« 2018-04 | Page d'accueil
| 2018-06 »
25/05/2018
Plus d'internet !
Orage+Free= Plus d'internet depuis le 21 :(
A bientôt ?
08:02 Publié dans Bric à Brac | Lien permanent | Commentaires (7)
23/05/2018
Avec un peu de chance
"Mieux vaut parfois que certaines choses ne viennent jamais frapper à la porte."
Colombie 2003. Une adolescente seule dans la maison familiale entend frapper à la porte. Nonobstant toutes les recommandations maternelles, alors qu’une insurrection a eu lieu, elle noue un dialogue avec l'homme qui lui demande de le suivre. Retranchée dans la demeure, jusqu'à quand tiendra-t-elle ?
Ainsi commence, de manière très angoissante, le premier roman de Julianne Pachico, qui multiplie les points de vue, juxtapose les époques, effectue des retours en arrière, semblant abandonner certains de ses personnages pour mieux les retrouver au détour d'une phrase.
Ainsi s’élabore le portrait éclaté d'un pays et d'une époque troublée dont le bilan se fera dans le dernier chapitre, dix ans plus tard .
Nous passons de l'univers ultra protégé,en apparence,de fillettes aisées fréquentant une école privée, fillettes que nous retrouverons à différents âges de la vie, à celui des bonnes qui les élèvent, ayant laissé leurs propres enfants au loin, ou à celui, beaucoup plus brutal des personnes enlevées, détenues dans la jungle colombienne.
Pour autant, la violence n'est jamais abordée de manière frontale, ce qui la rend sans doute encore plus efficace.
On retrouve aussi, par petites touches, le réalisme magique des auteurs sud-américains quand l'auteure, par exemple, donne la parole à des narrateurs inattendus.
Julianne Pachico ne perd jamais son lecteur en route et son art de la composition atteint la perfection. En quelques détails, bien choisis, elle croque ses personnages, suggérant de manière efficace leurs rancœurs, leurs douleurs. Un grand coup de cœur !
Plon 2018, traduit de l’anglais par Séverine Weiss.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : julianne pachico
22/05/2018
Proxima du Centaure
"-Mon mari est très à cheval sur les bonnes nouvelles, a dit ma mère."
Parce qu'il s'est trop penché par la fenêtre pour apercevoir celle qu'il appelle Apothéose, Wilco se retrouve aux soins intensifs, entre rêve et réalité, entre souvenirs et projections.
Tandis que sa famille se focalise sur ce qu'il peut voir, Wilco lui, reconstitue les parfums de ceux qu'il aime et vit son existence d'ado amoureux par procuration.
Entre déni familial, stratégies pour survivre, tendresse et humour (ah, le départ chronométré et échelonné de la famille pour ne pas tous arriver ensemble dans le même établissement scolaire (les deux parents sont profs), ou bien encore le malaise des ados dans le camp de nudistes !), Claire Castillon revient sur un thème abordé dans une nouvelle de son précédent recueil, Rebelles, un peu. Variation encore plus émouvante car elle n'hésite pas à aller jusqu'au bout de la logique, tout en montrant l'évolution de la constellation familiale, amicale et amoureuse autour de Wilco.223 pages qui serrent le cœur.
Flammarion 2018.
06:00 Publié dans Jeunesse | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : claire castillon
16/05/2018
Un siècle américain, Tome 2 : Nos révolutions
"Si quelqu'un lui avait dit quarante ans plus tôt qu'il tirerait du soulagement de toutes les imperfections de sa vie, qu'il trouverait une espèce de plaisir dans un mariage raté, des enfants décevants, une carrière incertaine, toutes sortes de petites douleurs, et une correspondance intermittente avec le fils de son frère, il lui aurait mis son poing dans la figure."
Quel plaisir de retrouver les personnages de Nos premiers jours ! Certes, le résumé et l'arbre généalogique de la famille Langdon m'ont été utiles, le temps que je reprenne mes marques, mais ensuite, aucun problème.
Chaque chapitre de cette fresque courant de 1953 à 1986 est consacré à une année et brosse, par petite touches, le destin de certains membres de cette saga.
