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20/03/2010
Couleur femme
Juste quelques notes pour vous signaler au passage trois livres de chevet (et/ou de sac) qui m'accompagnent en ce moment et viennent de paraître:
*Quelqu'un plus tard se souviendra de nous qui de Sapphô à Kiki Dimoula en passant par Emily Dickinson ou Sylvia Plath, regroupe des "tranches" d'oeuvres poétiques écrites par des femmes, parues aux Editions Gallimard. Rien de bien neuf donc mais un aperçu permettant de donner envie d'aller plus loin dans la lecture.
*Couleur femmes, bien plus intéressant car présentant des auteures francophones contemporaines dont certaines ont confié des inédits. Des textes écclectiques montrant la force et la diversité des écritures. Une très intéressante biobibliographie pour poursuivre la découverte. Un indispensable.
Poèmes de 57 femmes et une préface de Marie-Claire Blanquart, au Castor Astral.
* Pas revoir suivi de Neige rien de Valérie Rouzeau aux éditions de La petite Vermillon. Des textes très abordables qui disent la mort du père sans aucun pathos, en disloquant les phrases, en triturant les mots mais en livrant une émotion intacte.
Valérie Rouzeau a traduit Sylvia plath et a écrit des textes pour Indochine.
06:00 Publié dans challenge des saisons, Poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : printemps, femmes, poésie
19/03/2010
Pensées
Parfois caustique, "Je pense que j'ai surestimé votre intelligence, je dis à tout le monde que vous êtes à moitié demeuré" , souvent misogyne, flirtant avec l'absurde et l'auto-dépréciation, insaisissable et désopilant, tel est Groucho Marx qui se taille la part du lion dans ces Pensées, maximes et anecdotes des Marx Brothers.
On ne sait où donner de la tête pour choisir une citation, tant est riche ce volume de la collection des Pensées. j'avoue avoir une certaine préférence pour cet avertissement que Groucho envoya au Confidential magazine :
"Messieurs,
Si vous continuez à publier des articles diffamatoires à mon sujet, je me verrai dans l'obligation d'annuler mon abonnement.
Sincères salutations,
Groucho Marx"
Et en ces temps de quasi dictature du bien-manger , un repas dont l'énoncé fait frémir: "Hier soir, je me suis offert le dîner type anti-cholestérol : courge bouillie, lait écrémé et gélatine saccharinée . Je suis convaincu que ça n'allongera pas ma vie, mais je sais que ça la fera sembler plus longue." (Groucho). En tout cas, en compagnie des Marx Brothers, le temps file à toute allure ! A (re) découvrir de toute urgence !
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : marx brothers
18/03/2010
Les raisons du doute
"Les histoires, à bien y réfléchir, sont tout ce que nous posssédons."
Les hasards de la vie,-mais y a-t-il un hasard ?-font que l'avocat Guido Guerrieri est amené à à devoir défendre en appel celui qu'il identifie comme un ancien agitateur fasciste qui lui avait cherché des noises durant l'adolescence. Autre problème ,ce Fabio Ray-Ban pour l'instant inculpé de trafic de drogue mais se proclamant innocent, est doté d'une très jolie femme et d'une non moins charmante petite fille. Pour un avocat qui vient d'être largué et qui rêve de devenir père, ces faits risquent d'interférer dans sa manière de travailler. Pour couronner le tout Guerrieri va devoir affronter un confrère peu regardant sur la légalité...
N'aimant qu'à faible dose et les romans italiens et les romans judiciaires, Les raisons du doute n'avait que peu de chance de me plaire. Et pourtant j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce texte car le personnage de l'avocat malheureux en amour, qui ne joue pas ni les matamores ni les gros bras, mais fréquente une librairie tenue par un libraire insomniaque et utilise les références à l'art de l'écriture dans sa plaidoirie, a véritablement su me charmer. Quelques pointes d'humour et une ville haute en couleurs relèvent encore le tableau et font de ce roman un livre très agréable , sans l'aspect "pinailleur" que l'on trouve parfois dans les romans judiciaires américains .
