18/02/2015
7 jours...en poche
"Tellement plus facile quand la cible ne bougeait pas.ça ne venait pas du fusil.ça venait de lui."
Une avocate d'affaires assassinée. Un tueur qui menace d'abattre un policer par jour tant que le meurtrier n'aura pas été arrêté. Et qui commence à tenir sa promesse.
Benny Griessel , héros de 13 heures et de Le pic du diable, tout en se débattant avec des problèmes personnels et une piètre estime de soi va devoir faire face à la situation.
Roman classique, efficace et c'est tout. Je n'ai aps retrouvé la tension des précédents épisodes etc 'est un peu dommage. un très beau personnage de femme alcoolique néanmoins, traité sans pathos ni voyeurisme: "Vous devez savoir, Alexa va essayer de vous manipuler.Elle va se mettre en colère, elle va pleurer, elle va tenter de vous amadouer, elle va user de tout son charme. Elle aura des symptômes de manque cet après-midi, elle va vous crier dessus, elle va essayer de vous faire du chantage émotionnel. (Il vit les yeux d'Alexa qui lançaient des éclairs) Ce n'est pas Alexa, c'est l'alcool. Vous devez comprendre ça ."
06:02 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : deon meyer
15/02/2015
Garde tes larmes pour plus tard...en poche
Virée de son boulot, plaquée par son amour, rejetée même par la mort."
Envoyée "dégommer" Françoise Giroud lors d'une interview pour un magazine, Alix de Saint André va être émue par cette vieille dame à la fois fragile et bouleversante. "Travaillez, travaillez" tel est le mantra que répète la fondatrice de l'Express à sa jeune consœur avec qui elle va nouer des liens affectifs.
Ulcérée par les biographies, souvent à charge et truffées d'erreurs, Alix de saint André décide, avec l'appui de Caroline Elliacheff, la fille de Françoise Giroud, de mener une enquête "fondée sur la trace des mots et de l'encre" , mettant ainsi à jour un manuscrit autobiographique qu'on croyait disparu, texte rédigé après la tentative de suicide de l'ancienne secrétaire d’État.
Ni portrait à charge ni hagiographie, Garde tes larmes pour plus tard pointe et tente d'expliquer les mensonges de cette femme qui avait renié sa judaïté. Le récit de cette enquête s'avère parfois fastidieux et je me suis un peu perdue dans les nombreux membres de la famille de Françoise Giroud, leurs tribulations tant géographiques, qu'affectives.
Alix de Saint André en profite pour souligner les défauts des travaux de Laure Adler et Christine Ockrent, se montrant parfois virulente. Un petit côté redresseur de torts qu'elle applique également à Madeleine Chapsal, la première femme de Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Une lecture en demi-teinte mais qui vient compléter celle, plus ancienne, d'Une femme Libre.
06:01 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (4)
14/02/2015
Dark tiger...en poche
"Les êtres humais se contentaient de s'entretuer."
Les nuages noirs s'amoncellent autour de Stoney Calhoun, toujours amnésique mais toujours doté de capacités qu'il a redécouvertes au fil des aventures précédentes.
Pour retrouver sa vie tranquille entre sa cabane au fond des bois et son travail à la boutique de pêche de son amoureuse Kate, le voilà contraint de remplacer un guide de pêche dans un luxueux hôtel perdu en pleine nature, afin d'enquêter en toutes discrétion sur la mort d'un agent gouvernemental.
La donne a donc changé car dans les précédents volumes, c'était bien malgré lui que Stoney se retrouvait à mener des enquêtes, ce qui donne une tonalité plus sombre au roman, le héros étant soumis à davantage de tension.
J'ai retrouvé avec une certaine mélancolie les personnages de William G Tapply, sachant que l'auteur était décédé en 2009, juste avant la sortie aux Etats-unis de ce volume. Peut être est-ce que ceci a influé sur ma lecture car , même si les magnifiques paysages sont là, l'aspect tout à la fois bourru et plein de charme de Stoney aussi,même je ne me suis pas ennuyé une minute en lisant ce roman le charme n'a plus opéré avec autant de vigueur. J'y ai trouvé des redites (concernant les relations entre les chiens et je cite "la bouffe") et Stoney , toujours stoïque face aux emportements de Kate a fini par me laisser de marbre. Peut être ai-je aussi été aussi contaminée par le certain désenchantement qui imprègne ce livre...
Un adieu en demi-teintes.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : william g tapply
12/02/2015
La femme d 'un homme... en poche
"ça ne sert à rien de construire un mur de mots. Les mots sont comme des outils, facilement convertibles en armes, qui bâtissent des clôtures là où elles ne sont pas essentielles. La vie ne se résume pas aux mots. Les gens, par nature, baignent dans l’ambivalence, entraînés par des vents capricieux et agités."
