10/01/2017
Une vie après l'autre...en poche
"Elle n'avait encore jamais préféré la mort à la vie et au moment de partir comprit que quelque chose s’était fêlé, cassé et que l'ordre des choses avait changé. Puis les ténèbres abolirent toute pensée."
Même si Une vie après l'autre commence par l'assassinat d'Hitler par Ursula, l’héroïne qui est abattue juste après, nous n'avons pas affaire ici à une uchronie.
D'ailleurs Ursula ("petite oursonne", comme l'appelle tendrement son père) naîtra plusieurs fois en février 1910 et mourra tout autant, explorant ainsi le champ des possibles de la narration et du romanesque. On pourrait craindre le côté mécanique du procédé mais le lecteur est vite rassuré: l'écriture, tour à tour enjouée et émouvante de Kate Atkinson et son art du récit ont vite fait de nous ferrer et on ne peut plus lâcher ce roman so british, dans son humour vachard "-Elle lui est reconnaissante, je pense. Il lui a donné le Surrey. Un court de tennis, des amis ministres et du rosbif à gogo. Ils reçoivent énormément-tout le gratin. Certaines femmes seraient prêtes à souffrir pour ça. Même à supporter Maurice." et l'attitude bien trempée de ses personnages !
Et si tel personnage avait survécu, et si tel autre avait eu un enfant que serait-il arrivé ?, se demande -t-on parfois à la lecture d'un roman. Kate Atkinson répond à ses questions pour nous et se penche avec une précision extrêmement vivante sur la vie quotidienne des civils en Allemagne (un sommet d'émotion) et en Grande Bretagne (à Londres ,en particulier ,pendant les bombardements) , pendant la Seconde Guerre mondiale.
On suit avec passion les péripéties de la famille Todd (un ancien mot pour désigner le renard), de l'enfance à l’âge adulte. Des personnages aux caractères bien marqués qui nous deviennent familiers en un rien de temps. Sympathiques ou non, sages ou excentriques, il y en a pour tous les goûts !
Un roman tour à tour champêtre ou urbain,paisible ou menaçant, traversé par des renards ,des chiens, des bébés qui "sentaient bon le lait, le talc et le grand air où leurs vêtements avaient séché tandis qu'Emil avait un léger goût de fumet.", des enfants élevés pour affronter la dureté du monde par des adultes aimants mais frôlant parfois la négligence, selon nos critères actuels !
Impressions de déjà-vu, rêves éveillés, réincarnations, toutes les explications sont envisagées pour expliquer cette propension d'Ursula à vivre des événements de différentes façons. Elles sont surtout l'occasion , pour Kate Atkinson, de revenir sur le thème de la temporalité, déjà exploré dans ses précédents romans, Dans les replis du temps et Dans les coulisses du musée et de nous proposer sa propre explication.
Un roman enthousiasmant autant par son style , sa construction que par les thèmes explorés.Une forêt de marque-pages ! Et zou sur l'étagère des indispensables !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : kate atkinson for ever !
07/01/2017
Ma mère du Nord...en poche
"Ma mère se méfiait de sa sensibilité, comme ceux qui en ont trop. Elle la gardait à l'intérieur."
"Dans [ses] livres, [il a ]donné des nouvelles de [sa] famille." et termine par sa mère car "C'est toujours chez leur mère que se réfugient les gangsters après leur dernier coup."
Jouant sur l'homophonie entre mère et mer, Jean-Louis Fournier file la métaphore de météorologie marine, ponctuant son roman de titres de chapitres s'y référant. Il nous précise aussi que sa mère "était froide seulement à l'oral." et brosse un portrait nuancé de cette femme qui dut élever seule ses enfants et tenir un ménage à bout de bras, amoureuse d'un médecin alcoolique, généreux ,mais capable d'oublier la sortie exceptionnelle promise à son épouse.
Fournier, à son habitude, a le sens de la formule mais on le sent très solitaire et ce roman d'un vieil enfant, qui reconnaît volontiers n'avoir pas été facile à vivre, est plein d'une tendresse dont on sent qu'elle s'exprime presque malgré lui.Émouvant.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jean-louis fournier
06/01/2017
D'après une histoire vraie...en poche
"Coiffées, maquillées, repassées. Sans un faux pli. Combien de temps pour parvenir à cet état de perfection, chaque matin, et combien de temps pour les retouches, avant de sortir ? "
En couverture ,des photos d'une jeune fille qui pourrait être l'auteure. Le titre. De multiples références à la vie privée/publique de Delphine de Vigan (son précédent roman basé sur l'histoire de sa mère, son médiatique compagnon, François Busnel), autant de références qui semblent accréditer l'idée de réalité. Et on entre de plain-pied dans l'histoire de cette narratrice(Delphine) qui ne parvient littéralement plus à écrire une ligne (pas même pour une liste de courses), qui va tomber sous l'emprise d’une femme , "plume" pour des people en mal de confidences.
