26/09/2012
Oublie-moi un peu , papa !
Quand ses parents lui annoncent leur séparation, Naomi va constater , au début, un peu cruellement: "Les parents devraient se séparer plus souvent, on les connaîtrait mieux."
En effet, d'un peu lunaire et très occupé, son père va se rendre disponible le mercredi et le consacrer uniquement à sa fille. Réjouie d'abord, Noémie va très vite étouffer dans cette bulle où elle évolue seule avec son père.
Comment trouver son autonomie, son espace de liberté, faire admettre à son père que l'on a grandi, sans pour autant le blesser, voilà le défi que devra relever Naomi, dix ans.
Avec humour et délicatesse, Brigitte Smadja traite ce problème des réajustements nécessaires entre un papa poule frais éclos et sa fille qui rêve de prendre un peu son envol. Un livre réussi , à laisser traîner pour que les papas y jettent un oeil?
06:00 Publié dans Jeunesse, rentrée 2012 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : brigitte smadja, relations pèrefille
27/07/2012
Arrête de mourir
"C'est quoi ce bordel, ce désordre, ce foutoir, où les mères retombent en enfance alors que leurs enfants en sont à peine sortis ?"
L'année du bac pour Samuel. Mais il a bien d'autres soucis en tête car d'une part il est amoureux de la Pauline et d'autre part et surtout sa mère adopte un comportement de plus en plus irrationnel. La famille va devoir se rendre à l'évidence : la mère de Samuel et Caroline est atteinte de la maladie d'Alzheimer et ce à l'âge de 49 ans.
Refus d'admettre la réalité, colère puis acceptation, l'adolescent qui nous livre son point de vue passe par toutes ses étapes, scandant son récit des couplets de la chanson de William Sheller, Maman est folle.
81 petites pages, un concentré d'amour et d'émotion pour dire la maladie et ses répercussions sur de jeunes adultes. L'écriture est magnifique, tour à tour familière et imagée et ne sombre jamais dans le pathétique. Un texte "à murmurer à l'oreille d'un ami à hurler devant son miroir, à partager avec soi et le monde", un texte de la collection "D'une seule voix". à laisser infuser.
Arrête de mourir, Irène Cohen-Janca, Actes Sud Junior 2011.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : irène cohen-janca, alzheimer
25/07/2012
Premier chagrin
"Le pire mensonge, c'est celui qu'on se fait à soi-même."
Pour la première fois, Sophie va faire du baby-sitting. Mais très vite, la très jeune fille va se rendre compte que les petits-enfants de la vieille dame, Mouche , qui l'a engagée ne viennent en fait pas la voir. Or, celle-ci est gravement malade et Sophie va l'aider en s'impliquant bien plus que prévu.
Pas de chagrin d'amour adolescent comme le titre pourrait le donner à penser mais un chagrin plus profond quand une adolescente va se trouver confrontée à des situations graves .
On suit avec plaisir l'évolution de Sophie, ses relations avec sa mère divorcée, ses récits plein d'humour de ses cours au collège et l'on ne peut qu'admirer la manière pleine de maturité dont elle va traiter les différents problèmes qu'elle va rencontrer.
Abordant avec délicatesse les thèmes de la fin de vie et du pardon, Premier chagrin est un texte chaleureux , sensible et pas du tout pesant. Un petit moment de bonheur à ne rater sous aucun prétexte !
Premier chagrin, Eva kavian, Mijade 2011, 189 pages pleines de vie et de tendresse.
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Jeunesse, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : eva kavian, fin de vie, relation intergénérationnelle
18/07/2012
Plan B pour l'été
"C'est compliqué, c'est réversible, c'est tordu, c'est flou ...en un mot, c'est bon !"
Comment convaincre une mamie sympa mais un tantinet psychorigide de faire du camping ? C'est Le plan B pour l'été de Louise , 15 ans, qui veut passer un semaine de vacances avec son meilleur ami Théo, homo dont la famille ne veut admettre l'orientation sexuelle.
Gageons que l'ado saura se montrer persuasive et qu'elle y gagnera en outre de connaître enfin de nouveaux aspects du passé de sa grand-mère.
Une écriture vive et enjouée pour un roman en apparence léger mais qui brosse un très joli portrait des relations intergénérationnelles, sans mièvrerie, et évoque des sujets graves au passage.
Merci Clara pour cette découverte !
Plan B pour l'été, Hélène Vignal, Le Rouergue 2012, 217 pages hérissées de marque-pages !
