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31/10/2013

Bilan du mois

Deux films , très différents par l'esprit mais avec des avis extrêmement mitigés:

*Paulette,  mamie indigne qui, après avoir connu des jours meilleurs, va tirer son épingle du jeu en montant un commerce de space cakes dans une cité craignos. La gouaille de Bernadette Laffont ne parvient pas à contrebalancer le climat nauséabond créé par toutes les insultes racistes  que son 20395900.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgpersonnage balance toutes les trois minutes.

*Dans le genre, on les arnaque ou on les vole pour survivre, en plus trash mais shameless-saison-1.jpgnettement plus réjouissant , je préfère largement la série Shameless. Au moins, il y est question de solidarité familiale, au moins au sein des enfants, et ce toutes couleurs confondues.

 

 

*Grand central. Si j'ai aimé la présentation quasi clinique du travail dans la centrale, s'opposant aux grandes tablées chaleureuses et fraternelles des ouvriers après le boulot, je n'ai pas cru une seconde à l'histoire (d’amour ? de sexe ? ) entre les deux personnages principaux. Adam , torse nu et Eve en mini short ont beau se balader dans des décors champêtres, tout ceci reste engoncé et il manque à Léa Seydoux en particulier toute la folie qui faisait la grâce d'une Béatrice Dalle dans 37,2° le matin par exemple.à trop vouloir trop contrôler, on ne laisse rien passer, ni sentiment, ni aspect charnel.20534616_20130702111026946.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg
Dans un genre beaucoup plus réussi, on pourra toujours relire le roman dont se sont largement inspiré les scénaristes( clic ).
 Ps:Olivier Gourmet est comme d’habitude parfait dans un rôle d'ouvrier leader au bout du rouleau.

 

30/10/2013

Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

"S'il y a bien une chose qui me tape sur le système, c'est de commencer un nouveau chapitre et de m'apercevoir que ce con de narrateur a changé."

Et pourtant, évidemment Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage va user de cet artifice car il met en scène deux personnages principaux:Ethered Tressider, romancier polygraphe, créateur d'un personnage de policier qu'il ne maîtrise plus et son agent, l'encombrante Elsie qui déteste autant la littérature que les écrivains.l.c. tyler,humour british,polar
Tous deux vont se retrouver à mener une enquête ,chacun de leur côté et parfois ensemble, quand l'ex-femme de Ethelred va avoir la "bonne " idée de se suicider à quelques kilomètres de chez lui dans le véhicule mentionné dans le titre.
Nous avons ici un roman astucieux en diable , bourré d'humour british, où les mots jouent un rôle essentiel .Mais l'auteur ne fait pas le malin, ne prend pas son lecteur pour un imbécile et ne fait pas d'effets de manches. Un pur régal donc !

Déniché à la médiathèque et vient de sortir en poche. à se procurer sans hésitations.

29/10/2013

le poil de la bête

"Et j'aimais la façon dont tous ces fils se rejoignaient. d'une manière grotesque, mais tout de même. Vous savez, ces nids d'araignée qui naissent sous l'influence de la cocaïne."

 L'assassinat à Vienne d'un diplomate norvégien par une tueuse à gages, rien de plus classique pour commencer un roman policier. Mais que cette femme, Anna Gemini, ne quitte jamais son fils handicapé, Carl ,et exige, pour des questions de morale , que chacune de ses victimes s'acquitte elle-même de son paiement, voilà qui l'est nettement moins.  Rapidement, les règles du polar vont se trouver bousculées  , l'occasion pour Heinrich Steinfest  de se jouer de son lecteur, l'entrainant dans un monde  où les personnages hauts en couleurs ne sont jamais vraiment ce qu'ils prétendent être et où les chausse-trappes sont légion.heinrich steinfest
Le lecteur doit prendre le temps de savourer les réflexions souvent iconoclastes de l'auteur (cf la multitude de marque-pages qui font bruisser ce livre), d'accepter que se brouillent les frontières entre les genres, voire , parfois, de se perdre dans les méandres d'une intrigue alambiquée comme dans les rues de l’ancienne capitale de l'Empire austro-hongrois.  Mais au final, il en sortira un peu groggy mais suprêmement ravi !

