27/10/2006
Changez tout !
Il y a quelques temps encore le Changement était dans l'air du temps, il était de bon ton de mettre en avant les courageux qui avaient tout plaqué pour changer de vie .
Evidemment, n'étaient montrés que les exemples réussis, tant pis pour les canards boîteux qui s'étaient fourvoyés .
Dans Fred et Mathilde , Corinne Roche nous propose une vision moins idéalisée de ce grand phantasme.
Mathilde a quitté son F3 pour s'installer avec son fils de treize ans au soleil d'une petite bourgade . Employée à la mairie, elle va dans un premier temps, arriver à se creuser une niche parmi tous ses gens si sympathiques mais petit à petit, à cause d'une collègue, la situation va rapidement devenir invivable...
Corinne Roche analyse avec finesse les bouleversements provoqués par l'arrivée d'une "étrangère " dans une petite communauté.
Elle donne aussi d'excellent conseils (chapitre 7 pour ceux qui seraient intéressés) pour faire face l'attitude intrusive et perverse d'une prétendue amie.
Nous sommes bien loin de l'optimisme d'une petite fête sur la planète, mais tout n'est pas perdu cependant pour Mathilde qui possède ce que Boris Cyrulnick appelle la résilience, c'est à dire la capacité d'affronter les difficultés et de s'en sortir.
07:58 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (5)
26/10/2006
lecture (fleuve ) en cours
19:06 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (2)
"Groix de bois, Groix de fer"
Envie de partir pour l'île de Groix ? Alors, embarquez dans Le bateau du matin de Lorraine Fouchet. Rien n'y manque, les descriptions documentées, les recettes de cuisine (far breton, tchumpot (p.214)), sans oublier une histoire qui, au début , m'a fait penser un peu à Anna Gavalda avec Ensemble c'est tout, une histoire simple, qui fait du bien.
Le problème est que n'est pas Anna Gavalda qui veut. Lorraine Fouchet avant de devenir écrivaine à temps plein était médecin et elle en a gardé quelques manies , entre autres, celle de décrire ses personnages en donnant leur taille et leur poids (gare si nous la croisons ! ). De plus, ses images sont soit usées "comme un zombie", soit délirantes pour ne pas dire plus: "Eva appuya sa tête(sic) contre la vitre, écouta balloter ses neurones...". Même si nous sommes dans un roman de détente, le lecteur se fatigue un peu de voir ces personnages qui aiment de toute leur âme et pleurent de la même manière !
Quant au récit, il pourrait être intéressant si l'auteure n'intervenait pas à tout propos pour nous rappeler "ils ne pouvaient pas deviner qu'ils s'affrontaient pour la dernière fois" et ce avec chacun des personnages que rencontre celui qui est destiné à mourir (pas de suspense, c'est indiqué sur la 4ème de couv') et à la fin , j'en avais tellement assez de ces précisions que j'avais hâte qu'on en arrive au décès.Un comble, non ? !
J'espérais me lover dans ce roman comme dans un bon plaid, mais c'était un plaid en mohair et le mohair, c'est beau mais ça gratte ...
06:01 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (3)
25/10/2006
Le Nord encore...
Le très beau film de Bertrand Tavernier "ça commence aujourdhui
"repasse demain soir sur France 3. Son scénario , écrit entre autres
par Dominique Sampierro, a donné aussi naissance à un livre pour
enfants.
Dans le film, un instituteur , incarné avec passion
par Philippe Torreton, essaie de colmater les voies d'eau ouvertes dans
le "bateau "de son école maternelle, située dans le Valenciennois,
région sinistrée par le chômage.
L'instit
se révolte contre les injustices et essaie tant bien que mal, de donner
un peu d'espoir et de joie aux enfants dont il a la charge.
Dominique
Sampierro, qui a enseigné dans le Valenciennois, sait de quoi il parle
et, avec délicatesse et poésie, il a choisi de privilégier dans
P'tite mère. l'histoire de Laetitia .Il lui donne une fin plus
optimiste que sur l'écran et l'on suit avec émotion l'histoire de cette
petite fille qui, trop occupée par de multiples fonctions qui ne sont
pas de son âge, ne sait plus sourire...
Les dessins particulièrement
émouvants de Monike Czarnecki, elle aussi originaire du Nord, sont
pleins de luminosité et accompagnent le texte de Sampierro sans
redondances.
Ce livre a été plusieurs fois récompensé et ce n'est que justice.
Ps: Monike, si tu me lis, je t'envoie plein de pensées amicales et de tendresse.
06:30 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (2)
24/10/2006
Supercalifragilisticexpialidocious ...
Qui n'a pas rêvé, un jour de découragement devant le cyclone qui
avait ravagé pour la énième fois, la chambre de ses petits ou grands
nenfants chéris de prononcer le mot magique de Mary Poppins pour que
tout rentre dans l'ordre ?
Avec Range ta chambre, qui vient
de paraître en format poche, Maryse Vaillant et sa fille Judith Leroy
se proposent de nous aider à comprendre ce qui se joue dans cette lutte
pour l'ordre.