Les grands événements politiques sont évoqués en toile de fond, et à l'exception d'un membre de cette famille, les Langdon ne sont jamais directement impactés par eux, sauf dans leur évolution psychologique.
La ferme famille n'est plus au centre des préoccupations, même si elle demeure toujours présente et 'lon voit peu à peu les nouvelles générations prendre de plus en plus d'importance.
On a ses chouchous et ceux qu'on aime moins (Franck qui n'hésite pas dès leur enfance à susciter la rivalité entre ses fils jumeaux , par exemple) mais chacun d'eux, au fil du temps, gagne encore en épaisseur. Quant au personnage de Charlie, Jane smiley sait à merveille manipuler son lecteur en suscitant sa curiosité : quand ce personnage , suivi depuis l'enfance, interfèrera-t-il et à quel titre avec les membres de cette famille ? Il faudra attendre la fin du roman pour le savoir. Gageons que nous le retrouverons dans le dernier volume .
Traduit de l’anglais (E-U) par Carine Chichereau, Rivages 2018, 648 pages.
Premier volume: clic. sorti en poche.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jane smiley
15/05/2018
#LeMangeurDeCitrouille #NetGalleyFrance
" Je n'avais jamais su faire qu'une seule chose: me donner tout entière. A présent, il ne me restait rien à donner."
Trois mariages et six enfants plus tard, une femme que son dernier époux, volage et manipulateur, vient de contraindre à un avortement et à une stérilisation, ouvre enfin les yeux devant l'inconduite cruelle de ce dernier.
Tout dans ce roman est choquant : la manière dont son père parle de la narratrice à son futur mari comme si elle n'était pas là, la façon dont la traite le psychiatre supposé soigner sa dépression... Face à tant de violence larvée, la narratrice perd pied.
Un constat glaçant, écrit au début des années 60 , qui laisse une impression de profond malaise.
Une réédition Denoël 2018.
06:00 Publié dans romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : penelope mortimer
14/05/2018
L'une d'elles
"découvrir que vous n'êtes pas en sécurité jusque dans votre propre corps est profondément traumatisant...hélas"
Una, dix ans en 1975, vivait à proximité de la région où a sévi entre 1975 et 1980 celui qui avait été surnommé l’Éventreur du Yorkshire.
Celle qui a dû se réinventer une identité pour sortir des traumatismes qu'elle a subis à cette époque,suite à différentes agressions sexuelles, met ici en parallèle, sous forme de roman graphique, son propre parcours et la traque longtemps inefficace, car faussée par les a priori de la police, de celui qu'on croyait un monstre et qui n'était qu'un homme ordinaire.
Elle met ainsi à jour les différentes formes de la violence masculine qui peut s'exercer,quasi en toute impunité, sur le corps des femmes.
Pratiquant beaucoup l'ellipse et les envolées oniriques par le biais de dessins très évocateurs, Una dépeint aussi très précisément la sidération face à l'agression sexuelle ,ainsi que l'impossibilité de mettre des mots sur des actes inappropriés quand on ignore tout de la sexualité. Un parcours de résilience profondément émouvant.
merci à Babelio et aux Éditions ça et là.
06:05 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : una
12/05/2018
La vie étoilée d'Ethan Forsythe...en poche
"Mais les secrets sont semblables à des cicatrices: ils s'estompent et deviennent moins rugueux, cependant, quoi que vous fassiez pour les camoufler, ils ne disparaissent jamais complètement. Les lésions persistent. Sa cicatrice était toujours là, les secrets également.
Ethan, féru d'étoiles et de physique, bien qu'il n'ait que douze ans, vit seul avec sa mère à Sydney. Il ignore tout de son père, mais une enveloppe va le mettre sur sa piste car ce dernier est revenu en ville.
Avec délicatesse et tendresse, Antonia Hayes nous dépeint le portrait d'un préadolescent doté d’une intelligence et d'une imagination hors-normes ,mais qui a frôlé le pire dans sa toute petite enfance. Un drame auquel son père ne semble pas étranger. Saura-t-il lui pardonner ?
