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27/06/2018
l #LaJoieDuMatin #NetGalleyFrance
"Elle a l'air simple, et même si enfantine quelquefois. Mais il y a quelque part en elle une barre d'acier."
Pendant un an , nous allons suivre les débuts d'un bébé-couple, fraîchement marié, à la fin des années 20 dans le Midwest. Si Carl est à université, Annie, elle n'a pas eu la chance de suivre des études et a dû travailler très tôt. Les deux familles respectives ne sont évidemment pas enchantées de voir ces très jeunes gens se marier alors que Carl n'a pas encore obtenu son diplôme.
Pourtant, Annie, par sa candeur et une forme d'intelligence rafraîchissante, arrive même à séduire les profs d'université qui l'autorisent à suivre des cours de littérature,en auditrice libre. Voilà donc Annie qui se lance dans l'écriture...
Écrit au début des années 60, ce roman vintage réédité par Belfond m'a laissée très partagée: autant Annie est charmante et souvent touchante, autant les regards masculins portés sur elle sont empreints de paternalisme condescendant. J'ai donc oscillé entre agacement et tendresse pour ce personnage à l'orée de sa vie.
Albertine , elle a été attendrie: clic.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : betty smith
26/06/2018
#LePrinceCharmant,c'estVous! #NetGalleyFrance
"J'étais faite pour être père, moi, pas mère."
Journaliste d'investigation pugnace, maman comblée de deux petites filles, épouse d'un mari charmant mais glandeur pathologique qu'elle entretient depuis le début de leur relation, tout en assumant le quotidien, la narratrice est au bord de l'implosion.
Aidée par son psy, sa tante loufoque, son meilleur ami gay et son amie( punk sous des dehors BCBG), notre quadragénaire parviendra-t-elle à se défaire de sa culpabilité, à arrêter de tout assumer en serrant les dents, voire à se débarrasser de ce troisième enfant qu'elle vient de se découvrir, à savoir son mari ?
Si l’appellation "superwoman" a disparu de nos écrans, le concept semble néanmoins bien ancré dans l' inconscient féminin , c'est pourquoi le roman d’Isabelle Saporta parlera à beaucoup d'entre nous. Sa vivacité, son humour en font une excellente lecture à savourer au soleil .
Fayard 2018
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isabelle saporta
25/06/2018
#MissionHygge #NetGalleyFrance
"ça n'est pas parce qu'on est triste qu'on est obligé d'être malheureux."
Plus habituée aux terrains de guerre qu'au confort douillet, la journaliste Chloé Savigny est envoyée, bien contre son gré, enquêter sous couverture dans le petit village danois de Gilleleje où les gens sont les plus heureux au monde .
Stressée, irritable, peu douée pour les relations sociales, souvent sarcastique, Chloé va peiner à trouver sa place au sein de la petite communauté danoise où elle va officier en tant que serveuse. Pourtant, peu à peu, à son corps défendant, Chloé va évoluer, s'ouvrir aux autres et admettre ses propres faiblesses.
Livre qui fait du bien, Mission Hygge remplit parfaitement son office tant son écriture est fluide, ses personnages sympathiques, même s'ils manquent un peu de profondeur, et sa lecture aisée sans tomber pour autant dans la facilité.
L'auteure sait nuancer son propos et ne fait pas du Danemark un pays de niais, bien au contraire. Elle souligne la rigueur des habitants mais aussi leur capacité à s'adapter aux conditions climatiques et aux difficultés en général. Elle n'omet également pas de préciser que le taux de suicide est hyper élevé dans ce pays , "Preuve que le bonheur n'est pas forcément contagieux."
Un bon roman de détente qui se lit d'une traite, à glisser dans sa valise estivale. 240 pages éditions First 2018.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caroline franc
23/06/2018
Point de gravité
"Quelles paroles, quels gestes ? On sous-estime toujours le pouvoir des mots, le poids des actes, leurs empreintes dans le tissu du temps."
à sa sortie, elle l'attend. Florianne n'est plus une adolescente et , à son tour, elle emmène Loïc au bord de la Mer du Nord.L'occasion de faire resurgir différentes strates de souvenirs pour celui qui a besoin de temps "Pour [se] réaccoutumer au chaos du monde, [se] réconcilier avec ce millénaire qui pour l'heure ne [l'] a guère épargné." L'occasion peut être de renouer, aussi, avec la beauté du monde.
Un roman sec et nerveux où le personnage principal tombe de Charybde en Scylla, sans (auto) apitoiement , et une découverte au passage du métier d'éducateur, sans clichés ni tabous. Un métier qui nécessite attention, pour repérer les subtils changements d'ambiance, mais aussi distance afin de ne pas brouiller les règles de ce qui n'est pas un jeu. Un peu chevalier blanc, un peu paumé, souvent sur le fil du rasoir, Loïc cherche autant à éclairer sa vie que celle des autres.
