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19/06/2007
Entre La Plaine-Voyageurs et l'Art
Peut être parce que je l'ai lu à la suite du livre de Marie-Ange
Guillaume dont il épouse un peu la forme, (des textes courts mettant en
scène l'auteure);
Peut être parce que je reste quasiment
hermétique aux "performances" de l'art contemporain, microcosme auquel
appartient Héléna Villovitch et dont elle peint avec ironie les
travers;
Peut être parce que Je pense à toi tous les jours n'arrivait pas au bon moment, je n'ai pas ressenti autant d'enthousiasme que Clarabel.
J'ai
néanmoins beaucoup apprécié le récit du tournage du clip où l'auteure
figure une fleur, un rôle essentiel s'il en est, ainsi que "le
correcteur" qui d'intello veilléitaire devient un CORRECTEUR
intransigeant !
"Dans leur bureau" démonte la mécanique sadique et
manipulatrice d'un couple de dirigeant d'entreprise et m'a rappelé
l'atmosphère des nouvelles composant les oeufs de Charles Gancel.
Finalement,
à bien y réfléchir,je me rends compte que revenir sur ce livre me
permet d'en souligner les qualités( l'humour) plus que les défauts ! et que
oui, j'ai été séduite par ces textes d'Héléna Villovitch !
Je n'ai donc plus qu'à recommencer: "Même si ...
06:05 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (12)
18/06/2007
Il est...
"Il est porté à la tendresse comme d'autres à la neurasthénie",
"Il est très beau comme un pull-over tout neuf, et pas plus
intelligent que ça", il est américain, vedette,
sculpteur, peintre en bâtiment, danseur de biguine, il est ...
Il
,un même pronom pour désigner les hommes dont Marie-Ange Guillaume se
souvient dans ce très beau livre au titre teinté de mélancolie,Ils s'en allaient faire des enfants ailleurs.
Tour
à tour tendre ,vacharde, lucide (ah ce texte où les adieux sur le quai
d'une gare de déchirants deviennent irritants du fait du retard du
train !), l'auteure qui affirme "si je compte mes amants sur mes
doigts, il me manque une bonne douzaine de mains" nous présente
certains d'entre eux dans une série de vignettes souvent très courtes,
à l'écriture précise et dense. En quelques lignes, l'amant est croqué
(dans tous les sens du terme). Mais Marie-Ange Guillaume n'est jamais
peste, elle ne se donne pas systématiquement le beau rôle et l'on
oscille constamment entre le rire et la tendresse.
On se dit qu'Il a eu bien de la chance de La rencontrer et qu'Il doit être heureux de figurer dans ce recueil.
La critique de Clarabel.
06:03 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (16)
17/06/2007
Comme chien et chat
Tandis que le chat de Barbara Constantine poursuit avec brio sa route, j'ai terminé Prenez soin du chien de JM Erre ,qui a bien tenu ses promesses.
Comme
Flo l'avait dit, plein de surprises dans ce roman échevelé, doté,
comme le précise Max Corneloup, l'un des héros ,d"une intrigue
téléphonée" ; Max Corneloup qui, pour échapper à ses soucis
va passer deux nuits sur la plage de Saint-Valery-sur-Somme (en
décembre!) et proclame "Je reviendrai grand,fier et fort.Requinqué à la
tarte au Maroilles".
Bon, la tarte au Maroilles, Max, c'est plutôt dans L'Avesnois mais pas grave, on te pardonne !
Comme
on pardonne à l'auteur de nous faire quitter si tôt tous ces
personnages qui nous avaient donné le goût du roman feuilleton, plein
de rebondissements et de mise en abyme...
Requinquant comme la tarte au Maroilles!
06:09 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (26)
16/06/2007
En vrac...
Tandis qu'au premier étage, c'est la pré-rentrée
(agendas, classeurs en tous genres...GRRR!!!), au rez de
chaussée, les promos de l'été.
J'ai ainsi pu repartir avec ceci,
recommandé par ma libraire préférée (la vraie, pas bouche sanglante), et cela pour transporter le tout...
Le
slogan est digne des membres des lecteurs Anonymes compulsifs:
"On ne peut pas vivre sans un livre dans la poche. (ni dans
son sac)".
