17/01/2014
Série Z ...en poche
"Numérote tes escarres, ça va saigner."
Féru de films de série Z, Félix Zac, adolescent attardé et néanmoins père de famille, commence beaucoup de scénarios, sans jamais les terminer.Un jour pourtant, notre anti-héros achève L'hospice de l'angoisse qui se déroule dans une maison de retraite où cabotinent à qui mieux mieux de vieux acteurs n'ayant jamais accédé à la gloire. Hélas, la réalité va rattraper la fiction et les cadavres du scénario vont tout à fait correspondre à ceux des pensionnaires de la Niche saint-Luc , là où Félix avait précisément situé l'action de son film ...
"Auteur en roue libre, lecteur rend ton livre !" ,prévient , sentencieux, M. hubert C. de knokke-le -Zoute, qui, mis en abîme supplémentaire ,lit le roman en même temps que nous, mais heureusement lui même finalement ne suivra pas ce conseil car auteur en roue libre , livre hors calibre !
Un récit où les péripéties se succèdent en cascade, où les dialogues sont plein de verdeur (les retraités ne possèdent peut être plus leur dentition d'origine mais ils ont cependant la dent dure et même perclus d'arthrose sont dotés d'une énergie à toute épreuve!), où les clins d’œil aux vedettes de la série Z se faufilent en douce aux coins des rues, où les titres mémorables titillent notre mémoire,ne peut que séduire le lecteur, entraîné dans un tourbillon qui ne l'essouffle même pas !
Félix, homme un peu falot au départ, noyé qu'il est dans un gynécée dont la plus jeune représentante, à savoir sa fille Zoé n'est pas la moins intrépide , va nous réserver bien des surprises. Animateur de blog pour les fondus de nanars , il analyse les thématiques de ces séries Z avec un angle à chaque fois original et hilarant. Qui aurait cru que Max Pécas était "le cinéaste français qui a le mieux su exprimer le carpe diem antique "? ou que "L'hystérie funésienne *reflète l'angoisse métaphysique de l'homme confronté à la disparition de ses repères et à la naissance d'une nouvelle société dont il se sent exclu, et qu'il identifie donc à al barbarie. Tout mais 68 est là, dans les tics de l'adjudant Cruchot devant une jeunesse qui dit merde à l'uniforme en exhibant ses blanches fesses . CQFQ." ?
On sent que l'auteur connaît lui-même par coeur ces films et qu'il éprouve pour eux et leurs acteurs une grande tendresse, tendresse qu'il nous fait partager tout au long de ces pages pleines d'humour et d'énergie. Un livre qui donne une folle envie de regarder cet été quelques uns des titres gratinés évoqués dans Série Z !
* De Funès et ses fameux gendarmes !
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : j.m. erre
16/01/2014
Les autres, c'est rien que des sales types ...en poche
e Sale Type est protéiforme: Con, Touriste, Imbécile Heureux, Provincial, Jeune, Pauvre, Végétarien... Il rôde autour de nous, nous le côtoyons chaque jour et devons nous en accommoder quand il se présente sous la forme de Conjoint ou Commerçant.Bref, le Sale Type c'est l'Autre. Et il n'échappe pas à l'oeil acéré et à la plume alerte et élégante de Jacques Alain Bertrand qui le croque avec une jubilation de chat gourmand...Émaillant ses portraits de citations et de références culturelles jamais pesantes l'auteur nous entraîne avec bonheur dans un monde où sous une forme légère des vérités parfois acides nous sont livrées avec grâce.
En outre,un auteur qui se fait un copain poisson , brait de concert avec un âne et caracole avec les chèvres ne peut évidemment que nous être sympathique , surtout quand il termine son ouvrage par une pirouette qui lui évite de se poser en Homme Parfait ou presque...
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jacques a. bertrand
02/12/2013
Voyages en Absurdie
"Vous ne le savez sûrement pas et même si vous le savez , de quoi je me mêle, mais mercredi prochain sortira le prochain Astérix et périls."
