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02/01/2015
La guerre d'hiver
"Katriina considérait le mariage comme une forme de tyrannie réciproque, comme vivre dans un État totalitaire hautement fonctionnel . Les possibilités de choix étaient peu nombreuses , mais tant qu'on restait dans son coin sans remettre le système en question, ça marchait."
La guerre d'hiver,historiquement, a opposé la Finlande à L’URSS de novembre 1939 à mars 1940. Ici, il s'agit de la "série d'erreurs" annoncée par la première phrase du roman qui aboutira , on le sait d'emblée, au divorce de Katriina et de Max, couple en apparence idéal. Lui est un sociologue qui a eu son heure de gloire dans les années 90. Elle est DRH dans un hôpital. leurs deux filles ont quitté le nid familial et vivent leurs vies , de manière bien différentes.
Alternant les points de vue, Philip Teir , par son observation subtile et acérée des relations humaines, brosse un portrait tout en nuances de ses personnages, tout en les reliant à la réalité sociale non seulement de la Finlande , mais mondiale , s'intéressant aussi au mouvement des indignés de Londres.
Une manière originale et prenante de relater ce qui aurait pu être d'une banalité confondante : l'échec annoncé d'un couple aux alentours de la soixantaine. Un bon roman,dévoré d'une traite.
La guerre d'hiver, Philip Teir, traduit du suédois (Finlande) par Rémi Cassaigne, Albin Michel 2015.376 pages subtiles et prenantes.
06:03 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : philip teir
01/01/2015
Au Japon, ceux qui s'aiment ne disent pas je t'aime
Pour bien commencer l'année...
"Première fois
Au Japon, les choses que l'on fait pour la première fois de l'année, en janvier ont un nom. le premier rêve, la première visite au temple. la première flèche, le premier chant de nô, la première gorgée de saké après avoir suçoté une algue salée konbu, le premier signe que l'on calligraphie."
Sous le nom d'Elena Janvier se cachent trois jeunes Françaises ayant vécu au Japon. Sous forme d'abécédaire, elles ont collecté , avec délicatesse et humour, les idiosyncrasies japonaises et les ont confronté à nos habitudes françaises.
C'est à la fois léger, (le dentifrice au melon) incongru (les stations services avec pistolets tombant du ciel) et très révélateur d'un mode de vie si différent du notre. Dévoré d'une traite car écrit de manière élégante et fluide.
De quoi satisfaire ma curiosité et confirmer ce que j'avais deviné intuitivement dans le si joli film Tel père, tel fils * (qui vient de sortir en DVD), en particulier concernant le bain que l'on "prend pour passer un moment privilégié avec les enfantas (parents et grands-parents se baignent avec les plus petits).
* qui se dit en japonais: les petits des grenouilles sont des grenouilles.
Le point de départ du film de Hirokazu Koreeda est le même que pour La vie est un long fleuve tranquille: deux bébés ont été échangés à la naissance. Les deux petits garçons ont six ans quand la situation est découverte. Tous deux sont extrêmement différents, tant par le caractère que par l'origine sociale et surtout par la relation qu'ils entretiennent avec leur père.
Le père architecte, ambitieux et fou de travail, ne se reconnaît évidemment pas dans l’enfant sensible et timide qu'il croit être son fils biologique. Il ne croit qu'à "la loi du sang "mais le rapprochement avec l'autre famille, moins policée, mais plus aimante, va le faire cheminer petit à petit vers un comportement plus affectueux. Un film tout en délicatesse à ne pas manquer !
Au passage, nous apprenons quelques informations assez effarantes sur l'école privée japonaise où, dès l'entrée au primaire, les élèves sont soumis à une évaluation et doivent donc suivre des cours du soir !
06:03 Publié dans Je l'ai lu !, je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : elena janvier