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04/06/2019
#RosieUneEnfanceAnglaise#NetGalley
"Voilà le monde où nous venions d'entrer, un monde où rien ne se produisait en apparence, mais où, sous la surface, d'énormes plaques tectoniques d'émotions dérivaient."
La découverte en 1994 du Royaume interdit avait été pour moi, comme pour beaucoup d'autres un choc émotionnel. Là, sous des dehors très policés, une auteure envisageait un thème ,quasi inédit en littérature : le fait qu'une petite fille voulait devenir un garçon.
J'ai suivi ensuite, de loin en loin, les romans de Rose Tremain, qui s'était ensuite beaucoup tournée vers des romans historiques, ce qui n'est pas du tout ma tasse de thé.
Quel plaisir de renouer avec son écriture dans ce récit de son enfance au sein d'une famille bourgeoise aisée, où l'argent circulait plus facilement que les sentiments.
Sans autoapitoiement, Rose Tremain, née en 1943, revient sur ses relations avec sa mère, analysant avec précision les parcours de cette femme malaimée par ses propres parents, incapable d'aimer ses deux filles, posant un couvercle sur ses sentiments et aussi, il faut bien l'avouer, furieusement égoïste et futile, même si ces mots ne sont jamais écrits.
Pas de règlements de compte donc, mais une prise de conscience tardive, lors d'une rencontre avec une autre écrivaine, Carolyn Slaughter, que celle qui a offert généreusement un socle affectif, qui a été "un ange gardien", "la personne à qui [elle] devait [sa] santé mentale- et sans doute celle de [sa] fille unique Eleanor" était sa gouvernante adorée, Nan.
Grâce à elle, Rosie et sa sœur ont pu affronter la séparation de leurs parents et l'attention en pointillés qu'ils accordaient à leurs enfants.
Mais, c'est vers l'art et plus précisément vers la fiction littéraire que Rosie se tournera quand, envoyée dans différents pensionnats, plus ou moins confortables, elle ne pourra réaliser son rêve: aller à Oxford; destin refusé par sa mère, qui refuse d'en faire "un bas bleu" difficilement mariable.
La dernière partie relate, un peu trop rapidement à mon goût, l'émancipation de Rosie, qui deviendra Rose, mais il n'en reste pas moins que j'ai pris beaucoup de plaisir au récit de cette vie, marquée par la capacité de résilience d'une auteure que j’ai envie de redécouvrir.
JC Lattès 2019, 212 pages, traduction de Françoise Du Sorbier
06:00 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rose tremain
Commentaires
C'est sûr que je le lirai celui-ci, j'adore Rose Tremain, en plus une traduction de la grande Françoise du Sorbier, parfait !
Écrit par : Cuné | 04/06/2019
Un récit personnel qui a l'air passionnant.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 04/06/2019
Cuné, Alex, ça se lit d'une seule coulée ! :)
Écrit par : cathulu | 04/06/2019
Il me fait très envie ! Je ne suis pas sûre d'avoir déjà lu Tremain... ah si : "Les ténèbres de Wallis Simpson".
Écrit par : lewerentz | 09/06/2019
Les commentaires sont fermés.