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18/11/2012
Des textes accessibles...
...pour des adultes qui découvrent le Français (Français Langue Etrangère). Donc, pas trop longs, avec un vocabulaire pas trop compliqué, pas trop déprimants (!) et surtout pas trop enfantins pour les thèmes.
Vous avez des idées ? ça serait vraiment sympa de laisser ici des références, ça rendrait service à Cath, une super formatrice qui se démène comme une belle sorcière qu'elle est !
Merci pour elle !
Ps: l'illustration n'a rien à voir mais elle me fait trop rire !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : fle
17/11/2012
Les éditeurs indépendants...
...tiennent salon.
Pour en savoir plus sur la nécessité de cette indépendance, lire le billet très clair de Martine Laval ( oui, la critique de Télérama !): clic !
12:46 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (1)
16/11/2012
Cinq carillons
"Elle n'était plus qu'une femme composée d'espaces vacants."
Une journée écrasée de soleil à Sydney. Dans cette ville, parmi la foule des touristes, quatre personnes dont les histoires vont se frôler, se croiser parfois, avec toujours en ligne de mire l'opéra de Sydney, comme un repère auquel ils vont tous se référer, chacun en proposant une vison différente.
Trois femmes, un homme, d'horizons différents, mais ayant comme point commun un passé qui continue à peser sur leur vie.
Parmi eux, deux anciens amants ont rendez-vous. Leur particularité? Ils se sont connus très jeunes et leurs amours adolescentes sont racontées avec une pudeur et une délicatesse extrême. Les autres ? Une jeune femme qui vient d'arriver d'Irlande. Tout est pour elle l'occasion de découverte. Quant à la plus âgée des personnages , une Chinoise, c'est probablement celle qui a connu le passé le plus difficile car elle a connu en Chine la période des gardes rouges. Mais, paradoxalement, elle est certainement celle qui est la moins prisonnière de son passé.
Quant au cinquième carillon, je vous laisse le soin de découvrir sa tonalité car, Gail Jones, si elle se donne comme contraintes l'unité de temps et de lieu- même si les retours en arrière sont très importants- sait aussi se libérer de son cadre et réserver bien des surprises à son lecteur.
La langue est poétique et fluide , un grand bravo à la traductrice , l'intrigue parfaitement menée et Gail Jones sait créer des personnages (en particulier celui de la Chinoise que j'ai préféré) émouvants et denses.
Un roman profond et aérien.
Cinq carillons, Gail Jones , traduit avec beaucoup de talent par Josette Chicheportiche, Mercure de France 2012, 315 pages qui résonneront longtemps en moi.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, rentrée 2012, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : gail jones
15/11/2012
La fiancée des corbeaux
"Rien que le plaisir d'attraper un souvenir, une lumière, un peu de vie."
Sa fille vient de partir faire ses études et René Frégni se retrouve seul. Seul ? Pas vraiment car il y a Lili, un vieil homme sans mémoire à qui il va parfois tenir compagnie.Avec lui ,il parcourt un peu cette Provence hivernale , âpre et magnifique, que Lili a planté d'arbres qu'il ne reconnaît plus.
Il y a aussi un truand marseillais, rencontré lors d'un atelier d'écriture en prison, qui écrit ses mémoires et aussi Isabelle, l'institutrice si douce. C'est elle La fiancée des corbeaux , car les corvidés semble la guetter ,en toute amitié.
Il y aussi et surtout l'écriture à laquelle l'auteur consacre de superbes pages : " L'écriture est le contraire de cette anxiété, c'est un immense territoire de liberté, une école buissonnière. On s'en va un beau matin dans son cahier, sans contrainte, sans programme, sans réveil, assoiffé de lumière et de vent, comme Rimbaud , et on rêve au bord des routes à des amours splendides dans des auberges qui n'existent pas. Une écriture à laquelle on se réchauffe le coeur ! Un seul petit bémol: l'aspect voyeuriste de Frégni, je n'aimerais pas être sa voisine !
Découvert par hasard, une merveilleuse entrée dans l'univers de René Fregni. Un auteur dont je vais de ce pas chercher les romans à la médiathèque !
La fiancée des corbeaux, René Frégni Folio 2012, 186 pages pleines d'une atmosphère à ne pas manquer !
06:02 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : rené frégni
13/11/2012
Nouvelles contemporaines
"Comme elle tenait à son mauvais caractère, elle avait refusé."
Trois auteurs ont été réunis dans ce recueil en principe destiné à la jeunesse. Un seul texte pour Delphine de Vigan, Comptes de Noël, assez prévisible, nouvelle qui accompagne d'ailleurs une édition spéciale en poche de No et moi.
