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18/10/2011
L'indien blanc
"...mais la vraie fureur, la sélection du pâtron, vieillie en fût unique, édition limitée que je garde en réserve , c'est pour Toy Diaz."
Même s'il était ravi de quitter son Wyoming pour aller chez son avocate de fille à Philadelphie, en compagnie de Henry Standing Bear et du chien, on ne peut pas dire que le shérif Walt Longmire était enchanté à l'idée de faire la connaissance du fiancé de Cady.Que voulez-vous, veuf et père d'une fille unique et adorée, on comprend que Walt se montre exigeant et un tantinet possessif...
Mais à peine nos cow-boy et indien préférés ont-ils débarqué en ville que les événements dramatiques s'enchaînent: Cady agressée, sans raison apparente est plongée dans le coma tandis que son fiancé ne semble guère s'en émouvoir. Bientôt Walt et Henry seront baladés dans toute la ville par un Indien blanc, au comportement ambigu.
D'Irlandais pittoresque en Italiens susceptibles, nos héros feront bien des rencontres pittoresques et même si l'intrigue est un peu cousue de fil blanc , on prend énormémént de plaisir à lire ce nouvel épisode tant les personnages sont pleins de charme. Quant à l'écriture, c'est un régal !
L'indien Blanc, Craig Johnson. Gallmeister,290 pages confortables en diable !
Emprunté à la médiathèque.
L'avis de ICB, le tentateur.
de Kathel
et Keisha
tous aussi séduits !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : craig johnson
17/10/2011
L'intranquille
"Comme toujours, je ne raisonnais pas comme les autres. J'étais retenu quelque part."
156 pages pour brosser un "autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou." Celui de Gérard Garouste, fils d'un marchand de meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Un père nocif ,dangereux, un, je cite "salaud" qui saccagera l'enfance de son fils par sa violence et ses mensonges mais aura l'intelligence de le sauver en le faisant partir en pension. Une pension évoquée par Patrick Modiano, un des amis fidèles que se fit Garouste dans cette institution, comme une prison mais que, paradoxalement , le futur peintre vécut comme une libération.
Devenu jeune adulte Gérard Garouste parvient enfin à se concentrer en cours à l'Ecole du Louvre car "je sentais qu'il y avait là une issue, qu'au bout de mes doigts était ma force.".De très belles pages sur la peinture , sa position par rapport à ses prédécesseurs, ses matériaux (il alla jusqu'à créer lui-même ses peintures), sa démarche, sa manière si particulière de peindre. "La suite est une succession de livres et de mots. ils m'ont lavé , récuré même, et ils m'ont fait peindre."
Garouste, fils d'un antisémite convaincu, ira même jusqu'à apprendre l'héreu "dériva[nt] doucement vers ce monde juif obscur et malin dont on m'avait appris à me méfier.", poursuivant sa recherche de vérité, lui qui avait vécu sous le poids de tant de mensonges au sein de sa famille.
Quant aux épisodes de folie , Garouste les décrit simplement, épisodes où la souffrance côtoie le loufoque (Il ne souviendra pas d'avoir obligé le directeur d'un établissement à danser le tango avec lui !). Sa bipolarité, il en parle sans ostentation, il a appris et ses proches avec lui à s'en accommoder, à repérer les signes avant-coureurs et démystifie tous les liens traditionnels qu'on établit souvent entre la folie et l'artiste.
Un livre dense et profond, un ton mesuré, jamais dans la récrimination, une expérience humaine terriblement troublante.Un livre hérissé de plein de marque-pages . à découvrir sans plus tarder car il vient de sortir en poche !
L'avis d'ICB, le tentateur !
Celui de Mango .
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gérard garouste, judith perrignon, autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou
16/10/2011
Katherine et les vaches
Découvert grâce à Libouli (merciiii !), ce clip qui associe les vaches et Katheriiiine !
Ps :Philippe, rase ta moustache et tu verras, la vache te fera un bisou ! (râpeux et baveux à la fois, ça surprend!)
06:00 Publié dans je l'ai vu !, la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vaches, philippe katherine
15/10/2011
Nagasaki ...en poche
"Cette femme était à maudire. A cause d'elle le brouillard s'était levé."