Ps: Malika Ferdjoukh vient de sortir le roman qui a été la mini-série de l'été sur M6. Pour l'instant, je résiste vaillamment (pour l'instant).
07:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (24)
15/06/2007
Maison mère
Grâce à la grande gentillesse d'Anne ,ce livre de Catherine Clément
a franchi une frontière et s'est niché dans ma boîte à lettres...
Il fait partie de la collection dans laquelle se sont illustrés Didier Decoin et Philippe Delerm (A Garonne fait partie de mon panier d 'été et m'attend sagement...).
S'il était question d'une quête chez Decoin, la Maison mère de
Catherine Clément est un membre à part entière de la famille. C'est là
que l'auteure vint trouver refuge ,petite fille ,pendant la
seconde guerre mondiale; là que "mes yeux se sont ouverts sur le monde
et savez-vous? Grâce à elle ,il était beau quand même".
Catherine Clément part aussi à le recherche de l'histoire de cette maison et découvre un passé pas toujours glorieux...
Mais
, plus que tout, la maison exerce un véritable
pouvoir sur la famille :
"lLe jour du retour, la maison vous
endort . On est si bien ! La maison autorise, disons, quarante-huit
heures.Au bout de ce délai, l'esprit de Louis revient. On
travaille; idéalement, on découvre et, pour le plaisir, on peint."
Cette
maison, idéalement située en bord de Loire, devient néanmoins
cosmopolite au fil du temps, par le melting pot de ses habitant et de sa
décoration, car la maison est "vivante" et assimile tout ce qu'on lui
offre...
Une écriture qui rappelle parfois Colette par sa sensualité
et une grande générosité de l'auteure qui nous fait entrer dans cette
attachante demeure.
Merci encore ,Anne !
06:10 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (13)
14/06/2007
Help !
Une hirondelle il y a quelques secondes, un moineau il y a deux jours....
La baie vitrée de la cuisine est traître pour les oiseaux...
Auriez-vous une idée ? sachant que je ne veux pas mettre de voilages...
12:56 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (19)
La voix de Robert Desnos
A la demande de Bellesahi...
Si semblable à la fleur et au courant d'air
au cours d'eau aux ombres passagères
au sourire entrevu ce fameux soir à minuit
si semblable à tout au bonheur à la tristesse
c'est le minuit passé dressant son torse nu au dessus des beffrois et des peupliers
j'appelle à moi ceux-là perdus dans les campagnes
les vieux cadavres les jeunes chênes coupés
les lambeaux d'étoffe pourrissant sur la terre et le linge séchant aux alentours des fermes
j'appelle à moi les tornades et les ouragans
les tempêtes les typhons les cyclones
les raz de marée
les tremblements de terre
j'appelle à moi la fumée des volcans et celle des cigarettes
les ronds de fumée des cigares de luxe
j'appelle à moi les amours et les amoureux
j'appelle à moi les vivants et les morts
j'appelle les fossoyeurs j'appelle les assassins
j'appelle les bourreaux j'appelle les pilotes les maçons et les architectes
les assassins
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
j'appelle celle que j'aime
le minuit triomphant déploie ses ailes de satin et se pose sur mon lit
les beffrois et les peupliers se plient à mon désir
ceux-là s'écroulent ceux-là s'affaissent
les perdus dans la campagne se retrouvent en me trouvant
les vieux cadavres ressuscitent à ma voix
les jeunes chênes coupés se couvrent de verdure
les lambeaux d'étoffe pourrissant dans la terre et sur la terre
claquent à ma voix comme l'étendard dela révolte
le linge séchant aux alentours des fermes habille d'adorables femmes que je n'adore pas
qui viennet à moi
obéissent à ma voix et m'adorent
les tornades tournent dans ma bouche
les ouragans rougissent s'il est possible mes lèvres
les tempêtes grondent à mes pieds
les typhons s'il est possible me dépeignent
je reçois les baisers d'ivresse des cyclones
les raz de marée viennt mourir à mes pieds
les tremblements de terre ne m'ébranlent pas mais font tout crouler à mon ordre
la fumée des volcans me vêt de ses vapeurs
et celle des cigarettes me parfume
et les ronds de fumée des cigares me couronnent
les amours et l'amour si longtemps poursuivis se réfugient en moi
les amoureux écoutent ma voix
Les vivants et les morts se soumettent et me saluent
les premiers froidement les seconds familièrement
les fossoyeurs abandonnet les tombes à peine creusées et déclarent que moi seul puis commander leurs nocturnes travaux
les assassins me saluent
les bourreuax invoquent la révolution
invoquent ma voix
invoquent mon nom
les pilotes se guidebt sur mes yeux
les maçons ont le vertige en m'écoutant
les architectes partent pour le désert
les assassins me bénissent
la chair palpite à mon appel
celel que j'aime ne m'écoute pas
celle que j'aime ne m'entend pas
calle que j'aime ne me répond pas
Robert Desnos
(14 décembre 1926) in Corps et biens
06:04 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (11)
13/06/2007
Pourvu que ça dure...
