13/06/2010
Rosalie Blum, II, Haut les mains, peau de lapin
Aude, ne va plus à l'université et glande avec un peu de mauvaise conscience en compagnie de son Kolocataire, encore plus fauché qu'elle et toujours entre deux projets de numéros de cirque foireux. Les journées sont monotones ausi quand Rosalie Blum, sa tante, demande à la jeune fille d'espionner un homme qui la suit, c'est avec enthousiasme qu'Aude et ses amies Cécile et Bernadette se lancent dans l'aventure.
Camille Jourdy montre très bien cette paresse qui englue son héroïne, procrastinatrice de première, qui comate devant la télé plutôt et "oublie" systématiquement les rappels de la vie quotidienne.
Les dessin fourmillent de détails et ceux qui occupent une pleine page sont de parfaits petits tableaux du quotidien, salon encombré, marché miteux, paysages de banlieue, qui prennent ici une dimension poétique et tendre. On en redemande ! Alors que celui-ou celle- qui a emprunté le tome 1 à la médiathèque se dépêche , bon sang de bois !
Il y avait (très ) longtemps que je n'avais pris un tel plaisir à lire et à admirer une BD !
Rosalie Blum, tome II, Haut les mains , peau de lapin, Camille Jourdy, Actes Sud bd 2008.
Emprunté à la médiathèque.
Plein de liens chez Theoma !
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : camille jourdy, oui ça devient une habitude de commencer par le tome 2 !
17/02/2010
Eddy Milveux
Quand on sauve la vie d'une blatte magique, forcément la qualité des voeux qu'on va pouvoir faire exaucer s'en ressent. Loin de faciliter la vie -et les amours-d'Eddy, la blatte magique va le plonger dans des situations délirantes ou à tout le moins gênantes, pour le plus grand plaisir du lecteur, petit ou grand.
Lu et approuvé par Ferdi ,10 ans.
Eddy Milveux,tome 1, Lisa Mandel, Milan 2004.
Emprunté à la médiathèque.
Il était temps que je découvre cette auteure !
06:00 Publié dans BD, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : lisa mandel, humour
15/12/2009
pico bogue, question d'équilibre
Chic, une nouvelle Bd de Pico Bogue !
Enrichie de nouveaux personnages, ainsi Antoine, l'ami de la famille, que Pico veut laisser à la porte car: "Mais sérieusement s'il entre, il va tout bouffer!" ,avec lesquels Pico discute de religion ou de l'existence ou non du père Noël.
En effet, l'automne et l'hiver sont cette fois en pleine actualité mais on peut compter sur Pico , son humour et sa poésie habituels pour revisiter "les marronniers" avec originalité. Qui d'autre que lui pourrait se déguiser "en effort d'imagination" pour Halloween ? Le recueil se clôt sur une thématique "Noël" avec un repas de famille qui pourrait tourner à l'aigre mais que Ana Ana va métamorphoser avec astuce et tendresse.
Une BD à lire en famille pour ne pas oublier que quand on a l'âge de Pico " ...c'est vraiment pas un problème de ne pas avoir embrassé une fille" "Mais ce qui me rend triste , c'est que jamais une fille n'a essayé de m'embrasser".
Merci Cath !
Pico Bogue, Question d'équilibre, 2009, Dargaud.
06:00 Publié dans BD, Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : dominique rogues, alexis dormal, famille
30/11/2009
L'ancien temps / le roi n'embrasse pas
"C'est un pays où l'eau voyage à l'envers. Alors quand on a des larmes elles tombent vers le ciel."
"J'ai menti et des choses se sont produites " annonce d'emblée le narrateur , un vieux loup lubrique sous la peau duquel se cache un enchanteur, grand-père de la jolie Nadège, jeune femme rousse qui se change à son gré en renard et préfère la liberté à l'amour pépère que lui voue le jeune Cassian. Pourtant celui-ci , prêt à tout pour garder sa bien-aimée va se lancer à sa recherche dans une quête qui lui fera traverser un monde peuplé de chevaliers, de géants et de licornes.
