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11/05/2011
Le petit Oulipo
Envie de jouer avec les mots ? Que vous soyez petits ou grands , vite feuilletez sans plus tarder Le petit Oulipo , anthologie de l'OUvroir de LIttérature POtentielle, réunis par Paul Fournel et illustrés par Lucile Placin !
Comme l'explique de manière très claire l'auteur dans sa préface, "Chaque mois, fidèlement depuis 1960, des écrivains et des mathématiciens mangent ensemble pour travailler et bavarder. ils cherchent dans l'histoire de la mathématique et de la littérature des idées de nouevlels structures ou d enouveaux jeux avec la langue. ils ne se contentent pas de dire "Et si on faisait ceci ou cela ?", ils le font."
Et nous n'avons plus qu'à leur emboîter le pas car les explications données sont très didactiques et la présentation attrayante ! On en a des fourmis dans les doigts !
Ainsi, à côté du célèbre Lipogramme, j'ai découvert les nouvelles sollicitudes qui s'inquiètent de l'état d'un personnage dont il est question au premier vers (par exemple Momille) et permettent alors cette question en fin de poème "Qu'à Momille? ". mais ce nom oblige les vers à rimer avec Momille. Ou bien encore La surdéfinition qui consiste à définir doublement un mot, à la fois par son sens et par sa présence à l'intérieur d'un autre mot.
Ainsi "Un refuge au sein d'un cabriolet" pour le mot abri.
Un livre à lire, reliree et à mettre en pratique!
Emprunté à la médiathèque.
Le petit Oulipo, Editions rue du monde 2010.
06:00 Publié dans Jeunesse, l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paul fournel, lucile placin
10/05/2011
Niki l'histoire d'un chien
"Elle se faisait si petite que la pièce était pleine de sa présence."
M. Ancsa est un homme d'une grande rigueur morale, qui "croyait devoir éprouver à l'égard des bêtes, voire des plantes, le même sentiment de responsabilité qu'à l'égard de son prochain." Ce qui , malgré ses réticences, lui fera adopter une jolie petite chienne, croisée de fox-terrier, Niki, qui viendra éclairer sa vie et celel de sa femme.
Las, cette même rigueur morale lui vaudra une brutale disgrâce car l'action se déroule en des temps troublés: dans les années 50 en Hongrie, et la parenthèse enchantée créée par la venue de Niki va bientôt se terminer...
Livre "animalier", livre politique ou historique ? Niki emprunte un peu des trois sans jamais tomber dans l'excès de sensiblerie ou de dénonciation schématique. C'est une petite merveille de grâce et de sensibilité sur la fidélité des sentiments qui perdurent malgré les soubresauts de l'Histoire,à découvrir sans plus tarder !
Niki, Tibor Déry, traduit du hongrois par Ladislas Gara (Imre Laszlo), Circé poche 2011, 153 pages pleines d'amour.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : tibor déry, hongrie
09/05/2011
Les mots qui tuent
"Pour la première fois, il y avait quelqu'un pour qui je comptais."
Instrumentalisée longtemps par sa mère couturière , pour qui elle joue" le mannequin permanent", Mara rêve de s'habiller enfin à son goût. Elle rêve aussi d'avoir une amie. Aussi, quand Clara la délurée croise sa route, l'ado trop longtemps bridée va se lâcher et , pour ne pas être en reste avec sa nouvelle copine, va prononcer des mots qui entraîneront la mort d'un innocent...
Avec un style alerte et nuancé, Agnès de Lestrade peint une une tragédie involontaire en 59 pages qui vont droit à l'essentiel, sans que pour autant l'émotion se perde en route. Un seul bémol peut être : que la conclusion soit un tantinet précipitée (j'aurais aimé connaître plus en détail le parcours de Mara après ) mais le format de la collection explique sans doute ceci. A découvrir sans plus attendre !
Les mots qui tuent, Agnès de Lestrade, Sarbacane, 2011
trop démonstratif pour Cathe
06:04 Publié dans Jeunesse, romans français | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : agnès de lestrade, mensonge
08/05/2011
Un été sans les hommes
"Le temps est une question de pourcentages et de convictions."
Abandonnée par son mari, Mia, poétesse rousse aux cheveux frisés a "pété les plombs" s'est retrouvé un court moment en hôpital psychiatrique . L'été venu, la quinquagénaire part se réfugier auprès de sa mère qui réside dans une maison de retraite du Minnesota.
Là, au contact de la vieille dame et de ses amies qui profitent de la vie avec une réjouissante férocité, Mia va se reconstruire peu à peu, au fil de ses rencontres avec des femmes de tous âges.
