17/11/2011
Le Noël du chat assassin
"C'est ça, joyeux Noël à toi aussi !"
Serait-ce parce que "L'esprit de Noël n'est pas arrivé jusqu'à [sa ]gamelle" que Puffy va finir enfermé dans la garage ? Ne serait-ce pas plutôt parce que ,comme d'hab', notre chat rouquin préféré a enchaîné les catastrophes, prétendant avec un aplomb formidable que ce n'était pas de sa faute ?
En tout cas, grâce à ce félin rouquin, Noël sera mémorable et les jeunes lecteurs se régaleront des volte- faces de Puffy qui,tantôt se prête de mauvaise grâce aux inventions de Ellie et de ses cousins, tantôt cabotine dès qu'il est le centre de l'attraction. Il finira par atteindre le sommet...du sapin et en subira les conséquences !
"Ce Noël a été affreux, affreux, affreux ." pour Puffy, gageons qu'il sera nettement plus drôle pour les jeunes lecteurs !
Le Noël du chat assassin, Anne Fine, traduit de l'anglais par Véronique Haïse, aux illustrations , toujours aussi réussies, Véronique Deiss, Mouche de l'Ecole des Loisirs (pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.
88 pages à lire d'urgence avant de décider d'offrir un chat !
à glisser dans un peu plus d'un mois en dessous du sapin !
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : anne fine, puffy, esprit de noël
10/11/2011
Je ne suis pas Eugénie Grandet
"On ne peut pas toujours être au premier rang de la vie des autres, vois-tu. On a sa propre vie à mener et ce n'est pas facile d'être soi."
Deux oeuvres d'art comme repères dans ce roman : Eugénie Grandet qu'Alice s'efforce de lire parce que sa soeur aînée, Anne-Louise a décidé de l'emmener visiter l'exposition de Louise Bourgeois, Moi, Eugénie Grandet et la Cerisaie, pièce sur laquelle travaillent Anne-Louise aux costumes et son amoureux Max à la mise en scène. Deux oeuvres d'art sur le thème de la famille qui vont permettre à l'adolescente de se positionner, avec intensité . Quand elle affirme: Je ne suis pas Eugénie Grandet , elle refuse ainsi le destin fané de l'héroïne de Balzac et trouvera aussi sa juste place vis àvis de sa soeur et un peu plus tard d'une grand-mère quasi inconnue et revêche.
Quant à la Cerisaie, un désatre de dernière minute permettra à Max de revenir sur son passé familial mais aussi de rebondir face à l'adversité.
L'art comme combat mais aussi l'art comme révélateur des luttes intérieures: Alice doit quitter l'exposition de Louise Bourgeois quand elle prend conscience qu'elle pourrait rater sa vie. Un roman troublant et intense , qui souffre peut être d'un défaut de construction mais une écriture qui plonge directement dans l'âme adolescente et la transcrit de manière intense et juste. Un roman qui donne évidemment envie de découvrir le catalogue de l'exposition de Louise Bourgeois.
Je ne suis pas Eugénie Grandet, Shaïne Cassim, Medium de l'Ecole des Loisirs 2011 , 182 pages hérissées de marque -page.
Couverture de Hélène Millot, en parfaite adéquation avec un texte qui évoque aussi beaucoup les tissus.
Je découvre Shaïne Cassim avec ce roman et j'ai bien envie de continuer à la lire...
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : shaïne cassim, soeurs, eugénie grandet, louise bourgeois
07/11/2011
Comment (bien) gérer sa love story
"Si vous avez jamais eu un cadeau d'anniversaire plus pourri que ça, écrivez-moi.
ça me fera plaisir."
Les vacances (désastreuses) sont finies, et Maxime a tout pour être heureux : une petite amie (en première année de psycho alors que lui est en terminale... ), un smartphone, une guitare, des amis, dont le fameux Kevin, pour qui j'ai une tendance toute particulière . En effet," Kevin est délinquant routier,( et il en est très fier)." et il a surtout un peu (beaucoup) de mal avec le second degré, second degré dont est friand Maxime.
Mais, évidemment, notre héros, fidèle à sa réputation de loser va tout faire foirer et il devra affronter la réalité économique et "...l'omerta gynécologique", ce qui n'est pas rien !
J'étais très contente de retrouver mon ami Maxime mais il m'a quand même fallu 93 pages pour vraiment rentrer dans l'ambiance , savourer les métaphores, (un exemple au hasard : "-On dirait Dark Vador qui s'est pris les couilles dans une porte.
On peut toujours compter sur elle pour apporter une touche de raffinement et de sophistication à une conversation."
apprécier à leur juste valeur les notes en bas de page, les adresses au lecteur, bref tout ce qui fait le charme et l'humour d'Anne Percin.
93 pages, le temps de digérer sans doute le titre et son "gérer" qui sent l'arnaque marketing et oublier le bandeau rouge annonçant triomphalement "saison deux" , comme si notre Maxime avait quelque chose à voir avec les séries télé, pff !
