18/01/2009
Quand un lecteur rencontre...
Citations ou textes plus longs qui disent le bonheur de lire, de vaincre la solitude et de rencontrer l'autre à travers les livres, d'y trouver délices et réconfort, ou le sentiment de vivre plus fort," Le temps de lire comme le temps d'aimer, dilate le temps de vivre."affirme Daniel Pennac dans Comme un roman, voilà quelques uns des chapitres de ce délicieux recueil, Les mots pour les amoureux des livres.
Un livre juste à la bonne taille pour être glissé partout, dans une poche , une besace, doté d'une mise en page et d'une typographie attrayantes et variées, où Virginia Woolf côtoie Christian Bobin, où Jules Renard rejoint Colette dans la bibliothèque. Une gourmandise pour lecteurs !
Même si Sei Shônagon (v.966-v.1017) n'a évidemment pas connu les blogs, nul doute qu'elle les aurait appréciés, car dans ses Notes de chevet sous la rubrique Choses délicieuses, elle note :
"Découvrir un grand nombre de contes qu'on n'a pas encore lus.
Ou acquérir le deuxième volume d'un récit dont on a apprécié le premier volume."
et n'est-ce pas ce que nous faisons en notant fébrilement toutes ces références glanées au fil des blogs, allongeant ainsi nos LAL ?
les mots pour les amoureux des livres. Carré Philo Milan. 4.95 euros.
19/12/2008
"Personne ne sait ce que je ressens .(...)ça donne encore plus de saveur aux efforts que nous faisons pour être ensemble."
Même si Rosie a atteint ce qu'on peut raisonnablement considérer comme étant le milieu de sa vie, elle n'a toujours pas trouvé de modus vivendi avec sa tante Min qui l'a élevée dès sa naissance. En apparence du moins, car il va suffire que les deux femmes se retrouvent - Min vieillit mal- pour que, sans que cela soit concerté, elles échangent leur rôles. A Min qui vient d'atteindre soixante-dix ans et n'avait jusque là jamais voyagé ou presque ,de vivre son rêve américain . A Rosie, qui a posé ses bagages, de s'inquiéter pour sa tante , tout en se ressourçant dans une maison isolée, berceau de sa famille, bien au calme pour écrire un livre de développement personnel destiné aux quinquagénaires...
Truffé de personnages tour à tour émouvants et drôles (ah la vengeance de la fiancée qu'on laisse tomber pour une jeunette !), Best love Rosie confirme ici tout le bien que je pensais déjà de Nuala o'Falain. Ses réflexions sur la cinquantaine font mouche et l'apaisement des personnages principaux qui , chacune de manière différente, parviennent à trouver un équilibre ,même fragile, même brinquebalant, donne le sourire aux lecteurs*ou lectrices. Seul petit pincement au coeur, ce roman sera le dernier de Nuala o'Falain puisque l'auteure est décédée.
Donnez-moi un roman où le héros trouve sa demeure et où ,en plus, rôde un chien et je suis la plus heureuse des lectrices !
* ce livre m'a été prêté par mon beau-frère, que je remercie au passage, et qui l'a beaucoup aimé aussi.
L'avis de Cuné qui le place en bonne position dans son classement 2008.
Celui de Kathel qui vous mènera vers plein d'autres (dont celui de Bellesahi !)
Nuala o' Falain . Best Love Rosie. Editions Sabine Wespieser.529 pages qui coulent de manière fluide...
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : nuala o'falain, best love rosie, irlande, milieu de vie, cinquantaine rugissante
10/11/2008
"...il n'y a rien de plus précieux que d'être l'ami d'un ami."
Il est des livres qui tombent au bon moment : vous errez dans une librairie, ne trouvant aucun des livres figurant dans votre carnet et soudain, vous ne voyez que lui. Une couverture joliment désuète, rose églantine, mettant en scène des tableaux gentiment décalés. Intrigué, vous lisez la quatrième de couv' et aussitôt une question vous saute aux yeux : "Comment aider un enfant plongé dans le chagrin ? " suit la promesse d'un roman fourre-tout comme vous les aimez . Vous feuilletez le livre en question et là, surprise, vous découvre en images la recette du gâteau sans-peur et constatez avec amusement que des traces de pattes de chien se sont glissées par-ci , qu'on aperçoit par là la queue du même canidé et vous commencez sérieusemnt à douter de la classification du roman de Gila Lustiger Un bonheur insoupçonnable.