Les raisons du doute, Gianrico Carofiglio, traduit de l'italien par Nathalie Bauer,Seuil Policiers, 2010, 262 pages qui se tournent (presque) toutes seules.
Critiqué (un peu par hasard car je croyais qu'il s'agissait d'un poche qui ne ferait pas monter ma PAL !:)) dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
Merci à Guillaume et aux Editions du Seuil.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : gianrico carofiglio, avocat, italie
17/03/2010
La diagonale du traître
"Un auteur c'est une calamité indispensable."
Douze histoires de traîtrises que Hrevé Hamon décortique avec une précision jubilatoire dans La diagonale du traître.
Trahisons à bas-bruit, presque involontaires, flamboyantes , tour à tour surprenantes ou quasi obligées, elles se déroulent aussi bien dans la file d'attente des apprentis vedettes que dans les bureaux d'une chaîne de télévision, au sein d'un couple ou d'un parti politique.
Plus inattendues sont celles mettant en scène un malade et "son " professeur de médecine ou bien encore celle de ce jeune homme de milieu modeste qui se rend compte que de toutes façons "l'accès à la culture, aux études, à l'ascenseur social" est toujours une forme de trahison. Du bel ouvrage.
La diagonale du traître, Hervé Hamon, Editions dialogues.fr
Merci ,Cuné !
06:00 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : hervé hamon
16/03/2010
Bouche bée tout ouïe ou comment tomber amoureux des langues
"Il y a des préfixes réservés également aux nains, aux bossus et aux boîteux."
Parce que c'est un grand amoureux des langues, Alex Taylor a rassemblé dans Bouche bée, tout ouïe, une flopée d'informations recueillies au cours de ses pérégrinations et de ses rencontres amicales ou amoureuses. ça pétille à chaque page car notre chroniqueur européen préféré a autant de culture que d'humour.
Sans jamais pontifier, il nous gratifie au passage de remarques intéressantes concernant tant l'enseignement que la traduction et se penche avec une curiosité inlassable sur les particularités linguistiques les plus incongrues et donc hautement réjouissantes.
On croisera au passage aussi bien les Teletubbies que de la confiture contraceptive et l'on se régalera des sous-titres aussi savoureux qu'énigmatiques: "Des grands-mères ne font pas de grimaces même en se rasant !" Et comme par magie, en lisant ce livre, j'entendais la voix si caractéristique du si charmant Alex...
Bouche bée, tout ouïe, ou comment tomber amoureux des langues, Alex Taylor, Jean-Claude Lattès 2010, 267 pages bourrées d'informations.
06:00 Publié dans l'amour des mots | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : alex taylor
15/03/2010
Tremblement de terre, Istambul, 17 août 1999
"Istambul. Un autre monde.Un monde noir, sale, auquel il n'appartenait pas."
Le commissaire Orkan Ekinci , mis au placard par sa direction, n'a décidément pas compris: il faut toujours qu'il se mêle de ce que beaucoup de gens voudraient voir étouffé. Ainsi ce cadavre , à la gorge tranchée, que l'on a visiblement voulu faire passer pour l'une des trop nombreuses victimes de ce tremblement de terre , le 17 août 1999 à Istambul.
Cette catastrophe naturelle sera l'occasion pour la cousine franco-turque du commissaire, Sibel, infirmière pour la croix-rouge de renouer avec sa jeunesse. Quant à Mehmet, dealer allemand venu se mettre à l'abri en Turquie, il se retrouve bien vite pris dans un engrenage mafieux.
Les destins de ces trois personnages vont se nouer dans cette ville , en proie à la corruption de tous bords. Qui tire les ficelles ? La maffya locale, les intégristes religieux ? Tout semble pourri et la poésie et les chants semblent de bien frêles remparts contre la misère et la violence quotidiennes. Un portrait sans concessions d'une ville protéiforme. Quelques dialogues un peu amidonnés ne parviennent pas à troubler cette atmosphère étouffante parfaitement mise en place par l'auteur.