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : hélène vignal
29/05/2012
Moi, Ambrose,roi du scrabble
Looser absolu, allergique aux cacahuètes, surprotégé par sa mère qui ira jusqu'à le retirer de son énième collège , Ambrose arbore un pantalon violet et un bonnet à pompon, ce qui , évidemment, n'arrange pas les choses.
En plus il a le chic pour agacer les gens , ce qui le rend plutôt solitaire. Mais tout va changer dans sa vie quand il va se mettre en tête de faire d'un ex-taulard, Cosmo, la figure paternelle dont il manque tant. Ambrose ira jusqu'à traîner Cosmo dans un club de scrabble où l'adolescent apprendra à devenir plus modeste et plus tolérant.
Premier roman écrit par Susin Nielsen, Moi Ambrose, roi du scrabble, ne possède pas le charme de Dear George Clooney mais on y sent la patte d'une bonne scénariste et on ne s'ennuie pas une seconde.
Merci à Clara pour le prêt !
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : susin nielsen
28/05/2012
Ma tata Thérèse
"...cela sentait le grand bazar, et la maison de cinglés. Mais ce n'était pas Charenton, c'était la rue Larrey, chez tata Thérèse. C'était bien mieux."
C'est une véritable ménagerie qui habite chez tata Thérèse ! Jugez-en un peu : à côté des classiques chiens et chats, on trouve des oiseaux, dont un moineau en liberté et un faisan dans les toilettes, sans oublier un atèle, des chacals, un perroquet et un agneau sauvé de la boucherie ! Tout ça piaille, bêle, se sauve, se perche dans les endroits les plus improbables (sur la pipe du placide tonton Gaston, par exemple) et crée un univers plein de vie , d'humour et d'amour.
Un paradis pour les neveux, dont fait partie l'auteur du texte, Fabrice Nicolino. Car oui, "Tout ce que tu liras est vrai, je le jure sur la tête de ma tata Thérèse à moi." Le style est alerte et la connivence avec le lecteur, jeune ou moins jeune, est immédiate. On entre de plain-pied dans cet univers disparu, celui d'un Paris où l'on pouvait trouver un agneau au marché.Quant aux illustrations de Catherine Meurisse, elles valent assurément le détour: qui n'a pas vu un faisan trôner sur la lunette des toilettes n'a rien vu !
Un petit bijou qui ne nous laisse qu'un seul regret n'avoir pas eu, nous aussi, une tata Thérèse comme celle-ci pour pouvoir lui claquer la bise !
Ma tata Thérèse, Fabrice Nicolino, catherine Meurisse, éditions Sarbacane 2012, 87 pages pleines de fraîcheur, d'humour, paradisiaques ! Et zou, sur l 'étagère des indispensables ! à partir de 10 ans, à consommer sans modération et sans limite d'âge !
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : fabrice nicolino, catherine meurisse
09/05/2012
Mardi maudit
"Mon conseil : méfiez-vous des matins comme les autres. Ce sont les pires."
Parce que, comme le dit sa Grand-mère, Lucien est très fort pour se faire des noeuds dans le cerveau, il se met en tête que les mots prononcés par son amoureuse, Fatou, sonnent le glas de leur histoire d'amour . Il en arrive même à être pris de crises d'alexandrins, c'est dire la gravité des faits (et l'influence néfaste des cours de français !).
Tourneboulé qu'il est , il se fâche aussi avec son meilleur ami ,Croûton ! Lui qui n'aime déjà pas grand chose va pouvoir ajouter à sa liste des choses détestées le mardi, jour fatal où tout a basculé !
Beaucoup de tendresse et d'humour dans ce roman mettant en scène des collégiens aux prises avec les premiers émois .L'auteur en profite d'ailleurs pour souligner avec finesse la maturité (et la supériorité ) de son personnage féminin , une épatante Fatou , ce dont on ne saurait trop le remercier !
savourons aussi au passage une peinture pleine de fantaisie d'une famille où la grand-mère décide de se remarier à l'âge de 69 ans , semant ainsi la panique !Un roman des plus sympathiques à conseiller au plus vite !
Mardi maudit, Jérôme Lambert, neuf de l'Ecole des Loisirs, 99 pages qui donnent le sourire !
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jérôme lambert, humour
01/03/2012
Le creux des maths
"-Un pays de matheux, c'est forcément pourri. On ne doit avoir que ça à faire en Finlande, tu parles."
Au lieu de recevoir l'invitation pour aller rejoindre Pouddlard, où on pourrait enfin lui découvrir un don, Abel découvre qu'il a gagné une semaine en Finlande avec un génie des mathématiques ! Cette invitation aurait réjoui n'importe quel autre membre de sa famille, tous dotés de la bosse des maths (et d'une grande incapacité à gérer le quotidien ! ), mais pas lui, l'exception qui confirme la règle !
