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05/10/2006
L été meurtrier
En dépit de son titre, Crimes horticoles n'est pas un roman
policier.C'est davantage le récit de la fin du paradis de l'enfance et
du passage au monde cruel des adultes. Thème rabattu donc mais que Mélanie Vincelette traite avec maestria.
En
un été, la jeune Emile , prénommée ainsi par confusion et superstition,
va voir s'écrouler l'univers de mensonges qui l'entourait. Elle habite
un coin paumé du Nord du Canada,( ce qui nous vaut des personnages aux
noms imagés (Pavel Bouillon,Hugo Hareng) où elle reçoit une
éducation hors-normes dans un univers pour le moins bizarre.
La
découverte d'un cadavre va, comme lorsqu' un domino en entraîne un
autre, provoquer la disparition (au sens propre ou non) de membres de
son entourage. Cette accumulation peut d'ailleurs paraître excessive,
mais elle sera finalement salutaire...
Le début du roman pourrait
paraître languissant s'il ne nous donnait la possiblité de goûter
pleinement le style de l'auteure, à la fois lumineux et sensuel.
En 149 pages Mélanie Vincelette bâtit donc tout un univers riche d'interprétations et savoureux que l'on quitte à regret.
06:11 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (7)
04/10/2006
La raie au milieu
Les romans de Dominique Sylvain mettant en scène la commissaire à la
retraite Lola Jost et Ingrid Diesel, masseuse et effeuilleuse, ne sont
jamais aussi bons que quand ils évoquent des lieux de transition. Après
le très réussi Passage du désir , voici donc Manta corridor.(Mieux vaut oublier La fille du samouraî que j'avais évoqué rapidement il y a quelques temps).
Bravant
la canicule , notre improbable duo sillonne la capitale à la recherche
d'un shampouineur employé au noir dans un salon de coiffure
africain(!). Dans leur pérégrinations elles vont croiser des
personnages pittoresques et surtout des raies, ces anges de la mer qui
peuvent devenir très dangereux.
Petit à petit se brosse donc le
portrait de plus en plus complexe du disparu au fil d'une enquête menée
tambour battant. Le lecteur assistera aussi à un duel de proverbes
(rées ou inventés, peu importe) et goûtera les néologismes de
l'Américaine , de la commissaire ou de l'auteure. Dominique Sylvain a
retrouvé sa verve et c'est avec plaisir que nous attendrons de
connaître les secrets de Manta corridor puisque le livre ne nous les révèle pas tous...
06:06 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (0)
03/10/2006
Pour plomber un dimanche soir, y a pas mieux !
Laure en avait parlé ici.
D'Olivier Adam, j'avais déjà lu Passer l'hiver
et malgré les critiques extêmement positives , je n'avais pas du tout
accroché. Je suis du genre tenace et après avoir lu la critique de
Laure (et subi le battage médiatique entourant le film), je m'étais dit
que je passais sans doute à côté de quelque chose. Soyons honnête,
j'avais aussi envie d'élucider le fameux mystère que les critiques
s'étaient engagés à ne pas dévoiler...
Comme Laure ,j'ai
trouvé inutilement longues les listes de courses. Olivier Adam
cite les marques des achats défilant sur le tapis de couses (copié sur
Ellis ? ) et bizarrement utilise une périphrase pour ne pas citer Ikéa
(L'auteur serait-il en froid avec les Suédois ? ( qui n'ont toujours
pas en stock la bibliothèque de Ferdinand ...) ).
Trêve de
plaisanterie. J'ai trouvé surtout insupportable cette absence à elle
même de l'héroïne, qui se laisse manipuler par les autres, ne
s'accordant que le statut d'objet dans ses relations avec les autres.
Elle subit tout sans réagir ou presque et semble flotter au dessus du
sol...
Quant au mystère, je l'ai deviné assez rapidement et les invraisemblances de cette terrible mystification ne peuvent s'expliquer que par la volonté d'auto-aveuglement...
J'ai trouvé moins agaçant que prévu le style tout en phrases
courtes et juxtaposées d'Olivier Adam ,mais je ne suis toujours pas
convaincue par cet auteur.
06:06 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (5)
Lettre aux impôts
Chère Madame R.,
Votre lettre de relance en date du ...m'a bien fait rire. Si, si , je vous assure, ce n'est pas de l'ironie.J'ignorais qu'on avait un tel sens de l'humour dans l'administration française !
Déjà, je n'ai pas souvenir d'avoir jamais reçu de vos nouvelles mais peut être votre lettre a-t-elle échoué entre deux devis, factures ou catalogues, dans la pile monstrueuse qui se gonfle au fur et à mesure que mon compte en banque se dégonfle...Je vous laisse le bénéfice du doute.
Ensuite, vous affirmez que les travaux de ma maison sont terminés ;au sens fiscal me précisez-vous (Notion différente de celle du Code de l'urbanisme, mais non élucidée).Au sens fiscal cela veut dire que , je vous cite, les locaux sont utilisables, c'est à dire que le gros oeuvre, la maçonnerie, la couverture, les fermetures extérieures et les branchements sur les réseaux extérieurs sont terminés. Soit.
