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21/08/2007
Le poids des secrets
Ceci n'est pas un roman , nous prévient d'emblée la
narratrice, Imogen qui depuis quinze ans refuse de croire
que son frère aîné,Johnny est mort noyé.
Les mots "accident" voire
"suicide" ne seront jamais prononcés dans cette famille où chacun
préfère porter en silence son secret.Imogen,elle même , juste avant la
disparition de son frère a été hospitalisée car elle n'arrivait plus à
parler au sens littéral du terme.
Explorant lettres et journaux
intimes,Imogen revient sur le passé de cette famille où déjà une
génération auparavant les secrets avaient sécrété leur dangereux poison.
La
scène du repas quand l'adolescente revient à la maison après son
hospitalisation est en cela particulèrement révélatrice: seuls les
couverts et les bras qui les manient sont dans la lumière, les visages
restant dans l'ombre ...
Rien de pesant cependant dans le roman de Jennifer Johnston. Le
style est fluide, agréable, les personnages , vivants et
complexes, ne sont pas manichéens, ils essaient juste de se
débrouiller tant bien que mal. Imogen ne semble d'ailleurs pas éprouver de réelle rancoeur même si sa solitude est rendue d'autant plus poignante par le fait que ses parents soient médecins et s'avèrent complètement incapables de la soigner.
Un roman dont l'écho résonne longtemps en nous.
L'avis de Solenn
L'avis de Clarabel
07:31 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (26)
20/08/2007
Hazzard fait bien les choses !
Comme dans Le grand incendie, l'action du Passage de Vénus commence dans l'immédiat après- guerre. Mais cette fois Shirley Hazzard va dérouler l'action roman beaucoup plus loin dans le temps,arrivant jusqu'à la fin du XXème siècle, donnant aussi un aspect plus ancré dans le réel (voire politique) à son roman qui nous promène de l'Australie à la Grande-Bretagne, des Etats-Unis à la Suède.
Les personnages principaux sont deux soeurs,Caroline ,l'aînée -placée d'emblée sous le signe de Vénus- qui connaîtra une vie en apparence plus passionnée que celle sa soeur, Grace, mariée et mère de famille. L'auteure s'amuse à accumuler les clichés :par exemple, orphelines, Grace et Caro sont élevées par une demi-soeur apparue providentiellement , dans le plus pur style du roman anglais du XIXème siècle, clichés qu'elle balaie d'une pichenette désinvolte. Le lecteur,à la fin du roman, voit s'écrouler comme un château de cartes tout ce qu'il tenait pour acquis concernant les personnages et doit recomposer d'une manière totalement différente le kaleïdoscope...
Beaucoup de surprises donc mais qui ne sont pas amenées de manière
théâtrales ou artificielles, chacun des personnages se révèle dans sa
complexité et les secrets qu'ils détiennent leur assurent un pouvoir
réel ou imaginaire...
Les histoires d'amour ne sont pas sirupeuse
car l'auteure possède une connaissance très fine des relations entre
hommes et femmes,ses réflexions sont toujours pertinentes et
pleine d'humour. Elle nous brosse également un portrait très
intéressant de la société britannique, où, selon elle, les oppsositions
sont très marquées entre les classes possédantes et les autres. Pleine
de malice, elle nous montre même comment un personnage féminin lutte
contre le sexisme ambiant d'une manière que les mâles jugeront
évidemment scandaleuse !
Shirley Hazzard est aussi une grande
styliste, pleine d'originalité et de pertinence dans ses images, ses
descriptions sont de véritables tableaux,emplis de luminosité et de
couleurs. La scène inaugurale et la description du lever des employées
de bureau de la page 285, entr'autres,sont des pages d'anthologie.
Les
521 pages, même si on prend le temps de les savourer, passent décidément
trop vite et j'attends déjà avec impatience la traduction d'un nouveau
texte de Shirley hazzard!
07:50 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (22)
19/08/2007
Tiens ma collec s'agrandit !
Grâce à Maijo, qui m'a gâtée ici, j'ai réactivé ma collec' de noms de rues et ajoute donc aussi
*La rue Tartifune (Pornic, Loire Atlantique) , envoyée par la Guyane délivre;
*La rue Schtroumpf, et la rue Petit Spirou (Bruxelles),envoyées par Flying Poppies
Et vous, qu'avez-vous trouvé comme nom curieux, insolite, poétique ?
08:45 Publié dans collection de noms de rues | Lien permanent | Commentaires (26)
18/08/2007
Sorcière Catherine de Villefranche
"Toujours de bonne humeur *; cette sorcière protège votre foyer en y gardant joie, santé,bonheur."
* Qui a dit "cherchez l'erreur ? !"
PS: cliquez dessus pour mieux voir Catherine !
Mes autres sorcières sont ici
08:04 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (21)
17/08/2007
Reconstruction
Le livre de Jean-Paul Kauffmann ,la maison du retour,
s'inscrit dans la série de livres consacrés aux maisons à
laquelle ont déjà participé Catherine Clément, Philippe Delerm,
Didier Decoin.
Il s'agit pas ici d'une maison familiale mais d'une
maison "sas de décompression" entre une captivité de plusieurs années
et un retour à une vie "normale " ou du moins pacifiée.
