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17/12/2009
Adieu, ma grande
"Notre mot d'ordre c'est Gants, Menottes et Dignité."
Récit à quatre voix ,Adieu , ma grande efface parfois les frontières entre la voix d'Helen, l'infanticide schizophrène, celle de Louise la nouvelle psychiatre ou d' Ike, l'ex-policier devenu gardien de cette prison de femmes de l'Etat de New-York où se concentre l'action du roman. Sans compter la voix de Angie, apprentie star à Hollywood qui est peut être le personnage qui a le plus la tête sur les épaules... On n'a jamais de mal à identifier celui ou celle qui prend la parole mais parfois on se dit que ce pourrait très bien être un autre tant les discours partagent une violence plus ou mois larvée.
Un roman qui, au départ , n'a l'air de rien mais qui fascine et nous emporte d'une traite jusqu'au bout de ses 235 pages. La preuve, je ne l'ai pas lâché alors que j'ai abandonné au bout de quelques pages deux romans de la rentrée 2009.
Adieu, ma grande, Susanna Moore*, traduit de l'anglais par Laetitia Devaux, Editions de l'Olivier, 2009.
Emprunté à la médiathèque.
*Elle est l'auteur de six romans dont In the Cut (adapté au cinéma par Jane Campion avec Meg Ryan dans le rôle principal)
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : susanna moore, prison de femmes, psychiatre
16/12/2009
De grâce et de vérité
"Sacré fardeau que de porter une moitié de personne."
Parce que j'avais bien aimé d'autres romans de Jennifer Johnston, parce que j'avais envie d'une lecture facile, d'une lecture confortable, je me suis offert De grâce et de vérité. ...
Attention: exceptionnellement ce billet comporte de nombreuses révélations.
De retour après une tournée théâtrale triomphale , Sally découvre que son mari veut la quitter. Elle analyse la situation et se rend compte que ce qui manque à leur couple c'est de partager un secret. Dès lors, elle n'aura de cesse de découvrir qui est son père, ce que sa mère lui a toujours caché et ne pourra jamais lui révéler puisqu'elle s'est suicidée. Elle va donc aller poser la question à son évêque de grand-père, qui finira par lui confier une confession écrite. La réponse est dans la question.Vu l'ampleur des dégâts, on pourrait s'attendre à une réaction à la hauteur des événements, mais non, Sally pleurniche un peu, rappelle l'époux volage et finalement se rend compte que "Oui. je pense que je peux faire front. Que s'est-il passé pendant mon sommeil ? Une sorte d'apaisement plein de bon sens ? Un massage des cellules grises ? Tu veux encore du thé ? " Quel flegme ! Elle devrait breveter son massage des cellules grises qui mettrait pas mal de psys au chômage ! En tout cas, Sally a un "beau" secret à offrir à son ex-futur époux qui lui remarque au passage que sa mère sera ravie de ce retournement de situation "..., elle n'a cessé de me harceler, elle détestait Marianna. Elle ne pouvait pas la supporter", Marianna étant la dernière maîtresse en date du cher époux. Notons au passage que belle-maman est aussi surtout pressée de se débarrasser de son rejeton qui s'est incrusté chez elle... Bref à coup de formules toutes faites "la vie continue", Jennifer Johnston nous entraîne au pas de charge vers un happy end de bon aloi, comme si elle voulait à tout prix se débarrasser de ces personnages et du pensum de ces 218 pages.
De grâce et de vérité, Jennifer Johnston, 10/18.
Florinette a nettement plus apprécié.
Je partage les restrictions de Kathel quant à la manière dont nous est présentée l'attitude de l'évêque.
Mango a été déçue aussi.
Clarabel est mitigée.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jennifer johnson, schtroumpf grognon le retour
15/12/2009
pico bogue, question d'équilibre
Chic, une nouvelle Bd de Pico Bogue !
Enrichie de nouveaux personnages, ainsi Antoine, l'ami de la famille, que Pico veut laisser à la porte car: "Mais sérieusement s'il entre, il va tout bouffer!" ,avec lesquels Pico discute de religion ou de l'existence ou non du père Noël.
En effet, l'automne et l'hiver sont cette fois en pleine actualité mais on peut compter sur Pico , son humour et sa poésie habituels pour revisiter "les marronniers" avec originalité. Qui d'autre que lui pourrait se déguiser "en effort d'imagination" pour Halloween ? Le recueil se clôt sur une thématique "Noël" avec un repas de famille qui pourrait tourner à l'aigre mais que Ana Ana va métamorphoser avec astuce et tendresse.
