19/12/2011
Je suis un no man's land
Philippe, chanteur, vient donner un concert (dont ne n'entendrons rien) dans sa région natale. Là tout va se liguer contre lui : il ne pourra pas partir. Cette situation , traitée de manière poético-onirique, va lui permettre de renouer avec ses parents, incarnés tout en retenue par Aurore Clément et Jackie Berroyer, de solder ses comptes avec un ancien ami et même de faire la connaissance d'une ornithologue lunaire, son alter ego, Julie Depardieu.
Très vite, Philippe Katerine va se dépouiller de ses oripeaux de chanteur déjanté (une tenue argentée) pour se glisser dans ceux de son adolescence, un peu étriqués, et donner la pleine mesure de son talent d'acteur. On y croit vraiment et onse glisse avec délice dans cette campagne où les mobylettes n'en font qu'à leur tête, tout comme les chevaux d'ailleurs, un univers poétique et enchanté.
Déniché à la médiathèque où se cache probablement un fan de Katerine ! (même ses premiers disques figurent dans le fonds!)
06:02 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : thierry jousse, philippe katerine, julie depardieu
18/12/2011
Le Havre
Premier film en français du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki Le Havre (synopsis ici) est une fable poétique, oscillant entre problèmes contemporains (les réfugiés qui veulent passer en Grande-Bretagne) et références aux années 50 à 70, comme si les personnages avaient réussi à se créer une bulle un peu à l'intérieur du monde moderne. Pas de téléphones portables mais d'antiques cabines, les automobiles sont délicieusement rétro et les personnages portent des noms ou prénoms de personnalités chères au coeur du réalisateur : Arletty, Monet et même Baïkal pour la chienne du héros (en référence à la première chienne envoyée dans l'espace). Kaurismäki a aussi tenu à faire participer une figure locale havraise, le rockeur Little Bob, dont la chanson constitue la seule longueur du film.
Il faut accepter le décalage du jeu des acteurs (mêlant pointures et amateurs) pour savourer l'humour tout en retenue de ce film. André Wilms est parfait comme d'habitude, précis, méticuleux, plein d'élégance, il rayonne ! Il faut voir avec quel aplomb souriant il fait face au directeur d'un centre de rétention lui balançant une énormité qu'il arrive à faire passer sans problème ! à ses côtés, Jean-Pierre Darroussin campe un policier à la Javert mais qui se révèlera plein d'humanité. Un conte où ,comme le dit le réalisateur, le petit chaperon rouge mange le loup, ce qui, en ces temps difficiles, ne peut que donner le sourire !
J'ai eu la chance de voir ce film en avant-première à Lille où il a été présenté dans le cadre du film Inter par Philippe Val, un critique du Monde et en présence d'André Wilms. le côté non militant de ce film a été souligné à plusieurs reprises par les intervenants mais j'ai regretté l'opposition qui a été systématiquement faite par rapport à un autre film,( jamais clairement nommé d'ailleurs, Welcome). Un même problème peut être abordé sous des angles différents sans que pour autant on dénigre les autres.
Ce film vient de recevoir le prix Louis-Delluc. Sur les écrans le 21 décembre.
Ps: avant de nous quitter, l'inoubliable interprète de M. Lequesnoy dans La vie est un long fleuve tranquille nous a même fait un petit clin d'oeil en nous citant la phrase culte:"Vous me faites b..., Marielle"!
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : aki kaurismäki, prix louis delluc
15/12/2011
Des vents contraires /le film
Hier pour célébrer les vacances, je me suis offert une séance de ciné en matinée... J'avais surtout envie de Saint-Malo et de ses paysages, il faut bien l'avouer, car je gardais encore un souvenir très vif du roman d'Olivier Adam.
Le bilan est plus que mitigé car je n'ai pas retrouvé l'aspect sauvage et tendre du personnage paternel envers ses enfants. Benoit Magimel ne m'a donc pas convaincue. Par contre , je me suis régalée avec Antoine Duléry, incarnant le frère aîné et s'éclatant dans son rôle de tonton gâteau, tout en tritesse retenue. Ramzy Bedia, aussi, à cent lieues de ses rôles habituels, campe un père déchiré et un tantinet borderline bouleversant. Quant à Bouli Lanners, je l'ai adoré dans son rôle d'ex- représentant en sous-vêtements masculins ! Il apporte une bouffée de joie de vivre dans ce film un peu trop appliqué où l'émotion est bien présente (j'y suis allée de ma petite larme) mais qui manque sérieusement de souffle.
06:03 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jalil lespert
13/12/2011
Comment tuer le chien de son voisin
Robin Wright Penn, Kenneth Branagh, même si je n'avais jamais entendu parler de cette comédie , la présence de ces deux comédiens était largement suffisante pour me décider à emprunter cette comédie à la couv' dithyrambique, bien sûr .