Perdue
au milieu des pins,cette maison est abîmée tant par son abandon de
plusieurs années que par son lourd passé: elle a abrité durant la
seconde guerre mondiale un bordel destiné aux officiers allemands.
C'est pourtant elle qui sera choisie et sa rénovation par deux
artisans quasi muets mais surprenants accompagnera la
reconstruction de Kauffmann.
L'auteur évoque très peu sa détention
sauf pour souligner l'importance qu'avait prise là-bas la lecture mais
paradoxalement,de retour en France cette boulimie a disparu et
dorénavant il semble leur préférer les arbres, à la fois enracinés et
tendus vers le ciel...Des arbres aux livres et réciproquement...
De
très belles pages,un récit émouvant mais non dénué d'humour (voir le
portrait de ses voisins), un deslivres que j'ai préféré cet été.
L'avis d'Anne
Celui de Caroline
d'inColdblog
et de Cathe
08:03 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (32)
16/08/2007
Il pleut des poèmes (anthologie de poèmes minuscules)
Ni extraits ni citations , ces poèmes minuscules, réflexions
humoristiques ou pas sont une belle introduction pour ceux
qu'effarouchent le mot "poésie".
Je le laisse "traîner "dans mon
atelier d'écriture où il remporte souvent un vif succès auprès de mes
élèves fâchés avec la lecture ou l'écriture.
J'y reviens souvent par pur plaisir et à chaque fois j'y découvre de nouvelles pépites...
Jusqu'à présent mon volume préféré de poésie de La rue du monde.
Quand rien
ne chante pour toi,
Chante-toi
Toi-même
Guillevic
Si tu aimes l'étranger
Quand il tombe l'arbre fait deux trous,
tu t'aimeras demain
Celui dans
le ciel est le plus grand. Félix Leclerc
Jean-Pierre Siméon
Bon picorage !
08:12 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (19)
15/08/2007
Mange ta soupe !
Un nouveau livre écrit à quatre mains par Maryse Vaillant et sa
fille Judith Leroy qui se penchent sur nos comportements alimentaires
en famille.
Cuisine et dépendances affectives part de
différents cas concrets: l'enfant qui refuse de manger , les repas
familiaux interminables ou qui tournent à l'agression verbale
généralisée, le mari qui ne retouve pas la saveur des plats que sa
môman chérie lui préparait mais aussi des situations plus graves
comme la boulimie ou l'anorexie.
Si les auteures dédramatisent
et donnent des conseils pleins de bon sens pour éviter que le repas ne
devienne un pensum tant dans sa préparation que dans son
accomplissement, j'ai trouvé tout cela parfois un peu léger voire
superficiel.
08:10 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16)
14/08/2007
Meuuuhhhrci !
Dans ma boîte à lettres, une jolie carte de Bellesahi et ...un badge spécialement réalisé par moi par sa Poulette !!
J'ai été très touchée par ce geste ! Merci encore !!
11:10 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (22)
"Carrément méchante, jamais contente"
Heureusement, Marie Desplechin n'a retenu que la deuxième partie de
la citation de Souchon pour le caractère de son héroïne,
Aurore, dont je viens de dévorer le journal (premier tome).
Aurore sacrifie donc au rite adolescent du journal et,même si elle n'est Jamais contente
,part à la découverte d'elle même, se posant des questions
existentielles: Suis-je monstrueuse, lesbienne, frigide, ai-je été
abusée dans mon enfance même si je ne me souviens de rien ?
OK,
c'est pas facile d'être la deuxième fille dans une fratrie de
trois poulettes, l'aînée jouant les frondeuses et arborant un piercing
dans la langue et la petite dernière l'enfant parfaite. Reste le rôle
du cancre dans lequel Aurore se complaît jusqu'au jour où elle
découvre que ses notes peuvent remonter...si elle apprend ses leçons
et elle écrit : "Franchement, je suis un peu déçue. je ne pensais
pas que c'était si bête".
Les amies, les amours,les
ennuis,la famille, dont une grand-mère particulièrement pas piquée des
vers, tout l'univers d'Aurore est bien croqué et c'est avec le sourire
que l'on referme ce premier tome du journal d'une ado rigolotte.
J'espère vite trouver le 2ème tome à la médiathèque !
07:55 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (18)
13/08/2007
Par hasard...
C'est totalement par hasard que j'ai découvert Francois Emmanuel,
auteur belge et francophone. Le hasard d'une couverture évoquant
l'Afrique, d'une quatrième de couverture au style très
particulier et ce qui m'a décidée finalemen ,la référence au
personange d'Antigone qui préféra riquer sa vie plutôt que de laisser
le corps de son frère sans sépulture...
Deux histoires s'entremêlent savamment et se révèlent petit à petit.
Hugo
, fonctionnaire envoyé en Afrique pour élucider une disparition et
qu'une lettre-appel au secours fait rentrer en France, va devoir
marcher sur les traces de son passé pour essayer de faire revenir
à la vie celle qu'il a aimée autrefois et qui s'égare entre la
vie et la mort.
D'ordinaire l'évocation de sentiments
excessifs a le don de me hérisser mais ici l'écriture magique de
François Emmanuel a eu raison de mes a priori et je me suis laissée
embarquer dans cette langue à la fois sobre et lyrique.
08:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (21)