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21/06/2022
#Assemblées #NetGalleyFrance !
Trois femmes gravitent autour d 'Antoine Olin, député charismatique de la majorité qui se rêve ministre : son épouse d'abord, Estelle, sa dernière maîtresse en date, Jeanne et celle qui rêve de le devenir, Lila.
C'est donc dans les coulisses de l'Assemblée Nationale, que Clémentine Autain nous invite à voir évoluer ses personnages, qu'ils soient assistant. e. s parlementaires ou militant.e.s. Séduction mais aussi harcèlement sexuel sont les thématiques fondamentales de ce roman , souvent par trop démonstratif, au style appliqué et dont les personnages manquent singulièrement de chair. On suit sans déplaisir, mais sans réel intérêt, l'évolution de ces trois femmes dans ce roman léger où je me suis toujours sentie mise à distance.
Grasset 2022.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : clémentine autain
16/06/2022
On était des poissons...en poche
"Quand on est jeune, on apprend vite, il faut garder le rythme, il faut que je devienne aussi folle qu'elle. "
Embarquée par sa mère, Alice, sur la Côte d'Azur alors que l'année scolaire n'est pas terminée, Agathe, onze ans, est déjà sur le qui vive. Dès lors, elle scrute avec une extrême attention le visage maternel, prompte à décrypter les changements d'humeur de cette dernière et à s'y adapter. Car elle l'aime sa mère qui lui fait vivre des montagnes russes émotionnelles depuis que le père de a fillette est parti fonder une nouvelle famille aux États-Unis.
Très vite ces vacances rythmées par le cri de ralliement "Maillot de bain" vont tourner à l'aigre et le duo mère-fille devenir duel car Alice s'est mise en tête d'éduquer sa fille à se détacher d'elle. La tragédie se met en marche...
La photo de couverture, tirée de la collection personnelle de l'autrice , met bien en scène cette intensité et ce récit à hauteur d'enfant la rend tout autant palpable. Les mots se font silex, on oscille sans cesse entre des émotions contraires et on termine le souffle court ce roman. Un grand coup de cœur en dépit de quelques baisses de rythme.
06:02 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nathalie kuperman
14/06/2022
l'engravement
"Vous êtes trente ou vingt, parfois dix, peu importe, vous rampez sur l'allée, écrasés, vidés, fautifs, égarés sur le chemin que vous connaissez si bien. Pas de chance, aucun échafaud n'est dressé au bout de l'asphalte. Il y a un parking, un arrêt de bus, une rue que personne ne veut habiter, et votre vie, qui continue. La voilà la sentence : Vivez avec. "
Où se dirige ce troupeau, hétéroclite, mais uni par une même détresse, une même souffrance, un même espoir malmené , vacillant mais entretenu par la proximité des autres ? Il va vers cet endroit où leurs proches sont enfermés parce que leur vie , telle celle des baleines échouées sur les plages, n'a pas su s'adapter au bruit du monde, parce que ce bruit a poussé "leur stress à un paroxysme ingérable".
Ce sont ainsi différents parcours qui se donnent à lire via ce roman choral, entrecoupé par des discours souvent violents, révélant au passage les dysfonctionnements du système de santé. Nous voyons ainsi, par petites touches l'évolution des patients, celle de leurs aidants qui trimballent des sacs puant la pisse ou le sang, mais charriant surtout leurs minuscules victoires et leurs immenses échecs.
L'émotion est toujours là, mais sans voyeurisme et c'est tout un pan, souvent caché, de la société qui se donne à voir dans ce roman d'une force inouïe et bouleversante . Un très grand coup de cœur.
Éditions la Contre-Allée 2022.
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, Roman belge | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : eva kavian
13/06/2022
#LeLacmagique #NetGalleyFrance !
"Sans m'en apercevoir, je me suis soumise à une version assez dépressive de la féminité. Une version rétractée, retranchée. Être une femme, c'est ne pas pouvoir. C'est ne pas avoir le droit. mes compagnes de baignade ont une toute autre définition. Pour elles, la féminité a à voir avec la nature et la force. "
Partie s'installer pour un temps au Québec avec son compagnon et ses filles, la narratrice va être invitée à accompagner un groupe de femmes habitant près de chez elle pour une baignade dans un lac, le matin. Une baignade un peu particulière car à ce moment de la journée, ce plan d'eau est réservé aux femmes et elles s'y baignent nues.
Situé au cœur de la forêt, ce lac va dès le premier instant prendre une importance particulière pour la jeune femme qui va vivre une expérience l'amenant à prendre conscience des ses peurs, de ses relations pour le moins dysfonctionnelles avec ses parents, très tôt séparés.
Ni mysticisme, ni sorcellerie, mais une analyse très fine et sans concession de son rapport à la féminité et aux autres. Il n'y a rien d'anecdotique dans ce récit de vie qui nous fait partager cette expérience toute simple en apparence car selon l'autrice ces femmes ont su instaurer "Une familiarité, une filiation, presque. Tout simplement, elles m'ont vue. "L'écriture, fluide et élégante, fait de cette lecture une expérience qui résonne longtemps en nous.
Grasset 2022
06:00 Publié dans Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : yaël cojot-golberg
08/06/2022
Age tendre...en poche
[...]; je me suis soudain senti comme arraché à mon vrai monde , placé de force dans un monde sans justesse, sans joliesse et sans joie et ça me semblait extrêmement injuste.