Peu importe, vous glissez le livre sous votre bras et vous dirigez vers la caisse...
Bien vous en a pris car ce roman philosophique est un vrai bonheur. Un de ceux que l'on lit le sourire aux lèvres et qu'on ouvre au hasard pour la plaisir de retrouver une phrase ou une illustration de Emma Tissier. De quoi s'agit-il ? D'un homme plus tout jeune qui, comme dans la chanson de Joe Dassin, "les p'tits pains au chocolat" ne se rend pas compte que l'amour est tout près de lui, d'un homme -le même- qui ne prend pas le temps de regarder vraiment les enfants qui vivent autour de lui, d'une chienne qui ne se pose pas de questions , sauf celle de l 'heure de son repas, d'un livre de questions justement, mais pas de réponses. Il est aussi question d'une grand-mère qui triche avec aplomb , enfin qui trichait , car elle est morte et Paul ne peut pas supporter d'être heureux sans elle. On apprend dans ce livre que "Les cailloux ont droit eux aussi à une belle vue. que l'oncle Hubert vivait chez lui à l'étranger. Que les mères remarquent toujours que quelque chose cloche justement quand on est pressé de sortir. Et qu'il ya des gens qui ne sont pas faits pour comprendre l'écriture fractionnaire."
Doté de titres de chapitres hétéroclites, de notes en pagaille , défiant toute logique car "dans ce roman, c'est le coeur qui décide",Un bonheur insoupçonnable est un roman enjoué et hirsute dont on sort le sourire aux lèvres qui soulève mine de rien des problèmes auxquels sont confrontés grands et petits. Réconfortant !
Gila Lustiger. un bonheur insoupçonnable.Stock.190 pages.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : gila lustiger, un bonheur insoupçonnable, amour, amitié, sourire, enfants, chien
25/10/2008
J'ai descendu dans mon jardin ...
Martine Camilleri et Angélique Villeneuve aiment les herbes des bords de chemins, les fleurs- sauvages ou pas- les racines qui évoluent gracieusement dans des bocaux transparents, les vases, petits ou grands, improvisés avec deux trois bricoles qui traînent dans la cuisine, et arrangés avec une fausse nonchalance pleine de poésie.
Elles s'avouent volontiers crâneuses mais attention "pas besoin d'avoir la voiture rouge qui rase le sol ou le sac machintruc avec des logos qui vous rentrent dans l'oeil." Non ! Elle aiment dire : "Oh ça, c'est juste mon petit carpaccio à la primprenelle" Tu aimes le thé au géranium des bois ? J'en ai cueilli ce matin" Ramasser des asperges sauvages, ça me détend" et tout de suite on a envie de devenir leur copine .
En plus de savoir marier les saveurs et les couleurs , Martine et Angélique nous régalent de magnifiques photos et de textes tout aussi savoureux car elle jouent autant avec les mots qu'avec les orties ou les oeillets d'Inde.
Je ne pense pas tester toutes les recettes mais ouvrir Petits bouquets de cuisine et le feuilleter quand le temps est à la bourrasque est déjà un vrai bonheur !
Merci à Alma qui m'a signalé cet ouvrage !
(94 pages)
06:00 Publié dans Gourmandises, Les livres qui font du bien, très utiles! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : fleurs à manger, bouquets, petits bouquets de cuisine, martine camilleri, angélique villeneuve
07/10/2008
Femme en mouvement
Benoîte Groult est un électron libre plein d’humour et c’est pour cela qu’on l’aime, cette charmante vieille dame aux yeux pétillants.
Elle n’a jamais appartenu à un part politique, jamais fait partie d’un groupe féministe, on ne lui a même pas demandé de signer le fameux manifeste des « 143 salopes » , comprendre le manifeste où des femmes reconnaissaient publiquement avoir avorté à une époque où l ‘IVG était interdite, et pourtant elle était concernée !
