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12/04/2021
Mathilde ne dit rien
"Mathilde se dit que si, elle imagine. Elle sait très bien ce que c'est d'être envoyé dans les marges par la force centrifuge du monde."
Le roman débute par une scène de violence psychologique à couper le souffle et se clôt par une scène de violence, physique cette fois qui laisse le lecteur groggy .
Le point commun de ces deux moments intenses ? Mathilde. Celle qui ne dit rien, essaie de passer inaperçue, mais c'est compliqué quand on a son gabarit. Travailleuse sociale , Mathilde fait son job de manière efficace, sans doute parce qu'elle a connu de près les galères de ces gens qu'une facture de trop peut faire valser dans la misère. Mais le passé douloureux de Mathilde nous ne le découvrirons que peu à peu.
Tristan Saule peint avec une précision d'entomologiste le quotidien de ces gens (voir en particulier la scène de la baguette chaude au supermarché de proximité qui s'organise comme une chorégraphie muette ) les rouages des aides sociales, les trafics, la violence...Il choisit de ne pas surplomber ses personnages mais se met à leur hauteur, analysant avec précisions les mécanismes de ce qui peut entraîner ces gens fragiles dans la misère. Un roman social d'une force extrême.
Le Quartanier 2021
06:00 Publié dans l'étagère des indispensables, romans français | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tristan saule
Commentaires
Si j'en crois ce que je lis par ailleurs, ce serait le premier d'une série ? Ça a l'air costaud.
Écrit par : Aifelle | 12/04/2021
Aifelle, oui, c'est le premier volume d'une série qui va se pencher sur les habitants d'un quartier. j'ai dû m'y reprendre (petite nature que je suis) à plusieurs reprises pour lire les scènes que j'évoque. Non pas qu’elles soient glauques mais puissantes .
Écrit par : cathulu | 12/04/2021
Un regard sur notre société à hauteur de travailleuse sociale ?
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 13/04/2021
Alex, oui, mais aussi une belle et tragique histoire de femme.
Écrit par : cathulu | 13/04/2021
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