Alors j’ai erré, erré et j'ai trouvé un magasin de peinture.
Age tendre et tête de bois *, ajouteront par automatisme tous ceux qui ont connu les années soixante, et cela conviendrait ma foi fort bien à dépeindre en partie Valentin, astreint à faire son service civique dans les Hauts de France.
Le collégien (il entrera en classe de seconde à l'issue de cette mission) est en effet arcbouté sur un certain nombre de certitudes ,surtout dues à sa méconnaissance de la vie et de ses fluctuations et qui le rendent parfois cruel sans qu'il s'en rende bien compte.
Son stage dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer va lui permettre de s'épanouir en découvrant les années 60, minutieusement reconstituées afin de reproduire l'univers qu'ont connu les pensionnaires dans leur jeunesse.
Sa première mission sera de faire venir un sosie de Françoise Hardy afin de satisfaire une pensionnaire persuadée d'avoir gagner un concours dans feu Salut les copains !
C'est le rapport de stage de Valentin "Le rapport ne devra pas dépasser trente pages dactylographiées.[...]
Longueur : 378 pages
(J'ai dépassé.) "
que nous lisons , avec ses maladresses, son humour involontaire et nous découvrons surtout son évolution depuis le langage stéréotypé qu'il s'applique à reproduire , avant de s'en affranchir et de laisser la part belle aux émotions, aux repentirs, aux précisions rétrospectives, aux réflexions sur l'écriture et la fiction.
Clémentine Beauvais fait le choix de ne jamais poser d'étiquettes sur ses personnages , jeunes ou vieux, ne les enferme jamais dans une catégorie( sexuelle, médicale ...) et ne tombe jamais dans les bons sentiments , même si on sent beaucoup de bienveillance et d'amusement.
Elle choisit de les faire évoluer dans un monde qui pourrait être le notre très bientôt , ou pas,se permet quelques jolies entorses à la réalité (les pensionnaires boivent du champagne) et brosse un portrait plutôt sympathique et poétique de ma région, tout cela avec beaucoup de fluidité. Bref, c'est une réussite !
*Nom d'une émission de variétés des années 60 .
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : clémentine beauvais
07/06/2022
Soixante printemps en hiver
"- Quand les vieux maris quittent leur femme, on les comprend, on leur trouve toutes sortes d'excuses. Mais quand ce sont les femmes...
- Nous sommes les sorcières qui broient les cœurs et brisent les familles... "
Le jour de son soixantième anniversaire, Josy quitte son mari, devenu juste un compagnon, ses enfants et petits enfants et s'embarque dans son vieux combi VW.
Ce n'est pas dans un road-trip qu'elle se lance mais bien dans la reconquête de la sa liberté, nonobstant le harcèlement téléphonique de ses enfants et leur volonté de la faire culpabiliser. Mais Josy , via des rencontres qu'elle n'aurait jamais pu faire en restant dans le rôle qui lui était dévolu par les siens, va se tourner vers la sororité avec des femmes qui ont su s'affranchir elles aussi des diktats de la société et/ou rebondir face aux aléas de la vie. Une bande dessinée qui montre aussi avec beaucoup de douceur et de délicatesse le corps vieillissant des femmes et ne fait pas l'économie de leur sexualité et de la tendresse qui peut se vivre entre elles à tout âge.
Ed. Dupuis 2022
06:00 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : aimée de jongh, ingrid chabbert
06/06/2022
Les choses sont contre nous
Ami.e.s du tiède, du mou, du consensus, passez votre chemin.Dans ces, je cite ,"essais féministes au vitriol", L'autrice des Lionnes se lance dans des diatribes revigorantes contre , pêle-mêle, la société patriarcale,"Les pistons et les pompes" et autres symboles phalliques, dénigre les romans noirs, analyse en détails "La petite maison dans la prairie", conseille aux filles des "Morning routine" de "sauver les baleines, de planter des arbres, de construire des voies ferrées, de démanteler Guantánamo, de rencontrer des gens ou juste de lire un livre. ", s'en prend aux soutien-gorges, prône la grève du sexe, dézingue Trump avec des formules qu'aucun journaliste n'oserait employer et regrette "L’art perdu du pas-bouger", auquel elle consacre un chapitre entier.
De longues énumérations charrient ses griefs ou ceux à qui elle s'en prend, mais l'humour n'est jamais absent , un humour souvent grinçant, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui m'a beaucoup fait sourire. Mettre sur le même plan des dictateurs sanguinaires et les emprunteurs de livres n'est pas donné à tout le monde. Bref, des textes décapants et des points de vue originaux , auxquels on n’adhèrera pas forcément toujours , font de ces essais une lecture hautement stimulante . La traduction de Claro est comme d'habitude juste parfaite.
Et zou, direction l'étagère des indispensables.
Éditions du Seuil 2022.
294 pages
09:50 Publié dans Essai, l'étagère des indispensables | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lucy ellmann, claro
02/06/2022
L'anomalie...en poche
Dévoré en une journée. Un livre vertigineux et drôle qui m'a donné envie de manger une andouillette. C'est grave , docteur ?
19:18 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : hervé le tellier