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06/06/2011
Guerre sale
"Personne ne sait où est la télécommande pour zapper le chaos."
Un jeune et ambitieux avocat d'affaires, fils spirituel de Richard Gratien, élément essentiel de la Françafrique pour le secteur de l'armement, a subi le supplice du pneu brûlé.
Cet assassinat atroce fait immédiatement écho dans la mémoire de l'ex-commissaire Lola Jost avec celui de son assistant, tué de la même manière.
Flanquées du dalmatien Sigmund, voilà donc reparties en campagne "les infernales pétroleuses du canal Saint Martin", à savoir Lola et son amie Ingrid Diesel. Il leur faudra néanmoins se résigner à travailler avec l'ex amoureux d'Ingrid, Sacha Duguin, devenu commandant à la Crim'...
L'humour et la virtuosité de Dominique Sylvain parviennent à alléger les coups bas et les manipulations des puissants en tous genres qui ne pratiquent en aucun cas l'art de la guerre de Sun Tzu- livre de chevet d'un des personnages- mais une Guerre sale qui fait fi de toute humanité. L'intrigue est tordue à souhait, sans pour autant devenir incompréhensible . L'auteure est ici au meilleur de sa forme ,multipliant les métaphores ("Quant à moi, je ne suis plus qu'une vieille chose, une mémé gorille avant l'hiver. Le dernier wagon du cirque m'est passé sous le nez, mais je ne m'en suis pas aperçue.") sans pour autant négliger la psychologie de ses personnages. Un roman qui m'a réconciliée avec Dominique Sylvain et que j'ai dévoré cul sec !
Guerre sale, Dominique Sylvain, Viviane Hamy 2011.
Emprunté à la médiathèque.
06:25 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : dominique sylvain
05/06/2011
Prends soin de maman
"Comment est-il possible qu'il ne me soit jamais venu à l'esprit qu'ella aussi avait nourri des rêves ? "
La disparition de leur mère sur un quai de métro de Séoul va bouleverser ses quatre enfants et son époux, les amenant à envisager sous de nouveaux angles celle qui s'était sacrifiée pour eux. Ils vont se mettre à sa recherche dans tous les sens du terme , évoquant ainsi de manière polyphonique celle qu'ils ont "égarée". Culpabilité, remords vont alors les aissaillir et ce sera pour chacun d'entre eux l'occasion de revisiter le passé et leur relation avec celle qu'ils ne sont plus si sûrs de connaître.
Illettrée, " se débrouillant de son mieux avec les mauvaises cartes que son époque lui avait distribuées -la pauvreté, la tristesse et la solitude-en renonçant à toute espérance.", cette femme pourrait n'être qu'une émouvante Mère Courage si elle ne nous proposait également sa propre vision de sa vie, éprouvante certes mais pas totalement dépourvue d'éclaircies fugitives. Un roman émouvant et une manière très réussie de découvrir un peu la vie quotidienne en Corée du Sud.
Prends soin de maman, Shin Kyung-sook, traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et jacques Batilliot, Oh éditions 2011, 266 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : shin kyung-sook, littérature coréenne, mère
04/06/2011
Les mots des familles sont devenus 200 expressions inventées en famille
Autrefois, il existait une Tisane des familles, dorénavant il y aura Les mots des familles.
Recueillis avec gourmandise par Cookie Allez, ces mots qui fonctionnent parfois en vase clos , font référence à toute une histoire familiale. Ces expressions imagées et fortement réjouissantes permettent aussi de caractériser les Autres ou d'évoquer en catimini les fonctions corporelles...
J'ai particulièrement apprécié"Le jour de la Pentecôte il était coiffé d'un entonnoir"pour désigner avec une certaine cruauté quelqu'un dont on estime que l'esprit (saint) n'a pu entrer dans sa cervelle...Plus charmant, ce "Petit rien tout neuf" désignant un cadeau que l'on offre et dont on veut minimiser le prix ou bien encore le fait de Mettre à pied les araignées, comprendre bien faire le ménage, ce que fait souvent une femme tac-tac à savoir une femme très active, rapide et organisée, qui dirige son monde et sa maison d'une main de fer, ce qui bien sûr ne concerne aucune d'entre nous !
Savoureux et très agréablement présenté par la" cueilleuse de mots ". On attend déjà la suite avec impatience !
06:00 Publié dans l'amour des mots, le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cookie allez, philippe delerm
03/06/2011
Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi...en poche!
"Souvent la vie s'amuse."