Dans une autre vie, Stéphane Degroodt était pilote de course. Même qu'il avait commencé son entraînement en achetant une combinaison et en s'installant dans sa baignoire. Pas étonnant donc si maintenant il feint de nous piloter en Absurdie, pays dont il est le roi, mais c'est pour mieux nous y perdre.
En effet , entre deux calembours, une fausse chute , un ou deux néologismes, il nous balade, nous éblouit et du coup nous ne pouvons tout repérer. Il en profite, mine de rien, pour balancer un ou deux tacles, nous étourdit , nous fait sourire pour mieux nous égarer dans ce pays dont il a seul les clés :
"Arrivé sur le pas de ma porte, je sonne. J'attends...personne ne vient, je me dis que je sois être parti. je fais alors le tour pour aller m'ouvrir mais, surprise, je ne suis plus là ! Ben oui, à me faire attendre, j'ai fini par me poser un lapin. Heureusement, comme je ne suis pas rancunier, je me convaincs de revenir et m'installe dans le canapé en tête à tête avec, euh, rien."
Pour être sûr de rien avoir loupé, rien ne vaut une séance de rattrapage, histoire de mieux profiter de celui sur le berceau duquel Devos et Desproges ont dû se pencher...
Plon 2013.
Et tous les dimanches, sur canal plus dans l'émission de Maïtena Biraben.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : stephane degroodt, encore un belge!
26/11/2013
Myriam Leroy n'aime pas
"L'amour, c'est quand deux personnes ont arrêté d'essayer."
"Dézingage à la sulfateuse des choses unanimement encensées par la critique", tel est l’objectif des chroniques de Myriam Leroy. Dans un monde où l'on nous propose sans arrêt d'aimer tout et n'importe quoi, cela relève de l'entreprise salutaire, surtout quand , comme Myriam Leroy on est doté d'un très joli brin de plume qui n'est pas sans rappeler Pierre Desproges* .Les mauvaises langues diront que j'aime que dis-je, j'adore Myriam Leroy parce qu'elle a écrit ceci : "J'admire d'ailleurs beaucoup ceux qui travaillent avec les enfants, les profs, par exemple. Qui doivent souvent se sentir comme des prix Nobel de chimie parce qu'elle parachutés au Terek Grosny**."
Non, j'aime Myriam Leroy parce qu'elle n'est pas consensuelle, qu'elle regimbe devant tout ce que, à grand coup de matraquage médiatique ou de bon ton, on nous demande d'apprécier. Et elle y va de bon cœur Myriam et moi de hoqueter de rire et de surligner plein de passages sur les scouts, Miss Belgique , les DJ's, les gens (carrément !), La France, Yannick Noah, les blogueuses (!), The artist, les jours fériés, Bref (la série): "L'espèce de folie qui règne autour d'elles témoigne de la pauvreté créative de nos sociétés. Qui se ruent sur quelques minutes de sourire comme des zombies affamés sur un morceau de cervelle humaine frétillante, comme si c'était du Léonard de Vinci humoristique , du Stephen Hawking de la farce...". Elle s'en prend même à ...Myriam Leroy ! Un pur régal en direct de la Belgique !
à noter que Myriam Leroy officie maintenant sur Canal Plus (La nouvelle édition).
On peut la voir dans ses œuvres ici !
* "De toutes mes forces, de toute la force de mon coeur, de toute la force de mon âme, je hais les coiffeurs. J'ai horreur qu'un gominé à gourmette me chahute le cuir chevelu avec ses grosses papattes embagouzées aux ongles éclatants de vulgarité manucurale. J'ai horreur qu'un Brummel de gouttière me gerbe dans le cou le crachin postillonnant des réflexions de philosophie banlieusarde que lui inspirent sporadiquement la hausse du dollar, l'anus artificiel du pape, l'inappétence sexuelle de la fille Grimaldi, la montée de la violence dans les quartiers cosmopolites et l’indiscipline problématique de la raie de mon quoi ? De la raie de mon crâne. Car, à l'instar du pou, le coiffeur est un parasite du cheveu." in Chroniques de la haine ordinaire
** en Tchétchénie
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : myriam leroy
24/10/2013
j'ai deux amours , mon sac et Paris
"Mes chéries, n'oubliez jamais qu'une femme doit être indépendante Et...savoir coordonner son sac à ses chaussures !"