Craignant de se faire démasquer, mais ayant envie de voyager, Abel, onze ans va partir à la découverte d'un pays et d'un drôle de professeur ...
Humour, aventures sont les ingrédients de ce roman qui ravira tous ceux qui sont fâchés avec les maths et réjouira tous ceux qui se désespérent de ne pas avoir de don !
Un petit régal à dévorer avant de l'offrir !
Le creux des maths, Christine Avel, Neuf de l'Ecole des Loisirs 2012, 79 pages pleines d'entrain !
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : christine avel, le problème avec les mats, comme écrivait catherine leblanc...
14/12/2011
De Sacha à Macha
De temps en temps, intriguée par le titre d'un roman que Ferdi doit lire dans le cadre scolaire, je m'empresse de le lire...
Roman épistolaire, par courriels en fait, De Sacha à Macha est un roman court, à l'intrigue bien menée, qui saura intéresser même les lecteurs les plus rétifs. Les personnages , la fille plus jeune en âge mais plus mature de caractère et plus directe aussi, le garçon plus introverti ,empêtré dans une histoire familiale pleine de mystère, sont bien croqués.
L'intrigue parvient même à s'affranchir du cadre restreint (et contraint) des échanges virtuels pour se lancer (un peu) dans le roman d'aventure, ce qui séduira, j'en suis sûre les jeunes lecteurs. Le côté séduction n'est pas oublié mais il s'agit avant tout ici d'un roman d'amitié adolescente des plus sympathiques.
Il y a même quelques références littéraires à Prévert et Dostoïevski, qui pourront même peut être lancer les jeunes lecteurs vers de nouvelles lectures. Une bonne pioche ! j'espère que Ferdi sera aussi séduit ! Affaire à suivre !
De Sacha à Macha, Flammarion jeunesse , Rachel Hausfater, Yaël Hassan, 154 pages qui se dévorent d'une traite.
Ps: ce billet ne contient pas d'esquisse de résumé, pas question de mâcher le travail d'un collègien de 4 ème égaré ici !:)
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : roman épistolaire (par mails), rachel hausfater, yaël hassan
24/11/2011
Il était une fois dans l'Est
"Inutile de faire le test, je suis forcément séropositive aux anticorps du soviétisme."
Pas de chance ! "Jamais on ne me remettrait le foulard, jamais je ne revêtirais l'uniforme.
Jamais je ne fus tant déçue."Le foulard c'est celui des pionniers , organisation complémentaire à l'école en Allemagne de l'Est et si Anna connaît une telle déception c'est qu'entre temps le mur de Berlin est tombé. Plus de RDA, plus de foulard des pionniers.
Cette petite fille qui avait 7 ans en 1989 et vivait en RDA, nous livre ici ses souvenirs d'une vie qu'elle jugeait tout à fait normale, à quelques détails près, faute de références extérieures.Ce quotidien, vu à travers les yeux d'une enfant, nous apparaît plein de fraîcheur mais fait aussi froid dans le dos. L'enfant devenue adulte comprend en effet rétrospectivement que sa mère lui a sauvé la vie en refusant, arguant d'un eczéma fort opportun, qu'elle devienne une nageuse de compétition. Quelques détails comme le fait que les gens n'osaient pas entrer dans l'isoloir pour voter (l'abstention ou le vote blanc étant fort mal vus), ou que les serrures étaient quasiment identiques , rendent ce texte particulièremement vivant et marquant.
Pas de vision manichéiste pour autant , Anna mettra près d'un an à s'adapter à sa nouvelle vie à L'ouest et cherche à tout prix à préserver une vision équitable de sa jeunesse : "Mon enfance n'était pas moche...Je ne veux pas l'oublier...mais je voudrais me souvenir d'autre chose que ces images communes à tous les petits de l'Est. Je ne peux pas. Le communisme, c'est peut être ça aussi . La mise en commun de tous nos biens..." Une définition accablante. Mais l'humour et la fraîcheur du récit allègent beaucoup l'atmosphère de ce texte. à découvrir sans plus attendre.
"Audren s'est inspirée des souvenirs d'enfance d'Anke, son amie allemande, pour écrire cette histoire." (extrait de la 4 ème de couv'.)
Il était une fois dans l'Est, Audren, Ecole des loisirs 2011, Collection médium, 109 pages marquantes.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : allemagne de l'est, enfance