« 2011-08 | Page d'accueil
| 2011-10 »
28/09/2011
Au pays des pierres de lune
"C'est si fragile une silhouette d'homme debout sur la nuit ".
Treize ans, un âge charnière pour la narratrice qui, devenue adulte revient sur cette année où elle est tombée amoureuse de son cousin, Boris. Un premier amour ça ne s'oublie pas. Surtout quand il est vécu dans le monde de la diaspora russe , un monde chaleureux où l'on chante, où l'on pleure, un monde où l'on a plaisir à se trouver "afin de se chauffer à toute la vie merveilleuse de ce petit appartement." Un microcosme où l'auteure nous introduit et où nous trouvons notre place avec plaisir. De l'émotion, de la poésie, un très joli moment de lecture.
Libouli a aimé aussi.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tania sollogoub
27/09/2011
à marée basse
" Tu aimes les vielles filles mortes [...] et les chiens qui courent après les camions."
Miles,un ado des treize ans qui en paraît huit. Rien du gamin populaire donc, surtout qu' il passe son temps à récolter étoiles de mer et autres palourdes quand il ne dévore pas de livres sur la vie des océans (son idole est la biologiste Rachel Carson).
Mais un jour Miles va découvrir un calmar géant et là tout va basculer : les médias mais aussi une secte vont essayer de tirer partie du jeune garçon, le présentant comme un observateur infatigable ou comme un prophète. Mais tout ça lui passe un peu par dessus la tête car il a d'autres problèmes à affronter : ses parents sur le point de divorcer, sa vieille amie dont les problèmes de santé s'aggravent, sans oublier son ancienne baby-sitter, Angie, qu'il veut à tout prix séduire.
Unité de temps, unité de lieu,un récit où se concentrent toutes sortes d'émotions et d'aventures qui vont transformer un être un peu en marge malgré lui, rien que du classique donc mais un roman d'apprentissage des plus sympathiques car plein de tendresse et de sensibilité. On apprend plein d'infos sur les formes de vie marine, on ne s'ennuie pas une minute avec un personnage qui sait voir le monde qui l'entoure, qu'il soit animal ou humain. Un chouette petit gars qu'on aurait envie de rencontrer et un auteur qui sait tout à la fois émouvoir et faire sourire, que demander de plus ?
à marée basse, Jim Lynch , livre de poche 2009, traduit de l'anglais (E-U) par Jean Esch.
Kathel a aimé aussi !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jim lynch, plein d'infos sur les bestioles maritimes mais pas que
26/09/2011
New York, journal d'un cycle
"Le vélo est une forme modérée de vitesse, une forme modérée de lenteur, une forme modérée de contrôle, une forme modérée de dérive. J'aime le vélo pour sa modération."
Description de New York à vélo, illustrée par de très jolies photos en couleurs, mais aussi récit d'un couple qui ne parvient pas à être sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne leur désir d'enfant, on trouve tout ceci dans le récit à la première personne de Catherine Cusset.
Mais est-ce parce que que je n'ai pas d'affinités particulières avec les États-Unis ou parce que comme le remarque son mari "ce n'est pas le désir d'enfant qui [la] rend folle mais l'absence de contrôle sur le cours des choses", j'ai lu sans déplaisir ce texte mais aussi sans beaucoup d'intérêt.Pas envie de me montrer sarcastique mais à part les photos, dont une très surréaliste façon montre molle à la Dali d'une roue de vélo emboutie probablement par une automobile, je n'ai pas gardé grand chose de ce texte.
L'avis plus enthousiaste de Lily.
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : catherine cusset, new york, vélo, désir d'enfant
24/09/2011
Amour, brouille et câlin
Un format carré, un bon gros volume , des pages cartonnées costaudes, des couleurs pimpantes, voilà qui donne déjà envie de s'emparer du livre !
Le titre nous met sur la piste: c'est d'un abécédaire qu'il s'agit mais un abécédaire dépoussiéré , jouant sur les assonances et les allitérations, de quoi mettre nos oreilles en émois : "Quand papa s'entraîne au karaté (il fait des katas en kimono kaki), maman le met k.o avec son katana de kendo."
