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16/11/2007
Il jongle avec les mots
Longtemps, Alain Rey nous a accompagnés avec son "mot du jour" sur
France Inter. Il est à ma connaissance un des rares lingusites à avoir
su populariser sa discipline que tant de profs savent parfaitement
rendre indigeste...
Joyeux
trublion, son humour pétillant et sa culture sans affectation,
ont sans doute déplu à la nouvelle direction de la chaîne
qui l'a débarqué sans ménagement.
La parution de quelques unes de ses
chroniques, regroupées par années, de 2000 à 2003, nous permet de
remonter le temps (une chronologie en tête de chapitre
nous rappelle les principaux événements ) et le lecteur , en
retrouvant la saveur de ces billets, est victime d'une illusion
auditive, croyant réentendre la voix d'Alain Rey, le magicien des
mots qui conclut ainsi son billet sur le mot "travail": "...car en
refusant au travilleur son travail, on le travaille au
sens premier du mot, comme un boxeur travaille au corps son
adversaire. travailleurs, travailleuse, ne vous laissez pas
travailler!".
En ces temps agités (pas du bocal, malheureusement)le point de vue de cet amoureux des mots nous manque cruellement.
A mots découverts vient de sortir en poche !
06:04 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (26)
15/11/2007
Coup au coeur/coup de coeur
Pour peu qu'il ait lu ait lu ce livre
(et pourquoi pas celui-ci),
le
lecteur sera intrigué par le titre du roman d'Alice de Ponchevielle :Calamity Jane avait deux filles. Mais il faudra la fin du livre pour qu'il prenne toute sa dimension.
En
effet, pas d'effet de manche ou de roulement de tambour dans ce roman
qui avance à petits pas, pour mieux nous laisser le loisir de faire
connaissance avec les deux soeurs , Elise et Rose, deux très jeunes
filles aux prises avec une réalité qui les dépasse souvent , quasi
laissées à elle mêmes,dans un monde violent où "manquait des valeurs
féminines" .
Mais plus que les révoltes de banlieues ,qui servent
de toile de fond et ne les concernent qu'indirectement, par ricochet,
c'est la fragilité des êtres que nous montre l'auteure.Ces êtres qu'une
trop grande douleur ou une accumulation d'accidents de la vie peut
faire sombrer...
Adultes ou
adolescents,ils prennent le monde à bras le corps ou se laissent
parfois couler, oscillant au bord du vide, les plus courageux
n'étant pas forcément ceux dont on pourrait légitimement attendre le
soutien.
Deux très beaux portraits de jeunes filles que l'on
découvre progressivement,adhérant totalement au rythme de l'auteure,
tout en délicatesse.
Alice de Poncheville n'édulcore pas la
réalité,tout en évitant tout apitoiement sur ses personnages. On
a parfois le coeur serré mais elle refuse toute solution de facilité
aux deux soeurs car "Il y a des choses
que l'on ne doit faire que lorsqu'on a épuisé toutes les autres
possibilités".
Et
comme le dit Elise,la plus jeune, " Je peux faire face à
beaucoup de choses. je suis petite mais peut être que je
comprends les gens mieux que toi".
Un très beau livre sur les liens entre soeurs et un portrait en creux des liens mère/fille qui sort vraiment de l'ordinaire.
Je
ne révèle volontairement rien de précis sur l'histoire pour mieux vous
laisser le plaisir d'avancer de découverte en découverte.
Un
livre comme j'en ai rarement lu, tout en émotion retenue et en
sensibilité. Des personnages qui resteront longtemps dans mon coeur.Un livre que toute bibliothèque se doit de contenir et une
auteure dont je vais essayer de trouver vite d'autres ouvrages.
06:10 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (22)
14/11/2007
Elle s'appelait déception...
C'est sous la pression de Ferdi que j'ai acheté le dernier (en date)
volume d'Adèle Blanc-sec car la relecture cet été de la série m'avait
laissé une impression mitigée.
Pour résumer ce volume autant
prendre une citation du personnage central: "Je ne sais pas très
bien où je vais . Ce n'est qu'un feuilleton après tout" (des réflexions
quasi identiques intervenaient déjà dans les précédents épisodes).
Tout
est dit. L'histoire part dans tous les sens, brassant thèmes
d'actualité (clonage, vache folle, médicaments testés sur des cobayes
involontaires,sans compter, mine de rien, une nouvelle peur alimentaire
qui , si elle devenait réalité, causerait bien des soucis en France...)
et références à des personnages apparus dans les précédents volumes.