Tremblement de terre, Larif Marsik, traduit du turc par Julide Kizilkale, Editions du masque, 2009, Prix du roman d'aventures.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : larif marsik, turquie, roman policier
13/03/2010
Où on va papa ? Séance de rattrapage
Pour les rares qui ne l'auraient pas encore lu ! billet ici
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : jean-louis fournier
12/03/2010
Ecoute s'il neige
"Changer le paysage m'avait demandé un effort qui m'avait extirpé de moi."
En instance de divorce, Paul s'installe dans un hameau entre ville et campagne. Rapidement vont se nouer des liens entre ce quinquagénaire qui se croit déjà vieux et l'une de ses voisines, aveugle. Paradoxalement, c'est cette femme qui va lui révéler l'univers qu'elle n'appréhende pas de la même manière.
Ecoute s'il neige, Cathie Barreau, Editions Laurence Teper, 2009,155 pages.
Et avec ce roman sensible je boucle mon challenge !
L'avis d'Antigone qui m'a donné envie.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : cathie barreau
11/03/2010
Le premier amour
De Véronque Olmi j'avais lu , apprécié ,mais pas chroniqué les très noirs et très beaux Bord de mer et Numéro six.
Jugez de ma surprise quand durant les 150 premières pages de son nouveau roman Le premier amour, j'ai trouvé 5 occurences de l'adjectif "léger".On entrait enfin dans un monde où l'amour ne serait pas lié à la mort ou à l'absence.
Envie de lumière, de chaleur, d'exotisme avec ce premier amoureux italien qui refait surface soudain dans la vie planplan de l'héroïne ? Le contraste est frappant avec celui des oeuvres précédemment citées.
Alors oui, Véronique Olmi est dans la légéreté mais finalement la gravité lui sied plutôt mieux car je ne suis pas du tout entrée dans ce roman qui accumule les clichés et se fiche de la vraisemblance comme d'une guigne.
Merci Antigone, qui a réussi à le terminer !:)
Clarabel n'est pas totalement convaincue non plus..
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : véronique olmi
10/03/2010
Des vents contraires
"...je voulais juste que le vent me ressuscite."
"-Ben, c'est gai encore ton truc
- C'est pour ça qu'ils ont pensé à moi."
Lucidité ou touche d'humour ? En tout cas cette réflexion peut aussi bien s'appliquer à l'oeuvre d'Olivier Adam qu'à celui qu'on ressent comme son double littéraire, Paul Aderen.
C'est à nouveau une disparition qui vient jeter le trouble dans une famille. Sarah n'est pas rentrée depuis un an, laissant son mari face à ses interrogations et à celles de leurs jeunes enfants.Afin de se poser un peu, Paul décide de retourner à St Malo, la ville de leur enfance. Au fil de ses rencontres, Paul va peu à peu s'ouvrir aux autres, même maladroitement, tout en s'efforçant de préserver avec une infinie tendresse, presque animale, ses enfants.
Comme les maisons luttent contre les éléments, quels que soient les coups du sort, il faut tenir bon "suspendu[es] juste au dessus, en lisière, marginal[es] et fragile[s] menacé[es] mais debout." Les personnages sont lessivés, à bout de force, mais comme les maisons, ils tiennent.
Une écriture charnelle, attentive aux sensations qui rudoie et étreint à la fois le lecteur. Olivier Adam fait tout à la fois oeuvre de styliste et nous embarque dans un scénario très visuel qu'on ne peut lâcher. A quand l'adaptation cinématographique ?
Des vents contraires, Olivier Adam, Points seuil, 282 pages secouantes (dont beaucoup de cornées). Indispensable.
Plein d'avis chez Blog-o-book
Dans la foulée, j'ai enchaîné avec Falaises. Bien trop glauque pour moi.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : olivier adam, disparition, pèreenfants