Le pitch ? Elle est prof de danse et souhaite être enceinte. Évidemment, lui, dramaturge et ancien jeune homme en colère, n'est que très moyennement intéressé par les marmots. En plus, il est bien plus occupé à écrire une nouvelle pièce qui lui permettra de renouer avec le succès L'arrivée d'une nouvelle voisine et de sa fille vont évidemment changer la donne.
Totalement cousue de fil blanc, cette comédie m'aurait laissée de marbre n'étaient deux morceaux de bravoure: la tirade acerbe que le héros adresse à une journaliste de télé et surtout le personnage de la mère de Robin Wright qui , unijambiste perdant la tête, pratique un humour absurde et décalé très efficace.
Plutôt que le chien du voisin qui sera effectivement tué, décès qui intervient comme un cheveu sur la soupe, c'est plutôt le coiffeur de Robin Wright Penne qu'il aurait fallu trucider (elle est affublée d'un carré ultra court qui a l'air d'avoir été tailladé par une gamine de trois ans), ainsi que le réalisateur d'ailleurs qui, sous prétexte de comédie nous montre une scène accablante d'examen de la prostate que subit Branagh avec un masochisme confinant à l'héroïsme.
à oublier très vite !
18:45 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : schtroumpf grognon le retour
12/11/2011
Intouchable
Le problème quand un film est surmédiatisé c'est qu'on risque forcément dêtre un peu déçu à l'arrivée. Cela a été le cas pour moi avec Intouchable.
On passe un bon moment, Omar Sy est très juste et drôle (on le savait déjà), on retrouve avec plaisir François Cluzet et Anne Le Ny , on rigole (en particulier avec le défilé des candidats au poste d'auxiliaire de vie qui cumulent bévues et cynisme naïf) (ou quand les ch'tis s'en prennent plein la poire, dans une salle bourrée de Ch'tis, effet garanti, nous avons le sens de la dérision !) mais la mise en scène est plate et Omar Sy en Amélie Poulain au pays des riches, mouais...
Il n'en reste pas moins qu'on sort le sourire aux lèvres, tout en fredonnant un bon vieux tube des Earth Wind and Fire, dont les ventes de disques devraient connaître une belle envolée ! C'est tout le mal qu'on leur souhaite !
Allez, poussez les meubles et en piste !
L'avis de Dasola
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : omar sy, françois cluzet, earth, wind and fire
06/11/2011
Les adoptés
Vendredi 4 novembre, 499 Lillois (et moi et moi et moi) avons assisté à l'avant-première du premier film, écrit, réalisé et interprété par Mélanie Laurent, Les adoptés.
L'histoire ? Une famille , composée presque uniquement de femmes (le seul homme de la la tribu est le petit garçon de Lisa interprétée par Mélanie Laurent), très soudée, a bien du mal à laisser un peu de place aux hommes. Cette belle harmonie féminine sera pourtant troublée par deux fois. La première quand Marine , l'une des soeurs, tombera amoureuse. La seconde quand la même Marine sera percutée par un scooter et tombera dans le coma, obligeant ainsi les autres personnages à évoluer et à s'ouvrir aux autres.
Je reste assez partagée sur ce film. D'une part, j'ai trouvé la "bulle" dans laquelle évoluent les personnages trop artificielle et trop esthétisante. Si l'on était sarcastique, on soulignerait que Marine, libraire dans une charmante librairie de quartier (L'écume des pages") déplace des piles de livres, passe des commandes et se moque ouvertement de son seul client ce qui n'est vraiment pas commerçant, comme le souligne au passage le dit-client. (mais bon, il l'a bien cherché !). Lisa, elle, fait semblant de jouer de la guitare chez un luthier. La mère, jouée par Clémentine Célarié, boit le restant de la fortune familiale,mais attention, avec classe, champagne ou cocktails. Quant à l'amoureux de Marine, il est critique gastronomique, excusez du peu , et doit être le seul homme au monde à posséder des draps d'un gris perle parfait, qui se drapent de manière fort artistique sur le corps nu de son amante après l'amour. Pas réussi à deviner de quelle matière étaient ces draps, qui, ne doivent pas pouvoir se laver à 60 °, mais je n'ai pas vu voir l'étiquette, coupée au montage car par trop inesthétique.
En même temps, la veille j'avais vu "Présumé coupable" et du réalisme cru , j'en avais pris plein la face. le contraste était violent.
Bon, vous l'aurez compris cet aspect "bobo", même lyonnais, m'a quelque peu agacée. Mais, le travail sur la lumière, la profondeur de champ, les couleurs, la bande son, sans oublier le jeu des acteurs (même Audrey Lamy dans le rôle de la copine de Marine, m'a mis les larmes aux yeux (et ce n'est pas facile, croyez-moi)). Alors, oui, d'aucuns diront que Les adoptés est un film lacrimatoire, et alors ? Les sentiments , les émotions, l'amour y circulent librement, et ça fait un bien fou !
Quant à Mélanie Laurent (et j'en vois certaine qui piaffe d'impatience !), venue clôturer à Lille sa présentation du film en province, elle est d'une beauté lumineuse, pleine de générosité et de simplicité. Elle a même accepté de chanter a cappella un de ses chansons et s'en est ma foi fort bien tirée (en cherchant bien vous devriez trouver une vidéo sur la toile).