Paris
est toujours aussi beau et les tentacules font des réapparitions dans
les endroits les plus improbables. Quant au labyrinthe qui donne son
titre à l'album , il est certes fait référence au minotaure (qui était
enfermé dans l'édifice construit par Dédale), mais il me semblequ'il
s'agit tout autant d'une métaphore concernant le récit. Que celui
qui trouvera le fil d'Ariane me fasse signe...
Ferdi lui, a bien aimé.
06:09 Publié dans Lu par ferdinand (8ans) | Lien permanent | Commentaires (15)
13/11/2007
"le temps ne fait rien à l'affaire"A voir ...
Eliane Girard, dans son petit manuel , Comment être vieux et pas con à la fois, commence par citer Benoîte Groult :"La vieillesse est si longue qu'il ne faut pas commencer trop tôt".
Certes
et dans notre pays vieillissant où les seniors seront de
plus en plus nombreux,ce livre sera fort utile quand nous
aurons atteint la cinquantaine.
Conseils
vestimentaires mais aussi expressions à éviter (préférer "j'ai beaucoup
mieux à faire" à "Ce n'est plus de mon âge") et surtout conseils
destinés aux seniors encore dans le monde du travail pour ne pas avoir l'air d'un vieil aigri...
L'auteure
ne ménage pourtant pas les anciens et les incite à davantage de
souplesse, leur glissant au passage quelques astuces pour supporter les
déjeuners tardifs ches les plus jeunes (un en-cas avant de partir)*et
autres situations de la vie quotidienne.
A offrir ou à s'offrir en prévention !
* J'en connais qui utilisent déjà cette astuce mais le font remarquer ostensiblement...
06:08 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (29)
12/11/2007
Savoir acheter
"On nous cache tout, on nous dit rien..."
Marie-Paule Dousset a payé de sa personne , fouillant les poubelles à la recherche d'emballages, les entreposant chez elle (bonjour les odeurs) pour mieux les décrypter.
Hé bien, franchement, ça valait le coup.Les 600 pages de Savoir acheter sont bourrées d'infos qu'il nous faudra assimiler petit à petit avant de nous munir d'une loupe et de débusquer les subtilités contenues dans les étiquettes de ce que nous achetons.
J'ignorais totalement les nuances contenues dans les appellations "Arôme naturel defraise", où l'on trouve ...de la fraise, ce qui semble logique; "arôme naturel" (pas suivi du moy "fraise" où l'on trouve, tenez-vous bien des copeaux de bois aromatisés à la fraise ou des fruits autres que la fraise mais résistants et aromatisés à la fraise; "arôme de fraise" qui est un mélange des deux catégories précédentes et enfin "arôme" qui est de l'arôme synthétique de fraise (synonymes: saveur" "goût" indiqués sur l'étiquette.Pour s'y retrouver d'un coup d'oeil l'auteur a eu la bonne idée d'utiliser des pictogrammes sourinats ou dégo^tés (entr'autres).
De la même façon,les fêtes approchant, il est bon de savoir que les seules véritables coquilles St Jacques transformées sont des pecten maximus si elles viennent de l'Atlantique ou pecten jacobaeus si elles proviennent de Méditerranée. Les autres sont des pétoncles... (ça sert d'avoir fait du latin , y compris pour traduire les étiquettes des produits de beauté !).
Seul défaut de ce livre: son poids qui nous empêche d ele glisser dans une poche avant de partir faire nous courses.
A quand la consommation dans les programmes scolaires ?
06:13 Publié dans très utiles! | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : marie paule dousset
11/11/2007
Petit bonheur
Je l'ai offert à tour de bras (en oubliant à qui, n'est-ce pas
Cath ! :)), sans jamais prendre plus que le temps de le
feuilleter...
Alors quand vendredi midi j'ai vu qu'il venait de sortir
en édtion "de poche", dans la série "Les petits bonheurs" à
un prix très raisonnable, j'ai craqué sur Princesses oubliées ou méconnues,
les textes tout en finesse de Philippe
Lechermeier et les illustrations oniriques de Rébecca Dautremer
dont Bellesahi (qui est une fan) m'avait déjà envoyé une
carte, celle de la princesse Poupoupidou.
De quoi oublier le
vent et le froid , en se plongeant dans la baignoire emplie de
fleurs rouges de la princesse Capriciosa ou en discutant lecture avec
la princesse Esperluette...
