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11/05/2007

"Pourquoi sommes-nous si inégalement doués pour la vie"

En lice pour le "livre Inter", La  disparition de Richard Taylor , est aussi le premier roman  que je lis d'Arnaud Cathrine.
Un homme quitte sa femme et sa fille, qui vient de naître, et n'apparaît que par les récits des différentes femmes qui l'auront rencontré, on n'ose écrire connaître.
Récits croisés donc et qui tissent la chronologie de cette disparition tout en brossant le  portrait de cet homme  et de ces femmes.Les personnages répètent souvent les mêmes phrases, comme s'ils voulaient se convaincre eux-mêmes de ce qu'ils disent, d'ailleurs une affirmation aussitôt énoncée est contre-dite par l'action du personnage, comme  si chacun d'eux évoluait dans un monde vacillant.9782070781294
Bizarement, seule la structure du livre aura retenu mon attention car je me  suis toujours sentie tenue à distance par ces personnages. Je n'ai éprouvé ni antipathie (et pourtant la fin qui fait tout basculer dans le tragique  la justifierait amplement) ni compassion pour cet homme et la crise qu'il traverse en quasi zombie.
Je reste néanmoins curieuse d'approfondir ma connaissance de l'univers de cet auteur.

L'avis de Florinette

10/05/2007

Thelma et Louise à la française ?

D'emblée, le ton est donné. A son neveu qui demande où ils se rendent et chez qui, la narratrice répond : Loin, chez personne.
"Personne "est en fait le père qui a abandonné ses deux filles et chez qui elles vont se rendre, après vingt ans  de silence. 9782260017011
Etrange road-movie que celui de ces deux soeurs très dissemblables, l'une flanquée de deux fils, l'un autiste, l'autre qui essaie de voler (comme Superman? ), qui quelquesfois même  se demande si elle "n'accumule pas les désastres pour qu'à défaut qu'il soit touché par [elle], il le soit par ce qui [lui] arrive".
Etrange univers quasi vide qu'elle traverse, croisant de rares humains, dont un hilarant gérant d'hôtel qui les croit en cavale; étrange objectif que celui  de seulement pouvoir parler à ce père pour qui "à l'échelle  de l'univers on était insignifiants".
Un roman très court mais très dense ,dont seule la fin est un tantinet décevante, trop ambiguë, voire imvraisemblable, cassant le rythme et la fascination de l'univers de Valérie Sigward, une auteure que j'ai envie de découvrir davantage.

09/05/2007

"gourgandine des steppes !"

Après un premier roman très court mais plutôt réussi, j'attendais avec impatience de lire le deuxième opus de Cypora Petitjean-Cerf (avec un nom aussi romanesque, comment ne pas écrire de beaux textes ?!  ).
Le corps de Liane tient toutes ses promesses  et nous entraïne cette fois dans un univers presque exclusivement féminin car dans la famille de la jeune Liane, les  hommes ont une fâcheuse tendance  à disparaître "avec une rapidité incroyable",   mais peut être n'est-ce pas plus mal.
Dans ce gynécée évoluent donc trois générations qui se cherchent et s'efforcent d'être de bonne mères, car "ça ne tombait pas tout cuit".9782234059450
Liane quant à elle voit son corps se transformer à toute allure et elle en souffre. Il lui faudra donc l'aide de celle qu'elle a élue comme meilleure amie parce qu'elle avait de plus gros seins qu'elle, pour vaincre sa manie de faire des listes et sa peur de vomir. Roselyne, mais aussi Eva, la femme de  ménage, ainsi que les héroïnes du feuilleton "Dallas" aideront Liane à s'accepter femme...
Tout n'est pas rose cependant dans l'univers de Liane, on y croise aussi des filles qui ne supportent pas -et à juste titre- leur mère, des filles qui analysent très lucidement et finement le comportement de leur génitrice mais chaque personnage évolue grâce aux autre, ce qui donne une tonalité très chaleureuse à ce roman.
Une mention particulière au personnage de la grand-mère qui sort des clichés habituels et à celui de l'insupportable et très précoce  Armelle qui concurrence  le capitaine Haddock en lançant à tout un chacun  des bordées de jurons pas piqués des vers (cf le titre de  ce billet).

08/05/2007

Les mots qui mentent, les mots qui tuent.

Sans la critique de Papillon, qui m'avait alléchée, et sans la lecture de la préface, je crois que j'aurais laissé tombé en cours de route Je vous écris du Japonais Inoue Hisachi.
Cet objet littéraire combine un ensemble de lettres,  articles de presse, avis de naissance, écrits divers censés proposer au lecteur des fragments de la vied'une dizaine de  personnages qui se trouveront réunis à la fin du texte en un huis-clos mortel et à double rebondissement.9782877304894
Cette originalité dans la  forme perd cependant de  sa  force du fait du trop grand nombre de personnages (auxquels on n'a pas  le temps de s'attacher)et ,arrivée à la fin, je ne savais plus qui était qui et faisait quoi...
Le style  est également surprenant, parfois volontairement plat (nous apprenons en fait que les  lettres sont recopiées sur des modèles provenant d'un guide pratique), et l'auteur manipule le lecteur avec une jubilation manifeste ...
Les traductrices nous avertissent dès la préface de la difficulté de la traduction mais j'ai trouvé pour le moins bizarre que certains mots japonais soient laissé tels quel ou soient expliqué 30 pages plus loin.
Je sens que ce livre a perdu une grande part de sa force verbale et je suis donc restée un peu sur ma  faim.