D'Alexandre Vialatte à Jean-Claude Kaufman , en passant par la chanteuse Camille, ils ont été nombreux à se pencher sur le mystère du contenu des sacs des filles.
Cette fois, c'est Fabienne Legrand qui s'y colle, nous entraînant au passage dans une très jolie balade au cœur de Paris.
Si on retrouve ici l'élégance de son trait, déjà remarqué dans Un été au Cap-Ferret (clic), on note que l'humour est un peu plus décalé, en particulier grâce aux personnages de Mamita, 90 ans au compteur, qui trimballe dans son sac Hector, teckel nain, décédé il y a douze ans [qui], même empaillé la suit encore partout...ou de celui de Mamine (âge biffé, mais on devine les 70 ans) qui se réjouit d'avoir acheté un pantalon dans lequel elle ne pourra jamais rentrer car "Il est tout simplement délicieux de penser qu'à l'heure qu'il est une pauvre créature dotée d'un ridicule petit cul taille 36 pleure ce pantalon."
C'est frais, léger et ça donne le sourire car chacune de nous peut se reconnaître dans certaines situations . Un seul petit bémol : l'allégeance, revendiquée, à une seule marque de sac.
J'ai deux amours, mon sac et Paris, Fabienne Legrand, Le Cherche Midi 2013.
07:45 Publié dans BD, Humour | Lien permanent | Commentaires (8)
16/08/2013
Les chroniques de Lady Yoga
"Parfois, ça simplifie la vie de ne pas créer de grandes attentes."
Il aura fallu que j'apprenne que derrière Rain Mitchell se dissimulait en fait Stephen Mc Cauley (dont j'avais adoré L'objet de mon affection) pour que je me lance dans la lecture de ces Chroniques de Lady Yoga, (dont le titre fait évidemment écho aux chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin).
Pas besoin de pratiquer cette discipline pour se régaler de l'histoire de ces femmes qui fréquentent et/ou animent un cours de yoga dans un quartier "excentré et peuplé de prétendus artistes, fréquenté par une poignée d'excentriques qui ne regardent jamais la télé."de Los Angeles.
Satire du monde du yoga, discipline détournée par certains en une véritable industrie, ce roman girly, mais jamais trop futile, est rempli de bienveillance et d'humour. Un petit plaisir à s'offrir sans plus attendre et à dévorer d'une traite !
Dans la foulée, j'ai commandé le second !
06:00 Publié dans Humour, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : rain mitchell, stephen mc cauley
03/08/2013
La minute vieille est de retour...
...il y a même des petits vieux de temps en temps et comme Arte est sympa, cette année on peut faire du rattrapage ici avec toutes les vidéos !:)
06:00 Publié dans Humour, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (7)
15/06/2013
Marilyn, Elvis, le prince William et moi...en poche
« -OK, Lady Pas-De-Chance, tu vas te remettre en selle , et plus vite que ça. »
Gracie »petite excitée rigolote » tient fermement les rênes de sa vie, sous forme d'un plan en cinq ans qui lui permet de se fixer des objectifs et de s'y tenir. Jusqu'à présent sa méthode était efficace mais tout va commencer à se dérégler à partir du jour où la promotion qu'elle espérait lui passe sous le nez. Commence alors une série de catastrophes qui n'arrivera pourtant à déstabiliser notre chère Gracie et la mènera sur des chemins qu'elle avait feint d'oublier, ceux de la musique et du chant.
Humour, bonne humeur, tendresse, héroïne au caractère bien trempé qui évolue dans le monde de l'immobilier (et non dans un milieu bien plus glamour), tels sont les ingrédients de ce roman sympathique en diable qui se dévore d'une traite, . On aurait peut être aimé que l'éditeur se fende d'un titre plus en rapport avec le contenu mais bon...