Roman d'une amitié toxique, mais aussi roman qui interroge la soif d’histoires "vraies" de notre époque, le texte de Delphine de Vigan m'a bluffée dans sa première partie. J'ai été moins enthousiaste pour la fin, moins convaincante, même si placée sous les auspices d'un maître du genre, Stephen King. Il n'en reste pas moins que j'ai dévoré ce livre, même si j'ai beaucoup tardé à le chroniquer !
Clara et Cuné m'avaient donné envie.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : delphnie de vigan
04/01/2017
Femme nue jouant Chopin...en poche
"Il y a un style de femmes qui, bien qu'ayant été ravissantes toute leur vie, connaissent une éruption de folle splendeur à l'approche de la cinquantaine."
Quand un texte commence de manière aussi parfaite (pour moi), c'est le gage qu'une excellente lecture s'annonce . Promesse tenue -et haut la main- par ce recueil de 16 nouvelles aux ambiances très diverses mais caractérisées par la tension parfois juste insoutenable qui les anime et la capacité de Louise Erdrich à se glisser aussi bien dans la tanière d'une Goth Lolita gothique que dans l'intimité d'un couple de scientifiques vieillissants .
La nature est forcément toujours aussi présente et l'on croise dans ces textes aussi bien des antilopes, des loups, des bisons, des chats, des chiens que des corbeaux. Et comment ne pas aimer une auteure qui fait dire à l'une de ses narratrices : "Les corbeaux sont les oiseaux qui me manqueront le plus quand je mourrai. Si seulement les ténèbres dans lesquelles nous devons plonger notre regard étaient composées de la lumière noire de leur souple intelligence.(...] J'ai observé ces oiseaux avec tant d'attention que je sens leurs plumes noires pointer sous ma peau."
Mais, bien évidemment, ce sens de l'observation, Erdrich l'exerce aussi l'égard des humains. Et leur comportement interpénètre souvent celui de la Nature, dont il emprunte parfois les ruses et parfois aussi la cruauté.Cruauté souvent adoucie par la compassion qui prend alors les chemins les plus étranges, les plus tortueux. Ainsi dans la nouvelle "Le lait paternel" dont je vous laisse découvrir toute la tendresse et la violence mêlée.
Qui manipule, qui est manipulé ? Erdrich semble sourire du comportement de ses personnages mais ne jamais s'en moquer, n'hésitant pas à ajouter quelques touches de fantastique ou d'humour dans les situations les plus tendues . Ainsi ce dialogue improbable dans un magasin d'armes :
"Exercices de tir ?
-Non. je dois tuer un mec qui fait du yoga.
-Défense du domicile alors."
à noter que L'auteure choisit , en faisant un pas de côté au moment opportun ,d éviter le pathos et/ou les situations prévisibles.
On trouve aussi dans ce recueil la course poursuite la plus lente et néanmoins la plus intense que j'ai jamais lue, le récit d'une amitié féminine , sereine, par-delà la douleur (un texte magnifique), des femmes, des hommes d'âges différents, Indiens ou non, contemporains ou pas ,mais qui tous nous émeuvent, font battre nos cœurs et nous donnent tout à la fois envie de savoir vite, vite ,ce qui va leur arriver et simultanément envie de retarder le plus possible le moment de les quitter. Quant au style de Louise Erdrich, il est sensuel, analyse au plus intime les sentiments, très imagé et sonne juste.Un vrai et grand coup de cœur pour commencer ce mois de novembre.
Et zou, sur l’étagère des indispensables !
04:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : louise erdrich
06/12/2016
Bureau des spéculations...en poche
"Mais mon agent a une théorie. Elle dit que chaque mariage est bricolé. Même ceux qui ont l'air raisonnables du dehors sont maintenus au-dedans par du chewing-gum, du fil de fer et des bouts de ficelle."
Imaginez une histoire d'amour des plus banales en apparence: rencontre, mariage, bébé, difficultés du quotidien, usure du couple, sentiment d'insatisfaction, infidélité, couple qui vacille.
Du vu et revu ? Certes. Mais la narratrice qui prend ici en charge le récit le fait de façon parcellaire, mêlant informations scientifiques collectées pour un travail d'appoint, maximes littéraires, souvenirs, bribes de chanson et de conversations. L'ellipse règne en maître, omettant tous les passages obligés d'un roman d'amour (la rencontre, par exemple), faisant confiance au lecteur pour combler les trous et deviner ce qui advient.