Pour rester dans le monde des lettres

Même si peu de gens de ma région passent ici, tant pis ! je tente le coup !

A saint-Amand-les-eaux (Nord)

Samedi 12 mai de 14 h 30 à 16 h 30 aura lieu un atelier ludique d'écriture épistolaire (pour les 8 -15 ans )
Animé par l'association "Tous Azimuts" à partir de l'album "Je vous aime tant" d'Alain Serres.

Samedi 26 mai de 14h30à 17h30 atelier d'écriture épistolaire (adultes)
Animé par Ian Monk, menbre de l'OULIPO depuis 1998
sur le thème de la correspondance.

Animations gratuites sur inscription (je suis déjà inscrite ,pour le second, évidemment)

Si vous voulez les cordonnées,je vous les enverrai  volontiers.

Ps: Cath, tu vas me  manquer !

07/05/2007

"Il suffit d'un seul champ pour y passer sa vie "Th. Hardy

"Le poète russe Mandelstam a écrit sur les petits avions . Il a  écrit sur un avion en plein vol, accouchant d'un autre avion qui décolle aussitôt pour donner naissance à son propre petit...[...] C'est une métaphore de la façon dont il travaillait. Dont les choses naissaient dans sa tête."
Une métaphore également de la structure du roman de Helen Dunmore, auxquels ces Petits avions de Mandelstam donnnt leur nom.1102D29EDKL
Si ce roman est centré autour de "la  poche froide et rigide où je m'étais réfugiée depuis que j'avais quittée la  maison", (l'héroine , Rebecca vient de perdre sa fille de cinq ans Ruby), il est aussi, et surtout, consacré à "toutes les histoires qui embrassent nos vies". Que ce  soit celle de Rebbecca,  bébé abandonné dans une boîté à chaussures, celle de son ami Joe,(ainsi que les histoires qu'il  écrit), ou bien encore celle de M.Damiano, ancien saltimbanque reconverti dans le  rêve à l'échelle hôtellière...
Une très belle et pudique histoire de reconstruction mais aussi une réflexion sur l'art romanesque et la manière dont il interfère avec la réalité.
Un style tout en retenue, mais très sensuel,  dont Helen Dunmore avat déjà montré toute la maîtrise dans  Un été vénéneux.

06/05/2007

"Les livres vous suivent et vous hantent"

Les personnages peuvent s'échapper de leur roman (comme chez T.Findley); Thursday Next, chez Fforde peut à l'inverse entrer dans un roman, voire en changer un épisode, mais chez Dominique Schneidre et Ce qu'en dit James , ce sont les romanciers qui, dans un entre-deux non précisé, discutent avec la narratrice à grand renfort de citations.
Alice, soixante-dix ans, a vécu dans une tel compagonnage avec les auteurs, qu'il est pour elle tout à fait naturel de réciter un poème à l'électricien releveur de compteur ou de chercher chez James ou Tolstoï,une solution à ses problèmes pécuniaires.9782020896290
Elle observe ses relations avec les livres par le biais de sa mémoire défaillante (mais il ne faut pas attendre 70 ans pour oublier le contenu d'un livre ou même le fait de l'avoir lu !) et son appartenance à l'Association pour le Devoir de Vieillir dans la Plaisanterie est révélatrice de sa manière d'envisager son vieillissement et sa quasi solitude. Tout la ramène à la Littérature, "le moinde verre de vodka ouvre toute une bibliothèque russe", elle  connaît tous les problèmes des lecteurs avides (stockage, rangement ...) et constate que "Toute activité, toute émotion, tout événement a un double littéraire", ce qui ne peut que nous séduire...
L'écriture est fluide et élégante. Dominique Schneidre sait être cultivée sans être cuistre, elle l'art de la formule (mon exemplaire est tout hérissé de bouts de papier !) et ce livre témoigne de sa  gourmandise des mots et des livres. La deuxième partie s'essouffle un peu , faute de réelle "intrigue" mais Alice est si charmante qu'on saura lui pardonner aussi une fin trop abrupte.

L'avis de Lilly.
Voue en reprendrez bien une tranche  ? C'est encore  chez Lily !
 

05/05/2007

Ne chinoisons pas...

Sur une invitation de Maijo,  et pour éviter qu'elle sorte ses aiguilles et sa poupée vaudoue ( :) )voici mon portrait chinois

Un livre : Un dictionnaire

Une couleur :framboise /anis
Un animal : tigrevacheloup

Un métier : dresseuse de tigres (mais comme ces deux américains qui vivent avec leurs tigres !)

