen !)

La critique de Cuné
La critique de  Clarabel

10/03/2007

Mais où sont les sangliers?

Ne pas se fier à la 4 ème de couv' qui présente un extrait de la première nouvelle. Hors contexte, j'ai d'abord eu l'impression de tomber sur une ressucée de "Nouveau Roman", ce  qui aurait eu  tendance à me faire fuir...
Les sangliers, premier recueil de nouvelles de Véronique Bizot est un livre vraiment particulier qui arrive d'emblée à créer son propre univers, univers où rôdent souvent des sangliers (aucune nouvelle ne porte ce titre, ce qui est pour le moins surprenant), où l'on se demande souvent si l'on est vraiment dans le monde actuel où dans celui qui lui succèdera bientôt...9782253115731
Peu de certitudes donc mais des personnages parfois cocasses (la première nouvelle est un régal !) ,toujours troublants, souvent neurasthéniques qui peuvent laisser perplexes.
L'écriture seule assure les bases d'un monde fluctuant et sensible.
L'avis de Clarabel

27/02/2007

Un si joli petit livre...

Les  nouvelles du recueil de Claire Castillon, Insecte,  sont à couper le souffle et c'est pourquoi j'ai dû m'y reprendre à  deux reprises avant de les terminer.
En effet, les relations mère/fille qui  y sont disséquées sont loin de l'image édulcorée ou idyllique qu'on nous en donne trop souvent.374090
Inceste,  abandon, trahison...sont traités avec une cruauté jubilatoire. On se dit qu'elle n'ira pas  jusque là, hé bien, elle y va et avec le sourire encore!  Pas de répit pour le lecteur qui encaisse autant que les personnages et ne sort pas indemne de  cette lecture qui fouette les sangs comme  une brassée d'orties !
Ce livre est sorti chez France Loisirs et devrait donc  bientôt sortir en poche.

La  critique de Cuné.

18/02/2007

Exquis d'écrivains # 2

Il ya quelques années, Claude Pujade -Renaud dans la nouvelle qui donnait son titre au recueil Un si joli  petit livre  faisait glsser un ingrédient bien particulier dans un plat mijoté : un livre ...9782742723966
Pour elle , on trouve Sous les mets les mots.9782841113583
Si ,chez Chantal  Pelletier, nous mangions avec les doigts, rien de tel ici. Une rigueur héritée de l'histoire familiale (et de l'Histoire également), des interdictions alimentaires erratiques de sa mère ont plus donné à  Claude Pujade-Renaud  semble-t-il le goût des mots que vraiment celui de la nourriture. Approche plus intellectualisée donc,l'auteure se délectant des termes culinaires ou rédigeant une nouvelle où l'on trouve une repas chromatique raté,( rien à voir donc avec celui-ci ...).
Une sensualité plus mesurée que  chez Pelletier mais réelle.

La critique de Cuné, c'est ici !

12/01/2007

Nous aurons de ses nouvelles !

Trop souvent les recueils de nouvelles sont une sorte de fourre-tout sans unité. Tel n'est pas le cas dans Court, noir, sans sucre d'Emmanuelle Urien (un excellent titre et une très jolie couverture , de la belle ouvrage pour une maison d'édition que je ne connaissais pas : "l'être minuscule").2952571309
Thèmes récurrents donc dans ces textes sombres mais pas sordides: la souffrance, le deuil; la faille cachée dans chacun des personnages fait résonner en nous des échos tus ou présents.
Traitement différent pourtant car en lisant ces textes les uns après les autres, j'ai trouvé qu'il y avait une montée dans l'intensité de l'expression des émotions. Dans les premières histoires, en effet, l'écriture est presque aseptisée, les narrateurs tiennent leur douleur à distance et ne la révèlent que dans la chute de la nouvelle.Plus on avance dans le recueil et plus l'auteure montre sa compassion , sans mièvrerie aucune (voir le titre !).
"Tristesse limitée" qui met aux prises un employé d'une administration chargé de traiter les dossiers des demandeurs d'emploi m'a particulèrement enthousiasmée par sa double chute jubilatoire ...Quant au texte intitulé "le chemin à l'envers", vous ne pourrez  pas le lire sans avoir le coeur serré...
Même si comme moi vous n'aimez pas le café, vous vous régalerez !
Merci Cath !
Le site de l'auteure est ici !