Une BD à lire en famille pour ne pas oublier que quand on a l'âge de Pico " ...c'est vraiment pas un problème de ne pas avoir embrassé une fille" "Mais ce qui me rend triste , c'est que jamais une fille n'a essayé de m'embrasser".
Merci Cath !
Pico Bogue, Question d'équilibre, 2009, Dargaud.
06:00 Publié dans BD, Humour, Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : dominique rogues, alexis dormal, famille
14/12/2009
Le dernier rêve de la colombe diamant
Une fille qui en a . Du tempérament bien sûr.
Emily Tempest, fille d'une aborigène et d'un chercheur d'or porte bien son nom : partout où elle passe la violence se déchaîne !
En tout cas, elle est fermement décidée à découvrir qui a assassiné le leader de la communauté aborigène où elle était revenue poser son sac après avoir bourlingé autour du monde.
C'est tout l'envers du rêve australien que nous montre ici Adrian Hyland: la pauvreté des aborigènes, leurs relations tendues avec les autorités de tout poil pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman policier truffé de métaphores hautes en couleurs mais finalement la forte personnalité d'Emily a emporté le morceau. Bien m'en a pris car j'aurais loupé l'amoureux ranger à tomber qu'Emily se déniche !
L'action peine donc un peu à se mettre en route mais, une fois lancée on ne l'arrête plus. Un final digne de James Bond !
Le dernier rêve de la colombe diamant, Adrian Hyland, traduit de l'anglais par David Fauquemberg, paru directement en 10/18. 410 pages pleines de fureur et de bruit.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : adrian hyland, outback australien, ranger de rêve
13/12/2009
Craqué juste pour l'illustration , pfff !
Le site de l'illustratrice, clic !
Et vous, quelles couvertures vous ont fait craquer ? Vous nous les montrez ?
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : allo docteur freud
12/12/2009
Je vais tuer mon mari...
"Vois-tu,la parole me fait autant que je la fais."
La résolution initiale, Je vais tuer mon mari , n'est pas le fait d'un coup de sang. Non, elle est le résultat logique d'une réflexion argumentée.Pourtant au fil de cette semaine sainte durant laquelle la narratrice, qui est aussi écrivaine, va dresser le constat d'un couple que tout oppose, cette volonté va peu à peu mollir et se transformer en une force de vie qui balaiera tous les reproches. "Regimber c'est vivre" affime la fugueuse, qui manifeste un féroce appétit de vivre , que ce soit dans les bras de ses amants ou dans son dialogue avec une mère quelque peu intrusive.
Alors, il ya quelques longueurs, il faut s'approprier ces paragraphes sans virgules,mais c'est aussi la découverte d'une vraie voix, d'une écriture pleine d'inventivité et d'énergie, en témoignent les (très ) nombreuses pages cornées.
Je vais tuer mon mari..., Claire Fourier ,Omnia 2009,( 10 euros) paru pour la première fois en 1997.186 pages ardentes.
Ps: réaction sentencieuse de mon macho en herbe à la lecture du titre : "Il faut censurer ce livre ." :)
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : claire fourier, à glisser sous le sapin?, rapports hommefemme, écriture
11/12/2009
cahin-caha
"S'il paraît que le bonheur c'est du chagrin qui se repose, le blues pourrait être son hamac."
Une petite troupe de croches et de bancals, dont le narrateur, La Tremblote, part en stage d'équitation en Armorique.
Drôle d'idée apparemmment pour ces éclopés de la vie qui font face, chacun à leur manière, au mauvais tour que leur a joué la loterie génétique.
L'occasion pour le narrateur de se débarrasser des vieux schémas qui sclérosent sa vie et de découvrir que , même s'il aime se noyer dans le blues"...on n'est jamais à l'abri d'un joli feu d'artifice."
Sur un sujet casse-gueule, des ados atteints de pathologies lourdes, Anne Lenner a écrit un premier roman alternant émotion et humour, rempli de jolies formules, sans jamais tomber dans le pathos. Elle aborde avec une justesse confondante la manière dont les jeunes mais aussi leur famille vivent avec la maladie, parfois avec cynisme mais jamais avec auto apitoiement. Il faut accepter de se couler dans le langage familier du narrateur et une fois ceci admis, on est bel et bien ferré. Un roman qui ne va pas Cahin-caha mais qui file, pan, droit dans le coeur !
Cahin-caha, Anne Lenner, Pocket 2009, 191 pages et une larmichette au bout !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : anne lenner, adolescence
10/12/2009
Les visages
"Mais vous ne pourrez jamais tout à fait comprendre à quel point cet hiver m'a changé en profondeur, car encore aujourd'hui je ne le comprends pas moi-même."