Timothéede Fombelle, lui, fait la part belle à des textes personnel, très courts et dont certains évoquent une réalité contemporaine difficile, mais où il s'arrange (presque) toujours pour "laisser une échappée, un espoir, un trait de lumière." Je compte d'ailleurs utiliser certains de ces textes avec mes élèves très fâchés avec la littérature : leur brièveté et la qualité de l'écriture devrait leur plaire...
Mais c'est avec Caroline Vermalle et ses deux textes que j'ai dégainé le plus de marque-pages ! Deux nouvelles pleines d'émotion retenue, mettant en scène ceux que Pierre Sansot appelait avec tendresse les gens de peu , personnes qui luttent contre l'indifférence, se montrent solidaires, et entretiennent la chaleur humaine, vaille que vaille. La fille du déménageur a suscité ainsi chez moi le plus d'émotions. Le récit de ce père déménageur qui , aidé de ses amis, va tout mettre en oeuvre pour ramener vers la vie sa fille et renouer avec elle tout en délicatesse et en tendresse est une petite merveille !
Merci Antigone pour cette belle découverte!
Nouvelles contemporaines, regards sur le monde, Livre de poche 2012.
06:05 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : delphine de vigan, timothée de fombelle, caroline vermalle
12/11/2012
Un hiver aux canaries
"Ici, tout le monde est aisé, en bonne santé, bronzé et prétentieux."
Passer Un hiver aux Canaries, le rêve réalisé, surtout quand on on vient de quitter l'hiver septentrional ! Sur l'ile de Gran Canaria , l'ancien patron de chantier naval Jori Nyman dirige d'une main de fer son factotum Mikko , tout juste arrivé de Finlande, et sa femme de ménage malienne, Dior. Il pourrait couler une retraite paisible mais son esprit est encore agité par la mort de son épouse. Mikko, quant à lui, rêve de concevoir la chaise idéale, tout en se soumettant aux ordres de son patron. Ecartelée entre son vieux mari, sa famille restée au pays et sa volonté d'apprendre la langue espagnole, Dior tente, bravement, de s'adapter à ce nouvel environnement.
Trois solitudes pas du tout apaisées qui vont se croiser et exposer, petit à petit, au lecteur leurs pensées les plus secrètes. Révélations surprenantes qui feront varier comme dans un kaléidoscope la vision que nous avons d'eux.
Sous le soleil, les tensions montent, la brutalité se révèle et l'atmosphère idyllique tourne vite à l'aigre. Un roman dérangeant et déroutant, jusqu'au bout.
Un hiver aux Canaries, Riikka Ala-Harja, traduit du finnois par Paula et Christian Nabais, Gaïa 2012, 175 pages troublantes.
Du même auteur, clic !
06:00 Publié dans rentrée 2012, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : riikka ala-herja, roman finlandais
09/11/2012
La couleur des sentiments...en poche
"Nous connaissons tous ces lois, nous vivons ici, mais nous n'en parlons jamais."
La lutte pour l'égalité des droits est en marche mais le Mississippi des années 60 n'est pas tendre pour les Noirs...Situation paradoxale : tous ces Blancs qui supportent sans broncher ou encouragent la ségrégation ont été élevés par des bonnes Noires. Que pensent ces dernières de cette situation ? Elles qui auraient pu poursuivre des études mais dont l'avenir était déjà tout tracé. Une jeune femme Blanche , en quête d'indépendance et apprentie écrivaine, va leur donner la parole. ce livre sera-til écrit? Sera-t-il publié ? Quelles en seront les conséquences ? Autant de questions qui tiendront en haleine le lecteur (prévoir un endroit isolé et des boules quiès pour laisser le monde frapper à votre porte et finir en toute quiétude ce roman qui vous prend par la main et ne vous lâche pas!).
Le roman de Kathryn Stockett fourmille de personnages attachants et hauts en couleurs. Je n'oublierai pas de sitôt la pestouille ambitieuse Blanche, reine des punaises, qu'on adore détester ! " Gertrude, c'est vraiment le cauchemar de la Blanche du Sud. Je l'adore." C'est un roman très visuel (à quand l'adaptation cinématographique ? ), un de ces romans qui procure un très grand plaisir de lecture. A découvrir sans attendre !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : kathryn stockett
08/11/2012
Arsène
"...le contrat de confiance avec les parents, à ce niveau, autant le brûler directement après avoir vomi dessus."
Arsène ? Comme Lupin ? Non, comme Wenger (Joueur, puis entraîneur de foot français ) ! Pour couronner le tout Arsène est en fait une très jolie jeune femme qui vient d'emménager près de Georges, petit intello sans lunettes d'une classe de sixième, dont Arsène Wenger est le héros ! Il faut dire que la belle possède une belle énergie, digne d'un numéro 10 ...Football quand tu nous tiens !