Un vêtement : un pull confortable ,en coton
Une fleur : la  violette (de Toulouse of course , Cath !)
Un point faible : une  sensibilité corsetée

Un point fort : la  ténacité (on  me chasse par la porte , je reviens par la fenêtre...)
Un siècle : le nôtre
Une voiture : La Lexus qui se gare toute seule mais comme elle est trop chère, j'applique la  bonne vieille méthode des  places faciles: je fais 100 mètres de plus et je me gare sans problème et sans créneau !
Un alcool : le champagne, bourré d'ologo-éléments !

Un objet : le  sac idéal (que je cherche toujours).

Une paire de chaussures : plates et confortables

Un pays : euh,  un pays nordique (à  découvrir quand j'aurai des sous)
Une pierre précieuse : ...
Un bijou : ...
Un grigri : ...
Un acteur : Harvey Keitel,  Gilbert Melki

Une actrice : Diane Keaton, Karin Viard, Catherine Frot
Une chanson :  Wurthering Heigths  de Kate Bushimages
Un film : Annie  Hall  (à  chaque fois,je ris même si je suis toute seule !)
Un dessin animé : Aucun
Un prénom masculin : ceux  de mes  fils: Antoine, Ferdinand
Un prénom féminin : celui de ma fille: Noémie
Un bonbon : un petit ours en guimauve  recouvert de chocolat au lait

Un aliment : ...

Un chocolat : tous sauf le noir
Un tatouage : non, merci
Une arme : les mots, l'humour
Un oiseau : la chouette


Je passe le  relais à qui voudra ...

04/05/2007

Une femme très moderne

Orgueil et Préjugés est un roman magique et lumineux où tout se joue dans la  subtilité.
Les mots y ont une importance prodigieuse qu'ils soient utilisés  pour ridiculiser ceux qui s'écoutent pérorer (Lady Catherine, Mr Collins: "Le  rude joug de l'autorité paternelle  lui avait donné dans les  manières une  grande  humilité  que combattait maintenant la fatuité naturelle à un esprit médiocre  et enivré par une prospérité rapide  et inattendue", ou pour remettre à leur place avec une rare délicatesse les situations tendues.
Si la société de l'époque  paraît être aux mains  des  hommes force est de constater que, chez Jane Austen, ce sont les  femmes (à l'exception de la mère de l'héroïne ) qui mènent le bal et qui jouissent  d'une  grande liberté. 9782264023827
Beaucoup de gaieté dans ce roman qui donne  envie de danser avec les personnages tellement ceux-ci sont vivants et restent présents à notre esprit une fois le livre refermé.
Elizabeth, l'héroïne, est très moderne et très équilibrée, ne reniant pas ses opinions et les exprimant clairement, s'efforçant de ne garder du passé que les bons souvenirs et ne s'attardant pas à pleurnicher sur les situations présentes qu'elle ne peut modifier.
L'intrigue est pleine de rebondissements parfaitement "huilés" et tout s'enchaîne harmonieusement pour le plus grand plaisir du lecteur.
Merci aux romans de Jasper Fforde, au roman Le  club Jane Austen, et surtout à Cuné qui a su me mettre le pied à l'étrier pour entrer dans le monde austenien, aidée  par les critiques de toutes celles  qui oeuvrent dans la blogosphère  (et qui voudront bien se  signaler pour que je mette un lien ! :))

03/05/2007

Epouse-moi ou je meurs !

"Si je racontais mes soucis à des  milliers de filles, ça remonterait le moral  de milliers de filles. Y a pas  une fondation où on raconte ses  problèmes ?  Vous pensez qu'ils  me donneraient  une bourse  ? "
Hé oui l' héroïne de Gail Parent a des problèmes car Sheila  Levine est morte et vit à  New-York.
Dès le  titre, parodiant celui d'une comédie  musicale consacrée à Jacques Brel, le ton est donné: l'autodérision , sport préféré des juifs new-yorkais, s'y déploie à  toutes berzingues.9782743616458
Pas le temps de souffler:Sheila  se moque de son poids, de sa naïveté,de son incapacité à trouver un mari;  mais  comme elle vit dans les années 70, elle  profite cependant de la révolution sexuelle,enchaînant les déceptions amoureuses et les orgasmes .
Finalement Sheila en vient à envisager le suicide,mais l'organisation minutieuse de l'événement tourne à la comédie .Vous ne pouvez pas  imaginer tous les  avantages qu'il  y a à  se suicider...
Sheila n'a pas suivi pour rien des  études de théâtre, elle cabotine à tour de  bras ,se ridiculise sans vergogne et on la suit, tout en pouffant, dans sa quête éperdue du bonheur (si possible conjugal).
Une cavalcade éperdue dans le  New-York des années 70. Un vrai bonheur de lecture qui fait passer Bridget Jones et ses clones pour de placides nunuches.