"Elle voulait tout savoir. jusqu'au moindre détail. Elle avait retenu la leçon de Cary Grant : "Il faut au moins cinq cents petits détails pour faire une bonne impression" et elle voulait des centaines de détails pour que son histoire s'anime, que ses personnages soient vivants. qu'on ait le sensation de les voir bouger devant soi. elle savait que pour une histoire tienne debout, il fallait la remplir de détails." Et Katherine Pancol applique ce principe et nourrit de détails savoureux les 846 pages de Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi.
Alors, même si j'ai parfois avancé cahin-caha dans ce gros pavé, renâclant devant certaine facilités d'écriture ou de récit, même si j'ai parfois trouvé trop sucré le style chantourné de l'auteure, même si j'ai freiné des quatre fers devant une vison par trop rose de l'existence, bimbamboum et en un rien de temps les obstacles s'évanouissent, j'ai renoué avec les personnages des Crocodiles et des Tortues comme avec de vieux amis perdus de vue que l'on retrouve avec plaisir et avec qui on poursuit la conversation comme si on les avait quittés la veille. Car Katherine Pancol possède le rare talent de les rendre vivants ces personnages: Joséphine la trop gentille, Hortense la trop sûre d'elle , elles et tous les autres ,y compris ceux qui ne font que passer mais qui ne sont jamais traités à la légère. On sent que l'auteure les aime tous et leur prête la même attention chaleureuse. Un gros cupcake un peu trop sucré mais qui s'avale sans qu'on s'en rende compte !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : katherine pancol
02/06/2011
Les vacances d'un serial killer
"Rien que lui et les méduses. Ces bestioles, ça pique, mais au moins ça ne cause pas."
Veules, veilléitaires et vachement humains , tels sont les membres de la famille Destrooper que nous allons suivre en villégiature sur les bords de la Mer du Nord à Blankenberge, en Belgique. Dès le départ les catastrophes s'enchaînent et ils ont tôt fait de perdre en route leur porte-feuille et la grand-mère, "vieille carne" increvable. Mais la mamie n'a rien d'une chiffe molle et elle va bientôt entraîner toute sa petite famille dans une spirale de violence désinhibée et folledingue. Nous sommes ici à la croisée des Bidochon et des Simpson dans une farce qui flirte avec le grand guignol (une main gêne pour fermer un couvercle, adieu la main !). On aime ou on déteste , pas de demi-mesure !
Sur des airs d'Annie Cordy, Nadine Monfils nous entraîne dans une cavalcade effrénée, croquant le détail qui tue (les chaussettes blanches, soigneusement remontées) mais peignant aussi ,entre deux enterrements dans le sable ,une Mer du Nord pleine de poésie. On sent la jubilation de cette écriture qui s'emballe et on sort de là un peu étourdi mais ravi !
Les vacances d'un serial Killer, Nadine Monfils, Belfond 2011, 236 pages où aucun animal n'a été maltraité...
Amanda n'a pas été convaincue.
06:00 Publié dans Roman belge | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : nadine monfils, grand-mère déjantée
01/06/2011
Les tout petits ...
...de Marabout
D'aucun(e)s collectionnent les timbres ou les ennuis, moi je craque pour les livres de cuisine !
Mais attention , pas n'importe lesquels ! Pas les bibles qui vous écrasent de leur morgue et de leur vocabulaire ampoulé, non ! Des livres qui attirent l'oeil soit par l'originalité de leur contenu (manger des herbes folles ? Hop, pour moi ! ), soit par leur titre rigolo (et là les éditions Tana avec leurs titres imagés et à rallonge se taillent la part du lion !) .
Ici, c'est le format qui m'a aussitôt fait craquer : presque carré, l'objet de mon envie se glisse vite fait dans la main et ne prendra pas trop de place sur mon étagère culinaire.
J'aime aussi le côté monomaniaque: un aliment décliné à toutes les sauces, y compris le sucre pour les coquillettes, ce qui ne me dérange absolument pas.
De quoi piocher des idées pour mes dînettes au boulot car les plats préparés c'est fini et avec eux mes maux de tête intolérables en fin de journée !
Seuls reproches: les photos trop classiques (mais qui donnent envie néanmoins) et l'absence de textes personnalisant un peu les recettes (les 4 èmes de couv' sont joliment troussées alors quelques phrases deci-delà à l'intérieur, de quoi briser la monotonie ,auraient été parfaites).
Plein de titres consacrés à des aliments sucrés pour les gourmand(e)s (petits beurres, lait concentré sucré, caramb*r, nutell*, crème de marrons).
Pas encore testé mais plein d'envies déjà !
NB: le volume consacré aux sardines célèbre une marque chère à Cuné !:)
06:00 Publié dans Gourmandises | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : coquillettes, sardines en boîte, brigitte namour, lucie cipolla, garlone bardel, valery guedes