Un premier roman sensible, doté d'une belle efficacité dans le récit et d'un style émouvant.Lu d'une traite car très prenant !
Point de gravité, Ludovic Joce,
réédité chez Jasmin noir en 2018 !
08:14 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ludovc joce
22/06/2018
Le journal intime de Baby George...en poche
"Maman est tellement épuisée par Ringo qu'elle a un mal fou à rester éveillée. Heureusement, Dada lui a appris à dormir les yeux ouverts, comme une crevette, un truc qui se transmet de génération en génération. Maman est ravie d'y être arrivée. Elle dit qu'elle n'a pas le moindre souvenir de la journée mais ça ne se voit pas du tout sur les photos."
Pas besoin d'être abonnée à Point de vue pour craquer sur le trop mignon Baby George ! Aussi, me suis-je précipitée sur son journal intime "Le meilleur livre d'une enfant de deux ans que j'ai lu cette année." comme l'affirme la citation apocryphe de Huhg Grant. Je confirme.
Seule une anglaise pouvait trouver le ton juste pour dépeindre les coulisses de la famille royale britannique, s'en moquer gentiment et la rendre infiniment sympathique. Les chahuts des frères et belle-sœur, les tiraillements de la jalousie de George envers la petite sœur à naître, sans oublier la nuée de conseillers improbables qui entoure la royale famille, tout cela est délicieusement croqué et nous fait passer un excellent moment ! à (s') offrir sans plus attendre !
Le journal intime de Baby George, Clare Bennett, traduit de l'anglais par Géraldine d'Amico,
05:35 Publié dans Humour, le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : clare bennett
21/06/2018
Les hordes invisibles
"Alex s'interrogeait sur leur responsabilité collective. Tous, ils laissaient le vocabulaire commun enjoliver ce qui s'apparentait à des meurtres de masse."
Quel plaisir de retrouver les personnages des Ravagé(e)s ! Alexandra a arrêté la bière et tente de faire une place dans sa vie à l'amoureux qui bosse avec elle à la Brigade Des Crimes et Délits Sexuels.
Si le roman ne joue plus sur l'effet de surprise, il approfondit les thèmes abordés dès le premier volume et montre bien l'aspect quotidien, quasi banal des violences faites aux femmes et ce dans tous les milieux sociaux.
Le péché mignon d'Alexandra, les statistiques, permettent d'étayer les faits et de convaincre de l'ampleur du phénomène.
Un roman un peu didactique, dont l'intrigue est parfois relâchée, mais qui remplit parfaitement son contrat et qu’on ne lâche pas !
Les Ravagé(e)s : clic
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : louise mey
20/06/2018
#JournalD'irlande #NetGalleyFrance
"Ce qui s'installe, se crée entre deux membres d'un couple qui a longtemps vécu ensemble, c'est autre chose que la tendresse. C'est , je crois une peur commune de la mort : de la mort de l'autre, plus que de la sienne."
Blandine De Caunes souligne à juste titre dans sa préface que l’œuvre de sa mère a commencé par la publication du célèbre Journal à quatre mains (rédigé avec Flora Groult) et qu'elle se clôt donc suivant la volonté de la défunte par l'édition de ces Carnets de pêche et d 'amour allant de 1977 à 2003.
Le sous-titre de ce journal indique bien les deux thèmes principaux de ce texte et la place prépondérante accordée à la passion pour la pêche , place qui, je dois l'avouer, a fini par me lasser.
Par contre, l'analyse ,parfois féroce ,des relations entre Paul Guimard, Benoîte Groult et l'amant de cette dernière surprendra un peu par son intensité. Certes, la situation était connue de tous les membres de la famille (et des lecteurs des Vaisseaux du cœur par exemple) mais l'écrivaine se montre sans complaisance envers son mari vieillissant qui ne supporte plus cette situation alors que, dans sa jeunesse il avait allègrement trompé son épouse.
On se sent parfois de trop dans cette lecture, même si la revendication par cette femme âgée du droit au plaisir est un acte qui s'inscrit logiquement dans la démarche de cette écrivaine féministe .
Grasset 2018
06:00 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : benoîte groult
19/06/2018
Le 1 Hors-série; 11 histoires de séduction
"A vingt ans, sur la plage de Carnac, pourtant mince, beau, je crois, souple et disponible, j'avais à peu près la puissance de séduction d'une endive au jambon aux Seychelles." Philippe Jaenada
Comment séduire ? Qui séduire ? à ces questions les onze auteurs de ce recueil répondent chacun dans leur tonalité.
Pour David Foenkinos et Olivier Adam, plutôt classiques, même si leurs personnages évoluent dans des milieux situés aux antipodes, il faut séduire ou continuer à séduire la femme aimée. Quant à Philippe Jaenada, renouant avec sa veine autobiographique, il nous propose un récit plein d'autodérision où Proust va l'aider à gagner un concours ( bien peu glorieux) de drague estivale. Concours où le gagnant sera séduit à son tour, mais d'une manière surprenante...