Un été sans les hommes est un roman qu'il faut prendre le temps de savourer, tant pour ses réflexions sur le temps, la vie des femmes et ce quel que soit leur âge, les différents rôles que la vie leur fait endosser mais aussi pour la très grande énergie et la compassion qu'il dégage.
Il faut absolument faire la connaissance d'Abigail ,nonagénaire brodeuse rebelle, qui "maintient qu'à force de pétiner ses désirs on les déforme." et assister aux cours de poésie que donnent Mia à de pas si charmantes adolescentes que cela.
Les mots et leur pouvoir tiennent en effet un grand rôle dans ce texte , envolées féministes mettant à bas des préjugés sexistes , mots chuchotés pour distiller un pernicieux venin mais aussi citations poétiques qui sont autant de balises par temps agité...
Un été sans les hommes, Siri Hustvedt, traduit de l'américain par Christine Le Boeuf, actes Sud 2011
216 pages réconfortantes et une sublime couv' qui vont filer, zou, sur l'étagère des indispensables !
Un coup de coeur aussi pour Cuné,
L'avis de Fashion
18:50 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : siri hustvedt, femmes
07/05/2011
Une semaine avec ma mère...en poche !
"Elle avait l'impression de nager toute habillée"
Elles sont trois. Ni Grâces, ni Parques, trois mères soucieuses de mieux connaître leurs fils et débarquant chacune à l'improviste chez leur trentenaire de fils, trop secret à leur goût.
Après l'embarras initial, chacun des garçons va secrètement se réjouir de cette arrivée impromptue et durant la semaine de cohabitation bien des secrets seront révélés, tant du point de vue des mères que des fils, non sans cris, non sans larmes mais toujours avec l'amour en ligne de mire...
Ce pourrait être dégoulinant de bons sentiments ou hérissé de combats épiques et hystériques, mais non ,c'est infiniment juste et terriblement drôle.Les rapports de couple sont passés au crible,( comment William Sutcliffe arrive -t-il à se glisser avec autant d'aisance dans la peau de trois femmes en âge de devenir grands-mères? (ce qu'elles réclament d'ailleurs plus ou moins ouvertement)) mais sa vision du rôle maternel est beaucoup plus apaisée et tendre. Après tout ce sont de bons petits et ils font tout ou presque pour satisfaire leur mère . Ainsi Daniel va-il "prendre contact avec Allison, la mère de l'enfant qui allait à la crèche avec le fils du neveu de la soeur de la femme dont le chien l'avait mordu quand il était petit", ouf !, devinez à l'instigation de qui ...
Sutcliffe souligne aussi au passage ,avec infiniment de drôlerie , le fossé qui s'est creusé entre les générations, en particulier au niveau du langage mais ne rend jamais ridicules ses personnages pour qui il semble éprouver une grande tendresse. Pas de happy end généralisé pour autant ,nous sommes dans une comédie certes mais pas au pays de Candy !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : william sutcliffe
06/05/2011
Le petit Gus en grandes vacances
"J'ai peut être une petite bouche en cul de poule à nourrir, mais c'est moi le soleil de cette maison."
Si, comme moi, vous n'osez même pas compter les semaines vous séparant des grandes vacances, ce livre est pour vous !
On y retrouve le petit Gus onze ans, qui vient de quitter définitivement l'école primaire- mais ne parlons pas de" la merdouille du collège" à venir- et sa chouette petite famille.Comme d'hab, Gus scrute avec son regard laser le monde autour de lui, n'épargnant ni ses parents râleurs et persifleurs , ni sa soeur, impitoyable dans ses jugements, ni son grand frère dragueur. Nous n'échapperons pas au short hawaïen made in Decathl*n de son père, inapte à camoufler son bedon , pas plus qu'au réflexions de Gus sur les femmes en monokini sur la plage bretonne où il a ses habitudes.Pudibond , Gus ? Pas toujours ! Car, mine de rien, les filles commencent à l'intéresser !
Mais le petit Gus s'il s'avère aussi un parfait petit épicurien, n'en oublie pas pour autant de pointer du doigt les algues qui viennent polluer les algues de sa chère Bretagne ainsi d'ailleurs que les saucissons d'âne (quelle horreur!) prétendument corses...Alors dans le match Bretagne/Corse qui l'emporte? Pour le savoir, dévorez vite ce nouvel opus de notre petit Gus ! Un livre couleur turquoise, comme la mer...
Le petit Gus en grandes vacances, Claudine desmarteaux, Albin Michel 2011., 156 pages à piquer à son fils ! (à lui rendre ensuite!:))
Clarabel l'oppose à Greg ici.
La soupe de l'espace en donne un extrait ici.
Gaëlle a nien ri aussi ici.