Mais comment le savez-vous d'abord, hein ? N'auriez-vous pas plutôt derrière la tête l'idée de vous rappeler à notre bon souvenir, dans l'espoir d'être invitée à la pendaison de crémaillère ?
De toutes façons, s'il devait y avoir une pendaison , ce ne serait pas celle de la crémaillère...
J'avais bien pensé, il y a fort longtemps de cela, à organiser un pot rassemblant les différents corps de métiers ayant participé à la contruction de l'extension, me disant que ce devait être frustrant de ne pas voir terminé ce que l'on avait commencé. Naïve que j'étais !
Déjà, il faudrait que tout soit terminé , au sens où je l'entends moi, c'est à dire tous les placos, parquets posés, peintures finies, sans oublier ce satané escalier qui n'a toujours pas fait son apparition, mais j'y reviendrai. Je ne parle même pas de la déco, car ça c'est un travail digne de Sisyphe...
Ensuite, j'ai progressivement rayé de cette liste imaginaire:
-ceux qui ne viennent pas aux jours et heures convenus
-ceux qui viennent quand on ne les attend plus et de préférence à 7 h 30 mais ne commencent pas le boulot avant 1/2 h va savoir pourquoi...
- ceux qui fument dans la maison bien qu'on ait gentiment précisé que personne ne fumait chez nous et que la fumée nous incommodait;
-ceux qui fument à l'extérieur (je le sais, j'ai ramassé les 54 mégots qui n'avaient jamais atterri dans le cendrier vide)
- ceux qui ont pollué mon espace sonore par leurs chansons ineptes et tonitruantes;
-ceux qui ont pollué mon espace olfactif (mais ya des limites à tout, je ne préciserai pas davantage);
-ceux qui ont balancé des planches , clous non arrachés, je précise, sur mes plantes;
-ceux qui ont joué les jesaistoutfairemieuxquelesautres et qui ont saboté le travail voire quitté leur poste de travail;
-ceux qui visiblement n'ont pas vu le panneau "Chantier interdit au public" et se faufilaient dès que j'avais le dos tourné pour juger de visu de l'avancée des travaux...
J'en passe et des pires.
Bon, je cesse là mes jérémiades.Vous nous demandez de répondre dans les meilleurs délais, tiens c'est amusant, j'ai entendu plus d'une fois cette expression durant les travaux et je sais précisément maintenant quelle durée elle recouvre : "aux calendes grecques". Dont acte.
Je m'en vais de ce pas chercher un bon exorciste pour chasser toutes les ondes négatives de ma maison.
Salutations BTPesques.
05:57 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (0)
02/10/2006
L'art du bonneteau
Un bouquin n'est pas un livre est, selon son auteur, Rémi bertrand, une bonbonnière de synonymes. Il nous précise d'ailleurs que " Les
synonymes sont comme ces deux bonbons ,sur le couvercle,semblables
(identiques? ) en tous points sauf par la couleur de l'emballage et par
leur goût (leur saveur ? ) sur la langue..." .Il oublie juste de préciser que l'emballage des bonbons est aussi chatoyant que sa prose...
Car
Rémi Bertrand aime les mots, il les savoure , il les déguste, il joue
avec eux jusqu'à nous en donner le tournis...Ses définitions ont
souvent la fulgurance de l'évidence mais l'abondance de questions et de
précisions dont il use et abuse comme le bonimenteur du bonneteau nous
laisse souvent étourdis voire vaguement nauséeux comme si nous nous
étions empiffrés de bonbon...
J'ai d'abord pioché au hasard dans la
bonbonnière, est souvent été séduite mais souvent aussi hélas déroutée
voire déçue. M. Bertrand aime tellement les bons mots qu'il se permet
des formules qu'on aimerait ne plus trouver au XXième siècle; Ainsi à
l'article "épouse/femme": "l'épouse écarte les rivales; la femme, les jambes (et les bras)." Du meilleur goût comme vous pouvez le constater.
On
trouve aussi un article concernant "femme de ménage/*technicienne de
surface " où il se fend d'une diatribe contre le "politiquement
correct" que Pierre Merle avait déjà écrite en son temps et qui n'a
guère d'utilité à mon avis dans un livre sur les nuances des synonymes.
Je ne le suis pas non plus quant à l'utilisation des mots "mail" et "courriel".
Pire
encore, j'en suis arrivée à confondre , après la lecture de son
article, ce qu'était un tic et un TOC ! Ce qui est quand même un comble
pour un ouvrage qui prétend nous offrir les nuances des synonymes !
Alors,
livre ? Bouquin ? Bonbonnière ? Feu d'artifice éblouissant et un peu
vain parfois ...aurais-je tendance à répondre car à trop vouloir
briller, les spectateurs peuvent , de peur de se griller les
neurones, aller voir ailleurs.
(Ne commettez pas la même erreur que moi : ne lisez pas cet ouvrage d'une traite, vous récolteriez un "bon" mal de tête !)
06:16 Publié dans Je l'ai lu ! | Lien permanent | Commentaires (1)
01/10/2006
Merci !
10:57 Publié dans Lu par Ferdinand (7ans) | Lien permanent | Commentaires (7)