Un bon cru donc où notre héros ,dans le désordre ,verra le loup, provoquera l'ire (et la jalousie) maternelle, fêtera ses dix-huit ans , et vivra les hauts et les bas d'une histoire d'amour. Cerise sur le gâteau, parce qu'il est évidemment beaucoup question de musique dans ce roman, la compile de la teuf généreusement fournie en fin de roman !
Comment (bien) gérer sa love-story, Anne Percin, Le Rouergue 2011, 246 pages hérissées de marque-page, pour lutter contre la morosité et regarder ses ado d'un oeil plus indulgent !
Ps: j'anticipe : oui, on peut le lire sans avoir dévoré le premier mais c'est mieux de suivre l'évolution du personnage !
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : anne percin
29/10/2011
Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?
"Elle méritait un homme bien . Bien mieux que la Saucisse , ou que l'Infidèle , le Monosourcil ou le Malsain. Nous méritions mieux."
Parce qu'elle estime que sa mère a des goûts catastrophiques en matières d'hommes, Violette, treize ans, décide d'écrire à George Clooney, se faisant forte de convaincre l'homme le plus sexy de la planète de mettre fin à son célibat.
Par ailleurs, flanquée de sa fidèle amie Phoebe, elle n'hésite pas à enquêter sur le dernier amoureux en date de sa mère, Dudley Wiener, tout en s'occupant de sa petite soeur Rosie.
On l'aura compris Violette est un véritable soutien pour sa mère divorcée, qui élève seule au Canada ses deux filles tandis que le père a refait sa vie avec une bimbo siliconée en Californie. Mais l'adolescente, prise dans un conflit de loyauté, n'a-t-elle pas tendance d'une part à trop s'ingérer dans la vie amoureuse de sa mère et, d'autre part, à trop idéaliser la relation de ses parents avant qu'ils ne divorcent ?
Dear George Cloney est un roman tendre et drôle, Violette a parfois la dent dure : "Le Faux [Noël] avait lieu le 27 décembre avec papa.Je l'appelais ainsi parce que tout, de la date au sapin en passant par les nichons de Jennica était bidon." ,jamais manichéiste, qui plaira autant aux filles qu'aux mères .
L'auteure a décrit avec réalisme la situation matérielle et psychologique difficile de la mère, sans jamais sombrer dans le pathos ou la critique (incarnée par le couple de voisins acerbes), et si Violette se situe avec lucidité dans la "chaîne alimentaire des quatrièmes ", elle ne subit pas la situation pour autant. Dans tous les cas de figure, l'entraide et la solidarité des amis, même maladroite, permettent de tenir le coup et d'affronter l'adversité. Une vision optimiste et chaleureuse , qui trouve un juste équilibre entre réalisme et humour.
Et George Clooney dans tout ça ? Hé bien, l'auteure trouve un moyen fort astucieux de se tirer d'affaire...
Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?, Susin Nielsen, traduit de l'anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec, Hélium 2011, 195 pages qui donnent la pêche !
06:00 Publié dans Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : susin nielsen, george clooney, faites exploser les stats!!!
22/10/2011
Je m'appelle Pouët
Pouët est un chien "tout petit et très angoissé". Qu'il soit le dernier du chenil à être adopté n'arrange évidemment pas les choses et le chiot va tout faire pour plaire au vieux fermier solitaire qui vient de l'adopter.
Mais qu'attend-il vraiment de lui ce maître mélomane ? Pouët va aller de déconvenue en déconvenue en voulant faire du zèle, mais il finira par trouver sa place au sein de la ferme: sur les genoux du fermier !
Un album tout en tendresse où un chiot découvre les animaux de la ferme et finit après de nombreuses aventures par s'ajuster au monde qu'il vient de découvrir. Un thème rassurant et des couleurs dominées par le sépia qui accentue la douceur de cet univers. On ne peut que craquer sur les rondeurs de Pouët qui possède de surcroît une trogne très expressive !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : fabienne mounier, daniel hénon
20/10/2011
Tout le monde fait caca !
Ah le problème du pot ! Rascal et Pascal Lemaître le revisitent avec un humour plein de malice : le loup se soulage sous les yeux moqueurs du petit Chaperon rouge et l'odeur du "délit" fait fuir un lapin dégoûté...Du plus petit au plus gros tous les animaux font caca et les parents aussi qui essaient d'échapper à la curiosité de leur rejeton... (on devine le vécu !)
Ne pas louper la quatrième de couv' avec une chauve-souris surprenante !
Un album cartonné solide que les tout-petits auront plaisir à feuilleter sur le pot ou ailleurs !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pascal lemaître, rascal
06/10/2011
Ma soeur vit sur la cheminée
"Le poisson est tout seul. Je sais exactement ce qu'il ressent."