06:00 Publié dans Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : claudine desmarteaux, humour
05/05/2011
A coeur et à Kriss
Kriss c'était d'abord une voix éternellement jeune (j'ai été fort surprise de découvrir sa soixantaine passée en ce sinistre jeudi de novembre 2009 ), enveloppante et bienveillante.
Kriss nous a accompagnés de nombreuses années, d'abord sur sur FIP , puis sur France Inter , évoquant tour à tour une île déserte où elle avait vécu un séjour édenique que ses mots bleu lagon faisaient surgir entre nos oreilles, intervenant de manière plus acidulée dans L'oreille en coin, sans oublier tous ces portraits sensibles et ces crumbles dominicaux qu'elle nous mitonnait avec amour et générosité. Elle disparaissait, revenait, au gré des changements de grilles radiophoniques et plus tard des sales tours que lui jouait sa maladie.
Quand son absence se faisait trop longue, ses romans et plus récemment sa Sagesse d'une femme de radio nous permettaient de côtoyer d'un peu plus près encore celle qu'on comptait d'une certaine façon au nombre de nos amies.
Chantal Pelletier, elle fut son amie dans la vie et au fil de ce "Journal des 24 jeudis", elle nous raconte, comme une mosaïque éparpillée, les souvenirs qui lui reviennent en mémoire, tour à tour avec émotion et révolte. Au fil de ces retours en arrière, l'éditrice des Exquis d'écrivains " découvre à quel point un ami est une personne qui change le cours de la vie !".Kriss aura donc bien été notre amie car il ne se passe pas un dimanche sans que je m'efforce de mettre en pratique ce qu'elle nous répétait comme un mantra "Ne faites pas de vos dimanches un jour comme les autres !"
A coeur et à Kriss , Chantal Pelletier, Editions des Busclats 2011, 125 pages pleines d'amour, un portrait sensible, correspondant bien à l'image que je me faisais de Kriss.
A écouter : Chantal Pelletier sur France inter ce dimanche de 10 h à 11 h! Merci, Aifelle!:)
06:00 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chantal pelletier, roman d'amitié, de fidélité
04/05/2011
Toute seule loin de Samarcande
"Son avenir était un trou noir."
Quasiment jetée hors d'une voiture, Regina est abandonnée sur une place en Europe, Toute seule, loin de Samarcande.En attendant que le jour se lève , elle se remèmore son passé en Ouzbékistan, où russophone et arménienne d'origine, sa famille a été persécutée, son père assassiné sous ses yeux.
L'éclatement de l'U.RSS et ses conséquences sur la mosaïque de peuples qui la constituait sont abordées ici avec beaucoup de clarté et d'empathie. Le parcours de cette adolescente, ballotée par l'histoire et la géographie est très émouvant même si l'écriture est un peu trop en retrait à mon goût.
Dans les remerciements, l'auteure qui enseigne en Belgique , nous éclaire sur ce que le lecteur avait intuitivement deviné: le personnage de Regina a été nourri des témoignages de jeunes réfugiés de tous horizons qui ont confié "des secrets de vie enfouis dans leurs coeurs". Un livre généreux et nécessaire.
Toute seule loin de Samarcande, Béa Deru-Renard, Médium de l'Ecole des Loisirs 2011, 160 pages desservies peut être par une couverture par trop sombre et peu lisible.
06:00 Publié dans Jeunesse, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : béa deru-bernard, réfugiés, éclatement urss, résilience
03/05/2011
Kate Bush... de retour le 16 mai !
18:32 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : kate bush for ever
La gifle
Un enfant, non cadré par ses parents , est giflé par un adulte lors d'une fête réunissant des représentants du melting-pot australien . Les parents de l'insupportable gamin décident aussitôt de porter plainte, fragilisant ainsi et leur couple et toute la communauté de leurs amis qui vont devoir ou non prendre parti pour l'un ou l'autre camp.
Les personnages de La gifle sont tout sauf sympathiques, poisseux pour la plupart, mais leur variété, aussi bien dans l'âge que dans l'origine sociale, et la manière dont l'auteur leur fait prendre tour à tour la parole est en soi intéressante. Un roman agaçant (jai dû m'y reprendre à deux fois pour en venir à bout) mais qui brosse un portrait-mosaïque intéressant de la société australienne contemporaine.
La gifle, Christos Tsiolkas, traduit de l'anglais (Australie) par Jran-Luc Piningre, Belfond 2011 , 467 pages un peu lourdes à digérer.
Clara, pas convaincue, vous enverra chez d'autres.
Le coeur de Cuné a été broyé en mille morceaux.
N'hésitez pas à m'envoyer vos liens, !:)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : christos tsiolkas, melting pot, australie