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28/02/2010
Ce que j'ai vu et pourquoi j'ai menti
Même si Judy Blundell excelle à nous plonger dans l'atmosphère des films en noir et blanc, à force de vouloir terminer chaque chapitre sur un suspense ,le récit perd toute crédibilité. On a parfois l'impression que l'auteure veut nous glisser à l'oreille: "Admirez mon savoir-faire." et du coup, je suis allée droit à l'abandon. Tant pis.
L'avis plus enthousiaste de Clarabel.
Ce que j'ai vu et pourquoi j'ai menti, Judy Blundell, Gallimard jeunesse, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Dutheil de la Rochère, 277 pages.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : judy blundell, passage à l'âge adulte, schtroumpf grognon le retour
27/02/2010
âmes sensibles s'abstenir
Aujourd'hui une vache a débarqué chez nous...mais zhélas son espérance de vie était fort limitée...
AVANT APRES...
Merci Cuné !
11:45 Publié dans la galerie des vaches | Lien permanent | Commentaires (13)
L'histoire d'un mariage
"Femme soigneuse, bonne jardinière, j'élaguais les rameaux porteurs du doute."
Cela commence de manière bien proprette, bien lisse, Pearlie, Holland, un mariage heureux un enfant , une vie bien rangée . mais comme le répète la narratrice, l'heureuse épouse : "On est seulement nés au mauvais moment.", comprendre dans les années 50 , aux Etats-Unis, dans une société marquée par la guerre de Corée, la ségrégation raciale et le maccarthysme.
Pearlie aspire au repos mais l'irruption de Charles Drumer dans leur vie de couple risque de tout faire voler en éclats.
L'histoire d'un mariage est un roman qui multiplie les surprises faites au lecteur, en se jouant de ses a priori. Le thème lui aussi va se révéler surprenant car la narratrice va se rendre compte qu'elle écrit -en creux- l'histoire d'une guerre, sans récits de combats, mais pas sans violence, une violence larvée et qui prend des formes multiples.
Fiction et réalité se mêlent en une troublante mise en abîme , "percevoir sa vie comme un roman qu'on a écrit et auquel on a cru." et si Andrew Sean Greer revient sur le thème classique "Nous en connaissons pas vraiment ceux que nous aimons", il l'aborde d'une manière originale m ême si le récit perd un peu de sa vigueur dans la dernière partie. le style est agréable , même si , à force d'avoir été induit en erreur, le lecteur en vient à s'inquiéter à chaque rétention d'information : Nouveau chausse-trappe ou pas ?
Vient de sortir en poche.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : andrew sean greer, couple
26/02/2010
Délires
"La- déconne-est-un état-d'esprit !"
Qu'il s'indigne Du scandale des bananes écrasées dans l'indifférence générale ou se réjouisse du fait que" les plus grands économistes mondiaux ont prévu depuis des années la crise financière actuelle. Je suis totalement rassuré et confiant dans le passé.", Daniel Prévost ferraille à tous vents, jonglant parfois avec les mots, même s'il affirme détester les contrepèteries et poussant l'absurde jusqu'à la folie, douce ou acide.
Alternant emportements et réflexions posées, il nous houspille et nous entraîne du garage Gaudin à la consolation des poireaux vinaigrette: "Le plat qui me réconcilie avec la vie quand celle-ci me fait mal."
Qu'il s'énerve et la lueur malicieuse perçue dans ses yeux sur la couverture pourrait tout à coup devenir un tantinet inquiétante...Insaississable, Daniel Prévost n'est jamais là où l'on l'attend et c'est tant mieux. Un livre où piocher sans modération.
Délires, Daniel Prévost, Le cherche midi éditeur, 2010.
06:00 Publié dans Humour | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : daniel prévost
25/02/2010
Une femme raisonnable
Elevée dans une ferme australienne, ce qui d'après l'auteure," fabrique non seulement des pragmatistes notoires, mais aussi des pessimistes notoires", l'écrivaine Kate Jennings est Une femme raisonnable qui tient ses émotions à distance et refuse toute sensiblerie.
Pourtant, la mort de son époux, ainsi que la situation des Etats-unis et plus précisément de New-York, où elle réside, vont remettre ce bel édifice de cynisme revendiqué haut et fort en question.
