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07/07/2022
Un blog, ça existe encore ?
Insta et autres réseaux sociaux ont , paraît-il, relégué les blogs aux oubliettes. Alors, même si j'ai parfois souvent l'impression d'être une dinosaure, cahin-caha, vaille que vaille, au gré de mes envies et de mon énergie, ce blog palpite encore un eu au bout de ...16 ans.
Merci à toutes et tous pour votre fidélité. Je vous embrasse.
07:00 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (23)
06/07/2022
Courir avec Lucy
"aller de l'avant m'est une orientation majeure un tropisme permanent et puis quand Lucy vient à mes côtés tout ce qui vient me visiter me presse me prend de vitesse j'aborde la matière autrement vrombissement des atomes bousculade des électrons d'une séance de course à pied je ne reviens jamais bredouille pensées frétillantes petits poissons d'argent sur les rives de l'Aa la pêche est bonne tout l'an"
Quel bonheur de rencontrer une écriture, riche, foisonnante, et néanmoins cadrée par les cinquante deux séances correspondant aux séances hebdomadaires de course de la poétesse. Une écriture en prose non ponctuée, mais qui ne pose aucune difficulté de lecture, chacun.e trouvant son rythme, comme lors d'une pratique sportive.
Et cette idée de l'apparition de Lucy aux côtés de la coureuse, Lucy baptisée ainsi par Yves Coppens et dont la découverte avait marqué l'enfance de Florence saint-Roch ! L'australopithèque dont "l'invincible élan porte haut les femmes depuis la nuit des temps" et dont la mention fera même déguerpir un "don Juan à la sauce décathlon", car les tonalités varient au fil du texte, la présence de Lucy galvanisant l'autrice, la faisant autant réfléchir sur sa pratique plus amicale que sportive, son écriture, mais convoquant aussi des problèmes qui traversent les époques comme celui des migrants.
J'ai d'abord dévoré ce texte, déniché par hasard, puis relu plus posément et dorénavant je l'ouvre régulièrement pour le laisser infuser. Et zou, sur l'étagère des indispensables.
Éditions Invenit 2022
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : florence saint-roch
05/07/2022
L'Odyssée de Pénélope...en poche
"Je n'ai rien laissé paraître, de crainte de mettre sa vie en péril. Sans compter que la femme d'un homme qui tire une grande fierté de ses aptitudes au déguisement ne doit pas faire la bêtise de le reconnaître: en effet, il est toujours imprudent de s'interposer entre un homme et l'idée qu'il se fait de sa propre intelligence. "
Imaginez: Pénélope, personnage secondaire chez Homère, prend la parole pour nous donner sa version de l’histoire, mais elle le fait de nos jours et des Enfers où elle côtoie sa pire ennemie, la fielleuse,coquette et trop belle Hélène, à l'origine de la guerre de Troie.
Ce décalage temporel nous donne des passages fort drôles comme celui où la narratrice décrit, sans jamais le nommer ,un édifice et la pratique contemporaine que nous en avons : un musée.
Mais bien sûr, le plus important est le portrait, très nuancé, que nous brosse Margaret Atwood de cette héroïne qui n'est au départ qu'une très jeune femme, peu au fait de la vie, mais qui, suivant les conseils de sa mère, parviendra à s'adapter avec plus ou moins de bonheur à toutes les situations.
Ce n'est pas la première fois qu'Ulysse est montré comme un menteur invétéré dont les aventures sont certainement plus prosaïques et moins glorieuses que celles chantées par Homère , mais Atwood prend beaucoup de plaisir à éclairer , avec efficacité , de nombreux points laissés dans l'ombre et le récit, scandé par le chœur des servantes sacrifiées, prend une dimension symbolique convaincante. Un récit caustique et plein d'humour qui rend Pénélope très proche de nous , sans jamais l'idéaliser. Une grande réussite !
Traduit de l’anglais (canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.
Préface de Christophe Ono-dit-Biot. Robert Laffont Pavillons Poche 2022
05:55 Publié dans l'étagère des indispensables, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : margaret atwood
04/07/2022
Montaigne, Kant et mon chien
"Ma chienne m'a appris plus que tous mes livres de philosophie réunis. j'ai grandi à son contact, je me suis décentrée de moi-même, et j'ai surtout vu la vie autrement. "
D'abord musicienne, l'autrice est ensuite devenue professeure de philosophie, passant aussi d'un continent à un autre. C'est donc en convoquant Montaigne, Kant, mais aussi Sartre, Freud ou Pascal (et bien d'autres) qu'elle envisage sa relation avec sa chienne Comédie, adoptée en Amérique du Sud et ramenée en France.
Une vie riche d’enseignements pratiques, aspect qu'elle souligne particulièrement en conclusion de son ouvrage.
Ne craignez pourtant pas d'ouvrir ce livre car Audrey Jougla, suivant les enseignements de sa chienne, fait la part belle à la pratique, aux anecdotes , parfois drôles, parfois émouvantes et n'utilise pas de jargon rébarbatif. Un ouvrage qui plaira à tous les amoureux des chiens et nous les fera considérer sous un nouvel angle.
Éditions Delachaux et Niestlé. 2022
06:00 Publié dans Philosophie, Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : audrey jougla