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15/01/2019
Délit de gosse
"Bien sûr que Jeanne avait raison. On finirait nécessairement par avoir le même regard ballant entre terre et ciel, la gosse et moi, ça tombait sous le sens."
Réalisatrice en devenir, Jeanne décide de profiter du mariage de son petit frère, Ernest, pour effectuer auprès de son ancien fiancé un braquage de gamètes. Pas question en effet pour elle d'envisager autre chose qu'un rapport sexuel afin de concevoir "la gosse" dont rêvent Jeanne et sa compagne.
Aidées de leur ami gay, Mano, les jeunes femmes mettent alors au point un scénario rocambolesque, extrêmement précis et visuel, qui se déroulera dans le manoir familial du clan de Jeanne, dans le Périgord. Mais gare à ceux qui oseraient se mettre en lumière et franchir la lisière de ce qui reste tolérable aux yeux d'une famille engluée dans ses traditions et ses préjugés.
Isabel Ascencio aurait pu choisir la voie documentaire pour traiter ce thème ,mais elle a préféré une manière à la fois plus poétique, par la langue et plus ancrée dans l'univers de la création artistique, dans lequel ses héroïnes vont parvenir par des chemins très différents.
Ce n'est pas un hasard, si en choisissant de raccourcir ses nom et prénom, la braqueuse de gamètes endosse l'identité de Jeanne Duval , maîtresse mulâtre de Baudelaire qui a été effacée ,ou plutôt juste recouverte de peinture sur un tableau où elle figurait derrière son amant , tant elle inspirait à la fois de fascination mais aussi de honte. Croyant choisir un nom d'artiste, la jeune réalisatrice optait en fait pour un nom "de paria" comme le souligne Marie, qui vient de soutenir une thèse sur cette femme dont elle partage la couleur de peau.
Un roman sensible et lucide sur une société qui peine à évoluer.
Le Rouergue 2019.
06:00 Publié dans romans français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : isabel ascencio
Commentaires
Je ne connaissais pas ce détail sur le tableau représentant Baudelaire.
Écrit par : Alex-Mot-à-Mots | 15/01/2019
A découvrir, alors ! J'aime beaucoup ce que publie Le Rouergue pour la jeunesse.
Écrit par : Melanie B | 17/01/2019
Juste ton billet me fait rire! Ça promet!
Écrit par : Karine | 19/01/2019
Alex, moi non plus.
Melanie, oui ! Le Rouergue est une maison de qualité, oui.
Karine, l'aspect dramatique n'est jamais loin...
Écrit par : cathulu | 20/01/2019
Il me tente aussi celui-ci ;-)
Écrit par : céline | 25/01/2019
Céline, on n'en parle pas beaucoup, je trouve et c'est dommage.
Écrit par : cathulu | 26/01/2019
Les commentaires sont fermés.