L'irruption dans sa vie de deux Borders terriers aux caractères bien trempés vont la transformer en rien moins qu'une mérote à chien, elle qui se gaussait de l'attention excessive que les New-Yorkais peuvent accorder à leurs animaux. Un séhour à Bali ,où deux singes croiseront sa route, puis un retour au bercail , permettront à "Miss Kate"de trouver un nouvel équilibre. Un récit qui fait davantage la part belle aux animaux et qui laisse un peu en pointillés la reconstruction de l'écrivaine.
J'avoue avoir été totalement emballée par la métamorphose de Kate Jennings dans son attitude avec les chiens et nettement moins par la partie balinaise du récit.
Un récit qui réjouira les fans des chiens en général et des borders terriers en particulier. Attention, ce livre donne aussi , même s'il dépeint parfaitement le caractère dominant de ces chiens, une folle envie de tenter l'aventure...ainsi que de se plonger dans l'oeuvre de cette écrivaine.
Une femme raisonnable, Kate Jennings, traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch, Editions des deux terres, 2010.
06:03 Publié dans Récit | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : kate jennings, chiens, border terrier, reconstruction
24/02/2010
Heureuse ou presque
Les héroïnes de Heureuse ou presque se marient- ou pas-, ont souvent une soeur jumelle, jalousent leur fille trop belle, ne ressentent aucun amour pour leur nouveau-né, bref explorent toute la palette-parfois dérangeante- des sentiments de la sphère féminine. On a parfois l'impression de feuilleter un catalogue ou de regarder tourner un manège sans rien pour retenir notre attention car le style est très plat et, aussitôt lues ,ces 94 pages ont été aussi vite oubliées. Reste une appétissante couverture.
06:04 Publié dans Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : isabelle lortholary, femmes, gemellité, schtroumpf grognon le retour
23/02/2010
Les chaussures italiennes
"Il n'était jamais trop tard pour prendre la photo manquante"
En un peu plus d'un an, la vie de de Fredrik Welin , soixante-six ans, va être totalement bouleversée.Lui qui vivait reclus en compagnie d'une chatte et d'une chienne âgées sur une île suédoise voit un jour arriver une femme qu'il a autrefois aimée et abandonnée.mais Harriet "...était porteuse de nouvelles de la vie-pas seulement de la mort qui viendrait bientôt la cueillir."Et Fredrik va devoir revenir sur les erreurs commises, se plonger dans ce qu'il avait fui avec obstination en se limitant à une vie quasi mécanique: lui-même. En effet, comme le lui confiera le vieux cordonnier de génie qui lui confectionnera ses Chaussures iltaliennes : "Il est aussi facile de se perdre à l'intérieur de soi que sur les chemins des bois ou dans les rues des villes."
Roman sur la vieillesse, la solitude, le temps et l'amour, cet opus de Mankell est aussi l'occasion de se pencher sur le désarroi de certains jeunes, qu'il soient suédois ou étrangers ayant du mal à s'insérer dans la société(l'auteur adresse même un clin d'oeil à un de ses personnages , héroïne d'un autre roman, Tea-bag), nous montrant bien qu'il est possible d'établir des liens entre ces deux pôles de la vie.
Une psychologie fouillée mais sans pathos qui réussit tout en délicatesse à nous amener parfois au bord des larmes sans pour autant être déprimante, un roman chaleureux qui nous prend par la main et qu'on ne lâche plus.
Les chaussures italiennes, Henning Mankell, traduit du suédois par Anna Gibson, 341 pages réconfortantes.
L'avis de Dominique.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : henning mankell, solitude, vieillessse, jamais trop tard
22/02/2010
Chouquette
"Eh bien moi aussi je suis en crise !"
Catherine peste, Catherine enrage: la voici forcée d'accueillir l'été à St Tropez son petit-fils Lucas : "C'était typiquement le genre d'imprévu qui venait contrarier les mensonges qu'elle se racontait." En effet, si elle passe pour les uns pour une mythomane, voire une dingue, Catherine (alias Chouquette -pas question pour la fringante sexagénaire de se faire appeler "mamie") est tout à fait lucide. Elle qui a troqué les séances de psychanalyse contre des liftings, se voile consciencieusement la face afin de ne pas sombrer dans le désespoir du naufrage de son couple. Elle qui a davantage été une épouse qu'une mère risque de se retrouver seule pour aborder la dernière partie de sa vie.
Quant à sa fille Adèle elle n'est pas mieux lotie : tiraillée qu'elle est entre sa volonté de s'accomplir dans l'humanitaire et sa crainte d'être une mauvaise mère.