Antonia Hayes, malgré quelques longueurs , compréhensibles car c'est son premier roman, traite d'un thème qui concerne des milliers d’enfants dans le monde, en l'intégrant à un roman d'apprentissage plein de sensibilité. Un petit bonhomme qu'on n’oubliera pas de sitôt, surtout quand il se lance dans des expériences farfelues mais dangereuses !
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans étrangers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : antonia hayes
11/05/2018
Rebelles, un peu...en poche
Regardez cette salade croquante qui n'a même pas eu le temps de grandir. C'est un bébé, votre salade. exactement comme un petit veau.Tout pareil. Oui, j'y vais. Mais vous pouvez me donner des ronds pour rentrer ? "
Ils veulent une chose et son contraire, grandir mais garder un pied dans l'enfance. Garçons ou filles prennent ici la parole nous nous parler de leurs amis, leurs émois, leurs révoltes, leur corps, leur tendresse cachée pour ces parents qu'ils aiment autant qu'ils les agacent.
Versaillais, il se réinvente Trappiste (de Trappes), dotée de parents artistes, elle se veut rigoriste.Ils s'opposent, se cherchent, et si certains arborent tatouages et piercings ou rêvent juste de se faire percer les oreilles, ils restent néanmoins bien fragiles.
C'est souvent drôle, tendre et cruel. Des textes acidulés dont on sort le sourire aux lèvres.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claire castillon
10/05/2018
Fendre l'armure...en poche
"Grâce à lui, qui avait été abandonné et qui m'avait attendu sagement la première nuit, qui avait pas douté une seule minute que j'allais revenir le chercher et qui maintenant comptait sur moi pour son bien être, j'ai été mieux. Je ne dis pas heureux, je dis mieux."
Leur armure, ils l'ont forgée consciemment ou pas, qu'ils soient "fantassin du capitalisme",employée d'animalerie, chauffeur routier ou expert en bâtiment. Pour échapper à un deuil, à un amour sans espoir ou à un destin inscrit d'emblée dans l'origine sociale ou dans un corps avantageux.
Par la grâce d'une rencontre improbable, le plus souvent éphémère, mais marquante, ils vont pouvoir Fendre l'armure, laisser libre cours aux émotions qu'ils avaient soigneusement cadenassées, ôter le caparaçon que leur éducation ou leur volonté leur a légué et dont ils ne remarquent même plus le poids, restant imperturbable dans les situations les plus éprouvantes.
Ce sont deux femmes qui échangent dans un petit appartement, lovées dans un canapé aux allures de contes de fées réconfortant, deux voisins partageant la même passion pour les chaussures, un père qui sait interpréter avec beaucoup d'humanité la "grosse bêtise" de son fils , pour ne citer que ceux qui mo'nt le plus touchée.
Alors oui, d'aucuns diront que Gavalda n'est pas une grande styliste, même si ici l'oralité qu'on lui a tant reprochée apparaît nettement moins et de manière plus juste, mais sa tendresse, son attention à d'infimes détails, sa malice dans la chute de la dernière nouvelle, sous forme de clin d’œil au lecteur, et surtout l'émotion qu'elle fait naître chez lui, fait qu'à son tour celui-ci ne peut que Fendre l'armure .
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, Nouvelles françaises | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : anna gavalda
09/05/2018
La légèreté...en poche
"Dans les relations humaines, il faut toujours se montrer inaccessible. Dans les relations humaines, il faut toujours se parer d'un air lointain au premier abord pour se donner un prix valable, faire monter les enchères et sortir du discount."
Des vacances estivales, comme une brève parenthèse dans la routine et la volonté farouche de rencontrer un garçon, telle est la trame de ce roman qui dit comme jamais la douleur de vivre ce que Françoise Dolto appelait le complexe du homard, encore plus douloureux peut être pour le corps féminin.
Il aura fallu que ce roman soit dans la bibliographie suggérée pour le thème de BTS "Corps naturel, corps artificiel", pour que je me décide enfin à le lire.
Couvert de louanges, à raison, sur la blogosphère et ailleurs, ce roman âpre et cruel brosse l'autoportrait d'une adolescente entravée par le jugement des autres sur son corps, entravée par sa classe sociale modeste et aussi par le suicide d'Antoine.
06:00 Publié dans le bon plan de fin de semaine, romans français | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : emmanuelle richard