Non, elle ne rentre pas dans le moule, ses romans font scandale auprès des vieux barbons machistes mais connaissent un succès formidable car les femmes se rectrouvent dans ce qu’elle écrit. Quand j’entends un ministre proposer de revenir aux couches lavables pour bébés, j’ai envie de le renvoyer à le lecture des Vaisseaux du cœur où Benoîte Groult fait une description proprement apocalyptique de la quantité de travail que représentait ces couches aujourd’hui « écologiquement correctes »..
Dans son autobiographie, Mon évasion, elle revient ,sous une forme éclatée (récits mais aussi entretiens avec Josyane Savigneau, où l’on sent que s’établit une réelle complicité entre les deux femmes) sur ce qui l’a amené à prendre conscience de sa réelle personnalité, de ses réels besoins, dans une société encore lourdement misogyne.
Jamais amère, elle revient à la fois sur ses mariages , ses combats (la lutte contre l’excision, le droit à mourir dans la dignité) et nous propose aussi un récit la montrant à la fois en grand-mère indigne et tendre. Elle ne se pose jamais en modèle, mais on a diablement envie de l'imiter,en espérant être comme elle à son âge !
06:09 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : féminisme, humour, benoîte groult, mon évasion
16/09/2008
Immobilisme triomphant
Frank Horvat, a parcouru plus de cent mille kilomètres pour photographier les arbres que l'on retrouve dans A hauteur d'arbres.
N'ayant au départ pas de passion pour ce sujet, comme il s'en explique dans une très belle préface, il a rapidement découvert que les "arbres ont pour [lui]une signification particulière.", et a vécu cette expérience "Comme si l'arbre, à la fois passif et tout puissant, se servait de ma recherche de photographe pour étendre ses ramifications dans l'espace de notre imaginaire". Après le vent, les oiseaux et les hommes qui font voyager les graines des arbres, un autre "parasite": le photographe !
Arbres des villes qui se jouent des grilles, arbres des champs ou des forêts, tous attirent notre attention et sont accompagnés de textes poétiques ou philosophiques qui soulignent la spécificité des arbres et celle des liens que l'homme entretient avec eux car "L'homme, comme l'arbre, est un être où des forces confuses viennent se tenir debout." De quoi se ressourcer .
Un livre adopté immédiatement et devenu un de mes livres de chevet.
Merci, Cath!
06:10 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : arbres, photos, poésie, philosophie, à hauteur d'arbres, frank horvat
29/06/2008
Cupcakes and Co
06:02 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (15)
24/06/2008
Quand l' élève est prêt arrive le maître. (proverbe zen)
"Déjà plus de 4 millions d'exemplaires vendus dans le monde !"
Ce macaron, plus , Mange, prie aime aurait dû me faire fuir à toutes jambes, en bonne snob que je suis. Mais le titre m'intriguait et finalement j'ai craqué , me disant qu'au moins si c'était une bonne grosse daube, je pourrais toujours me gausser.
Résultat des courses,je l'ai lu d'une traite et pourtant j'ai autant de spiritualité qu'une huître. Mais la sincérité qui se dégage de ce récit même si parfois l'héroïne en fait un peu trop quand elle se parle à elle même m'a touchée. Elizabeth Gilbert, journaliste écrivaine et grande voyageuse, sort d'un divorce long et douloureux (pléonasme apparemment dans l'Etat de New -York)et décide ,pour se reconstruire ,de se faire plaisir et d'aller d'abord en Italie puis en Inde( dans un ashram où elle apprendra à méditer et vivra des expériences fortes et mystiques), pour terminer en Indonésie où elle retrouvera un vieux sorcier qui lui a prédit son avenir. Trois étapes qui correspondent aux trois temps du titre. Trois étapes qui montrent aussi comment l'auteure entend bien tout organiser et dominer. Comme elle a l'art de se faire des amis, au fil de ses rencontres, Elizabeth apprend à se connaître et à "lâcher du lest". Que ce soit Luca Spaghetti (sic), Richard du Texas ou Wayan qui "spécule sur la dotation génitale de tous les hommes qui passent devant sa boutique" et possède une manière très pragmatique de régler les problèmes d'infertilité masculine dans une société très machiste, tous vont lui permettre de progresser.