Le poil de la bête, Heinrich Steinfest, traduit de l'allemand (Autriche) par Corinna Gepner, Carnets Nord 2013, 644 pages de pur bonheur !

28/10/2013

Chers voisins

"Ils étaient réunis sous le lustre central, les hommes discutant football et voitures pendant que les femmes bavardaient sur ce ton faussement intimes des gens qui ne s’aiment pas beaucoup et sont néanmoins obligés de se fréquenter."

Pepys Road, une rue de Londres d'un quartier autrefois peu élégant a maintenant grimpé dans l'échelle socio-économique. En décembre 2007, y résident aussi bien Petunia Howe, qui y a toujours vécu que des familles de traders où les enfants sont "gâtés mais négligés" ou encore une famille pakistanaise dure au labeur.. L'argent semble couler à flots dans Londres mais pas forcément pour tout le monde. Et dans Pepys Road ne font que passer des réfugiés apatrides, coincés dans d'inextricables situations john lanchester,so britishadministratives, des ouvriers du bâtiment polonais ou encore un petit génie du football sénégalais. Bref, un microcosme représentatif de la société londonienne dont la tranquillité va être mise à mal par de mystérieux courriers avertissant: "Nous voulons ce que vous avez"...
John Lanchester dans ce bon gros roman de 567 pages où alternent les points de vue nous dépeint avec acuité une société  sur le point de basculer. Des personnages attachants, une écriture sans fioritures mais efficace font qu'on ne s'ennuie pas une minute dans ce roman qui tient ses promesses, même s'il lui manque une pointe d'originalité. Idéal pour un dimanche d'automne.

Chers voisins, John Lanchester, traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff avec la collaboration de Suzy Borello, Plon 2013.

27/10/2013

25 façons de porter un chèche, une étole ...

...de quoi occuper notre heure supplémentaire !:)

Petit conseil : couper le son !


06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : chèche, étole

26/10/2013

Le jour des corneilles (enfin) en poche!

”Parnoir,enjambe ta culotte et suis-moi !”

Vous qui aimez les mots, les mots anciens, les mots qui roulent comme des cailloux, précipitez-vous sur Le jour  des corneilles , de Jean-François Beauchemin !
Le père Souche et son fils (qui n'a pas d'autre identité) vivent à l'écart d'un village, en autarcie.
Le père, sorte de Géant rabelaisien, la bonhommie en moins, lit dans les  étoiles, tandis que le fils voit sans souci particulier les  trépassés évoluer autour de lui. Parmi ces derniers,  sa mère, morte lors de sa mise  au monde.jean-françois beauchemin
Le père rudoie le  fils qui supporte sans broncher les crises de folie  paternelles, espérant toujours recevoir une preuve d'amour, cet amour dont il est assoiffé.
En 150 pages, Beauchemin crée des personnages inoubliables,un univers dense et rude où la vie et la mort se mélangent sans cesse. En effet,  pour  le  premier repas  de son fils, le père lui donne du lait provenant d'un cadavre de  hérisson femelle."ce fut ma  première pitance sur le domaine de la Terre :  le lait d'une b^te morte  achevée par Père. Ce fut par même occasion ma  première rencontre véritable avec la mort, véritable en ce que j'en fus pénétré, puis nourri. Toute ma vie , cela devait me  rester inscrit au ventre:  par là  le  trépas avait tracé sa sente  en ma personne; comme mots se formant et s'alignant sur la page." Surprenant et fort.

25/10/2013

Roulez jeunesse

"Bingo. Voilà qui va raviver les couleurs de ma journée."

 Ils "litote[nt]à leur[s] heure[s]",surtout quand ils s'adressent à leurs parents,  mais des paroles s'échappent :"Au secours. Mon corps s'échappe et je ne peux rien retenir.", "La plage naturiste, c'est la mort.",débordés qu'ils sont par les changements physiques de l'adolescence et par un trop plein d'émotions.luc tartar
Séquences courtes, voire très courtes, pouvant indifféremment être jouées par "Filles et garçons, en alternance ou en même temps", il s'en dégage une grande proximité et une grande tendresse. Petites et grandes hontes, sentiments exacerbés ,attachement à des détails du corps de l'autre ne sont jamais tournés en dérision et se plonger dans ces textes c'est regarder  ensuite d'un œil neuf tous les ados qui gravitent autour de nous. Un petit délice, même à la lecture , que j'ai hâte de découvrir mis en scène !