Que la narratrice ait écrit un roman et enseigne à l'université n'est évidemment pas un hasard, mais chacune d'entre nous se reconnaîtra dans les émotions qu'elle partage, en particulier avec sa fille nouvelle-née.
Un portrait de femme impressionniste qui ne manque pas d'humour.
D'abord un peu déroutée, j'ai dévoré avec enthousiasme ces 156 pages sensibles. Un roman qui m'a sortie, au moins provisoirement, d'une panne de lecture qui dure ! :)
Bureau des spéculations, Jenny Offill, traduit de l'américain par Edith Ochs, Livre de poche 2016.
De la même autrice : clic.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jenny offill
27/11/2016
Les jeunes mariés...en poche
"Elle s'efforçait de trouver un lien entre la jeune fille qu'elle imaginait si souvent dans l'appartement de ses parents et l'épouse américaine se servant d'un lave-vaisselle et d'une machine à laver ou consultant ses mails sur l'ordinateur du salon.La tâche était d’autant plus difficile qu'à Rochester personne ne connaissait la Munni d'avant, et dans son pays ,personne ne connaissait celle d’aujourd’hui.Parfois, elle se demandait si les deux filles s'éloigneraient de plus en plus jusqu'au jour où elles ne se reconnaitraient plus."
Amina,jolie jeune femme bangladaise, et Richard, ingénieur américain de trente-cinq ans , ont fait connaissance par le truchement d'un site de rencontre sur internet. Tous deux, forts pragmatiques, ont chacun le projet de fonder une famille. Mais ce qu'Amina ne révèle pas immédiatement c'est que pour elle cela implique que ses parents la rejoignent aux États-Unis.
Par rapport à Amina , jolie, déterminée et intelligente, Richard paraît bien falot. Mais peut être n'est-il pas aussi lisse qu’il le paraît...
La première partie du roman est malicieusement intitulée " Un mariage arrangé". En effet, Amina met tout en œuvre pour réaliser son rêve: aller vivre aux États-Unis, mais sans jamais paraître froide ou manipulatrice. Les deux chapitre suivants, forts intéressants, sont consacrés à son intégration et à sa conquête de la citoyenneté américaine. En contrepoint des héros, la cousine de Richard, qui a échoué dans son mariage avec un Indien ,vient donner un nouvel éclairage sur les couples dits mixtes. J'ai été moins convaincue par la dernière partie, "Une demande en mariage" qui décrit avec beaucoup trop de détails les embrouilles familiales dans lesquelles sont enferrés les parents d'Amina. Un roman qui, malgré quelques longueurs, confirme le talent de Nell Freudenberger.Un joli parcours de couples qui s'effectue d'une certaine façon à l 'envers mais qui est fort convaincant dans son souci des détails et sa vérité psychologique.
Les jeunes mariés, Nell Freudenberger, traduit de l'anglais (E-U) par Sabine Porte, Quai Voltaire 2014, 427 pages.
10/18 2016
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nell freudenberger
08/11/2016
L'étrange bibliothèque...en poche
"Je n'irais pas jusqu'à affirmer que je suis idiot. Simplement ,depuis que j'ai été mordu par le grand chien noir, ma tête fonctionne sur un mode un peu particulier."
Parce qu'il voulait se renseigner sur la collecte des impôts dans l'Empire ottoman, un jeune garçon va se retrouver prisonnier dans une bibliothèque labyrinthique.
L’action se déroule de nos jours au Japon et c'est par petites touches que Haruki Murakami nous fait basculer dans le fantastique. Un fantastique très noir, teinté d'horreur mais aussi d'humour. Ainsi son prisonnier mange-t-il aussi bien des donuts bien croustillants qu'une épinoche à trois épines farcies, des saucisses de Toulouse ou un croissant ! Un melting pot culinaire bien loin des ambiances à la Edgard Poe à laquelle fait parfois penser cette nouvelle qu'on peut aussi envisager comme un conte.
Les personnages ont des identités fluctuantes et la lecture devient un moyen de pression pour l"inquiétant geôlier. Rien n'est figé, tout évolue , on se croirait parfois dans un kaléidoscope tant les ambiances changent avec subtilité.
Les illustrations qui accompagnent ce texte jouent à la perfection des variations de noir, gris et sépia et seules quelques touches de couleurs viennent les éclairer. La couverture avec ce formidable étourneau a su aussi me séduire. Un petit plaisir à (s') offrir, histoire de frisonner un peu .
L'étrange bibliothèque, HaruKi Murakami, 10/18 2016 ,traduit du japonais par Hélène Morita, illustrations de Kat Menschik .
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : haruki murakami
07/11/2016
Ma vie de pingouin ...en poche
"Et quand il m'a mise debout et embrassée, c'était comme à la télé. La question était de savoir s'il s'agissait d'une comédie (La croisière s'amuse , Saison 10) ou un documentaire farfelu."