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lucy-anne holmes
07/06/2013
Tout le monde n'a pas le destin de Kate Middleton...en poche
"Décidément , Victor n'avait que l'embarras du choix pour son avenir professionnel, il était aussi doué en médecine d'urgence qu'en proxénétisme aggravé. Il fallait absolument que je pense à lui offrir un costume rayé et des chaussures en croco blanches pour son prochain anniversaire."
Capucine Guillon, quarante- trois ans, divorcée, élevant seule trois enfants (Paul, Emile, Victor, dans l'ordre !) de trois pères différents, tire le diable par la queue car, toutes les mères d'ado (d'appartement ou pas) vous le diront : l'ado est un morfale qui vide votre frigo en moins de deux et dont les pieds nécessitent l'achat régulier (et fort dispendieux) de baskets . Et ce n'est pas son boulot de rédactrice de questions pour jeux télévisés qui va lui permettre de sortir son compte en banque du rouge ! Manquant chroniquement de culot, trop gentille, se fourrant elle même dans les situations les plus improbables, notre Capucine se définit comme une parfaite looseuse, mais malgré les coups de blues, il lui faut reprendre les choses en mains et repartir de plus belle !
Quadragénaires*, mes soeurs, voici enfin LE livre que nous attendions toutes: le livre sympathique en diable -et diablement réconfortant-, bien écrit, bien ficelé, sans baisse de rythme, qui met en scène une héroïne selon notre coeur ! Une femme comme nous, ni belle, ni moche, qui n'a pas un métier trop glamour, qui ne rêve pas de chaussures X ou de sacs Y , qui arrive une fois sur trois à entrer dans un trikini **et qui ne cherche pas l'amouuuuuuur à tout prix ! Nous la suivons tout au long d'une année, un chapitre par mois, et finissons avec un grand sourire au lèvres après avoir dévoré d'une traite ce roman qui me réconcilie avec la comédie ! à quand l'adaptation cinématographique ?
Tout le monde n'a pas le destin de Kate Middleton, Fred Ballard, Pygmalion 2012, 307 pages qui donnent la pêche !
*Encore pour quelques mois, si , si !
**"un mélange de bikini et de une-pièce , sauf qu'en fait il y avait trois morceaux...Trois morceaux collés les uns aux autres. Comme il n'y avait pas de mode d'emploi ni de schéma de montage, je m'étais débrouillée seule pour trouver dans quels trous je devais mettre mes jambes et dans quels orifices devaient rentrer mes bras, ce qui me prit un certain temps..."
06:00 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : fred ballard
17/05/2013
Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien
"Mais pourquoi tu n'imprimes pas recto-verso ?
ai-je demandé à mon collègue tatoué.
-Avec tout le pollen qu'ils me balancent, je me venge des arbres."
Colombe Linotte a un mari hyper carré, qui lit des bouquins sérieux, rechigne à gaspiller la nourriture et n'a égaré aucune chaussette depuis 1992. Il n'hésite pas , le fourbe , à user des ruses les plus viles pour être le premier au lit car sa chère et tendre déteste être la dernière à aller se coucher.
Luluchatigré partage leur vie et chipe sans vergogne les élastiques à cheveux de Colombe. Cette dernière mange compulsivement des babybel , dissimule des titres de Céline Dion dans sa play-list, est persuadée qu'"Il existe quelque part un monde parallèle et merveilleux où vivent heureux tous [ses] objets perdus". Entre deux crises de nettoyage compulsif et de préparation (plusieurs mois à l'avance ) d'un sac de randonnée qui lui vaudra d'embarquer un bouquin déjà lu, Colombe rédige des billets sur son blog. (clic). Un éditeur a eu la bonne idée de les rassembler et de les publier !
On entre très vite dans ce quotidien-miroir , plein de fraicheur et d'humour.Un recueil où se succèdent des textes courts, voire très courts, qu'on picore , picore et qu'on finit d'une traite sans même s'en apercevoir !
159 pages addictives où se promènent sous formes d'illustrations élégantes quelques objets égarés et une chatte élastique.
First 2013.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : colombe linotte