Des mots écrits pour séduire, il en sera aussi question dans le texte de Leonor de Recondo qui flirte avec le fantastique , jetant un pont par-delà les siècles. Le héros de Carole Martinez, lui, après avoir tenté de suivre les leçons d'un maître es drague, une tendance forte en ce moment sur internet paraît-il,en reviendra à un méthode plus traditionnelle
Récits plus troubles pour Monica Sabolo qui explore à son habitude le territoire de l’adolescence et ses aspects vénéneux ,ainsi que pour Véronique Olmi qui dépeint avec finesse une tentative de séduction jouant sur les registres du pouvoir dans une situation de manipulation très originale.
Avec Kaouther Adimi, on ne sait s'il faut sourire ou non devant la mise en scène utilisée pour séduire, non pas la femme aimée , mais sa famille !
Tonalité plus grave aussi avec Lola Lafon, qui par le biais d'un stagiaire de troisième, revient sur une histoire de séduction qui a viré au viol ,ainsi que sur la manière dont la justice l'envisage. Philippe Claudel pousse le curseur encore plus loin dans une dystopie glaçante où un simple regard dans un endroit public est interdit. Enfin, François-Henri Désérable , comme dans son précédent roman, surfe entre fiction et réalité littéraire évoquant les amours chaotiques de Diego Rivera et Frida Kahlo, ce qui nous vaut une magnifique illustration de Julie Guillem.
Un petit bonheur de lecture pour moins de 7 euros !
18/06/2018
Des nuages plein la tête/ Un pâtre en quête d'absolu
"Le temps est un bien précieux. J'ai décidé de mener une vie de luxe alors qu'ici, en estive, il n' y a rien. Conditionné par cette nature sauvage, l'éloignement, le manque de tout, l'exceptionnel devient banal. Ici, tout semble couler de source."
Éleveur, vacher et adepte de la course en montagne, Brice Delsouiller nous livre ici un texte à la fois posé et exalté, plein de la belle énergie qui l'anime.
Arte ,ayant consacré un documentaire *à cet homme atypique qui part, seul, garder 400 vaches durant les mois d'été en montagne (Haute-Ariège) ,a attiré l'attention sur cet amoureux de la solitude et de la liberté.
Brice Delsouiller ne nous cache rien des difficultés mais aussi des joies de cette vie ascétique, dure, mais riche d'émotions, que bien peu d'entre nous pourraient mener.
Un récit qui aère la tête et qui nous rappelle que tout le monde n'est pas fait pour entrer dans les moules que la société nous impose.
250 pages piquetées de marque-pages parce qu'en plus le bougre possède un joli brin de plume.
Éditions Michel Lafon 2018
* à retrouver sur Youtube
06:00 Publié dans Document | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : brice delsouiler
17/06/2018
Songe à la douceur...en poche
"C'est frêle,
ces jeunes personnes tellement éblouies par le jour
qu'elles ne se sont pas apprêtées pour la nuit."
Un roman en vers libres qui dépoussière et revisite Eugène Onéguine avec une couverture rose bonbon pleine de fioritures ? Ce n'était pas gagné d'avance en ce qui me concerne, même si je n'avais jamais lu le roman de Pouchkine ni vu l'opéra de Tchaïkovski.
Et pourtant , une fois commencé, je n'ai pas pu lâcher ce roman destiné aux jeunes adultes (mais pas que).
L'histoire ? Une jeune femme, Tatiana, à l'aube d'entrer dans la vie adulte, rencontre fortuitement Eugène, celui dont elle était tombée amoureuse quand elle avait quatorze ans ans et lui trois de plus. Dix ans plus tard, Eugène est-il toujours aussi désenchanté et cynique ? Les amours adolescentes avortées peuvent-elles renaître de leurs cendres ?
On craint le pire et c'est le meilleur que l'on découvre tant Clémentine Beauvais se penche avec empathie que ses héros, les décrivant sans mièvrerie mais avec une acuité non dénuée de poésie. La sensualité est-elle aussi présente, sans tomber pour autant dans l'impudeur et la tragédie qui touche un des personnages est évoquée avec délicatesse.
Un exercice d'équilibre improbable parfaitement réussi dont la forme renforce le plaisir: intertextualité (des vers célèbres s'insèrent au fil du texte) des calligrammes et des interventions de l'auteure viennent encore ajouter au plaisir de lecture. On sort de là avec des étoiles dans les yeux, ravi que la fin évite les clichés du genre. Un grand bonheur de lecture dont on aurait tort de se priver.
Et zou sur l'étagère des indispensables !
Paru initialement dans une collection pour ados.
06:03 Publié dans l'étagère des indispensables, le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : clémentine beauvais