Sfar brasse ici en un mélange iconoclaste des personnages classiques du récit initiatique mais il les dégage de leur gangue de clichés : Cassian jure comme un charretier, la licorne est rose et non point blanche. Le serpent quant à lui peut aussi bien être vu comme un trait d'union avec le "petit Prince" illustré par Sfar, ainsi d'ailleurs que le renard (écho peut être aussi de"la femme changée en renard"de D. Garnett ?) que comme un personnage symbolique traditionnel . Bref chacun pourra y voir les références qui lui parleront le plus.
Quant aux thèmes évoqués, le monothéisme- représenté sous la forme d'un cyclope-qui veut prendre la place des Dieux anciens, comment concilier liberté et amour, ils sont ici dépoussiérés. La franchise de certains personnages-auxiliaires livrant au lecteur les pensées les plus ambiguës des héros permet aussi au récit de se débarasser de tout faux-semblant. L'histoire avance à grands pas au milieu de paysages sylvestres traversés par des rivières dont il ne faut pas dévier le cours et qui nous rappellent qu'il faut écouter l'eau et accepter d'"avoir l'inconstance (et la joie) d'une rivière." Une traversée pleines de péripéties qu'il faut prendre le temps de relire pour encore plus l'apprécier.
L'ancien temps, le roi n'embrasse pas, Joann Sfar, le prolifique, Gallimard, 142 pages emplies de créatures oniriques.
Merci à Véronique et aux éditions Gallimard .
L'avis, plus réservé, de Petites madeleines
Belle n'a pas aimé.
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : joann sfar, quête initiatique
29/11/2009
Aya de Yopougon, tome 5
Ouvrir un volume d'Aya de Yopougon, c'est plonger avec délices dans l'univers haut en couleurs de la Côte d'Ivoire, son français imagé, riche en néologismes: "enceinter", en expressions parfois très crues"Ignace, faites des remontrances aux excréments, ils continuent de puer", c'est (re)découvrir, grâce aux dessins précis et plein de vie de Clément Oubrerie le marché africain, ses stands précaires où l'on achète les aliments non pas au kilo mais en petits tas déjà alignés sur l'étal. On sentirait presque l'odeur des épices, des poissons séchés et de tous ces aliments bizarres et colorés qui enchantent les yeux mais pas forcément nos narines européennes !
C'est entrer dans un monde où majoritairement les femmes se montrent à la fois plus courageuses et plus franches que les hommes, même si ceux-ci, au final, se ressaisissent sous leur influence...
N'ayant pas lu-malgré tous les éloges de la blogosphère-les volumes précédents, je suis néanmoins entrée avec facilité dans le monde d'Aya de Yopougon, un résumé des épisodes précédents, très rapide et efficace, m'ayant facilité la tâche. On passe avec aisance du monde citadin d'Aya avec ses ruelles et ses quartiers labyrinthiques au village de brousse, sans oublier quelques incursions dans le monde des africains de Paris.
Marguerite Abouet aborde cette fois le problème de tous ceux qui "se proclament du jour au lendemain, pasteur, prophète, évangéliste, révérend, apôtre, berger et j'en passe." et qui "prêchent souvent l'évangile de la prospérité", promettant "argent facile et (...) guérisons miraculeuses." Mais tout cela n'est pas pesant et l'humour prévaut toujours , ne serait ce que sous les traits d'un dévot empruntant les traits de James Brown. On sourit aussi devant la tête des futurs beaux-parents découvrant le physique ingrat de la charmante Isidorine et on suit, amusés, le périple du couple ,représenté en couverture, à la recherche de leur fils prodigue...
Des problèmes sérieux sont abordés avec délicatesse et justesse, on sourit beaucoup et on passe un excellent moment avec tous les personnages de cette BD.
J'ai particulièrement été séduite par le format et la clarté de la mise en page.
Aya de Yopougon, Tome 5 Marguerite Abouet, Clément Oubrerie, Gallimard 2009 , 106 pages trop bien même !
Évidemment, j'ai noté les 4 premiers tomes sur le cahier de suggestions de la médiathèque !
Merci à Véronique et aux éditions Gallimard .
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : marguerite abouet, clément oubrerie, afrique, côte d'ivoire
03/07/2009
de Gaulle à la plage
Flanqué de son fidèle Lebornec, de son dadais de fils, de son chien Wehrmacht"le rejeton du chien-loup d'Hitler", sous la surveillance de son infatigable tricoteuse de femme, le général de Gaulle part se ressourcer en 1956 sur une plage bretonne.