Ethan Muller, directeur d'une galerie d'art ignore qu'en révélant au public une seérie de dessins à proprement parler géniaux, il va mettre en branle toute une mécanique qui bouleversera totalement sa vie, le mettant sur la piste d'un tueur d'enfants.
Plus qu'un énième roman sur un serial killer, Les visages traite à la fois du monde de l'art et des secrets familiaux. le narrateur, il le reconnaît lui-même, n'a rien d'un détective traditionnel et son récit pointe du doigt avec humour les principaux écueils du genre, entraînant une distanciation des plus heureuses.
Un roman qui alterne passé et présent, avec des personnages à multiples facettes et qui n'est jamais complaisant. Un style agréable et élégant pour passer un bon moment de lecture.
Les visages, Jesse Kellerman; Editions Sonatine, 472 pages traduites de l'anglais(Etats-Unis) par Julie Sibony.
Merci à Amanda et
à Cuné !
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : jesse kellerman, art, suspense
09/12/2009
Manhattan
"A force de bâtir le discours sur moi, je n'y suis plus vraiment."
Parce que sa vie repose sur du vide et qu'une maladie la jette dans l'urgence, une jeune femme quitte tout pour lutter contre le chaos.
Beaucoup de billets ont déjà fleuri sur Manhattan , premier roman que l'auteure a eu la bonne idée de nous proposer.
Comme de nombreuses lectrices, j'ai beaucoup aimé le style de ce texte (en témoignent les nombreuses pages cornées) et les ruptures de ton ne m'ont pas dérangée outre mesure. Bien au contraire, elles témoignent du détachement progressif de l'héroïne de tout ce qui faisait sa vie.
L'adjectif "maternelle" n'intervient qu'une seule fois ,qui nous permet d'identifier le destinataire de la lettre ,celle qui sut si peu l'être qu'elle livra sa fille à des mains douces et perverses. Seule la propriétaire du logement loué, qui n'a pas eu d'enfants, paradoxalement , saura trouver les gestes et les mots pour accompagner l'héroïne.
Un beau livre donc, mais comme Laure, je regrette l'aspect un peu trop convenu du secret sur lequel repose en partie le vide de cette jeune femme et qui fait perdre un peu de sa force à ce récit tout en émotion contenue.
Manhattan, Anne Révah, Arléa, 90 pages qui résonnent encore en nous une fois le livre refermé.
L'avis d'Antigone.
celui de Sylire
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : anne révah, une femme quitte tout...
08/12/2009
L'âme soeur
"-Maman, est-ce que tu m'aimerais encore si je travaillais dans un pressing ? "
Fille unique, Angèle, qui n'a rien d'un ange, comme le dit avec tendresse De Gaulle le cuisinier de la maison, vit en Afrique en compagnie de ses parents. Son père est écrivain et sa mère vaccine à tour de bras pour le compte de la Croix Rouge.
La solitude ne pèse pas à la fillette car elle est dotée d'une imagination fertile et d'une précocité qui alarme un peu ses parents. Mais tout son petit monde va s'effondrer quand ses parents décident d'adopter une petite africaine, Gloria." C'est sûr, je ne comblais pas mes parents. A dix ans, j'étais déjà une fieffée ratée et ma vie promettait d'être un bel échec, si prévisible que mes parents avaient jugé bon de prendre une fille de rechange, au cas où. Une police d'assurance en cas de descendance défaillante."
Quand Gloria arrive, le duel commence car l'ex-orpheline ne correspond pas du tout aux idée toutes faites d'Angèle et va se montrer tout aussi retorse qu'elle. Un texte piégé comme ces bonbons qui pétillent soudain dans la bouche...
Un livre sur la magie de l'enfance et le pouvoir des mots, ces mots que le père ne trouve plus, ces mots qu'Angèle utilise comme des projectiles pour contrer les questions paternelles: " BLANC ! criais-je à tous les coups".
Humour, tendresse sont au rendez-vous dans ces 159 pages jubilatoires et pleines d'invention qui se dévorent d'une seule traite !
Emprunté à la médiathèque, sur la seule foi de la couverture !
L'âme soeur, Anne Lenner, Le Dilettante.
L'avis de Pagesàpages.
PS:Dans la foulée, j'ai lu le premier, autour duquel j'avais tourné sans me décider, la faute à une couv' peu engageante ,et paf! voir le blogit-express! Billet à venir!
06:00 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : anne lenner, afrique, soeurs, humour