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20/10/2013
Western Spaghetti
06:01 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (9)
19/10/2013
L'expert...en poche
"Les aigles ne sont pas des ornithologues."
Suite des aventures de Jonathan Hemlock, L'expert reprend un peu le schéma de La sanction: Même départ avec le personnage trop sûr de lui, même intervention féminine (justifiée par une ressort dramatique que je ne révèlerai pas), mais la tonalité est encore plus sombre et la faille s'agrandit dans l'âme d'Hemlock. Côté humour, nous avons aussi droit à un hilarant dialogue-promenade mettant aux prises le héros avec la campagne anglaise.
Mais cette fois nous gravitons à la fois dans le monde de l'art , celui de l'espionnage et des milieux interlopes et les épreuves rencontrée par notre héros seront encore plus physiques et originales que dans La sanction. Une petite baisse de régime (plus d'effet de surprise) mais un excellent moment cependant.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : trevanian
18/10/2013
Dernière nuit à Montréal...en poche
"- Je ne suis pas sûre de savoir comment rester, dit Lilia."
Toute sa vie, ou presque ,Lilia aura été suivie. Enlevée à sept ans par son père, elle va connaître jusqu'à l'adolescence une longue cavale qui lui donnera pour toujours le goût de partir.
Au début du roman, elle quitte Eli, un étudiant new-yorkais fasciné par les langues, qui n'arrive pas à s'"immerger dans le monde". Contacté par Michaela, qui se rêvait funambule, pour perpétuer la tradition familiale, ce dernier part pour Montréal où se dévoileront tous les secrets de la vie de Lilia.
Hypnotique et fascinant, ce roman, présenté comme une thriller, brouille toutes les frontières. Les personnages sont à multiples facettes et se dévoilent peu à peu dans une construction narrative éclatée qui , pourtant, n'égare pas le lecteur. Le rythme est lent, mais jamais languissant et l'on se plaît à faire durer la lecture de ce roman poétique , superbement écrit où Montréal, ville présentée comme férocement francophone, joue un rôle essentiel et glaçant.
Un premier roman à découvrir absolument.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : emily st. john mandel
17/10/2013
Sur ta tombe
"-Jack, ce qui vous terrifie, ce n'est pas l'idée du bonheur, c'est celle de causer le malheur d'autrui."
Une bande de gothiques a décidé de "nettoyer" les rue de Galway de tous les "marginaux, handicapés, démunis, tocards et autres miséreux." Pas de bol pour notre ami Jack Taylor, détective aussi bien porté sur la bibine que sur la littérature, passablement éclopé et même pas riche d'illusions.
Si l'on ajoute qu'un prêtre s'est fait tabasser, qu'un autre s'est enfui en emportant la caisse , voici de quoi brosser un tableau bien peu réjouissant de la situation en Irlande !
Pourtant Jack Taylor, de plus en plus éclopé, parviendra comme d'hab' à faire pencher la balance du bon côté et à ramener un semblant d'ordre dans la ville à défaut de trouver un peu d’harmonie dans sa vie.
Bonne nouvelle : si Jack Taylor semble sombrer de plus en plus, son humour noir est toujours au rendez-vous et Ken Bruen se montre ici au mieux de sa forme . Mauvaise nouvelle : il s'agit de l’avant dernier opus de la série !
Pour se consoler d'avance, on pourra toujours noter les multiples références de romans citées par Jack dont celle-ci : "Je me suis aussi pris du Carol O' Connell. Peu importe ce que pensent les gens, sa Kate Mallory a eu une influence indéniable sur Stieg Larsson." Tout à fait d'accord , la Lisbeth de Millenium a un air de famille avec Kate Mallory.
Sur ta tombe, Ken Bruen, Fayard 2013, 307 pages qu'on peut lire indépendamment, mais c'est mieux de suivre la série. (Bon, j'ai loupé un épisode précédent et je m'en suis sortie quand même ! )
1. Delirium Tremens (Mai 2006 en Folio). clic
2. Toxic Blues (Mai 2007 en Folio)clic
3. Le martyre des Magdalènes (Folio, 2008) clic
4. Le dramaturge (Oct 2007) clic
5.La main droite du diable clic
6.Chemins de croix.
7. En ce sanctuaire clic
8.Le démon clic
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : ken bruen, jack taylor
15/10/2013
Instinct primaire
"Il est hors de question de vivre avec des regrets rien que pour rassurer ceux qui n'ont pas le culot de vivre."
La narratrice a choisi de ne pas se marier, de ne pas avoir d'enfants, des exigences assumées sur lesquelles personne ne devrait avoir droit de regard. Et pourtant ces choix de vie dérangent aussi bien l'homme qu'elle aime- et à qui elle écrit cette longue lettre- que ses amies mariées et mères de famille.
Avec rigueur et méthode, Pia Petersen défend son point de vue féministe, n'hésitant pas parfois à se montrer extrémiste, à débusquer les hypocrisies sociales et ça fait un bien fou.
Un livre dérangeant dans le meilleur sens du terme. Une lettre qui devrait engendrer bien des polémiques dans le ronron ambiant.