Mais c'est aussi l'histoire d'un couple, qu'on devine observé par le duo d'enfants apparaissant en conclusion, un couple tout ce qu'il y a de plus imparfait et c'est ça qui nous plaît ! Un couple où "Quand papa dit que la vaisselle, c'est pas viril, maman prépare sa valise pour partir en voyage (un peu de vacances)", (un livre pour enfants féministe, champagne !) un couple où "Quand papa est saoul maman soupire" (bon, papa est un joyeux fêtard et non pas un triste ivrogne !), où maman fume malgré les réflexions de son mari (tss !, soupireront les pisse-vinaigre !), un livre où la vie, avec ses hauts et ses bas annoncés dès le titre, se donne à voir sans être aseptisée, plein de scènes croquées sur le vif par les talents respectifs de Vincent Malone (alias le roi des papas ) et de Soledad Bravi (que les mamans retrouveront avec plaisir), des scènes quotidiennes , pleines d'humour et de tendresse ! Un pur régal qui plaira autant aux tout petits qu'à leurs parents ! Je me suis ré-ga-lée , foi de collectionneuse d'abécédaires !
Ecole des Loisirs, Collection Loulou et Cie 2011
07:20 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : soledad bravi, vincent malone
22/09/2011
A vol d'oiseau
"La moitié se mit à pleurer, l'autre moitié à sangloter."
A vol d'oiseau est un roman qui bouscule les frontières. Frontière géographique d'abord: celle entre le Canada et les États-Unis, dont le tracé capricieux avait plus ou moins été oublié et qui, sur une partie du microcosme où se déroule l'action, est symbolisée par un fossé que l'on saute allègrement. Oui mais des trafiquants de drogue, des passeurs de clandestins , voire des terroristes,vont changer la donne et faire grimper la paranoïa du côté des États-Unis...
La frontière entre les catégories professionnelles est- elle aussi chahutée: qui aurait pu croire que le héros du roman, Brandon, 210 cm, dyslexique, un peu autiste sur les bords, passionné d'oiseaux (il les identifie et les compte sans arrêt) deviendrait l'un des meilleurs garde-frontières ? On n'aurait pas parié un dollar sur lui, pas plus qu'on aurait cru que ses oeuvres artistiques, inspirées du Land Art, possédaient une quelconque valeur...En tout cas, il est le seul , dans sa fraîcheur d'esprit à planer au dessus de toutes ces contingences et à poursuivre son chemin entre deux communautés , pleines de gens pittoresques, que la peur de l'autre fait partir en vrille.
Un roman plein d'humour et de tendresse (on ne peut que tomber amoureux de Brandon (et pas seulement parce qu'il sait si bien comprendre les vaches !)), qui ne lésine pas sur les rebondissements et peint ce microcosme avec bonhomie et bienveillance, sans oublier néanmoins une petite touche acide... Un roman dont j'ai tourné de plus en plus lentement les pages pour le faire durer un peu plus longtemps ! "On n'oublie pas les moments passés avec Brandon."
A vol d'oiseau (Border songs) traduit de l'anglais (E-U) par Jean Esch, Éditions des deux terres 2011, 424 pages qu'on a peine à quitter !
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : jim lynch, argh ayé je craaque et j'ai déjà commandé le premier roman de ce
21/09/2011
Personne ne bouge
"La plus belle fois, ce fut un samedi."
Imaginez que le temps s'arrête , que tout se fige autour de vous, en plein mouvement . Et surtout qu'un silence absolu s'installe. Que feriez-vous ? Voler, commettre quelques farces ? Antoine , même s'il esaiera bien de corriger les trop nombreuses fautes de sa dictée, découvrira bientôt que cette sitaution anormale peut se réveler encore plus utile, surtout si l'on est deux à partager ce secret...
Un texte tout à la fois ancré dans le réel (voir la description des relations parents/ado , les réflexions pleines de saveur du narrateur) et plein de poésie. Une petite merveille pour s'imaginer au bord de l'eau, dans un silence absolu ,devant une mer figée en plein mouvement. Pour se creuser une parenthèse au creux du temps.
Personne ne bouge, Olivier Adam, l'école des loisirs 2011, 92 pages pour rêver.
L'avis de Gaëlle.