06:06 Publié dans Les livres qui font du bien | Lien permanent | Commentaires (31)
10/11/2007
Un nouveau blog littéraire !
Ferdi a décidé de se lancer dans son propre espace dans la critique littéraire :
"Les livres à Ferdi" (faute de français due à un trop grand nombre de lettres empêchant le "de").
Première critique en ligne, celle de la série Sardine de l'espace, Bd qui plaira aux petits et aux grands !
06:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (19)
09/11/2007
Sa vie c'est des montagnes russes
J'ai beaucoup hésité avant d'acheter Darling de Jean
Teulé qui, à l'occasion de la sortie du film, vient de
ressortir en poche. La couverture avait tout pour me plaire et
j'éprouve beaucoup de sympathie pour l'auteur mais franchement, je
craignais le pire surtout que Darling existe réellement, qu'elle est
allée trouver Jean Teulé pour lui raconter sa vie. Une vie
cabossée, une vie où les moments de bonheur ou d'éclaircie sont
tellement rares qu'on se demande comment elle fait, Darling, pour se
relever et continuer malgré tout.
Et puis, on embarque dans
l'histoire de cette femme pas aimée par ses parents, des paysans qui
lui préfèrent ses frères, qui rêve d'épouser un routier, qui symbolise
pour elle la liberté et l'aventure.
Elle réalisera son rêve
mais dès le mariage tout vire au cauchemar et elle se laisse
entraîner dans une spirale avilissante, jusqu'à ce qu'elle
touche le fond et trouve la force de rebondir.
Je mentirais
en disant que j''ai lu ce roman d'une traite, on a besoin de
respirer entre deux, de se remettre, car on est estomaqué devant
ce qui est raconté.
On est estomaqué aussi par le talent de
jean Teulé , dont l'écriture souvent poétique ne sombre jamais dans le
misérabilisme.Il la houspille Darling, mais on sent toute l'humanité
dont il fait preuve en l'écoutant et en nous racontant cette histoire.
Ps: finalement , ce qui m'a décidée à lire ce livre, c'est une interview de l'actrice principale du film : Marina Foïs...
06:04 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (22)
08/11/2007
Pour partir à la découverte...
Huit thèmes pour regrouper des poèmes allant du Moyen-Age à nos
jours : Poètes et poèmes, ailleurs, la révolte, les travaux et le
jours, douleurs, amours, nature et (mon chouchou) : impertinences.
Des
mots compliqués expliqués (mais sans que ça tourne au manuel
littéraire),un index des mouvements, formes et tonalités, une
présentation biographiques des auteurs, tout ça au format de poche pour
5 euros cinquante, que demander de plus ?
Anne de Berranger et Philippe Bouchey nous présentent dans Poèmes et poèmes
des textes connus mais aussi d'autres qui le sont moins et
c'est ce qui est bien avec cette anthologie qui revendique avoir ses
préférences: chacun peut y trouver son plaisir, en y piochant au hasard
ou en cherchant un texte correspondant à un thème précis. De quoi faire
le bonheur des enseignants, mais pas seulement !
De quoi partir à la découverte de poètes qui nous étaient inconnus...
06:01 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (19)
07/11/2007
Qui vit avec nous ?
Le premier roman de Jodi Compton, La 37 ème heure, met en
scène un personnage appelé à devenirrécurrent, la détective Sarah
Pribek, inspectrice à la brigade des personnes disparues à
Minneapolis.
Cette
fois, la personne ayant disparu étant son mari et collègue
Shiloh,la voici passée de l'autre côté de la barrière, à même de
ressentir les affres et les angoisses des proches des disparus.
Sur
un thème classique : vous ne connaissez pas vraiment celui que vous
avez épousé, l'auteure sait renouveler le genre,distillant savamment
les informations sur le mari mais aussi sur l'inspectrice.
Elle
entrecroise l'enquête proprement dite avec la vie professionnelle et
privée de son inspectrice et l'on avance avec plaisir ,récoltant les
indices,discrets ou pas, tant sur Sarah que sur Shiloh.
On peut
juste regretter quelques rebondissments superflus et/ou maladroits et
une fin télescopée, mais un policier qui utilise le mot "sycophante"
*ne saurait être totalement mauvais...
* dans l'Antiquité c'était un délateur professionnel;ici il est traduit par "mouchard".
06:05 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (7)