Bienvenue à bord de l'Orlovsky, ancien navire scientifique russe, pour une croisière de l'extrême: direction l'Antarctique !
à bord, une faune tout aussi éclectique, farfelue et parfois cruelle que celle qui se trouve sur les icebergs ou les îlots ! Par ordre d'apparition: Wilma,32 ans, dont la bonne humeur inébranlable n'est pas sans un arrière plan plus sombre; Tomas, trentenaire qu veut en finir avec la vie ,mais c'est pas gagné ; Alba, 72 ans , qui a eu mille vies, grande scrutatrice des mœurs humaines. Sans oublier un essaim de personnages secondaires, d'âge plus ou moins avancé, venus observer les oiseaux ou se trouver un compagnon !
Fine observatrice, Katarina Mazetti semble s'être régalée à croquer tout ce petit monde, jeunes et vieux mélangés, embarqué dans une expédition fertile en rebondissements !
Alternant épisodes cocasses ou plus sombres, le roman file à toute allure pour le plus grand bonheur de son lecteur ! On retrouve en effet avec un plaisir sans pareil une Katerina Mazetti au mieux de sa forme et n'hésitant pas à peindre , avec beaucoup de véracité, les animaux rencontrés en chemin . Un grand bonheur de lecture !
Ma vie de pingouin, Katarina Mazetti,Babel 2016
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : katarina mazetti
01/11/2016
Un membre permament de la famille
"Ils ne sont pas inquiets pour Ventana: maintenant qu'on l'a filmée pour la télé, elle a accédé à un autre niveau de réalité et de pouvoir, un niveau plus élevé que le leur."
De la permanence, voilà bien ce qui manque , entre autres, aux personnages des douze nouvelles de ce recueil de Russell Banks.
Saisis à des moments où leur vie vacille de façon ténue ou plus dramatique,l'auteur sait capter,toujours avec bienveillance, mais avec une lucidité extrême, les moindres oscillations de leurs sentiments.
Qu'il dépeigne les non-dits qui se révèlent dans une réunion d'artistes et d'intellos , l'effritement d'une famille entériné par un deuil imprévu,les espoirs d'une femme noire modeste ou les glissements de personnalité d’une femme rencontrée par hasard, il règne toujours dans ces textes une grande tension qui tient le lecteur en haleine, l’entraînant même parfois ( ce fut mon cas, en tout cas) à différer la lecture d'un texte, en l'occurrence, "Blue".
Un style magistral ,des récits d'une grande intensité dramatique font de ce recueil une totale réussite !
Et zou,sur l'étagère des indispensables !
Un membre permanent de la famille, Russell Banks,nouvelles traduites de l 'américain par Pierre Furlan Babel 2016.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, Nouvelles étrangères | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : russell banks
31/10/2016
Truismes
"Je me suis demandé ce que j'aimais le plus, les racines ou la parfumerie."
Ayant fait étudier à mes élèves le début de La métamorphose de Kafka, j'ai décidé , dans la foulée, de relire Truismes de Marie Darrieussecq ,que j'avais lu à sa sortie en 1996.
Truismes est le récit à la première personne d'une métamorphose. Celle d'une jeune femme, employée en parfumerie qui devient progressivement une truie. Le récit est fait a posteriori, ce qui permet à la narratrice d'analyser les faits avec du recul, recul limité vu son manque d'éducation( n'oublions pas qu'un truisme est une vérité banale).
En même temps que le corps de la jeune femme change, la société évolue aussi et se dérégule progressivement tant au niveau économique (le monde du travail en particulier), politique (régime de plus en plus autoritaire) et social (paupérisation des couches laborieuses, enrichissement des élites). Quant à la sexualité, elle est sans frein pour ceux qui détiennent un pouvoir.
D'emblée, la mainmise sur le corps féminin est posée avec cette scène d'entretien d'embauche où l’héroïne accepte sans broncher les services sexuels jamais identifiés clairement mais qu'elle laisse deviner et qualifie par exemple de "besogne". Au fil du roman, elle ira de plus en plus loin dans ce type de services , sans que rien ne soit décrit , mais la suggestion n'en sera que plus forte quant aux violences subies et aux tentatives de limites qu'elle pose.
En ce qui concerne la métamorphose proprement dite, elle est fluctuante,évoquée par petites touches, même si l’héroïne tente de la maîtriser, oscillant sans cesse entre l'univers humain et celui de l'animal.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette relecture, grâce au style elliptique et efficace.J'ai même trouvé que la société décrite avait de plus en plus de points communs avec la société contemporaine., ce qui n'est guère rassurant .
Truismes, Marie Darrieussecq, folio 2014.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : marie darrieusecq