Celui de Clarabel
06:00 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : olivier adam
20/09/2011
Rien ne s'oppose à la nuit
"L'écriture ne peut rien. Tout au plus permet-elle de poser les questions et d'interroger la mémoire."
Plus que l'histoire de cette femme, très belle dès l'enfance, mais qui n'a jamais su s'ancrer dans l'existence car elle était bipolaire, c'est le rapport à l'écriture qui se donne à lire dans ce texte ouvertement autobiographique qui m'a intéressée.
L'écriture ici est un combat qui malmène physiquement Delphine de Vigan, ce n'est pas une entreprise de lissage qui prétend éclairer toutes les zones d'ombre, révéler la Vérité sur sa mère. Non, dans ce work in progress qui s'intercale avec le récit , l'auteure nous précise bien qu'il y a différentes versions, qu'il a fallu choisir, elle nous livre ses scrupules vis à vis des membres encore vivants de cette tribu hors-normes dont elle est issue.
Des pans entiers de l'histoire de l'auteure seront passés sous silence et c'est cela qui m'a plu. ça et l'extrême sensibilité qui domine ce texte emprunt de souffrance sans jamais tomber dans le pathos. On n'est ni dans l'hagiographie ni dans le règlement de compte mais dans une entreprise quasiment de salut familial: comment fonder une famille et avancer sans crainte avec un tel passé ?
à noter aussi une très jolie évocation des années 70.
Un grand merci à Clara !
L'avis de Mango
Qui d'autre ? :)
06:00 Publié dans rentrée 2011, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : delphine de vigan
19/09/2011
La femme et l'ours
"Dès que je sais si c'est un teckel ou un tueur, je lui apprends la politesse."
Bix, le narrateur, donné comme double de l'auteur, se tient loin des bistrots de son jeune temps, (d'ailleurs il sort très peu de chez lui ) entre une femme névrosée souvent sur le point d'exploser et un enfant très sage qui sait mieux que son père affronter les sautes d'humeur féminines. Rien de bien folichon donc. Une dispute conjugale va mettre le feu aux poudres et faire retomber Bix dans ses travers. Commence alors une sorte de descente quasi aux enfers, où l'épopée de Bix va prendre comme points de repère une histoire incroyable arrivée à un SDF de sa connaissance (racontée dans un premier chapitre qu'il vaut mieux passer) et une légende pyrénéenne mettant en scène le fruit des amours d' une femme et un ours. Bix suivra-t-il la même trajectoire que le clochard ou sera-til aussi valeureux que le héros du conte ? Les repères sont pour le moins étranges en tout cas...
Les noms évocateurs de ses compagnes, rencontrées au fil des jours ,Milka Beauvisage (idiote au corps sublime) et Pompe Tout (échangiste insatiable),donnent le ton. Le narrateur est un libidineux qui perd de sa drôlerie sous les flots de whisky et de bière qu'il ne cesse d'ingurgiter. On s'englue peu à peu dans ce récit qui perd toute drôlerie (et pourtant le début est un pur régal !), on est sur le point de baîlller même, bref on s'ennuie vaguement. La fin est télescopée (on se demande bien ce que vient faire là cette touche de thriller) , on patauge dans le graveleux, on frôle le pathos, bref on mélange un peu toutes sortes de tonalités pour terminer de manière assez plate. Dommage.
La femme et l'ours, Philippe Jaenada , Grasset 2011,311 pages qui partent en eau de vaisselle.
06:00 Publié dans je ne regrette pas de les avoir juste empruntés, rentrée 2011, romans français | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : philippe jaenada, schtroumpf grognon le retour
18/09/2011
Papier recyclés 1/2
Bauchette possède un univers bien à elle, composé de livres bien sûr, mais aussi de papiers qu'elle plie de manière à la fois poétique et élégante. Ses photographies sont sobres , pleines de douceur et j'aime aller les admirer.
Comme elle est aussi très méticuleuse, Bauchette a concoté un superbe écrin, raffiné dans les moindres détails (ah cette étiquette !) pour que ses réalisations voyagent confortablement. Elle sont arrivée en parfait état !
Merci Bauchette pour cette attention qui a ragaillardi mon p'tit coeur tout mou !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (4)
Papier recyclés 2/2
05:55 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (5)