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11/03/2020
Retour à Birkenau...en poche
"Nous remontons. On retrouve nos mortes, on retrouve nos poux, on retrouve la nuit."
Déportée en 1944 avec son père, son frère et son neveu, Ginette Kolinka sera la seule à revenir de Birkenau.
Si elle annonce brutalement à sa mère la mort du reste de sa famille,elle ne raconte à personne, même pas à son mari, l'horreur de ce qu'elle a vécu. Les 26 kilos qu'elle pèse à vingt ans en disent bien plus long et la culpabilité de la survivante l'en empêche tout autant.
Il faudra la création de la fondation Spielberg, après le film la liste de Schindler pour que Ginette Kolinka accepte de se confier , avant que d’accompagner des groupes d'élèves à Birkenau.
Retour à Birkenau, où l'on croise fugitivement Marcelline (Loridan -Ivens) et Simone (Veil ) ,est un récit bref, cru, où Ginette Kolinka ne s'épanche guère, sauf à regretter la quasi aseptisation des anciens camps d'extermination, le décalage entre ce dont elle se souvient et ce que sont devenus ces endroits, parfois presque trop jolis au printemps. Afin d'imaginer le bruit , les odeurs, la promiscuité, la violence, le froid, il faut lire ce témoignage cru.
Il faut aussi deviner entre les lignes et les quelques détails qu'elle donne, presque en passant, la reconstruction de cette femme, qui ne pouvait se défaire de l'habitude prise au camp de baisser les yeux, qui a fait deux dépressions mais qui se réjouit de ce que ses sœurs ne l'aient pas considérée comme une déportée. Un récit nécessaire.
06:02 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Récit de vie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ginette kolinka
Commentaires
Je me souviens en effet que j'ai surprise de trouver la campagne entourant Auschwitz-Birkenau très jolie. Même les bâtiments en brique ont un certain charme (et le nombreux public n'aide pas à se plonger dans les horreurs qui se sont déroulées dans ces lieux). J'imagine que ce sentiment doit encore plus toucher les anciens déportés.
Quel courage de retourner dans ces lieux...
Écrit par : Lilly | 12/03/2020
Lilly, un personnage fait la même remarque ou à peu près dans le "labyrinthe de la mémoire", un film nécessaire lui aussi.
Écrit par : cathulu | 15/03/2020
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