Petites précisions apportées par la réalisatrice: le réveil- lapin vient de chez Ev*il et j*ux, son père joue le rôle du chirurgien, sa marraine, celui de la chirugienne, son grand-père, celui du luthier. Hé oui, elle est très famille, Mélanie ! Petits potins sans importance mais bon ...Quant au titre, il désigne tous ceux que l'on adopte de manière imagée, comme amis, amours...
à vous de voir !
La bande annonce ici !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (6)
16/10/2011
Katherine et les vaches
Découvert grâce à Libouli (merciiii !), ce clip qui associe les vaches et Katheriiiine !
Ps :Philippe, rase ta moustache et tu verras, la vache te fera un bisou ! (râpeux et baveux à la fois, ça surprend!)
06:00 Publié dans je l'ai vu !, la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, philippe katherine
03/08/2010
Tamara Drewe
Ex vilain petit canard, Tamara Drewe revient dans le village de son enfance semer la perturbation à grands coups de mini shorts et de décolletés plongeants. En plus d'une superbe plastique, la demoiselle est dotée d'une intelligence revancharde, ce qui ne gâche rien. En un rien de temps, elle séduit tous ceux sur qui elle jette son dévolu, du batteur-star aux yeux de biche (ce qui nous vaut un numéro de batterie époustouflant dans une cuisine ! ) au romancier à succès bedonnant qui anime un atelier d'écriture dans un cottage absolument craquant , où entre poules d'ornement et pâtisseries maison, des littérateurs viennent traquer la muse et quémander des conseils avisés du maître.
Deux adolescentes , à grands coups d'internet et de téléphones portables, vont elles aussi à leur façon animer ce bien trop tranquille coin de campagne anglaise...
Entre répliques vachardes et paysages superbes, on ne s'ennuie pas une seconde dans ce film qui enchaîne saison après saison une année dans la vie de ce village et certains de ces habitants. C'est drôle, perfide et totalement jouissif !
A noter un superbe mâle doté de tablettes de chocolat ,capable de vous rénover (avec un goût exquis) un cottage vieillot en un rien de temps, une sorte de croisement entre Robert ( le bricoleur de France 3) et n'importe quel sexy man de votre choix ! Un homme comme ça on en redemande ! D'ailleurs bizarrement, j'ai proposé à mon Homme d 'aller revoir ce film, en sa compagnie cette fois , lui vantant les charmes du Dorset avec beaucoup de conviction.
Une autre Tamara vous en parle aussi ici.
L'avis de Kathel qui vous mènera vers plein d'autres !
Ps: Je n'avais aucune envie de lire la BD de Posy Simmonds dont je n'avais déjà pas aimé les dessins dans Gemma Bovery mais j'avais envie de découvrir l'histoire, merci donc à Stephen Frears et à Cath !
pps: Je me demande si un petit débardeur kaki produira le même effet sur mon Homme que sur Luke Evans...Pas sûr.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : stephen frears, grande-bretagne
11/07/2009
Amélie Nothomb
Amélie, on aime ou on déteste mais elle a le chic pour les couvertures , c'est sûr ! Après Pierre et Gilles, Harcourt, la classe !
Info trouvée ici !
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (21)
31/03/2009
"Féminisme", un mot qui dérange ?
Sans langue de bois, de manière vivante et imagée, c'est tout un pan de l'histoire des femmes qui revit dans Les machos expliqués à mon frère.
Honte à moi qui croyait connaître les grandes dates des avancées féminines : j'avais totalement zappé l 'importance de la loi sur le viol : " Avant cette loi de 1980, le viol n'était pas reconnu comme un crime. Pour une raison simple : il n'y avait pas de définition du viol. Du coup, dans l'écrasante majorité des cas, les viols n'étaient pas jugés aux Assises mais requalifiés en délits de coups et blessures ou d'outrages à la pudeur, et jugés dans les tribunaux correctionnels. Les peines étaient donc ridicules au regard de la gravité des faits." cela paraît impensable...
Non être féministe n'est pas dépassé. Tout n'est pas acquis comme nous aimerions le croire et Clémentine Autain nous rappelle au passage que certes l'avortement est légal en France mais que les centres qui le pratiquent sont d emoins en moins nombreux...
elle fait aussi le bilan -souvent mitigé- des différentes lois qui sont censées défendre l'égalité de salaire entre hommes et femmes ou favoriser la place de ces dernières en politique, remarquant que"tout cela avance au rythme de l'escargot, c'est navrant."
Dans ce dialogue avec son frère l'auteure se montre à la fois claire et précise, sans jamais jargonner, et on ne peut qu'espérer qu'ils seront nombreux et nombreuses à lire cet ouvrage plein d'énergie.
Les machos expliqués à mon frère, Clémentine Autain, Seuil, 100 pages nécessaires.
06:00 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : les machos expliqués à mon frère, clémentine autain, féminisme, droits des femems