Quelques indices lui ont mis la puce à l'oreille. Alors Shimura-san qui vit seul et mène une vie bien réglée entre la station météorologique où il travaille et sa maison, va installer une webcam dans sa cuisine. Bientôt l'impensable va se donner à voir...
Partant d'un fait-divers survenu au Japon, Eric Faye sonde avec finesse l'ambivalence des sentiments de ce personnage bien falot et interroge la notion d'intimité . Il souligne aussi l'absence de liens dans une société vieillissante où les androïdes seront de plus en plus amenés à se substituer aux humains.
Ni fantastique ni poétique le récit avance à l'image se son personnage principal, tout en retenue , suscitant d'abord l'étonnement et levant beaucoup d'interrogations chez le lecteur.Mais à trop vouloir boucler son récit bien proprement, l'auteur , tout à la fin ,lui fait perdre de son intensité. Dommage !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : eric faye
14/10/2011
Veuf
"Tu as été ma plus belle qualité, j'espère ne pas avoir été ton plus gros défaut."
Jean-Louis Fournier et moi c'est une longue histoire d'amour, teintée d'humour et de mélancolie. Je l'avais trouvé un peu acrimonieux dans son dernier opus mais on ne se refait pas , j'ai craqué quand j'ai vu Veuf en librairie.
Et j'ai bien fait. Car le récit de la vie après le décès de sa femme Sylvie est une merveille de délicatesse. Fournier y navigue à vue," souvent au cap Horn, au fond de [son] petit bateau malmené par la mer"entre humour- politesse- du -désespoir du veuf qui doit affronter le quotidien lui rappellant sans cesse l'absente et "les mots doux et légers" pour" ranimer nos souvenirs heureux" de ces textes courts .
Courts mais fertiles en formules et les post-it ont émaillé quasiment chaque page de ce récit où Fournier ne se présente jamais à son avantage et se montre d'une sincérité désarmante.
Il égratigne au passage les "veuvages mode d'emploi" et toutes les manifestations stéréotypées entourant la mort, soulignant pourtant les marques d'affection qui l'ont touché. On le sent écorché vif et l'humour noir est son bouclier favori contre la douleur.
Pas de panégéryque obligé et figé de la défunte ,même si on voit bien qu'elle fut une belle personne à travers ce qu'il nous en dit.Fournier la célèbre d'une façon bien plus élégante et vivante ,soulignant aussi la complicité qui les unissait.
Un livre qui nous rappelle aussi qu'il faut chérir les moments partagés avec ceux que l'on aime, tant qu'il est encore temps.
"Tu étais le pôle positif, j'étais le pôle négatif. ça faisait de la lumière , et souvent des étincelles."
Veuf, Jean-Louis Fournier Stock 2011, 157 pages qui font beaucoup de bien.
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, rentrée 2011, romans français | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : jean-louis fournier
13/10/2011
De vieux os
"La présence de Murray était une brève distraction, une rencontre sur la plage avant que la marée de mots ne le remporte."
Quand un universitaire écossais, Murray Watson, se pique de mettre à l'honneur Archie Lunan, un obscur poète noyé à vingt-cinq ans , et donc de fouiller dans sa vie, il ne sait pas qu'il va mettre à jour un passé que les amis d'Archie, hippies des années 70 devenus d'ennuyeux professeurs de facs ,préfèreraient oublier...
Des ruelles de Glasgow aux landes d'une île coupée du monde ou presque, Murray nous entraîne dans une enquête tortueuse à souhait, fertile en rencontres pittoresques voire menaçantes...Pas de tout repos la vie d'universitaire, surtout quand on entretient des relations clandestines avec l'épouse de son directeur de thèse !
Un roman d'atmosphère qui se lit comme un policier et nous entraîne dans un univers plein de charme et de rebondissements , tout en s'interrogeant sur les relations entre l'oeuvre et l'artiste, sans jamais sombrer dans le jargon. Très agréable et fluide.
De vieux os, Louise Welsh, traduit de l'anglais par Céline Schwaller, Métaillier 2011, 392 pages fascinantes à savourer.
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : louise welsh
11/10/2011
Automne
"J'ai commencé à lire assez tard. J'ai commencé quand j'ai eu besoin de croire en quelque chose."
