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31/05/2019

Dîner avec Edward...en poche

Sous l'amicale pression d'une amie, Isabel accepte de dîner régulièrement avec le père nonagénaire de cette dernière. Repas raffinés, nécessitant des préparations complexes, mais aussi réflexions sur l’existence sont au menu.
Un texte agréable à lire, mais qui , au fil du temps distille un ennui poli. Edward est charmant mais n'a pas su me séduire. On avait déjà eu "Mange, prie, aime", nous avons droit ici à Mange et aime. Un peu court non ?61ieLMRht1L._AC_UL436_.jpg

06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : isabel vincent

30/05/2019

Les buveurs de lumière ...en poche

"-Cette fille  est un diamant brut. Quelles sont ces ambitions politiques, alors ?

- Que chaque être humain jure de signer un contrat qui ferait de lui un gardien temporaire de la planète pendant la durée de sa vie, et que la guerre contre les femmes prenne fin."

Dylan, chassé du petit cinéma de quartier de Soho où il a grandi avec sa mère et sa grand-mère,toutes deux décédées, emménage dans une  caravane en Écosse, son seul héritage. Là , il fait la connaissance de Constance, une femme débrouillarde qui vit seule avec sa fille, Stella.
Toutes deux défraient la chronique de la petite communauté villageoise car elles sont chacune à leur manière libres et hors-normes.jenny fagan
Il y aurait pourtant urgence à se préoccuper d'autres choses, bien plus importantes  car l'hiver 2020 s'annonce comme un des pires que l'humanité ait jamais affronté.
L’ambiance pré-apocalyptique est ici contrebalancée par la poésie et l'humanité qui se dégagent de ce roman, anxiogène à un niveau supportable pour la frileuse (dans tous les sens du terme) que je suis. La violence n'est pas niée , mais elle se contente de rôder à proximité ou est juste évoquée comme ayant lieu ailleurs.
Ce qui prime ici ce sont les relations complexes entre les personnages, l’évocation des paysages et la manière dont Stella, adolescente trans cherche son identité coûte que coûte, à sa manière originale et et bravache. un coup de cœur !

Cuné m'avait donne envie:clic

 

 

29/05/2019

La Ballade de Cass Wheeler...en poche

Seize chansons, "Ces moments figés, ces instantanés qui cherchent à saisir un lieu, une personne, un sentiment, avant leur disparition, leur perte définitive.", comme autant de jalons dans le parcours à la fois personnel et professionnel de Cass Wheeler, chanteuse auteure-compositrice, voilà ce que nous invite à découvrir ce nouveau roman de Laura Barnett.9782253088158-001-T.jpeg
A l'instar de Joan Baez, son héroïne a connu son heure de gloire dans les années 70, mais Cass a mystérieusement abandonné sa carrière.Des années plus tard ,la voici de retour via seize chansons qu'elle doit choisir.
Connaissant un parcours chaotique, marqué par de nombreuses souffrances psychologiques, et ou physiques, Cass ne déroge en rien aux clichés attachés aux song writers, sauf par son ambition assumée, ce qui n'est pas rien pour un personnage féminin. Il n'en reste pas moins que Laura Barnett peine à nous la décrire vieillissante de manière convaincante. Un roman qui connaît des baisses de régime, mais que l'on prend néanmoins plaisir à lire au soleil car il remplit le contrat annoncé par le genre abordé.

28/05/2019

#SansJamaisAtteindreLeSommet#NetGalley

"La montagne me portait à l'essentiel."

"Je voulais voir si, quelque part sur terre, il existait encore une montagne intègre, la voir de mes yeux
avant qu’elle ne disparaisse. J’ai quitté les Alpes abandonnées et urbanisées et j’ai atterri dans le coin le plus reculé du Népal, un petit Tibet qui survit à l’ombre du grand, aujourd’hui perdu." Tel est l'objectif de l'auteur quand, accompagné de toute une expédition, nécessaire bien sûr, il part accompagné de deux amis et d'un récit de voyage, Le léopard des neiges.paolo cognetttiBientôt, le récit de Matthiessen et celui de Conetti s'entremêlent, comme se tissent les références aux montagnes italiennes et locales, dont les modes de vie s’apparentent parfois.
L'écriture est toujours aussi belle, je n'ai cessé de souligner à tour de bras, mais l'émotion est moins présente, peut être parce qu'en arrière plan se lovait dans ma tête l'idée un peu gênante que mettre en branle toute une expédition pour un récit aussi court  (176 pages) paraissait quelque peu disproportionné.

Traduit de l'italien par Anita Rochedy. Stock 2019

 

06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paolo cognettti

27/05/2019

Une fille formidable

"- Une cuillerée de brandy lui ferait peut-être du bien, dit Robert. S'adonner à la lubricité est extrêmement débilitant à son âge."