Partant à chaque fois d'un cas concret, elles nous
l'expliquent sans jargonner et enfin, nous proposent non pas des
solutions toutes faites mais des conseils pratiques que chacun pourra
adapter suivant ses propres exigences d'ordre et d'hygiène.
Nous y
apprenons ainsi que l'injonction fatale qui donne son titre à l'ouvrage
n'a pas de sens pour les jeunes enfants( mieux vaut lui assigner des
tâches précises) et que pour les ados, un délai est toujours le
bienvenu et qu'il ne faut pas compter sur une exécution immédiate des
tâches.
C'est facile à lire, enlevé, et les auteures n'hésitent pas
à débuquer la curioisté cachée des mères qui , sous prétexte de
rangement et de propreté, font intrusion dans l'espace privé de leurs
enfants...
06:00 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (5)
23/10/2006
Peu ou Proulx
Les cow-boys ,au temps où la télé était encore en noir et blanc, occupaient nos dimanches après-midi pluvieux.
Ils
massacraient allègrement les "méchants" Indiens , buvaient du whisky
comme nous de la limonade, crachaient dans les crachoirs des saloons
et accessoirement embrassaient une héroïne reconnaissante,
à qui ils venaient de sauver la vie entre deux duels au soleil.La
quintessence de ce qu'on n'appelait pas encore les machos.
Rien de tout cela ou presque dans Brokeback Mountain.
Ici, l'auteure, Annie Proulx, s'ingénie à faire tomber de leur
pédiestal ces hommes trop idéalisés autrefois. L'action se déroule au
XXème siècle, les cow-boys sont redevenus de simples vachers, sans
gloire ni argent, et deux d'entr'eux, Ennis del Mar et Jack Twist, vont
tomber amoureux, sans que jamais le mot "amour" soit prononcé ou écrit.
Comme chacun le précise :"Suis pas pédé" , "Moi non plus",
d'ailleurs chacun après cette rencontre fulgurante va poursuivre son
chemin et même devenir père de famille. Pourtant, ils n'ont rien oublié
et dès leurs retrouvailles , la passion reprend le dessus.
Evidemment,
il est impossible de vivre cet amour au grand jour et ils devront payer
les conséquences de ce qu'ils n'arrivent pas à s' expliquer.
J'avoue que dans un premier temps, je suis restée à l'extérieur du livre, me contentant d'admirer l'art d'Annie Proulx de dire des choses mine de rien, mais dans le dernier tiers du livre, j'ai vraiment eu le coeur serré...
Tout
est en retenue, en délicatesse , les ellipses sont nombreuses, et tout
l'art d'Annie Proulx est de ne pas cataloguer ni juger ces deux hommes
amoureux , dont la seule parole de tendresse explicite sera :"petit chéri".
..
Brokeback Mountain , d'Annie Proulx, est en fait une nouvelle extraite du recueil Les pieds dans la boue
. A l'occasion de l'adaptation de ce texte au cinéma, Grasset l'a
ressorti , avec en couverture une photo du film qui m'a plutôt gênée
car j'aurais bien aimé pouvoir imaginer à ma guise les deux héros.9
euros pour une 93 pages, c'est plutôt chérot. De l'art du marketing...
06:48 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (4)
22/10/2006
Quand lire c'est faire...
D'aucuns feuillettent de beaux livres de photographies pour rêver un
peu des pays de soleil et de ciels bleus...Je me contente des
livres...de recettes ! J'en ai toute une théorie qui s'alignent
fièrement sur les étagères toutes neuves de la cusine ; on m'en offre,
j'en emprunte et ,évidemment, j'en achète !
Le dernier en date est Brunch et il fait partie d'une série dont j'adore le format et la présentation : "les petits plats" aux éditions Marabout.
Mais
bon, comme d'habitude certaines recettes me font envie mais à partir du
moment où j'en ai sélectionné une, on dirait que le diable s'en mêle :
je n'ai jamais tous les ingrédients. Quand je les ai enfin réunis, j'ai
perdu ma recette ou ma motivation devant les mines dubitatives que je
récolte quand je fanfaronne "Je vais faire une nouvelle recette!".Y a
de quoi être refroidie car toute nouveauté potentielle entraîne des
réactions de méfiance.
Du
coup, la crème fleurette censée se métamorphoser en crème au chocolat,
devant le manque d'enthousiasme évident (seuls le chien et moi même
aimons les crèmes et les gâteaux), ira enrichir une purée maison...
De plus, je viens de lire (trop tard, évidemment) la 4ème de
couverture: "Vous êtes fan de grasse matinée...mais, levé à midi, il
n'est plus temps de prendre un petit-déjeuner...". Ce livre n'est
vraiment pas fait moi: une grasse mat, même le dimanche, c'est se lever à 8 heures
!
Pas
grave, je continuerai à rêver devant les photos en couleurs
des fondants aux pommes et à la cannelle, des scones aux raisins, des
muffins à l'aneth, des crumpets au beurre de ciboulette ... sans
prendre un gramme !