Le short remonté façon Obélix, découvrant les joies des tongs qui flip-floppent joyeusement, Jean-Yves Ferri l'imagine dirigeant-impérieux-le ballet des vagues ou faisant la bringue avec ce galopin de Churchill.
C'est gentiment irrévérencieux, très drôle, décalé et lisant le strip où de Gaulle craint de se faire taper sur les doigts par "tante Yvonne" quand il montre un tant soit peu d'intérêt pour une belle naïade blonde, on ne peut s'empêcher de penser à un autre ex-président de la République placé récemment dans la même situation mais cette fois sous l'oeil des caméras de télévision...
La 4ème de couverture, façon "Martine " est elle aussi tout à fait réjouissante et l'on ne peut que regretter que "De Gaulle passe à l'Olympia " ou "La revanche de Pompidou" ne restent que des titres fictifs.
L'avis du Génépi et l'argousier qui vous enverra vers plein d'autres lecteurs tout aussi conquis.
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : de gaulle à la plage, jean-yves ferri
10/06/2009
Pico Bogue et colégram
Nouveau venu dans la Bd- mais déjà couvert de prix !-Pico Bogue appelle irrésistiblement la référence au Petit Nicolas dont il a la fraîcheur et l'humour. Mais il existe chez ce personnage une faculté au raisonnement imparable qui laisse cois les adultes de son entourage, instit' comprise ! En saynètes courtes, maximum une page, les auteurs brossent ainsi un univers dans lequel nous nous fondons avec bonheur : le petit Pico Bogue, sa tignasse rousse, ses réflexions philosophiques, sa petite soeur Ana Ana -qui n'a rien à lui envier point de vue malice ou questions existentielles- leurs amis leurs parents et grands-parents constituent une tribu cocasse et douce qui a su séduire toute la famille.
Chacun , petit ou grand, pourra faire son miel des situations ou des réflexions-gare à la contagion Picoboguesque !:)- que ce soit pour se débarrasser, en douceur de parents intrusifs ou justifier de mauvaises notes...
Les couleurs sont aussi tendres que les personnages et créent un univers poétique où dominent le sépia et le roux, avec des pointes de bleu, ce qui change agréablement des couleurs heurtées de certaines Bd, le trait est précis et fluide. Un petit plaisir à lire et relire. Un classique en puissance !
Pico Bogue, deux volumes parus pour notre plus grand bonheur: La vie et moi, Situations critiques.
Une affaire de famille: Dominique Roques, la mère ,au scénario, Alexis Dormal , le fils ,aux pinceaux !
Un GRAND MERCI à Cath pour cette découverte enthousiasmante !
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : pico bogue
22/01/2008
Risque d'addiction
Vanyda est jeune, belle (c'est dit dans la préface) et elle est
bourrée de talents, ce qui la rendrait un peu exaspérante mais
bon, on lui pardonne car gràce à ses BD elle nous fait partager
de bons moments.
Au début, j'avoue, j'étais un peu sceptique: il ne se passait pas grand chose dans L'immeuble d'en face.J'ai
même failli abandonné mais, petit à petit, j'ai été prise par le charme
qui se dégage de ses gens ordinaires, les liens qui se créent entre
eux, même si l'âge ou la situation sociale les sépare(un couple
d'étudiants,un couple de quadragénaire et leur chien,
Gipsy, une mère célibataire).On s'attache à eux et à l'atmosphère
de générosité qui se dégage de cette BD.On rêve preque de setrouver une
place dans cet immeuble en briques du Nord.
Les angles de
prise de vue sont originaux et il y a juste assez de texte pour
que nous avancions au rythme de l'histoire. On en redemande et
vite car j'ai trouvé proprement insupportable le suspense concernat
Gipsy!Abile * le troisième tome !
Le site de l'auteure
Merci à Gachucha qui m'a donné envie de lire ces BD!
* Vivement
Ps: j'ai enchaîné avec les différents tomes de L'année du dragon que j'ai aussi beaucoup aimés !
06:10 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (18)