Beaucoup de non-dits dans le couple en apparence idéal que forment depuis vingt ans, Todd, promoteur immobilier ambitieux, et Jodi, thérapeute à mi-temps. Un élément perturbateur, dont Jodi veut à tout prix minorer l'importance, va rompre cette belle harmonie et entraîner le couple dans un maelstrom d'émotions et de situations qu'ils ne parviendront plus à maîtriser.
The silent wife, titre original du roman, rend bien compte de la manière si particulière de l'héroïne de gérer ses émotions et sa vie. Tant de perfection,( elle est très classe, veut faire de sa vie un modèle de perfection et pour cela sélectionne soigneusement ses patients pour ne pas sortir de sa zone de confort et de compétence ), des apparences aussi lisses, ne peuvent évidemment que cacher un grand bazar intérieur que le lecteur découvrira progressivement, même s'il ne sera jamais clairement nommé.
Et c'est ce que j'ai aimé dans ce thriller psychologique où, à mon avis, la psychologie domine largement: si comme l’écrit Cuné, on flirte avec les clichés, les personnages sont beaucoup plus fouillés qu'il n'y paraît et cette volonté de ne rien nommer précisément est extrêmement efficace du début à la fin. Une narration fluide, des rebondissements surprenants, un pur régal piqueté de marque-pages !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : asa harrison
07/02/2015
Une fille bien ...en poche
"Je pense qu'il y a des moments dans la vie où l'on doit abandonner une part de soi, comme si l'on muait, pour avancer."
Les textes de Holly Goddard Jones partent d'emblée avec un double handicap: d'abord, ce sont des nouvelles, genre semble-t-il peu apprécié en France ; ensuite, ce sont des textes poignants où la vie des femmes en particulier , entre Midwest et Sud profond des Etats-Unis n'est pas particulièrement rose. Et pourtant, le style plein d'empathie et de précision de l'auteure fait qu'on ne peut quitter cet univers écrasé de chaleur, dont les personnages essaient d'agir du mieux qu'ils peuvent, où la frontière entre les gentils et les odieux est souvent floue, où la vie peut basculer dans la tragédie en un instant.
Pas de pathos mais la notation de ces instants fragiles où une femme se rend compte que son ex-mari l' "a élégamment poussée hors du mariage, , comme il [l'] élégamment poussée hors de la maison cet après-midi- là.", où l'on va faire semblant de ne pas voir un ancien ami que l'on a trahi, "au point de rencontre malheureux entre hasard et rayon des produits congelés", où une connaissance va se réjouir de vous annoncer une mauvaise nouvelle. Mais ce sont aussi des moments où des choix vont s'effectuer, car même les très jeunes filles peuvent décider de ne pas se laisser "transformer en ce qu'elle n'était pas obligée d'être." Une vision des relations hommes femmes toute en subtilité, sans manichéisme, qui révèle une nouvelle voix qu'il faut absolument prendre le temps de découvrir. Un beau coup de coeur !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : holly goddard jones
06/02/2015
Un tout petit rien...en poche
"C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises, c'est suffisant pour faire semblant de faire des bébés, pas pour en avoir."
Oui mais voilà la narratrice est enceinte et il lui reste quelques semaine pour prendre sa décision . Fera-t-elle une place dans son corps, dans sa vie à ce tout petit rien ?
Sous une forme séquencée, mais néanmoins très fluide ,Camille Anseaume raconte de manière délicate, pleine de sensibilité et d'humour ce choix et les implications affectives et matérielles qu'il engendre , les réajustements et les rêves.
Un petit roman (par la taille , 244 pages) mais vibrant de justesse et de chaleur humaine.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (4)
29/01/2015
la clôture des merveilles ...en poche
"Au bout du compte, nous sommes tous confrontés à cette liberté d'être contraints."
En 2012, le pape Benoît XVI proclame Hildegarde de Bingen, docteur de l'Eglise. Elle est la quatrième femme à obtenir un tel titre. C'est à celle qui dès sa huitième année est entrée au couvent, a eu des visions dès l'âge de trois, a inventé une nouvelle langue , toute hérissée de z, a su pénétrer les secrets de la nature , a créé son propre couvent ,que Lorette Nobécourt consacre un livre inspiré.Anecdotes avérées ou inventées se mêlent pour relater la riche vie de cette femme complète qui toujours se dresse face à l'autorité, "Aussi droite, et haute, solide et stable que l'échelle du H. de son nom. Ainsi se tient désormais Hildegarde de Bingen."