Instinct primaire, Pia Petersen,
Le premier livre de ma liseuse !
le billet de Gwenaëlle, la tentatrice!
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : pia petersen, relation hommes femmes mode d'emploi
14/10/2013
L'apiculture selon Beckett
"J'ai besoin des abeilles pour me rappeler que des choses merveilleuses sont possibles."
Journal imaginaire d'un doctorant embauché par l'auteur d'En attendant Godot, L'apiculture selon Beckett est un prétexte plein de charme et de fantaisie pour brosser un portrait du dramaturge irlandais à mille lieues des clichés qui lui sont attachés comme autant de boulets.
Martin Page a fait son miel des points de vue originaux de Beckett sur les universitaires, les relations entre l'art et le monde mais aussi sur le personnage que , jeune auteur soucieux de crédibilité, il s'est créé. Il en brosse aussi un portrait ancré dans la quotidienneté. Imaginer le dramaturge confectionner des crêpes ou vêtu d'une tenue d'apiculteur est une vision plutôt rafraichissante !
Pour autant ce roman ne fait pas abstraction de la gravité inhérente à celui qui " ne pouvait être proche que de gens qui savaient que la guerre n'était pas terminée et ne se terminait jamais, qui vivaient sous un climat différent de la majorité. Des gens légers et graves, fiables et passionnés."
Une parenthèse enchantée de quelques mois pour le narrateur et de 86 pages pour le lecteur qui ne peut qu'espérer que le souhait suivant se réalise: "On devra oublier Beckett pour le redécouvrir et le lire comme il devrait être lu, sans la pollution de la renommée et de la réputation qui l'entoure aujourd'hui. Tout artiste est kidnappé. C'est lui rendre sa liberté que de l'oublier régulièrement, pour poser des yeux neufs sur son œuvre."
Déniché à la médiathèque.
L'apiculture selon Beckett, Martin Page ,Éditions de l'Olivier 2013, 86 pages piquetées de marque-pages car Martin Page et Beckett ont l'art de la formule !
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : martin page, samuel beckett
11/10/2013
Le temps, le temps
Deux veufs suisses, chacun à leur manière , tentent de freiner le temps car ils ne parviennent pas à admettre la mort de leurs épouses respectives. De surcroît, le narrateur veut trouver l'identité de l'assassin de sa femme.
Lent, répétitif, ennuyeux. Pas de temps à perde en ce moment donc lâche abandon. Un mystère reste non élucidé, comment les auteurs suisses parviennent -t-ils aussitôt à ce qu'on devine que l'action se déroule chez les Helvètes ?
Déniché à la médiathèque.
06:00 Publié dans Lâches abandons, romans suisses | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : martin suter
10/10/2013
Prix nobel de Littérature....
14:14 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (17)
Souffrance et travail
Quand la télévision réinvente "les dossiers de l'écran" (sans la musique anxiogène, ouf !), avec un téléfilm plein d'intelligence et de sensibilité, on en redemande !
Surtout quand Didier Bourdon et Judith Chemla nous serrent le cœur, l'un dans le personnage d'un cadre victime de burn-out syndrome d'épuisement professionnel), l'autre dans celui d'une femme souffrant de trouble psychotiques.
J'ai vu le début du débat, là aussi les intervenants étaient pertinents et expliquaient clairement qu'à trop vouloir s'impliquer dans son travail, sans rien en retour, on pouvait dépasser les limites et mettre en jeu sa vie...
Le site indiqué a dû être victime de son succès car il n'est plus accessible: souffrance et travail
06:38 Publié dans je l'ai vu ! | Lien permanent | Commentaires (11)
08/10/2013
Complications
"Les choses se passaient si vite qu’elles devenaient irréelles."
Comme le souligne Tricia Sullivan dans sa postface, tous les textes constituant ce recueil ont pour sujet la perte. Perte d'êtres aimés qu'on voudrait retrouver par delà le temps, le temps qui occupe une place essentielle par l'intermédiaire de montres chéries, objets patinés et peut être dotés de capacités surprenantes.
Les maisons de poupées, les microcosmes de manière générale, tout ce qui est construit minutieusement et révèle des endroits cachés sont aussi au cœur de ces textes qui gomment la frontière entre notre réalité et d'autres espaces temps. Mais tout ceci est composé de manière subtile et délicate et les non amateurs de science-fiction et/ou de fantastique (dont je fais généralement partie) trouveront un charme prenant à ces nouvelles où l'on retrouve des personnages portant le même nom mais semblant saisis à d’autres époques de leurs vies ou dans d'autres réalités. Le livre lui-même peut être envisagé de la même manière comme "...une belle machine , une histoire qui soit la somme des faits tout en les dépassant. Quand la machine commence à marcher toute seule, alors c'est le moment où on sait qu'on a réussi à dire la vérité."
On se laisse envoûter par ces ruptures subtiles de ton ou de temps et l'on savoure l'écriture précise et délicate de Nina Allan. Un expérience à ne rater sous aucun prétexte ! Et zou sur ma fameuse étagère !
Complications, Nina Allan, traduit de l'anglais par Bernard Sigaud, éditions Tristram 2013, 202 pages constellées de marque-pages.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : nina allan