Junon, dix-sept ans, fraîchement déniaisée par deux cousins dont elle est amoureuse , mais pour qui elle fait partie des meubles, comme l’indique le titre original, fuit tout à la fois le blitz de Londres et un éventuel départ pour le Canada où elle est supposée rejoindre sa mère.mary wesley
Des circonstances un peu rocambolesques l'amènent donc en Cornouailles où elle se fraie vite une place au sein d'un domaine agricole. Là, Robert Copplestone, le maître des lieux,  va lui proposer de l'héberger jusqu'à la fin de la guerre et la prendra même en charge quand la jeune fille se découvrira enceinte.
Si Junon est extrêmement naïve par certains côtés, être élevée par une mère pudibonde et mal aimante ne facilite guère les choses, elle est cependant très débrouillarde et vive. Mary Wesley, qui se soucie comme d'une guigne des conventions et de la morale, lui laissera même le mot de la fin , manière de prendre sa revanche sur l'un de ceux qui l’avait traitée avec désinvolture.
L'auteure en profite aussi pour égratigner au passage la société de son époque et mène tambour battant une comédie dont les personnages sont hauts en couleurs. Un plaisir à ne pas se refuser !

Traduit de l’anglais par Sylviane Lamoine, éditions Héloïse d'Ormesson 2019, 346 pages pleines d'entrain.

26/05/2019

Laisser des traces

"En d'autres termes, l'engagement politique est un fragile équilibre entre détermination et doutes. Naguère, Maxime a jonglé sur ce fil; ensuite, il est tombé."

D'extraction modeste, Maxime Ronet a très tôt eu envie de Laisser des traces. Après avoir intégré par la petite porte les rangs du Mouvement, nouveau parti politique, présentant d’étranges ressemblances avec un parti que chacun pourra aisément identifier, il devient ensuite maire de la commune de Nevilly.
Le nouvel édile, nonobstant quelques petits accrocs dans son parfait parcours ,se laisse porter par son ambition jusqu'à ce qu'un fait divers le fasse basculer, puis reprendre pied.arnaud dudek
Grâce à Arnaud Dudek, on a l'impression d'être une petite souris et  de visiter, comme si on y était les coulisses du pouvoir, que ce soit celles d'un parti politique ou celles d'une municipalité .
Nourries de digressions parfois malicieuses (l'érection de la statue d'Hégésippe Simon, par exemple), les pages se tournent toutes seules ou presque. On suit le parcours  de ce jeune homme, qui se perd parfois en route, mais retrouve son humanité de justesse avec autant de bienveillance que l'auteur.
Le propos sonne juste, soulignant les défauts mais aussi les espoirs que chacun peut placer en ces hommes et femmes politiques qui, à l'instar de Maxime Ronet, voudraient impliquer davantage les électeurs et voir "comment changer le système en en faisant partie." Vaste programme...

Éditions Anne Carrière 2019.

L'avis de Sabine: clic.

25/05/2019

En camping-car...en poche

"Notre style de vacances était aristocratique parce qu'il valorisait la liberté, le plaisir, la découverte, l'échappée belle, mais il était aussi foncièrement démocratique: pas cher, pas consumériste, pas tape-à-l’œil, pas couche-tard, pas compliqué, quelque chose d'accessible, de proche, de simple, quasiment rudimentaire, une locomotion terrestre, un contact direct avec les gens, des haltes toujours respectueuses de la nature, des coutumes et des produits locaux [...]. En un mot, une grande vadrouille à l'échelle de l' Europe. Maître de soi, mais pas chez soi."

ivan jablonka

 Dans les années 80, Ivan Jablonka, ses parents et son frère, souvent accompagnés de familles dotées elles aussi d'enfants, ont sillonné les routes estivales en camping-car. L'évocation de ces vacances est tout à la fois l'occasion d'une plongée dans la nostalgie de l'enfance, mais aussi d'une analyse sociologique d'un type de vacances bien particulier dans un véhicule tout sauf anodin quand ses deux parents ont été des enfants cachés durant la Seconde guerre mondiale.
En effet ce véhicule de marque Volkswagen témoignait du "génie de l’organisation allemand [...] mis au service non pas du crime de masse, mais de la vie, de la joie, de l'intimité, de l'intégration familiale, et il est facile de comprendre en quoi le camping-car a sauvé mon père et nous avec."
Ivan Jablonka analyse ainsi  avec une émotion tangible la relation très particulière que son père entretenait au bonheur, n'hésitant pas à enjoindre avec colère à ses enfants ignorant un superbe paysage: "Soyez heureux !"
 Néanmoins, comme l' évoque très justement la quatrième de couverture l'auteur" esquisse une socio-histoire de son enfance" et c'est justement ce côté un peu léger dans l'analyse, s'essoufflant peut être à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois que j'ai regretté. N'étant guère adepte de la nostalgie, j'ai en outre trouvé les évocations de ces vacances aussi longuettes que les séances diapos d'autrefois. Bilan en demi-teintes donc.