Elisabeth Gilbert arrive à nous faire partager ses sensations et ses sentiments de manière imagée, sans faire de prosélytisme pour autant. Elle nous fait partager de manière agréable sa culture et même si on ne sort pas de ce livre avec l'envie de l'imiter au moins on a passé un bon moment et pêché peut être au passage quelques pistes ou quelques balises...
L'avis de Ptitlapin
06:01 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (12)
22/05/2008
"Hé, dis donc, Bruce Lee, franchememnt, tu aurais dû faire un Atelier gymnastique des sourcils"
Bienvenue au centre de loisirs, tout hérissé de majuscules et de points d'exclamations, le tout trempé dans une peinture verte du plus bel effet !
Gaspard traînait plutôt les pieds pur y aller, pas encore remis de tous les bouleversements survenus récemment dans sa vie, pas encore remis de la disparition de son petit frère...
A petits pas, Dominique Mainard qui signe ici son premier livre pour enfants, nous montre le cheminement de Gaspard vers un monde qui " se déployait à nouveau après n'avoir été qu'une sorte de pliage gris et triste." Le tout , entre autres par la grâce des haïkus, ces poèmse japonais de dix-sept syllabes visant à l'essentiel. La poésie, c'est bien connu est fort utile pour draguer mais elle a aussi bien d'autres fonctions...
En treize chapitres et autant de haïkus, avec une grande économie de moyens mais avec humour et poésie, Dominque Mainard nous fait osciller entre émotion et sourire.
Vite, découvrez le livre qui donne envie d'écrire des haïkus sur un beau papier japonais : Ma vie en dix-sept pieds !
Un livre d'une centaine de pages mais tout hérissé de papiers divers, un gage de qualité ! :)
A partir de 9 ans.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (6)
20/05/2008
"Par -delà le bien et le mal , il y a une prairie où je t'attends" dit le poète persan.
Après Stratégies de la framboise, dont j'avais fait mon miel en 2003, Dominique Louise Pélegrin nous propose Ciel ! ma prairie, aventures paysagères.
En 12 chapitres aux titres plein d'humour ("Comment devenir une prairie en six leçons", "la prairie en tapis volant"...) et un "pré en bulle", l'auteure nous entraîne à la fois dans une rêverie et une exploration de la prairie.
"Ce livre n'a pas pour objet de parler du bon vieux temps, des vaches au pré ou des rêves écolos en ville...Il propose au lecteur de s'installer dans une prairie imaginaire, lieu idéal pour réfléchir."
Et des réflexions, ce livre en est plein. Il fourmille d'informations sur les mots,( saviez-vous que le préau des écoles signifie "petit pré enclos" ?). Elle nous rappelle au passage que "les premières académies,les premiers lycées se tenaient en plein air."
On y croise un massacre à la tronçonneuse pas si cruel que ça, des agriculteurs qui ont fait le pari de "travailler moins pour gagner plus", un petit glossaire (en partie imaginaire )des prairies, une libraire, un éditeur....On y apprend que "La toute bête prairie , avec ses troupeaux dessus, reste la meilleure technique d'entretien du territoire, et certainement la moins coûteuse" alors qu'elle est en voie de disparition ...
Bref, l'auteure tire un coin de la prairie et c'est tout le fonctionnement de l'agriculture mais aussi de la société qui se détricote devant nos yeux.Mais il ne faut pourtant pas oublier que "l'herbe, les mots et l'amour sont liés dès l'origine", c'est pourquoi Dominique Louise Pélegrin fait à la fois oeuvre utile en nous informant mais aussi en nous incitant à la rêverie et à la poésie.
A lire dans une prairie, réelle ou imaginaire, les pieds nus pour mieux profiter de toutes les sensations qui s'offrent à nous...
Ps : Je viens de découvrir que l'auteure avait aussi écrit un roman "Le crocodile rouillé" (que j'avais déjà noté sur ma LAL, je surligne donc!:))
06:04 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (8)