Je l'avais repéré il y a quelques temps,Clarabel a signalé sa
sortie en poche et a souligné ses qualités alors j'ai foncé !
Un
chien dans le titre et en couverture, une rue , que même
imaginaire j'incorpore à ma collec': rue de la
Doulce-Belette, et une galerie de personnages plus loufoques les uns
que les autres, Prenez soin du chien a tout pour me plaire.
J.M
.Erre a imaginé deux immeubles face à face et deux personnages
centraux qui se livrent à une sorte de duel visuel, chacun se
croyant épié par l'autre , ce qui va bientôt dégénérer pour notre
plus grand bonheur.
Autour d'eux gravitent des voisins qu'on
ne souhaiterait pas à son pire ennemi mais qui m'ont fait hoqueter et
pleurer de rire (et pourtant je n'avais pas bu mon apéritif
campagnard, je le jure !), ce qui ne m'était pas arrivé depuis mon
premier Philippe Jaenada !
Je n'en suis qu'à la page 83 mais je tenais à vous faire partager d'urgence ce bonheur de lecture .
La suite,ici !
05:57 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (23)
12/06/2007
La drôle de petite sirène
L'évocation d'Hiroshima ici m'a donné envie de poursuivre mon exploration du monde juste après la seconde Guerre mondiale avec Le grand incendie de l'australienne Shirley Hazzard que je ne connaissais absolument pas auparavant.
Bien
m'en a pris car j'ai découvert un style époustouflant à la fois
poétique, précis et basé sur l'ellipse et le non dit. Déroutant
aussi car il faut parfois tourner la page pour comprendre ce
qui n'a été que suggéré la page précédente. Une fois ce
principe admis, j'ai suivi avec passion les aventures et les
rencontres d'Aldred (pas de faute de frappe !), fils d'écrivain,
il parcourt le monde (et parcuticulièrement l'Asie ) ravagé en cette
année 1947, en électron libre.
L'utilisation del'arme atomique a
choqué mais déjà les affaires et la politique reprennent le dessus, les
petites intrigues aussi.
Aldred fait un epu figure d'exception,héros
presque malgré lui, il veut se détacher du monde de l'armée et va
rencontrer la drôle de petite sirène , que desparents tour à tour
négligents et cruels vont tenter d'éloigner de lui...
D'ordinaire je
me m'intéresse guère aux histoires d'amour mais là,
emportée par le style de l'auteure et l'atmosphère si
particulière , je me suis laissée aller et je ne l'ai pas regretté.
06:07 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (12)
En passant ...
Trois femmes à l'honneur dans le numéro de juillet de "Marie-France" , trois écrivaines , par ailleurs très belles (photos à l'appui dans le magazine !) :
- Tatiana de Rosnay qui témoigne dans le dossier ""Tout ce que je dois à mon père";
- Nathalie Rheims qui évoque son amour de Paris, en contraste avec
- Marie Rouanet,à la fois délicate, sereine et malicieuse qui nous fait partager sa nécessité de la Province, en accord avec son dernier titre Luxueuse austérité*.
* Dont j'attends avec (im)patience , selon les moments, la sortie en poche...
05:56 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)