La mort de Rose, tuée dans un attentat terroriste à Londres a détruit sa famille. Ses parents ne peuvent supporter leur douleur et négligent quelque peu leurs autres enfants: Jasmine la soeur jumelle de Rose et le petit dernier, Jamie.
Ce dernier,pour affronter les autres, se réfugie dans un monde de super-héros, ce qui lui permettra de s'allier à une petite fille tout aussi malicieuse que lui, Sunya. Oui mais voilà, la famille de Sunya est d'origine pakistanaise , ce qui ne plaît pas du tout au père de Jamie...
D'emblée, le lecteur sait qu'il entre dans un roman confortable, raisonnablement prévisible -et ceci fait partie de son charme. La narration est fluide, les personnages des enfants bien croqués mais on regrettera quelques scènes qui sonnent faux et une référence à une émission de télé réalité qui apporte bien peu à la tension dramatique. un roman plein de fraîcheur qui a les défauts de ses qualités, quand il tire trop sur les ficelles du pathos. Un bon moment de lecture cependant quand on a besoin de facilité (et ce n'est pas une tare !)
Deux couvertures au choix, pour la collection jeunesse ou adultes.
Ma soeur vit sur la cheminée, Annabel Pitcher, traduit de l'angalis par Amélie de Maupéou, Plon 2011 236 pages pleines de tendresse.
06:00 Publié dans Jeunesse, rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : annabel pictcher, mort d'un enfant
05/10/2011
Quand le loup a faim
"Oui, approchez-vous, on ne va pas vous manger !"
La couverture est très explicite : "Quand le loup a faim", il est bien décidé à manger comme en témoigne ses pattes tenant fermement des couverts de part et d'autre d'une assiette vide , foi d'Edmond Bigtarin , loup solitaire de son état !
Mais Edmond est un fin gourmet : il veut du lapin nourri au grain, au poil fin et au petit goût de haricot, du lapin citadin !" Et le voilà parti en ville son grand couteau à la main. Dans l'immeuble où habite Max Omatose, lapin nain, tout ne va pas se dérouler comme prévu et Edmond, pris de court par les différents habitants de l'habitation n'aura pas le temps de mener à bien sa mission mais trouvera beaucoup mieux: des amis !
Des illustrations aux cadrages originaux, pleines d'humour, des personnages très élégants, (le loup est un dandy craquant !) un texte qui joue avec les mots et une histoire qui célèbre la convivialité entre voisins que demander de mieux ? !
Marie adore !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christine naumann-villemin, kris di giacomo
28/09/2011
Au pays des pierres de lune
"C'est si fragile une silhouette d'homme debout sur la nuit ".
Treize ans, un âge charnière pour la narratrice qui, devenue adulte revient sur cette année où elle est tombée amoureuse de son cousin, Boris. Un premier amour ça ne s'oublie pas. Surtout quand il est vécu dans le monde de la diaspora russe , un monde chaleureux où l'on chante, où l'on pleure, un monde où l'on a plaisir à se trouver "afin de se chauffer à toute la vie merveilleuse de ce petit appartement." Un microcosme où l'auteure nous introduit et où nous trouvons notre place avec plaisir. De l'émotion, de la poésie, un très joli moment de lecture.
Libouli a aimé aussi.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tania sollogoub
24/09/2011
Amour, brouille et câlin
Un format carré, un bon gros volume , des pages cartonnées costaudes, des couleurs pimpantes, voilà qui donne déjà envie de s'emparer du livre !
Le titre nous met sur la piste: c'est d'un abécédaire qu'il s'agit mais un abécédaire dépoussiéré , jouant sur les assonances et les allitérations, de quoi mettre nos oreilles en émois : "Quand papa s'entraîne au karaté (il fait des katas en kimono kaki), maman le met k.o avec son katana de kendo."
Mais c'est aussi l'histoire d'un couple, qu'on devine observé par le duo d'enfants apparaissant en conclusion, un couple tout ce qu'il y a de plus imparfait et c'est ça qui nous plaît ! Un couple où "Quand papa dit que la vaisselle, c'est pas viril, maman prépare sa valise pour partir en voyage (un peu de vacances)", (un livre pour enfants féministe, champagne !) un couple où "Quand papa est saoul maman soupire" (bon, papa est un joyeux fêtard et non pas un triste ivrogne !), où maman fume malgré les réflexions de son mari (tss !, soupireront les pisse-vinaigre !), un livre où la vie, avec ses hauts et ses bas annoncés dès le titre, se donne à voir sans être aseptisée, plein de scènes croquées sur le vif par les talents respectifs de Vincent Malone (alias le roi des papas ) et de Soledad Bravi (que les mamans retrouveront avec plaisir), des scènes quotidiennes , pleines d'humour et de tendresse ! Un pur régal qui plaira autant aux tout petits qu'à leurs parents ! Je me suis ré-ga-lée , foi de collectionneuse d'abécédaires !
Ecole des Loisirs, Collection Loulou et Cie 2011
07:20 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : soledad bravi, vincent malone