Roulez jeunesse !, Luc Tartar, Lansman éditeur, 2012, 43 pages sensibles .

Déniché à la médiathèque.

06:00 Publié dans Jeunesse, théâtre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : luc tartar

24/10/2013

j'ai deux amours , mon sac et Paris

"Mes chéries, n'oubliez jamais qu'une femme doit être indépendante Et...savoir coordonner son sac à ses chaussures !"

 D'Alexandre Vialatte à Jean-Claude Kaufman , en passant par la chanteuse Camille, ils ont été nombreux à se pencher sur le mystère du contenu des sacs des filles.
Cette fois, c'est Fabienne Legrand qui s'y colle, nous entraînant au passage dans une très jolie balade au cœur de Paris.9782749132006.GIF
 Si on retrouve ici l'élégance de son trait, déjà remarqué dans Un été au Cap-Ferret (clic), on note que l'humour est un peu plus décalé, en particulier grâce aux personnages de  Mamita, 90 ans au compteur, qui trimballe dans son sac Hector, teckel nain, décédé il y a douze ans  [qui], même empaillé la suit encore partout...ou de celui de Mamine (âge biffé, mais on devine les 70 ans) qui se réjouit d'avoir acheté un pantalon dans lequel elle ne pourra jamais rentrer car "Il est tout simplement délicieux de penser qu'à l'heure qu'il est une pauvre créature dotée d'un ridicule petit cul taille 36 pleure ce pantalon."
C'est frais, léger et ça donne le sourire car chacune de nous peut se reconnaître dans certaines situations . Un seul petit bémol : l'allégeance, revendiquée, à une seule marque de sac.

J'ai deux amours, mon sac et Paris, Fabienne Legrand, Le Cherche Midi 2013.

07:45 Publié dans BD, Humour | Lien permanent | Commentaires (8)

22/10/2013

Le démon du soir ou la ménopause héroïque

"Ils me cassent les ovaires !!!"

"Encore 21 mois et trois jours  à bosser avant de toucher [sa] retraite." Le temps risque de sembler long à Noémie, coincée qu'elle est entre sa mère qui s'imagine être Brigitte Bardot, sa propre fille qui la prend pour sa baby-sitter attitrée, sans compter son mari, déjà retraité lui, qui n'en fiche pas une rame ! florence cestac,la vie commence à 60 ans
Mais voilà que deux petites boules sur un sein vont remettre les choses en perspective et singulièrement dégager l'horizon bouché de notre bonne vieille copine...
Sur la couv', Noémie fait le papillon et visiblement ça lui fait un bien fou ! BD de la soixantaine décomplexée, Le démon du soir se joue des bouffées de chaleur et offre une vision optimiste et tonique de l'âge de la retraite chez les bobo.

Déniché à la médiathèque.

21/10/2013

Le peigne de Cléopâtre

"Elsa Karsten méritait ses cigares et ses sous-vêtements en dentelle. Elle méritait de prendre son envol."

maria ernestam

Trois amis de longue date, Mari, Anna et Fredrik s'associent pour monter une société qui a pour objectif de résoudre les problèmes des gens. Vaste domaine où chacun d'eux pourra mettre en œuvre ses compétences.
Cette société , ils décident de la baptiser Le peigne de Cléopâtre car "Les apparences sont trompeuses. C'est la signification du peigne de Cléopâtre." Ils ne croient pas si bien dire car rapidement ils vont se trouver désemparés face à le demande d'une vieille dame: éliminer son mari, un tyran domestique...
Entré de plain pied dans un univers hautement sympathique, le lecteur va rapidement prendre conscience des failles des trois héros , amis qui ne se connaissent pas si bien que cela. Si la première partie est extrêmement plaisante, la seconde bascule dans les révélations fracassantes qui frôlent souvent le grotesque tant le style devient ampoulé et maladroit. Un roman que j'ai terminé mais qui m'a laissée perplexe dans sa seconde partie.

Du même auteur Les oreilles de Buster(clic).

Le peigne de Cléopâtre, Maria Ernestam, Gaïa 2013, traduit du suédois par Ether Sermage et Ophélie Alegre.