Roman polyphonique où tour à tour Georges, Mme Cognet, prof de français, M. Guédon,prof de sport, mais aussi M. Ali libraire (faussement) atrabilaire qui refuse de vendre les livres vantés à la télévision, prennent la parole, Arsène nous propose un récit à plusieurs niveaux, un peu comme une forêt noire (le gâteau !).
Première couche, la vie au collège, deuxième: l'amour de Georges pour Arsène et, enfin, pour couronner le tout, une sale histoire dans laquelle s'est fourrée la Grande Gigue comme l'appelle M. Ali , le seul à avoir vraiment pris l'ampleur du désastre.
Le tout constituant une friandise qui remplit parfaitement son contrat: nous divertir avec une belle énergie et un ton allègre. Juliette Arnaud se paie en outre le luxe de faire fi des clichés, ce qui est bien agréable ! Le récit est un peu léger mais les personnages sont bien dessinés et emportent l'adhésion. Une jolie surprise donc !
Arsène, Juliette Arnaud, Castermann 2012, 188 pages délicieuses, un peu dans l'esprit du Petit Nicolas pour le style mais actualisé !
Trônant sur la table des nouveautés destinées au ados, la couverture fichtrement réussie d'Arsène me faisait de l'oeil car j'avais justement un cadeau à faire... J'étais donc obligée de le lire pour voir s'il conviendrait à sa destinataire, non ? Mission accomplie et je suis persuadée qu'il plaira à la demoiselle, d'autant qu'y figure une magnifique et très réussie mâtin de Naples " Tu te rends compte comme c'est beau, on dirait un poème , non ? "
06:00 Publié dans rentrée 2012, romans français | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : juliette arnaud
06/11/2012
Viviane Elisabeth Fauville
"Il n'a jamais vu en vous qu'une bourgeoise, une pâle carriériste, une névrosée de base qu'on domestique à coups de pilules blanches."
Viviane Elisabeth Fauville, quarante-deux ans, en instance de divorce, mère d'une petite fille de trois mois , a-t-elle assassiné son psychanalyste ?
Cette interrogation est point de départ d'un roman surprenant sur le thème de l'identité, l'héroïne changeant son prénom en fonction des gens qu'elle rencontre, et restant invisible pour les gens des quartiers parisiens qu'elle traverse.
Utilisant le Vous de La modification de Butor, Julia Deck, avec une écriture impeccable, à l'humour discret mais efficace, réussit le pari de ne jamais tenir le lecteur à distance.
La narration surprend toujours mais ne déroute jamais et l'on se laisse fasciner et captiver par ce récit que chacun pourra interpéter à sa guise. Original et prenant jusqu'au bout. Un travail stylistique remarquable de précision !
Viviane Elisabeth Fauville, Julia Deck, Editions de minuit 2012, 155 pages à la fois floues et ultra précises.
L'avis de Clara, la tentatrice!:)
06:00 Publié dans rentrée 2012, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : julia deck
05/11/2012
La promesse du bonheur
"Les familles sont comme les anémones de mer, promptes à se refermer."
Fi du stoïcisme anglais ! Charles doit bien l'admettre : avec l'incarcération de sa fille préférée, Juliet (dite Ju-Ju), c'est toute la famille qui a été touchée dans ses fondements les plus intimes. Le choc a été d'autant plus rude que Juliet avait tout pour elle: intelligence, charme, beauté. Personne ne comprend donc pourquoi elle s'est retrouvée impliquée dans le vol d'un vitrail et incarcérée deux ans aux Etats-Unis où elle avait commencé une brillante carrière dans le monde de l'art.
Mais à y regarder de plus près ce délitement n'avait-il pas commencé plus tôt ? En tout cas, le retour de la fille prodigue en Cornouailles est l'occasion de réflexions et de subtils ajustements pour chacun tente de redorer l'image qu'il se fait de la famille.
Sous la plume à la fois acérée et bienveillante de Justin Cartwright c'est toute une tribu avec ses mensonges plus ou moins gros, ses solidarités secrètes, sa tendresse aussi qui se donne à voir. De la mère qui tente de faire face en cuisinant d'improbables recettes, au père qui se voudrait parfait mais n'assume absolument pas , en passant par le frère à qui l'on confie le rôle d'élément équilibrant, sans oublier la cadette qui aurait tout pour jalouser sa soeur aînée, chacun se donne à voir en ses replis les plus intimes. Une réflexion sur la famille donc, mais aussi sur l'illusion, dont la condamnation de Juliet n'est qu'un exemple.
Le récit ne ménage pas les révélations mais chaque personnage est présenté de manière nuancée et l'écriture est tout à fait splendide ! Vite, découvrez cet auteur qui vient enfin d'être traduit en français !
La promesse du bonheur, Justin Cartwright, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon, Editions Jacqueline Chambon, 332 pages délicieusement british !
06:00 Publié dans rentrée 2012, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : justin cartwright, famille