Dans un monde qui refuse toute contrainte, Lorette Nobécourt interroge cette notion de soumission et analyse les relations de H., c'est ainsi qu'elle la nomme à une exception près tout le long du texte, aux mots, à l'écriture. Un texte prenant et envoûtant qui donne envie d'aller encore plus avant dans la vie de cette femme du XII ème siècle qui, par bien des aspects, nous apparaît très contemporaine
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lorette nobécourt
25/01/2015
Un homme effacé... en poche
"Une menace pesait sur son identité. Quelque chose de visqueux prenait possession de lui. Ce suintement infiltrait ses veines, épaississait son sang, engluait jusqu'aux battements de son cœur."
Des images pédopornographiques ayant été trouvées sur son ordinateur Un homme effacé, professeur de philosophie dans un université cossue est embarqué par la police. Tout (paroles, comportement photographie banale) va alors être réinterprété à charge et bien que se sachant innocent, Damien North en viendra à plaider coupable sur les conseils de son avocat.
Cette première partie est déjà passablement effrayante (elle m'a fait penser aux premières images du film évoquant l'affaire d'Outreaux, "Présumé coupable") mais l'affaire se corse encore quand le roman envisage ce qui se déroule ensuite...
Mensonge, vérité, tout est ambigu dans ce roman à la mécanique implacable où le héros en vient à douter de lui-même mais qui pêche un peu par son style trop neutre. Un bon début néanmoins !
Prix Goncourt du premier roman.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alexandre postel
24/01/2015
Amazones
"Finie l'aliénation. Je ne veux plus qu'on touche à mon corps, même gentiment. Qu'on le laisse en paix et aphone , vierge du bruit des caresses , voilà ce que je désire."
"Impitoyable en amour", "obstinée", "pas vraiment d'aplomb", voici quelques unes des épithètes caractérisant Alice, trente ans , veuve pas du tout éplorée d'un fiancé horripilant dont le sort l'a fort opportunément débarrassée et qui, sur une impulsion vient d'embarquer en cavale Alphonsine, quasi nonagénaire.
Les deux femmes ne se connaissent pas mais se sentent d'emblée qu'"un truc mystérieux et indéfinissable " les fascine réciproquement. Elles vont rapidement l'identifier: ce sont toutes deux , et de manière bien différente, des amazones !
Roman polyphonique, où même les morts prennent la parole, Amazones est un roman un peu foutraque, résolument féministe, empli de gaieté et d'une belle énergie ! Les lettres que l'héroïne écrit à ses sœurs pour les houspiller et les sortir de leur marasme sont hilarantes et pleines de justesse . Quant aux amazones plus âgées, elles ne sont pas en reste et nous offre une rétrospective à la fois triste et réjouissante de la place faite aux femmes aux tout débuts du féminisme, en province.
Alice, qui rue dans les brancards depuis l'adolescence parviendra-t-elle un jour à trouver son chemin ? On n'en sait rien mais ce qu'on espère pour elle c'est qu'elle parviendra à vivre jusqu'au bout à rester rebelle !
Un coup de cœur !
Amazones, Raphaëlle Riol ,Babel 2015, 216 pages qui m'ont donné envie de découvrir les autres romans de l'auteure.
12:55 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (10)
20/01/2015
Le restaurant de l'amour retrouvé
"Et si jamais il m'était donné de cuisiner dans ce petit village paisible au cœur des montagnes, j'arriverais peut être à m'ancrer enfin dans la réalité, à vivre pleinement. Je le sentais, cette certitude jaillissait du plus profond de moi, comme un magma en fusion."
Rinco a tout perdu en une journée: ses meubles, ses instruments de cuisine (dont une cocotte Le Creuset !), ses économies, son petit ami et même sa voix.
La jeune femme se réfugie dans son village natal où vit encore sa mère, avec laquelle elle entretient des relations tendues. Là, elle va concrétiser un projet qui lui tient à cœur: ouvrir un restaurant très particulier, "Comme une grotte secrète où les gens, rassérénés, renoueraient avec leur vrai moi."
Rinco pratique une cuisine véritablement inspirée et régénère en quelque sorte ses clients , d'une manière délicate et précise.
C'est donc de résilience mais aussi de bienveillance et d'amour des autres qu'il est question dans ce roman dont le titre pouvait laisser craindre le pire : mièvrerie et naïveté. Mais ici le style est poétique et imagé (beaucoup de métaphores culinaires , bien sûr) et Ito Ogawa réussit à créer un univers à la fois poétique et fantasque, avec quelques touches de rudesse , mettant l'eau à la bouche de surcroît !
Une petite merveille de délicatesse et de sérénité ! On rêverait de connaître l'adresse d'un tel restaurant !
Le restaurant de l'amour retrouvé, Ito Ogawa,traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako Picquier poche 2015 , 253 pages succulentes.
Le billet d'Hélène .
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Les livres qui font du bien, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : ogawa ito