07:45 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (6)
21/10/2006
Chat alors !
Eliette Abécassis, Fellag, Georges Moustaki ont signé chacun la préface d'un des tomes du "Chat du rabbin" du
prolifique Joan Sfar (je sais il y a 4 tomes mais le dernier était
sorti à la médiathèque...), parrainages des plus divers et
sympathiques .
D'ordinaire, je l'avoue , je ne suis pas lectrice de
BD narratives au long cours, je me contente de la formule
classique: une page une histoire, drôle tant qu'à faire.Je suis donc
bonne client de Gaston, du Chat de Geluck ou de Bretécher.
En route
donc pour l'Algérie (encore française à l'époque où se déroule
l'histoire) et pour le monde chatoyant des Séfarades. Ne connaissant
pas bien du tout la religion juive, , je me demandais si je
comprendrais bien les subtilités , mais pas de problèmes ! Je me suis
laissée embarquée par ce chat, à l'allure filiforme, qui parle à
l'occasion et discute religion avec pugnacité avec les rabbins de sa
connaissance, et tous ces personnages non caricaturaux et éminemment
sympathiques.
Sfar adore visiblement les joutes orales et n'hésite pas à se montrer irrévérencieux mais jamais de manière agressive.
Ferdinand
a immédiatement reconnu la patte du dessinateur dès qu'il a entrevu la
couverture du 1er tome, car il est un lecteur assidu de la série
autrefois dessinée par Sfar: Sardine de l'espace.Je
n'en dis pas plus au cas où il voudrait vous parler lui-même de cette
série très drôle, où l'on rencontre par exemple Insu le Portable...
06:31 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (5)
19/10/2006
Mankell est de retour !
Les éditions du Seuil qui avaient auparavant publié les enquêtes du
policier Wallander dans le désordre le plus complet , entame maintenant
la publication de elles d'un nouvel anti-héros le policier Stefan
Lindman.
Mankell continue de dénoncer les dérives passées et
présentes de son pays d'origine, la Suède, par le biais d'un policier à
qui on vient de découvrir un cancer de la langue.
La localisation de
ce sarcome ne me paraît pas du tout fortuite, dans la mesure où
Lindman va bientôt se rendre compte que le passé de sa famille (où l'on
ne parlait pas vraiment) va interférer avec le présent de son enquête .
Il va découvrir aussi sa capacité de mensonge dans sa relation avec son
amie , amie que nous ne verrons jamais . Le policier qui vient de
prendre conscience de sa condition de mortel (et qui donc n'a plus rien
à perdre) va aussi oser commettre des actes illégaux pour le bien de
l'enquête.
La recherche de l'assassin , dont nous connaîtrons
relativement tôt le nom n'est pas vraiment le but de ce
roman, c'est plutôt la quête de l'identité d'un homme qui diffère
toujours la date de son retour et se consacre à un divertissement au
sens pascalien du terme pour repousser la date fatidique de ses
résulats d'examens médicaux.
Ses atermoiements (je rentre mais
finalement je rentre pas , je reste encore un peu) sont parfois assez
agaçants et vers la fin, je me perdais un peu avec tous ses noms de villages
suédois.
Ma fille a aussi été choquée par l'insigne de la
couverture. Même si le roman nous alerte sur la survivance du Mal,
était-il vraiment nécessaire de lui faire autant de publicité? C'est d'ailleurs pourquoi cette couverture ne figurera pas ici.
07:01 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (4)
13/10/2006
A glisser dans la besace d'Harry Potter
Mine de rien , Noêl approche et si dans votre entourage vous comptez
un(e ) féru(e) de jardinage, voici l'ouvrage parfait à lui offrir: Le petit almanach des plantes improbables et merveilleuses lui sera d'un grand usage.
Comme
tout almanach, celui-ci , en plus de présenter une plante par semaine,
vous distille ses bons plans et ses proverbes (même pas chinois).De
superbes gravures vous aideront également à identifier lors de vos
balades la Cancanule des jardins, la citrouille charentaise, la
Craspèche ou bien encore la Moulve dentelée.
Vous ferez ainsi la
connaissance d'une faune et d'une flore improbables ou le pire côtoie
le meilleur. Ainsi si le contradansier (acer multifolia) provoque l'ire des automobiliste
en stationnement, son opposé, le mailleul est très recherché car il
octroie vingt minutes de stationnement...Vous découvrirez aussi
page 46 comment les chasseurs peuvent vous aider à lutter contre...les
limaces.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer un petit proverbe automnal et littéraire:
A la saint Michel, relis Corneille
A la sainte Catherine, tu prends Racine.
Notons
enfin que cet almanach vous offre une bibliographie très riche que l'on
soit débutant ou spécialiste de la sélénobotanique ( plantes qui
poussent sur le sol lunaire). Un ouvrage complet, vous dis-je ! Ainsi pourrez-vous utiliser sans façon une calboche même un peu lourde pour groufigner les coulibelles !
05:19 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (11)