Pluie, pluie, pluie.Téquila, bière ,téquila.L'Automne est chez Mons Kallentoft placé sous le signe du liquide. Tiens d'ailleurs le coprs d'un riche avocat parvenu a été retrouvé dans les douves du château qu'il venait d'acheter. Son cadavre va , comme dans les précédents romans de la série, commenter les événements mais cette fois Malin ne se contentera pas d'entendre les voix de son intuition. En effet, son addiction à l'alcool est devenue encore plus importante. De plus, la policière supporte mal l'éloignement de sa fille.Un intermède à Ténérife ne relance même pas l'intérêt.
L'enquête est mollement menée,les errements de Malin ne convainquent pas vraiment et on se laisse porter jusqu'à la fin du récit plus par routine qu'autre chose...Un petit coup de mou donc.
Automne, Mons Kallentoft, traduit du suédois par Max Stadler et Lucile Clauss.Le serpent à plumes 2011
Emprunté à la médiathèque. Le dernier volume , Printemps, vient de paraître.
A propos de livres a aussi été déçue.
06:00 Publié dans challenge des saisons, je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mons kallentoft
10/10/2011
Fauna
"ça ne faisait rien, la grâce a fini par revenir."
à la lisière de Toronto, la casse automobile de Guy abrite une buse blessée, une nichée de ratons-laveurs, sans compter un jeune ex-soldat, une ado (aux cheveux roses) en cavale avec un énorme chien, Billy. Un inventaire à la Prévert mais aussi un havre où tous ces éclopés de la vie peuvent souffler un peu et se recréer un semblant de famille en écoutant Guy lire "Le livre de la jungle". Mais cette paix va peut être se voir remise en question quand la jeune Edal Jones, agent fédéral de la faune , en congé pour stres,s va découvrir le monde de Guy.à moins qu'elle aussi ne se laisse séduire par ce monde en marge...
Si vous êtes fan des livres mettant en scène des animaux, ce roman est pour vous ! En effet, l'auteure a su décrire avec précision et empathie les comportements de nos amis à deux ou quatre pattes et l'on suit, fasciné, les descriptions de cette faune sauvage qui vit à deux pas de la ville.
Si vous avez besoin d'un livre réconfortant qui vous fasse croire le temps de quelques heures que la résilience est possible et que les enfances les plus calamiteuses peuvent déboucher sur des années plus roses, n'hésitez pas non plus ! Un moment d'évasion, parfois cousu de fil blanc,mais pas grave, de temps en temps ça fait du bien de mettre ses pas dans des sentiers balisés,et, au détour d'une page, de bien jolies surprises et des ruptures de ton bienvenues comme cette description parfaitement juste d'une scène d'après l'amour...
Un roman scandé par les lectures des différents personnages, lectures qui bien évidemment donnent envie de (re) découvrir les livres en question !
Fauna, Alissa York, traduit de l'anglais (Canada) par Florence Lévy-Paoloni, Editions joëlle Losfeld 2011, 333 pages qui donnent le sourire.
Un peu dans l'esprit de Vivement l'avenir...
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien, rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : alissa york, un chien, une buse et quatre ratons -laveurs
08/10/2011
Poète et paysan...en poche
"Je ne sais même pas me rendre heureux."
Pour une jolie fille de fermier, le narrateur abandonne ses études de cinéma et s'improvise agriculteur chez ses futurs beaux-parents.
Las ! Si la bonne volonté ne manque pas, la maladresse de l'apprenti paysan et le décalage entre les tableaux champêtres de Rosa Bonheur et le tracteur orange pétaradant auront tôt fait de le décourager !
L'humour de Jean-Louis Fournier n'arrive pas ici à contrebalancer sa vision très noire de l'existence, qui se teinte ici a posteriori d'amertume.
De jolies pages sur les vaches ou des anecdotes comme celles du "champ frisé" labouré dans tous les sens ne parviennt pas à dissiper une atmosphère parfois teintée de rancoeur...
On attend vite le suivant pour oublier cette semi déception. à tenter en poche ?
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jean-louis fournier
07/10/2011
Séraphine...en poche
Une biographie lue en prolongement du film de Martin Provost, Séraphine et qui m'avait beaucoup intéressée. Un portrait sensible et fouillé. Une artiste à découvrir absolument.
Un tableau de Séraphine est exposé au LAM de Lille..
06:00 Publié dans Biographie, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : séraphine, françoise cloarec