24/05/2019

La nouvelle vie de Kate Reddy...en poche

"Hélas, s'il y a un cadeau qu'on ne peut offrir à ses enfants, c'est la perspective."

Nous avions connu Kate jonglant entre son boulot très prenant à la City, son mari et ses enfants (Mais comment fait-elle ?), nous la retrouvons quelques années plus tard, flirtant dangereusement avec la cinquantaine.
Dotée d'une maison pleine de charmes et de réparations nécessaires en pagaille, d'un mari en pleine crise de milieu de vie (façon vélo et méditation), d'ados accro aux réseaux sociaux ou aux jeux vidéo, sans compter les (beaux)-parents qui commencent à cumuler les ennuis de santé, Kate a toujours aussi fort à faire.
Mais l'argent venant à manquer, il faut qu'elle retrouve un emploi tout en affrontant une péri-ménopause tout sauf agréable.allison pearson
A la fois drôle et percutante dans son analyse de la situation faite aux femmes de son âge sur le marché du travail, Kate c'est nous en mieux.
Pleine de bon sens, n'hésitant pas parfois à appeler un chat un chat et à évoquer sans fard les inconvénients de la ménopause, façon Whoopi Goldberg citée en exergue ("Personne ne vous prévient que vous allez vous déplumer du pubis."), elle sait aussi se montrer émouvante.
On rit, on applaudit mentalement à certaines de ses analyses et on a aussi parfois le cœur serré. Bref, on trouve ici tous les ingrédients d'un excellent roman qui sait nous divertir sans pour autant tomber dans la facilité.

23/05/2019

Mary Ventura et le neuvième royaume

"Il n'y a pas de voyage de retour sur cette ligne, dit la femme avec douceur. On ne revient pas en arrière une fois qu'on est au neuvième royaume. C'est le royaume de la négation, de la volonté pétrifiée. Il a un tas de noms différents."

Un couple presse une jeune femme sur le quai d'un train d'embarquer pour le Neuvième Royaume. Bien que réticente, elle se laisse convaincre  par des arguments fallacieux ("sois mignonne") et embarque.
Le voyage prend petit à petit une dimension inquiétante, mais heureusement , une voyageuse expérimentée, tricotant une robe en laine vert printemps, va venir en aide à notre héroïne dans un univers innervé par la couleur rouge. Embarquée malgré elle vers une destination sans retour, l'héroïne trouvera-telle pourtant le moyen d'échapper à son destin ?sylvia plath
On comprend que cette nouvelle ,publiée pour la première fois dans sa version de départ , ait été refusée par a magazine américain Mademoiselle en 1952. Elle ne devait certes pas convenir à la ligne éditoriale enjouée qui était alors de mise.
Qualifiée par l'auteure de "vague conte symbolique", comme le précise la préface, nous avons ici un texte prégnant où se lisent déjà les thématiques de Sylvia Plath , alors seulement âgée de vingt ans. Une quarantaine de pages qui font battre le cœur, tout inédit de Plath  étant bien sûr une bonne nouvelle, superbement illustré par Cheeri et traduit par Anouk Neuhoff.

Un petit plaisir à s'offrir de toute urgence ! Et zou, sur l'étagère des indispensables !

 

La Table ronde 2019.

20/05/2019

J'peux pas j'ai chimio

Bêtisier: les Enfoirés (extrait):"-J't'embrasse pas, mon système immunitaire est en chute libre !

-Non mais vas-y . J'ai pas peur de l'attraper !"

Une BD sur le cancer qu'on termine toute tourneboulée mais néanmoins le sourire aux lèvres ? Oui ! Pari brillamment tenu par les auteures qui ont su trouver le ton juste (ni doloriste, ni optimiste façon forcené) pour évoquer les différentes étapes, de l'angoisse des résultats d'analyse à la rémission, en passant par les phases de "grotte" où la fatigue et la déprime mènent le bal( mais c'est pour mieux remonter ).alexandra brijatoff,camille happenot,cancer,humour
Avec humour, tendresse et bienveillance, elles évoquent aussi les proches, les soignants souvent au bord du burn out, les attentes interminables, mais aussi la solidarité et les remèdes plus ou moins fantaisistes, chacun essayant d'aider comme il peut.
Revitalisant !

Marabulles 2019.

Merci à l'éditeur et à Babelio.alexandra brijatoff,camille happenot,cancer,humour