Coups de griffes de part et d'autre, virages abrupts du récits qui nous ménage ainsi de belles surprises, Chouquette navigue entre tendresse un peu convenue et acidité réjouissante. Ces deux femmes tentent de s'en sortir, chacune avec leurs armes dérisoires, sans se rendre compte que le monde confortable qui est le leur est en train de s'effondrer, sous les yeux incrédules ou blasés des jet-setteurs que Chouquette fréquente.
A côté de la flamboyante sexagénaire, (qui trouve tout naturel de menacer d'un couteau une des maîtresses de son mari) ,sa fille Adèle fait forcément un peu pâle figure . Quant à l'opposition entre le monde des humanitaires et celui de la jet-set, elle est un peu est un peu caricaturale mais quelques baisses de régime dans le rythme de ces 133 pages gonflées à bloc n'ont pourtant pas gâché mon plaisir.
Chouquette, Emilie Frèche, Actes Sud 2010
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : emilie frèche, femmes au bord de la crise de nerfs
21/02/2010
En ville de A à Z
Pas de titre sur la couverture. Juste une portion de route et des lignes de signalisation tracées, traits pleins ou pointillés. Pourtant l'oeil est attiré et aussitôt les mains se mettent en action et feuillettent...En couleurs, les photos se succèdent, sans logique apparente sauf que...au F d'une antenne arrimée à un mur de briques, se détachant sur un ciel bleu, succède le G d'un escalier qui tourne et aboutit à une porte ouverte, le tout pris en plongée...
On se surprend à continuer et l'on découvre , nichés au coeur du livre, les explications et les noms des auteurs: Roberto Beretta et Andreu Llorens, qui ont traqué les 26 lettres de l'alphabet latin au coeur de la ville de Londres.
Leur "étrangeté" leur a permis d'être libérés de tout a priori et d'ouvrir un oeil acéré, dénichant le C d'un croissant au sommet du globe d'une mosquée ou le K , souligné comme volontairement de noir, d'un escalier de secours.
Graphiste de formation, Berretta trouve que cette "police de la vie citadine" a bien plus de caractère que les typos qu'il utilisait au travail, tout en étant plus subtiles.
Un abécédaire déniché dans la section "enfants" de ma médiathèque qui donne instantanément à tous envie de regarder d'un oeil plus acéré notre environnement.
Un seul regret: cet album est donné comme étant indisponible, les éditions du Panama ayant disparu.
En ville de A à Z, Roberto Beretta et Andreu Llorens, Editions du Panama 2008.
Ps: à noter que le titre original ," The Quick Brown Fox Jumps Over a Lazy Dog", est un pangramme, c'est à dire une phrase comportant toutes les lettres de l'alphabet.
06:00 Publié dans Photographies | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : roberto beretta, andreus llorens
20/02/2010
Cabine commune
"Bande de vieilles taupes"
"Vestiaire de rugby",ring de boxe ? Non , Cabine commune d'essayage dans une boutique de luxe.
Sous forme de dialogues enlevés, sans une ligne de description, Delphine Bertholon réussit le pari de croquer sur le vif, les clientes (ou clients) et le personnel de ce magasin de vêtements féminins.
De bizarres tribus s'y croisent le temps d'un essayage: "Celle-qui-veut-tout-pareil-que-la- voisine", les "Princesses", celles qui ont un problème avec leur corps : elles vont perdre deux kilos, elles n'ont jamais mis de 40 de leur vie... Elles mettent les nerfs des vendeuses à rude épreuve , vendeuses qui prédisent que "Bientôt les meurtres en boutique par des vendeurs excédés vont se généraliser(...) Un mal nécessaire, quoi !".
Unité de temps, une semaine, unité de lieu, la cabine, ce cadre bien précis donne toute leur force à ces mini-drames qui se donnent à voir.
Beaucoup d'humour (et de patience) sont nécessaire au personnel du magasin pour faire face à ces clientes , telle celle-ci qui affirme tout de go:"-Le mohair ça gratouille l'angora ça peluche la soie c'est fragile le cachemire ça fait des bourres et le mérinos ça rétrécit.
- Vous êtes sûre que vous voulez de la laine? ".
Néanmoins ces cabines ont un avantage pour certaines: "Je ne viens pas pour acheter. mais voir tous ces corps défraîchis à côté du mien, ça me remonte le moral ! Vos cabines communes, c'est ma cure de jouvence!". On peut quasiment en dire autant du roman de Delphine Bertholon : on en sort le sourire aux lèvres, toute ragaillardie !
Vient de sortir en poche .
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : delphine bertholon